Vie à bord: L'enfer c'est les autres

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Vie à bord: L'enfer c'est les autres
sujet n°97566
Bonjour,

Tous ceux qui ont un peu navigué savent que nos petits bateaux sont fréquemment le théâtre de tensions et de conflits entre les membres de l’équipage. Conflits que l’on préfère rapidement oublier une fois débarqué pour ne garder que les bons souvenirs. Il y a de nombreuses raisons à cela, promiscuité et obligation de supporter le face à face, stress liés aux risques de la navigation, chocs de personnalités trop différentes…Ces sujets ont déjà été abordés indirectement à partir des thèmes « caisse du bord » et « choix des équipiers ». Il me semble que les conflits à bord sont un sujet en soi. Ils peuvent gâcher en partie une croisière ou carrément la faire tourner court. Je crois que si nous pouvons tirer quelques leçons de l’expérience des uns et des autres nous pourrons sans doute mieux les prévenir. J’ouvre ce fil avec l’idée que nous pourrons prendre ensemble la mesure de ce problème et peut-être y trouver des pistes de solutions.

Amicalement,

Istos

Anonyme (non vérifié)
réponse n°177251

Hola de Cartagena...

Tout se passe souvent très bien à mon bord, car je fais en sorte d'être le plus "chiant" de tous et toutes, "chiant" parce que responsable des "conn....." que peuvent faire les équipiers, d'un noeud de taquet mal fait (et qui va se coincer...) à l'absence de chaussures, encore la semaine dernière une copine s'est fait mal à un orteil... (pas trop grave) en passant par le saladier (plein de salade et de sauce) posé sur un banc du carré (très beau mes coussins...) et qui me fait demander, en rigolant :
"Et chez vous, vous mettez les saladiers sur le canapé ?"

Autre bétise souvent répétée, sur la cuisinière le bouton à gauche toute est celui du four... Faut pas l'ouvrir pour allumer le feu du dessus...

Bref, je passe aussi sur les hublots des cabines pas fermés quand on navigue (le mien l'est) , le cendrier que je vide régulièrement (je fume deux cigares par jour et tout passe à la flotte, 100 % végétal), et une foultitude de petites choses qui agaceraient si je devais les signaler.

Je dis plus haut que je suis le plus "chiant", mais qu'il est "chiant" parfois d'être chef de bord à devoir veiller sur tout, en tous cas ça évite aux autres de l'être...

Tiens, dernièrement une équipière avait embarqué pour 8 mois... elle a débarqué au bout de 10 jours avec comme explication :
"Ton comportement à bord ne me convenait plus..."
Convenir, convenance... est-il convenable de débarquer ainsi et de "rompre" un contrat élaboré depuis 4 mois ? D'autant plus qu'il me semblait que tout allait (très) bien, peut-être n'a-t-elle pas apprécié que je lui demande (très gentiment) de mettre des chaussures, surtout pour aller s'occuper du mouillage, ou de ne pas fumer dans le bateau en navigant quant tout est fermé, j'avais remarqué que le jeune couple (d'amis) qui était parti avec nous n'appréciait pas l'odeur du cendrier plein...
Elle est donc partie car elle aurait été capable d'être plus "chi..." que moi, par exemple en décidant de lire le journal à minuit dans la cabine alors que la lumière est juste au dessus de ma tête, alors pour ne pas l'être, "chi...", je l'ai laissée lire et suis allé dormir ailleurs... à minuit ce n'est pas anormal d'avoir sommeil, non ?

Je pense que l'être humain est doué de deux choses que le reste des mammifères n'a pas : une intelligence supérieure et la parole.
En mettant l'un au service de l'autre, il est possible d'éviter des conflits, des erreurs, de corriger des comportements qui peuvent ne pas plaire à d'autres, ou au minimum d'expliquer le pourquoi de ces comportements.
Encore faut-il parler ! Etre intelligent servira à autre chose, rester objectif face à certaines situations, pour l'intérêt général.

Depuis le temps que je navigue, un réseau d'amis s'est créé autour de mes navigations, ce qui me conforte est que les vrais (amis) reviennent avec plaisir, d'année en années, en acceptant mes petits travers car ils savent très bien qu'ils en ont eux aussi, et connaissent mes qualités (et leurs défauts) qui font que mes croisières sont assez réussies, tout le monde y mettant du sien.

Le dernier équipier en date, Bernard, qui devait débarquer à Ibiza, m'a fait le plaisir de rester 3 jours de plus jusqu'à Alicante pour m'éviter cette traversée de 60 milles en solo (mais je le suis maintenant...), je pense qu'il est aussi resté parce qu'il aimait bien... En plus on a attrapé deux bonites !

Il doit être possible pour un équipier de faire abstraction de quelques défauts mineurs relevés chez l'un ou l'autre en mettant l'accent sur la qualité du "voyage" entrepris, le plaisir de faire du bateau, loin des tracas terrestres.
Moi, en tant que chef de bord, je n'ai pas tout à fait les mêmes préocupations : souci du bateau, météo, choix des escales, des mouillages, heures des départs, formalités à l'arrivée... je pense (et j'espère) que l'équipier normal s'en rend compte, et j'ai remarqué bien souvent qu'un bon équipier avait lui-même un bateau, ou a eu l'occasion d'en louer un, il sait ce qu'est être chef de bord...

Mais le voilier est un excellent révélateur de la personnalité de chacun, personnalité que l'on peu "maquiller" sur la terre ferme, le maquillage ne tiend pas avec les embruns.

Ma dernière virée, avec Jacques Christine et Bernard, de Barcelone à Ibiza, et un peu plus pour Bernard, a été un vrai bonheur, merci à vous trois (je connais Jacques et Christine depuis 25 ans...).
Je sais que la suite sera de la même "trempe", je les connais aussi...

Bien à vous, @ plus

Phil de  tudobem.over-blog.com/



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réponse n°177252

Mon expérience pour la caisse de bord quand on était plusieurs couples, quand tout le monde était la suivant le nombre de jour chacun mettait par personne par exemple 80 euros  x 6 personnes = 480E  et avec cette sommes on payait tout , courses, gasoil, ports, visites etc...quand le portefeuille était vide ou presque,  tout le monde devait remettre la même somme, je n'ai jamais eu de problème. Mais bien sur on peu toujours tomber sur des chipoteurs "toi tu manges plus que moi tu as pris deux desserts::, toi tu bois plus que moi...etc, mais la quand c'est des amis on connait leur défaults à nous de choisir, mais la promiscuité et la peur nous font  des fois nous découvrir en bien ou en mal la "Nature Humaine"

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ketch alu Glacer 50 (Monocoque)
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réponse n°177263

 Hola tudo bem,
beau resume,
surtout en ce qui concerne l' intelligence humaine a communiquer ... assez fondamentale en effet a terre bien sur, mais bien sur dans des espaces restreints, un voilier de 10m ou un navire marchand de 200m, dont on ne debarque pas le soir a 17h pour retrouver ceux qu'on aime vraiment (sa famille),

une grosse difference, c'est que les divergences de vue ne provoquent pas des guerres de longue duree,
ca passe ou ca casse, et on attend pas 3 jours pour dire ce que l'on pense, cela a donc aussi bcp d'avantages, car tt est bcp plus vite bcp plus clair !

sur nos bateaux et equipages pros, de 25-30 types de x nationnalites, langues et cultures differentes,  on dit souvent qu'il n'y a pas de mauvais bateaux, mais de mauvais equipage,
je dirais mm plutot des equipages qui sont capables de former une famille efficace (les gens heureux sont productifs !) et agreable (le boulot, c'est malheureusement 80% de la vie) , ou pas du tout,
nous avons souvent des "nouveaux-venus", en theorie competents, mais dont on sait tres vite qu'ils ne pourront pas s'integrer au groupe existant, a ce moment, mieux vaut les envoyer vers un autre "equipage" et donc un autre bateau,

ce n'est pas vraiment objectif, contrairement a ce que tu dis, il y a aussi des combinaisons de caractere ou culture quasi impossible, mm avec la meilleure volonte du monde, et dans ce cas mieux vaut se separer apres 10 jours que souffrir 8 mois ...
le partage a bord ressemble drolement a l'intensite de tte vie en couple en fait ...

on construit donc des relations extremement fortes, et nous sommes souvent etonnes, dans le meilleur des cas des amities puissantes qui naissent de ces relations extremes et confinees,
apres, on se dit que nous ne sommes finalement que des collegues ... mais au bout de 2-3 ans ensemble en regime 6semaines on/ 6 sem off, on se connait par coeur ... et comme ds un couple, tt est alors facile, et en premier lieu la ... communication ...

voici un humble avis de vieux jeune marin

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réponse n°177286

Bonjour à tous, je vous joins la situation vécue lors d’un convoyage de bateau de Nice à Saint-Martin. Le bateau de 50 pieds était un bateau appartenant à un grand loueur.
Au départ nous devions être 5 : 1 skipper pro et 4 équipiers. Les 4 équipiers (dont je faisais partie) se sont retrouvé à bord avant que le skipper n’arrive, car il devait finir un petit convoyage local qui avait pris du retard. Donc on se retrouve l’avant-veille de partir tous les 4 sur le bateau. Dans l’équipage il y avait un demoiselle (25-28 ans), un jeune homme (27-29ans) et 2 vieux (la cinquantaine chacun). Des quatre équipiers j’étais celui qui avait le plus d’expérience globale sans fanfaronnade, en fait je navigue depuis 35 ans et c’était la première fois avec un skipper, mais pour une transat je trouvais cela nécessaire et enrichissant.
Pour des raisons pratiques, le skipper avait demandé à Miss de préparer les appros pour le voyage car arrivée avant sur le bateau. Tout cela était parfait et absolument OK. Arrive la première soirée à 4. Et là des dissensions voient le jour pour des questions de gestions des déchets où le ton monte rapidement, remise en cause par Cinqua2 des directives énoncée par Miss, car donnée par le Skipper. La première étincelle a jaillit dans mon esprit (je me suis dit ho là là, ça ne me plait pas). Mais je me dis aussi laissons passer la nuit et voyons demain. Le lendemain, étant un lève tôt, je pars chercher des croissants pour tout le monde pour un petitdèj convivial, payé de ma bourse je précise avec plaisir. Les jeunes se lèvent, je fais du thé et café et ils me rejoignent pour le petit dèj en terrasse (cockpit) super sympa en papotant. Et là Quinca2, décide de prendre son petit dèj seul en bas, bon pas cool, mais il a surement besoin de temps pour émerger, pourquoi pas !!. Puis il surgit dans le cockpit, bréviaires à la main (livre des Glénans) et nous disant qu’il s’était senti agresser par notre attitude commune de ne rien vouloir jeter par-dessus bord hormis les déchets organiques, point barre en disant que les Glénans disent ceci et cela. ET le voilà qu’il propose au jeune de régler cela sur le quai au poing !!!!!!. J’ai calmé le jeu, Miss emmène le jeune prendre l’air, la bagarre étant stupide de toute manière. Mais là je me dis : JE NE PASSE PAS 4 SEMAINES AVEC CE GARS A BORD. Je téléphone au Skipper et lui explique la situation en lui disant que si la situation demeure, je repars chez moi. Pendant ce temps, les 2 jeunes font de même, (je le saurais après). Le skipper me rappelle et me demande de faire débarquer le Cinqua bagarreur. Ce que je fais.

Bilan de cette aventure : Ne jamais partir avec des gens avec qui le feeling ne passe pas. Il ne s’agit pas de savoir qui a raison ou tort, mas de faire un groupe homogène en feeling, je ne parle pas des compétences véliques dans ce propos.

2ème cas : Une tension s’est crée pendant la traversée entre le jeune et le skipper. Principalement pour un problème de fille. Ils s’étaient mis ensemble et le skipper en avait pris ombrage, mais je précise qu’ils étaient très discrets. N’aimant pas les conflits, je rédige un soir sur le LdB un petit message pour tous disant que des tensions sont entrain de monter et qu’il serait bon d’en discuter pendant le prochain déjeuner. Au prochain repas, je propose que chacun expose ses griefs calmement, courtoisement et que l’on en discute ensemble pour les régler, ce qui fut fait et tout est reparti de manière très agréable pour tous.

Bilan de cette aventure : ne pas attendre que les positions ou humeurs se radicalisent pour mettre à plat tout début de conflit et le régler au plus vite pour le bien de tous.
Voilà mes expériences sur le sujet. A vous lire
Kenavo Olivier

Anonyme (non vérifié)
réponse n°177318
kata56 a écrit :
...
Et même très bien écrit...

Voilà mes expériences sur le sujet. A vous lire
Kenavo Olivier

 Et merci pour ce témoignage.

Mais votre skipper a manqué d'intelligence en prenant ombrage de la relation amoureuse qui s'installait entre les "jeunes". Quel âge avait-il ?

A trop vouloir imposer ses points de vue ou ses envies, on va au clach ! C'est au chef de bord à donner le ton, sans imposer les siens mais en donnant des directives générales que l'équipage devra suivre, mais il doit bien exister quelques skippers un peu zarbi...
Vous avez bien fait de débarquer cet équipier qui d'entrée de jeu semble vouloir foutre la me...

La mienne, de presque quinqua, a eu l'intelligence de débarquer avant d'être trop pénible, elle attendait que tout le monde soient revenus des sanitaires, où il ya plusieurs douches, pour aller prendre la sienne, et attendre qu'elle soit revenue pour aller rendre la clé et récupérer le "deposit" à la capitainerie...
Bon, on n'est pas pressé, mais il est surprenant de voir le malin plaisir que certain(e)s prennent à toujoirs se faire attendre ou ne jamais vouloir faire comme les autres mais plutôt à l'inverse...

J'ai eu le cas d'un équipier qui s'est mis à flipper : passage du ras de sein Nord Sud de nuit, pas de vent, brume épaisse, courant dans les fesses, une balise sonore (meuuuuglante...) à bâbord (loin...). L'équipier s'est donc mis à gueuler (tais toi, on entend plus la balise...) et exigeait que l'on fasse demi tour car j'emmenais tout le monde (7 à bord) à la mort...
Impossible de faire demi tour à cause du courant, et pour aller où ?
Heureusement une équipière d'aplomb lui a fait avouer haut et fort qu'il avait la trouille, et une fois fait elle lui a dit :
"Maintenant va te coucher !"
Et la nuit s'est bien passée.

Mais il y a aussi le cas du chef de bord, en transat, 6 à bord, bateau acheté en association entre copains, donc pas de propriétaire, qui au sujet des quarts de bouffe et vaisselle, annonce :
"Chacun fera ce qu'il voudra quand il voudra..."
On faisait des quarts de barre de 3 heures 2 par 2, interdiction d'utiliser le pilote...

Bordel et mésentente assuré, la traversée a duré 4 semaines, j'étais le "second" (Transat des Alizés 91, Cadix - Pointe à Pitre) et laissait bien le "capitaine" dans son rôle, sans jamais le contredire, mais après trois semaines, à force d'être le seul à faire la vaisselle, midi et soir, quand deux autres copines s'occupaient de la bouffe, les trois autres en foutant le moins possible, j'ai déclaré forfait en expliquant gentiment que je m'occuperai seul de ma gamelle... Les deux copines se mettant à faire de même...
La dernière semaine a été tendue, les Antilles se rapprochaient, ouf !

Chaque année j'ai envie de me mettre à écrire un bouquin sur le sujet...

@ plus

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SUN ODYSSEY 36
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réponse n°177320

J'y vais de ma petite et première expérience en tant que chef de bord.

Avec un couple d'amis nous avons loué un voilier pour le WE de l'ascension.
Etant à la fois le loueur et celui qui a le plus d'expérience nautique, je m'autoproclame Capitaine.

Notre couple d'amis a déjà participé a 2 ou 3 régattes et a déjà loué 2 ou 3 fois un voilier, et je pars donc avec le sentiment qu'ils ont de l'expérience, des compétences et un sens marin.

Premier accrochage lorsque l'ami amarre l'annexe a la jupe du voilier, le premier jour : je l'observe réaliser son noeud qui n'en est pas un, et voyant qu'il ne corrige pas, je lui dis "Il a un problème ton noeud"... Sa femme me répond du tac au tac : "tu vas pas commencer à faire ton rabat-joie". Dès qu'ils sont montés a bord, je refais le "pseudo-noeud" qui nous aurait couté l'annexe et son moteur 15 minutes après le début du WE!

Le premier jour de nav, je demande a la femme du couple d'amis de mettre les pare battage, elle me répond qu'il n'y a pas besoin... J'insiste... Elle me demande si j'en suis sur... je réponds que oui, un peu agacé donc certainement avec un ton de voix peu agréable.

Je demande ensuite à ma femme de mettre l'annexe à l'eau, et j'entends, toujours la femme du couple d'amis, dire à ma femme : "mais non, ne le fait pas". Je me retourne et je lui dis qu'il faut qu'elle le fasse : j'entends de nouveau la femme du couple d'amis dire "t'emmerde pas, on le fera tout à l'heure". Bref ca commence à me gonfler mais ma femme le fait quand même, elle me fait confiance.

Plus tard dans la journée, ma femme vient me voir et me dit que le couple d'amis se plaint que je sois trop "directif".

Le lendemain je décide donc de passer la main au niveau du poste de capitaine à l'homme du couple d'amis mais pas de façon ouverte.. CAD qu'en arrivant au port en fin de journée je le laisse à la barre...
Par ailleurs au lieu "d'ordonner" aux filles de m'aider à préparer le bateau pour le port, je leur demande : "ca vous dirait de mettre les pare bat"... Elles me répondent "Non", tout simplement!
Donc on arrive au port, le bateau a moitié prêt (j'ai pas eu le temps de tout préparé seul) et le barreur me dit : "je te laisse la barre"... J'insiste en lui disant : "t'es sur, tu ne veux pas faire la maneuvre de port?", ce qu'il refuse.

La fin de WE ira mieux, car je pense que je suis reconnu comme capitaine, rien que par le fait que je sois le seul à pouvoir "garer" le bateau. Ensuite les filles ont vu que leur refus de mettre les pare-bat a compromis la manoeuvre de port, je n'ai pas eu besoin ni de leur demander ni de leur ordonner de mettre les pare-bat une autre fois. Elles l'ont fait d'elles même.

Bref, les conclusions que j'en tire :
- Le capitaine est chiant quoi qu'il fasse, je dirais même que c'est son rôle. Et encore dans mon cas j'ai fait des remarques pour 10% des trucs les plus gros et j'ai laissé courrir les autres 90% : passer par le cockpit à couple ou par l'avant sans enlever ses chaussures, prendre l'annexe et aller sur une plage que j'avais déclarée dangeureuse, noeuds de taquet à l'envers, bordel dans leur cabine, robinet mal fermé, lumières allumées, bordel étalé sur la table à carte, partir prendre sa douche alors que le bateau n'est même pas finit d'amarrer ...
- Le capitaine doit donner des ordres, demander c'est pas bon
- Le capitaine ne doit pas s'autoproclamer, mais montrer aux autres qu'il est le plus capable.
- Ce n'est pas parce que vos equipiers ont déjà fait du bateau qu'ils sont Marin.
- 1 seule personne dans un équipage suffit à foutre le bordel


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réponse n°177328

Merci Tudo Bem du compliment.

Le Skipper avait la quarantaine, je pense qu’en temps que chef, il s’imaginait un droit quelconque sur la Miss…(les vieiles idées à lacon persistent)…….Je dois dire que je suis toujours en contact avec tout l’équipage et que les jeunes tourtereaux des mers sont toujours ensembles et attendent l'arrivée d'un petit mousse.

Je crois que dans un équipage, il ne faut pas forcément associer skipper et HR (ressources humaines). On peut très bien avoir des compétences maritimes (diplômes etc..), mais pas nécessairement les qualités humaines pour gérer l’équipage et j’irai plus loin transmettre ses connaissances. Pour ma part tous les équipiers/éres que j’ai embarqués depuis 35 ans on tous eu envie de revenir en bateau, ce qui je prends comme un compliment. J’essaie toujours de transmettre soit du matelotage, soit apprendre à barrer, soit de la nav, etc…

Je ne crie jamais sur un bateau, en fait je ne supporte pas les skippers qui crient (ou gueulent) leurs incompétences ou peurs sur les autres, pour moi c’est le degré zéro maritime, (et humain).

Une manœuvre s’explique calmement, et alors s’exécute sans problème, bien sur tout cela se fait en tenant compte des facteurs (bateau-météo-compétences à bord). Avant de partir je préviens simplement que si c’est nécessaire je deviendrais directif, et alors il faudra exécuter tout de suite (pour des raison de sécurité par ex.), mais que dans tous les cas j’expliquerai après quand le moment chaud sera passé.
Je pratique cela depuis 35ans et ça marche.
Bon vent

Anonyme (non vérifié)
réponse n°177349
Okamaugo a écrit :
J'y vais de ma petite et première expérience en tant que chef de bord.

...

Bref, les conclusions que j'en tire :
- Le capitaine est chiant quoi qu'il fasse, je dirais même que c'est son rôle. Et encore dans mon cas j'ai fait des remarques pour 10% des trucs les plus gros et j'ai laissé courrir les autres 90% : passer par le cockpit à couple ou par l'avant sans enlever ses chaussures, prendre l'annexe et aller sur une plage que j'avais déclarée dangeureuse, noeuds de taquet à l'envers, bordel dans leur cabine, robinet mal fermé, lumières allumées, bordel étalé sur la table à carte, partir prendre sa douche alors que le bateau n'est même pas finit d'amarrer ...
- Le capitaine doit donner des ordres, demander c'est pas bon
- Le capitaine ne doit pas s'autoproclamer, mais montrer aux autres qu'il est le plus capable.
- Ce n'est pas parce que vos equipiers ont déjà fait du bateau qu'ils sont Marin.
- 1 seule personne dans un équipage suffit à foutre le bordel

 Excellent...!

Si nos chers équipiers pouvaient lire tout ça !

En fait un skipper, du fait de son rôle et de sa responsabilité, n'a pas la même perception des choses qu'un équipier qui sera bien moins "soucieux"...
Et il n'est pas toujours facile d'expliquer ce que l'on perçoit, pourquoi on pense qu'il est l'heure de partir du mouillage super où l'on fait la pause déjeuner alors que tout le monde voudrait rester... C'est en arrivant le soir au port en trouvant la dernière place dispo et après s'être torcher 10 milles face à un force 5 qui s'est levé à 17 h que l'on regrette de ne pas être parti une heure plus tôt comme on le voulait et que l'on a suivi l'envie de son équipage de prolonger le farniente au mouillage...

Alors, à force d'expérience de la sorte, on devient directif, ou diplomate, quand on arrive dans un mouillage de midi, et s'il reste encore une certaine distance à parcourir avant l'escale du soir (port ou autre mouillage) j'annonce en premier : "on repart dans une heure et demi." en espérant ne pas en dépasser deux ...
Il m'est arrivé de devoir foutre le camp en urgence à 2 heures du matin de En Vau, le vent d'Est annoncé à la météo arrivait plus fort que prévu, dès la première houle ressentie, branle bas de relevé de mouillage, d'autres bateaux qui ont un peu traîner ont eu du mal à sortir avec la houle qui s'amplifiait.

Tiens, je vous colle mon petit laïus que je tiens à disposition à bord, plastifié :
http://sytudobem.over-blog.com/article-la-vie-a-bord--42707943.html



http://sytudobem.over-blog.com/article-la-vie-a-bord--42707943.html

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réponse n°177361

ISTOS a bien posé le problème: les conflits sont souvent inévitables, même entre personnes intelligentes et bien élevées. Sinon le cerveau n'aurait pas besoin de produire des hormones spécifiques pour permettre la cohabitation des couples afin d'assurer la survie de l'espèce !

Passer du temps à définir les attentes de chacun avant de s'engager peut aider à éviter des malentendus; un site de bourse des équipiers prévoit la description des goûts personnels en plus des compétences et c'est une idée intéressante : préférence pour mouillages ou ports, restaurants, boîtes de nuit, etc...Je n'embarquerais pas par exemple un amateur de boîtes de nuit vu que je m'y ennuyais déjà quand j'avais 20 ans !

Il y a malheureusement un sujet que personne n'ose aborder (j'ai été agressée sur ce point sur un autre fil) : c'est l'alcoolisme. Difficile de poser la question car la réponse sera toujours négative bien sûr ! Et c'est pourtant la cause de comportements agressifs et dangereux que l'on n'attend pas de la part de personnes qui peuvent être très agréables à vivre quand elles ne sont pas en état de manque ou d'excès de consommation.

Quand j'ai fait un mauvais choix je l'assume en évitant les hurlements et en essayant d'expliquer mes décisions - pas facile mais çà garantit un calme relatif jusqu'au débarquement de l'intéressé(e).
 

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réponse n°177366

Tout à fait d'accord avec vous pour l'alcoolisme qui a deux composentes qui posent problèmes:

1: quand l'alcoolique est de quart, il a potentielement la vie de l'équipage "dans sa bouteille" et ça j'aime pas du tout ce genre de roulette russe. Durant la transat on a eu ce pb (en plus le skipper), ce qui fait que les 2 jeunes ne le considérait plus comme le skipper mais avait transférer ce rôle sur moi. En fait je tempérais le skipper en allant jusqu'à lui dire que si il ne se modérait pas, je jetterais son W.... par dessus bord et j'étais prèt à le faire.

2: quand l'alcoolique est mur en général il a le vin ou autre triste et agressif, et dans ce cas son jugement est bien évidemment altéré voir incohérent. et là pas d'accord non plus.

Pour régler ses problèmes nous avions convenu que "la prise d'alcool" ne se faisait q'une fois par jour, un apéro convivial vers 18-19h suivant la luminosité avec un verre de vin chacun ( suivant les réserves). J'aime boire un verre de vin en papotant de la journée ou de la nuit à venir et ça c'est convivial, en fait ça l'a été tant que nous avions des réserves et après l'apéro c'est fait au jus de fruit et c'était symp aussi.

Il faut faire une grande différence entre alcool et alcoolisme et c'est là où souvent le problème se corse parceque tout le monde ne met pas le rail au même endroit ( sous le vent!!, au vent!!), vaste débat....

merci de vos commentaires et expériences

Kenavo

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BRISE DE MER 31
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réponse n°177373

Bonjour de Fendlabise,

Pour ma part, en ce qui concerne l'embarquement de personnes pour une longue traversée, il est hors de question que je prenne un équipier(e), mais je prend comme passager qui veut bien participer aux manoeuvres s'il en a envie et qu'il n'y a pas de risques comme a changer une voile d'avant dans un temps frais. Je suis assez egoiste dans le partage des efforts et des risques que je me réserve, si je prend quelqu'un c'est d'abord pour sa compagny. Il m'est arrivé de prendre une passagère du Sri Lanka jusqu'au seychelles avec une halte clandestine aux Maldives et qui représentait une traversée longue mais sans risques, je lui avait réservé la cabine avant et on se partageait parfois la cuisine bien que cela me détende de cuisiner. C'était assez sympa car nous étions occupé tout les deux, elle a écrire sa thèse de zoologie et moi a naviguer, pécher et faire mes positions au sextant. C'était en 1990 je n'avais pas d'enrouleur de genois sur mon brise de mer 31 et pas de GPS a l'époque. Bref tout s'est bien passé et je viens juste de la recontacter par chance sur Skype après 21 ans sans contacts, c'était un plaisir de se reparler. Juste pour dire que je préfère un bateau a ma mesure + un invité(e) qui contribue financièrement a l'approvisionnement + les frais de port, c'est a dire que l'on fait les courses ensemble, c'est aussi un sacré travail chacun ayant parfois des gouts différents. Disons que jusqu'a 11 mètres on peut encore se débrouiller seul alors qu'un plus grand voilier nécessite beaucoup de partage de manoeuvres donc de dépendenses et j'évite de dépendre des autres.
Amitiés Océannes

Anonyme (non vérifié)
réponse n°177429

 Ta question Istos est la version Thalassa du film " les portes de l' enfer", j' aurai tendance à me rapprocher de Fendlabise : "plus le bateau est petit et moins tu as besoin d' équipier"... ceci évidemment s' il s' agit de croisière ou convoyage de plusieurs mois avec un bateau nécessitant un équipage.  Avec les gros bateaux ou bateaux compliqués tout suit la même logique du "toujours plus" : Matériel, Finance et Homme. Je crois que la meilleure technique du choix d' un équipier a été donné ci-dessus : "quelqu' un qui possède lui même un bateau"... ok ça limite le choix et le nombre d équipier mais le pire est que c' est pas gagné...

Anonyme (non vérifié)
réponse n°177432

Salut tout le monde,

Joli sujet ISTOS !

J’y vais de ma petite anecdote !
Je précise que, sur Troll, nous n’embarquons pas d’équipier, mais des invités à titre gratuit, avec qui on partage juste les frais de bord durant leur séjour.
Du coup, ce sont parfois des personnes qui découvrent la vie à bord. Pour éviter les grosses surprises, j’envoie à nos futurs invités une « brochure » maison, dont voici le début :

Chers futurs passagers,
Quand on arrive dans Troll, on peut y lire ce panonceau, en anglais,
« Welcome aboard…Relax,
Our ship doesn’t always look like this ! Sometimes, it’s worth ! »
Et dont voici la traduction :
« Bienvenus à bord ! Détendez vous !
Notre bateau n’a pas toujours l’air d’être ainsi ! Parfois, il est pire ! »
Mais c’est juste pour rire !
En revanche, il se dit beaucoup, à juste titre, que vivre sur un bateau, c’est le meilleur moyen pour les couples de se séparer et, pour les amis, de se fâcher pour toujours !
C’est la raison pour laquelle mieux vaut savoir AVANT les deux/trois trucs qui n’auront pas besoin d’être débattus une fois votre embarquement effectué !
Voici, par conséquent, quelques recommandations, conseils et règles concernant la vie à bord d’un bateau en général et à bord du nôtre en particulier !
Ce petit opuscule a été rédigé à la lumière des expériences « cabines-invités » précédentes !
Sa lecture attentive vous permettra de savoir à quelle sauce vous serez mangé sur Troll !
Bonne lecture !

Evidemment je m’assure de la lecture effective de ce petit document AVANT leur arrivée.
Il y a un tout petit paragraphe, objet du présent témoignage . C’est le N°7 :

7-BAGAGES ET RANGEMENT :

Bagages :
ATTENTION, ceci est IMPORTANT ! Amenez des sacs souples et pas de grosses valises à roulettes, on ne saurait pas où les mettre !
N’amenez que le strict nécessaire, le minimum de vêtements : Nous vous assurons que deux maillots de bain, une serviette de toilette, trois tee-shirts et deux shorts (plus deux robes ou jupes pour les filles! C’est tellement agréable l’été, les robes ! D’ailleurs, en général, le cap’taine lui-même, se ballade en Djellaba ! ) sont amplement suffisants !
Pensez toutefois à « la petite laine » pour le soir, en cas de soirées fraîches (sur un bateau à voiles…on a souvent du…vent !)
Du reste, quoi que vous ameniez, ce sera encore trop, vous verrez !

EN Aout 2009, 3 amis arrivent de Lyon. Je les attends à Skythos à la sortie du ferry et je trépigne d’impatience !
Enfin les voilà ! Youpi.
Et je reste saisi, in terdit, effaré : L’un d’entre eux arrive avec une ENORME valise-coque !
Au lieu de dire « bonjour les amis, quelle joie de vous retrouver ! », je bredouille : « mais enfin, tu n’as pas lu ma brochure ? » Il me répond, aussi sec : « Si, mais j’allais pas me faire chier à acheter un sac juste pour une semaine ! ». J'étais à moins de deux doigts de lui dire de remonter dans le ferry!!

Le reste de la semaine ne s’est pas trop trop mal passé….sà enjamber plusieurs fois par jour cette saloperie de valise-coque....

Thierry, sur Troll

http://www.lepetitmondedetroll.fr

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FIRST 45F5
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réponse n°177434

Bonjour,
ça doit flotter une valise coque ? derrière la bateau plus de problème de place.
Christophe.

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ATTALIA
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réponse n°177435

 Hola Thierry !

MDR ... 
Pour avoir vécu l'épisode de la valise, je compatis, en plus il s'agissait d'un équipier disant bien connaître la mer et les bateaux !!
Dans le genre des anecdotes qui font sourire, à posteriori, mais pas vraiment sur le moment :
- l'équipier (aguerri disait-il) qui à part celui de ses chaussures ne savait pas faire un noeud, et lorsque j'ai voulu lui apprendre les noeuds basiques m'avait répondu tout de go ... ça ne m'intéresse pas !!
- l'équipier (disant avoir lui même skippé), qui le soir, à l'arrivée au port, lorsque je lui dis de sauter sur le quai et passer l'amarre... je détourne le regard et me concentre sur la prise de la pendille. Plus on tirait sur la pendille, plus le bateau avançait, alors j'ai regardé à l'arrière ce qui se passait ! Et ... cet équipier avait bien sauté sur le ponton, avec l'amarre, sauf qu'il avait oublié de l'amarrer au bateau ... il avait les deux bouts de l'amarre dans les mains et attendait les bras ballants !!!
- et le "truc" qui m'insupporte royalement : l'équipier radin, qui recompte trois fois par jour la caisse de bord, et qui, exemple récent, refuse la prise en charge par le bord, de l'achat d'une bombe insectiside (3,50E) pour les moustiques au prétexte que lui (elle en l'occurence) n'était pas gênée !! 

Je crois que toutes les rencontres préalables ne sont en aucun cas un gage de fiabilité et de compatibilité (ceci étant valable pour les équipiers comme pour les skippers). Ce n'est qu'en navigant que se révèlent les défauts et surtout les incompatibilités, et là c'est la durée de la navigation qui fait la différence, si elle est courte on supporte en mettant le mouchoir dessus, sinon on choisit entre "l'enfer" ou le débarquement... perso, j'ai, une fois, choisi le débarquement.

Mais il m'est également arrivé de faire de belles rencontres et de passer d'excellents moments partagés.

Je profite de l'occasion pour faire un petit commentaire sur la bourse des équipiers de STW : à mon avis il manque quelques infos basiques, qui éviteraient les contacts inutiles ou sans issues : personne seule ou couple, l'âge, le sexe, et le type de nav recherchée ou proposée (pointue ou croisière cool par exemple).

Bon vent à tous !!
 

Anonyme (non vérifié)
réponse n°177437
Desperey a écrit :
Bonjour,
ça doit flotter une valise coque ? derrière la bateau plus de problème de place.
Christophe.

Vais pas perdre 1/4 de noeuds pour ce connard!

Hi,hi,hi !
Content de vous avoir fait sourire  avec les histoires de valise, les gars!

je me souviens d'un autre invité, plus chevronné, celui-ci : Il organisait le bateau "à son idée", refaisant nos glènes ( ça, c'est INSUPPORTABLE, à moins que l'on te démontre qu'elle sont mal faites), déplaçant nos affaires " pour mieux les ranger", toujours à son idée, reprenant les réglages de voiles...Pourquoi pas, si c'est mieux, mais en l'occurence, non...Manipulant les boutons du tableau électrique "pour voir!", et bridant toujours " à son idée", l'annexe au bossoir ( résultat, un anneau d'arraché!)
Bon, soyons clair, il se mettait en "rivalité" avec moi....
j'ai commencé par me foutre silencieusement en rogne, puis, j'en ai parlé avec ma femme la nuit suivante...

Et au matin, p'tit dèj', j'ai pris la parole le plus calmement possible :  " Ecoute, je t'aime beaucoup, tu sais sans doute des trucs et nous ne sommes pas les meilleurs marins du monde! Mais, vois tu, c'est notre bateau! Alors, si quelque chose ne te va pas, et si tu penses que ce serait mieux de faire autrement,  tu DEMANDES AVANT si tu peux modifier un truc! Et on en parle! "

Après, il a fait hyper gaffe et tout s'et bien passé!
Et c'est toujours un copain!

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GLADIATEUR
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réponse n°177445

MY GOD!
Je savais depuis longtemps que le plus grand privilège, était de pouvoir naviguer en solo!

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Bonjour,

Puisque j’ai lancé le sujet et que je trouve tellement vraies toutes les anecdotes qui sont rapportées, j’y vais de la mienne. Elle a été vécue quand j’avais 28 ans, c’est assez loin… Elle démontre que savoir à quoi l’on s’attend en partant avec des amis n’est pas tout à fait une garantie et qu’il y a une fonction à bord que l’on a oubliée, c’est celle du bouc émissaire, bien utile pour aider les autres à vivre ensemble.
Un couple d’amis nous avait invité à naviguer sur son 35 pieds tout neuf en méditerranée avec un autre couple que nous ne connaissions pas. A l’époque je n’avais l’expérience de la croisière que sur Mousquetaire. C’était pour moi un grand luxe que d'aller sur leur bateau. Parmi les six, cinq dont moi avaient fait des études de psycho. On avait donc bossé ensemble toute une soirée avant de partir pour analyser et prévenir tout ce qui pourrait clasher entre nous. Portefeuille commun pour les frais du bord, soirées libres de chaque couple à l’escale sans que chacun se formalise, répartition des corvées : toutes les corvées pour un seul par jour (courses,cuisine, vaisselle, prépa de l’apérot…) avec rotation et interdiction aux autres de l’aider pour éviter les dettes de reconnaissance etc… Je ne pense pas que l’on puisse faire mieux.
Bref au bout d’une semaine tout a failli exploser. Je me souviens que lors d’un débarquement sur l’île Ponza, nous nous sommes retrouvés dans le même restaurant mais à trois tables différentes. De retour sur le bateau chacun a fait part de sa découverte aux autres et de l’excellente soirée qu’il avait passé comme si nous ne nous étions pas vus. Peu à peu, l’équipier le moins expérimenté s’est détaché du groupe grâce à quelques grosses fautes. La première fut signalée par une remarque sèche du skipper: il avait laissé la chaîne sur le barbotin, ça avait tiré fort pendant la nuit. Le lendemain jour de sa corvée, il était allé faire les courses et pour nous faire plaisir il avait cuisiné un lapin (c’est parfaitement authentique), le contenu de la cocotte est passé par-dessus bord. Enfin pour se rattraper, il avait aidé le skipper à la vidange du moteur et avait versé une bonne rasade d’huile bien noire sur le plancher du carré.
Bref, avec dignité et sans échanger une parole avec les autres, il prépara son sac, débarqua sur l’île d’Elbe, prit le ferry et regagna Paris en laissant sa femme à bord.
Plusieurs années après en y repensant, j’en viens à considérer que les lapins et les boucs (émissaires) ont la même utilité. Ils permettent d’identifier avec certitude que le malheur ne vient pas de soi. Faut-il on non les embarquer?

Istos

Anonyme (non vérifié)
réponse n°177458
ISTOS a écrit :
Bonjour,Le lendemain jour de sa corvée, il était allé faire les courses et pour nous faire plaisir il avait cuisiné un lapin

Istos

 j'adore manger du lapin un bord!

Le mec qui touche à ma cocotte, il est mort! 

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FEELING 29 DI
Membre cotisant
Cotisant depuis 2006
réponse n°177486

Vie à bord: souvent, le paradis c'est les autres!!!

Oui depuis 5 ans, et sur de petites croisières, j'embarque des équipiers(ères), sur mon 8,50 m.
Au début c'était pour me permettre de ne pas naviguer seul, ce dont, je l'avoue modestement, je ne me sentais pas encore capable.
Depuis, j'ai permis à pas mal d'équipiers, de se former, d'améliorer leurs compétences, et de prendre du plaisir en naviguant à mon bord.
Et si j'ai donné les notions de base à quelques néophites, j'ai aussi bénéficié de l'expérience, et de la technique de mes équipiers de passage, qui pour la plupart, reviennent régulièrement.

chacun y trouve son compte,

  • je navigue autant que je le veux, et mon bateau ne reste pas à quai 
  • des équipiers, jeunes pour la plupart, profitent d'un bateau sympa pour naviguer, avec un budget à leur portée
  • ensemble, nous passons des moments agréables
  • et surtout, j'ai souvent la satisfaction de voir des plus anciens prendre naturellement en charge la formation des débutants.

Sur le plan financier, je fais partie des rêveurs (réfèrence à un autre fil), c'est la caisse de bord (vivres, ports, gas-oil) à partager entre nous, et je n'hésite pas à partager le fond de roulement de ma cambuse et de ma cave)
C'est simple, on se casse pas la tête, c'est pour le plaisir.
Pour l'ambiance à bord, c'est ma responsabilité, en discutant un peu avec les aspirants-équipiers, on détecte bien les "chieurs(ses)", les immatures, les fanfarons, et autres.

mais bon, je le répète, c'est pour quelques jours, une ou deux semaines au plus, et jamais à plus d'une journée des côtes.

Pour l'instant ça se passe bien, et je remercie les diverses bourses des équipiers de permetttre de telles rencontres.

Voici pour ma modeste contribution à ce fil bien interessant.

PS: je m'embarque aussi régulièrement sur d'autres bateaus, pour des  navigations plus longues et lointaines...je confirme: ça aide !!!!

Le site de la Grande Croisière...