vagues scélérates

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DUFOUR (Monocoque)
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vagues scélérates
sujet n°88031
Une question cruciale, que je me pose souvent en naviguant, est celle des vagues scélérates.

Les récits des marins ayant eu à les affronter, parlent de véritable mur d'eau de forte incidence précédé d'un important creux.
Je me souviens de l'information diffusée par les médias un 14 février 2005, parlant d'un paquebot reliant Tunis à Barcelone ayant été fortement endommagé par une vague scélérate en plein coeur de la méditerranée.
Un phénomène que je croyais réservé aux hautes latitudes, ou dans la zone du courant des aiguilles.

Voir déferler un mur d'eau d'une trentaine de mètres de haut sur un petit voilier d'une dizaine de mètres de long,
Quelles sont ses chances de pouvoir y réchapper.?

Certains d'entre-vous ont-ils eu l'audace de les tutoyer.?

quelle serait la meilleure stratégie pour les affronter, hormis prier!

Essayez de me rassurer!

http://www.clubdesargonautes.org/histoirestem/scelerates.htm

http://www.ifremer.fr/web-com/molagnon/jpo2000/conf.htm

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VULCAIN 5
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réponse n°127133

Bonjour

C'est un sujet qui revient régulièrement sous la plume des journalistes avides de sensations . Méfie toi , les photos sont pratiquement toujours des montages .
Ceci dit les vagues exceptionelles existent et ont été mesurées par satellite ou par les sémaphores  ( en général autour de 20 mêtres). Mais la hauteur n'est pas tout , c'est plutôt son coté vicieux qui est dangereux même si elle ne fait que 5 mêtres . En général les "Killer Wawes"ont ceci de particulier qu'elles sont en dehors du système de vague normal , auquel on s'est habitué .
Dans les années 80 , a bord d'un Rorqual de 13 m  dans le Golfe de Gascogne ,nous avons été couchés par une vague plus haute et de direction différente de la grosse houle habituelle dans ce coin là par gros temps . Le bateau est resté longtemps sous l'eau verte , mais sans se retourner complètement . Il s'est redressé sitôt la vague passée , sans dégats a part une tonne d'eau entrée par la descente restée ouverte . Mon opinion est que dans ces cas là , on a autre chose a faire qu'a prendre des photos !
C'est dommage d'ailleurs .

Amicalement - Joël

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ALOA
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réponse n°127135

Bonjour.
Il y a quelques années j'ai vu un reportage sur la 5ième sur les vagues scélérates. Apparement c'est un phénomène qui n'existe pas que sous les hautes lattitudes et qui peut se produire partout si les conditions sont réunies ce qui est assez exceptionnel. C'est si je me souviens bien quand 2 houles de fréquences différentes se croisent il peut arriver à un moment donné que l'amplitude des 2 se cumule et provoque 1 vague plus grosse que les autres. Cela étant la probabilité d'être au mauvais moment au mauvais endroit doit être assez faible.

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réponse n°127136

1ère question: chances de pouvoir y réchapper?
 - réponse: Les mêmes que celles du conducteur d'une Fiat 5OO années 6O  affrontant un 38 tonnes quelque soit son âge lancé à 90 km/h

2ème question: Audace de les affronter?
  - réponse: traduire par "pas de bol de les affronter"

3ème question: meilleure stratégie pour les affronter?
 - réponse: vendre le voilier et acheter, vite, vite, un sous-marin. (PS: bien le choisir)

Ces réponses valent, selon ta demande, pour un voilier de 1Om. Pour un voilier de 15m...je les maintiens

Te voilà non pas rassuré mais assuré de l'inégalité de l'affrontement

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SUN FAST 39
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réponse n°127146

bonjour,
je ne peux m'empêcher de vous envoyer le lien d'une photo archi connue aux Açores, ...
mieux valait l'affronter en sirotant un ginto chez Peter...
comme quoi, même à jeûn, une vague peut faire rêver...
edouard

http://cyreal.free.fr/coups/photos/20020101_neptune.htm

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TRISBAL 36
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réponse n°127150

Je vous conseille la lecture des articles Wikipedia à ce sujet (lien ci-dessous). L'article en anglais est peut-être plus explicite sur les causes, et souligne bien qu'il s'agit souvent d'un effet non-linéaire, à rapprocher de la mécanique quantique. Leur véritable côté "scélérat" est donc à rechercher dans cet effet non-naturel à nos yeux. Une superposition de vagues de directions différentes se traduit bien en mécanique classique. Cependant, la fréquence d'occurence des "Rogue Waves" est bien supérieure à ce que prédit cette théorie. Un reportage récent de Thalassa enquêtait d'ailleurs sur le travail de scientifiques qui utilisent l'altimétrie radar par satellite pour confirmer ces observations.

Après ce tour d'horizon théorique, il n'en reste pas moins que ni moi ni n'importe qui de sensé ne souhaiterait se mesurer à de telles vagues. Il ne s'agirait plus d'"audace" mais d'inconscience. Déjà que des cargos, paquebots, et autres tankers se font démolir, n'imaginez même pas survivre à une telle vague en voilier. De toute manière, leur formation étant aléatoire et leur durée de vie limitée, celui qui en rencontre une est forcément victime de "pas de bol" !

NR

http://fr.wikipedia.org/wiki/Vagues_sc%C3%A9l%C3%A9rates

http://en.wikipedia.org/wiki/Rogue_wave

Jyc
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FIRST 32
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réponse n°127165

Extrêmement peu de marins professionnels qui passent pourtant beaucoup de temps en mer naviguent partout et quelque soit le temps ont un jour eu affaire à une vague scélérate. Par ailleurs les-dites vagues, longtemps prises pour des galéjades, n'apparaissent que par très mauvais temps, là où tout plaisancier est déjà en postion de survie (cape sèche ...) et a, de plus,  tout fait pour se trouver ailleurs. Autrement dit, sur nos fiers vaisseaux nous avons peut-être plus de chances (ou de malchance) de recevoir un météorite sur la tête que d'avoir affaire un jour à une de ces vagues.
Les anglais qui en matière de mer sont des gens précis distinguent les "freak waves" des "rogue waves". Les premières sont réellement monstrueuses (30m et plus), les secondes, plus petites, ne sont "que" vicieuses (à moins que ce ne soit l'inverse, je ne sais plus) mais sans doute beaucoup plus à craindre. La seule tactique pour essuyer çes dernières (les vicieuses) sans trop de bobos: beaucoup de chance et un bateau en parfait état.

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First-25
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réponse n°127168
Jyc a écrit :
Extrêmement peu de marins professionnels qui passent pourtant beaucoup de temps en mer naviguent partout et quelque soit le temps ont un jour eu affaire à une vague scélérate. Par ailleurs les-dites vagues, longtemps prises pour des galéjades, n'apparaissent que par très mauvais temps, là où tout plaisancier est déjà en postion de survie (cape sèche ...) et a, de plus,  tout fait pour se trouver ailleurs. Autrement dit, sur nos fiers vaisseaux nous avons peut-être plus de chances (ou de malchance) de recevoir un météorite sur la tête que d'avoir affaire un jour à une de ces vagues.
Les anglais qui en matière de mer sont des gens précis distinguent les "freak waves" des "rogue waves". Les premières sont réellement monstrueuses (30m et plus), les secondes, plus petites, ne sont "que" vicieuses (à moins que ce ne soit l'inverse, je ne sais plus) mais sans doute beaucoup plus à craindre. La seule tactique pour essuyer çes dernières (les vicieuses) sans trop de bobos: beaucoup de chance et un bateau en parfait état.

Bonjour à vous. Pour moi, une vague scélérate, c'est une vague exceptionnellement plus grande et plus violente que la moyenne des vagues rencontrée à une période donnée. Quand elle survient, il y a donc de fortes chances pour qu'on ne soit pas préparés à se la prendre. C'est bien là le problème. Maintenant, je ne pense pas qu'il y ait de hauteur précise pour dire qu'une vague est scélérate ou non. Une vague de 4 m est scélérate dans une mer belle, comme une vague de 15 m l'est dans une mer de 4 m.

Bateau solide et paré au retournement + survie bien préparée aideront donc à se sortir vivant de la vague scélérate qui achève, au moment ou justement, on était descendu préparer les Bolinos parce que tout semblait plus calme...

Amitiés / RL

Jyc
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FIRST 32
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réponse n°127174

Extrêmement peu de marins professionnels ont eu affaire à des vagues scélérates alors qu'ils naviguent toute l'année, par tous temps, et partout. Ces vagues sont si rares qu'elles ont longtemps été tenues pour des galéjades. On sait qu'elles n'apparaissent que par très mauvais temps (vent force 10 et plus). Le plaisancier moyen et même très confirmé a à peu près autant de chance de s'y trouver confronté que de recevoir un météorite sur la tête : il ne navigue pas partout, il fuit le mauvais temps, et en réalité ne navigue que très peu.
Les anglais, qui en matère maritime sont précis, distinguent les "freak waves", vagues monstrueuses (30m et plus) qui sont les vagues scélérates dont on vient de parler, des "rogue waves" vagues vicieuses qui pour être beaucoup plus petites (10m ou moins) sont néanmoins réllement dangereuses pour des bateaux telles que les nôtres. Contre celles là une seule tactique: la fuite et un bateau en parfait état.

Jyc
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réponse n°127175

Pardon pour ce doublon, je pensais que ma réponse n'était pas passée.

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GIB SEA 105
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réponse n°127178

Un jour en aterrissant sur Start Point nous avons eu affaire à une tête de dépression. Pas de quoi se pâmer à priori, disons un bon 7 établi avec des creux assez raides de 3 ou 4 mètres. Nous portions la toile du temps en attendant patiement d'arriver histoire de pouvoir gerber dans un endroit plus calme. Le vent initialement de SE était passé dans la nuit au SW générant deux trains de houle perpendiculaires entre eux. Encore une fois, c'était plus que pénible, mais gérable.

Ce qui devait arriver arriva, nous nous sommes retrouvés à la confluence de deux vagues. Ca n'a pas déferlé, mais la somme devait bien faire 7 ou 8 mètres, à peu près la hauteur des barres de flèches. Ce fut très fugace et pratiquement vertical. Au sommet de ce "piton" le bateau c'est complètement couché. On n'a pas fait Mate Down parce que la mer était 6 ou 7 mètres plus bas. On ne s'est pas fait éjecter non plus parce qu'on a eu du bol.

Nous avons subi la chose environ 20 heures et c'est le seul épisode du genre qui nous soit arrivé. Cela a bien suffit à faire notre bonheur... et aurait pu suffir à faire notre malheur.

J'imagine que sur un tour du monde par les trois caps, avec les houles que l'on sait, il faut s'attendre statistiquement à rencontrer des phénomènes analogues de l'ordre de 20 mètres. Sur nos croiseurs de 10 à 15 mètres, on va alors risquer de chavirer, voir de sancir en fonction de la façon dont on va se faire aborder par le monstre. Mais là, je parle d'une mer que je ne connais pas.

Ce qui est sur, c'est que je ne m'attendais pas à me retrouver en difficulté par force 7 sur un Gib Sea 105 avec trois ris pris et sous tourmentin dans la Manche en été loin de tout haut fond dangeureux.

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First-25
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réponse n°127216
J.tiphine a écrit :
Un jour en aterrissant sur Start Point nous avons eu affaire à une tête de dépression. Pas de quoi se pâmer à priori, disons un bon 7 établi avec des creux assez raides de 3 ou 4 mètres. Nous portions la toile du temps en attendant patiement d'arriver histoire de pouvoir gerber dans un endroit plus calme. Le vent initialement de SE était passé dans la nuit au SW générant deux trains de houle perpendiculaires entre eux. Encore une fois, c'était plus que pénible, mais gérable.

Ce qui devait arriver arriva, nous nous sommes retrouvés à la confluence de deux vagues. Ca n'a pas déferlé, mais la somme devait bien faire 7 ou 8 mètres, à peu près la hauteur des barres de flèches. Ce fut très fugace et pratiquement vertical. Au sommet de ce "piton" le bateau c'est complètement couché. On n'a pas fait Mate Down parce que la mer était 6 ou 7 mètres plus bas. On ne s'est pas fait éjecter non plus parce qu'on a eu du bol.

Nous avons subi la chose environ 20 heures et c'est le seul épisode du genre qui nous soit arrivé. Cela a bien suffit à faire notre bonheur... et aurait pu suffir à faire notre malheur.

J'imagine que sur un tour du monde par les trois caps, avec les houles que l'on sait, il faut s'attendre statistiquement à rencontrer des phénomènes analogues de l'ordre de 20 mètres. Sur nos croiseurs de 10 à 15 mètres, on va alors risquer de chavirer, voir de sancir en fonction de la façon dont on va se faire aborder par le monstre. Mais là, je parle d'une mer que je ne connais pas.

Ce qui est sur, c'est que je ne m'attendais pas à me retrouver en difficulté par force 7 sur un Gib Sea 105 avec trois ris pris et sous tourmentin dans la Manche en été loin de tout haut fond dangeureux.

 
Au large du Maroc, lorsque mon safran s'était cassé l'été dernier, il n'y avait que force 6, mais la mer était dans un état sans rapport avec le vent, surtout dans la nuit d'après la casse, le bateau n'avait pas fait 360°, mais il s'était couché. Croyants ou pas, on a du faire bien des prières. Jamais je n'aurais cru me trouver en pareilles difficultés par force 6. Chaque jour, RFI annonçait "pas de coup de vent en cours ni prévus", mes des "Mer forte à très forte" dans notre zone. Une mer formée très loin dans l'Atlantique. Bref, peut-être que ce serait bien si météo-france indiquait les "coups de mer" plutôt que les "coups de vent" en tête des bulletins météo. J'ai l'impression que l'état de la mer devrait faire l'objet de BMS avant même la force du vent. Mais bon, peut-être que ce serait ingérable pour les organismes météo.

Raphael

HOOD 38 (Monocoque)
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réponse n°127218
J.tiphine a écrit :
Un jour en aterrissant sur Start Point .../...
Ce qui est sur, c'est que je ne m'attendais pas à me retrouver en difficulté par force 7 sur un Gib Sea 105 avec trois ris pris et sous tourmentin dans la Manche en été loin de tout haut fond dangeureux.

 bonjour
mais quel était le courant à ce moment ?
pour ma part j'ai longtemps sous-estimé le courant en milieu de Manche, mais on peut avoir 5 noeuds en plein milieu.
Deplus certains coins sont malsains juste à certains moments : par exemple à une vingtaine de milles au nord-Nord-Est de Gatteville la renverse de début de jusant est brutale et sur une dizaine de milles par vent d'ouest à nord ouest la mer est vraiment inconfortable. Avant de m'y être trouvé, je pensais que plus on s'éloignait du raz de Brafleur plus cela allait mieux.
Je pense que le problème vient de la conjonction de deux flux : ici le jusant qui remonte le long de la côte Est du Cotentin qui se heurte au flux principal en MAnche orienté Ouest-Sud-Ouest.
On à la même chose juste au Nord de Goury (cap de la Hague) où à pleine mer le courant porte à l'ouest près de terre à cinq noeuds alors que dans le raz il porte au Nord-Nord-Est à 6 ou 7 noeuds en vive eaux. C'est souvent "un mauvais moment à passer" en fermant toutes les ouvertures et en ralentissant pour ne pas tout casser, la suite vers Guernesey est en général beaucoup plus calme.
Hubert, de Cherbourg

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GIB SEA 105
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réponse n°127259

Hubert, tu cause d'un truc que j'ai largement subi ayant été logé 3 ans à Dielette. Je me rapelle de certaines sortie du port assez rock'n roll...

Je viens de faire une recherche, on était à 15 nautiques dans le sud de Start Point, à PM+1 environ et on venait de prendre la décision de ne pas aller à Salcombe à cause de la barre que nous ne voulions pas passer au jusant dans ce flux de secteur sud. Nous faisions route vers Brixham à ce moment, on avait le courant bien rangé dans le sens du vent et un coef de 70 ce qui nous donnait environ un noeud.

Facile, c'était le jour de la mort de lady d, j'ai facilement retrouvé les données.

HOOD 38 (Monocoque)
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réponse n°127261

bonjour

je me doute bien que tu connais parfaitement tout le coin, mais le forum est l'occasion de donner quelques tuyaux sur les zones que l'on pratique. (sous toute réserve, à chacun de se faire ensuite son idée)

Tu parles de PM +1 mais par rapport à quel port ? si c'est référence Cherbourg tu étais à l'étale de début de flot donc plutôt avec un courant faible.
Cela doit quand même faire drôle de se retrouver avec une vague pareille !

Hubert, de Cherbourg

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GIB SEA 105
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réponse n°127297

Tu sais Hubert, je ne connais pas si bien le coin que cela. Je partais de Granville vers les anglos ou la Bretagne, mais e n'ai passé le raz Blanchard ou le Singe qu'une demi douzaine de fois, pas assez pour connaître les finesses des courants de marée du côté de Cherbourg ou de St Vaast.

Start Point, je n'y étais que trois fois, encore une fois, pas assez pour prétendre bien connaître. Alors je lis tes interventions avec le plus grand intérêt.

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DUFOUR (Monocoque)
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réponse n°127322

Un remerciement à tous pour vos contributions.

Comme le souligne "Dummy", il faut savoir faire la part des choses entre la mise en valeur par des journalistes avides de sensations et la réalité du phénomène.
Mais connaître et cerner un problème, c'est aussi une plus value ajoutée sur la capacité de s'extraire d'une situation critique, même si la fugacité du phénomènene ne laisse à l'évidence que peu de place à l'anticipation.

Le coté "vécu" cité dans vos intervention est riche en enseignements, et contrairement à ce que propose "Daniel.a", je ne pense pas que le rapport de force soit comparable à une fiat 500 face à un 38 tonnes en pleine vitesse, mais j'opterai en faveur de la fable du chêne et du roseau.
Je pense que l'énergie incommensurable d'une telle vagues face à un tanker de plusieurs milliers de tonnes, de 200 mètres de long et donc d'une inertie consèquente, se solde par d'impressionnants dégâts et certainement le naufrage du bâtiment.
Aucun blindage ne peut résister à de telles contraintes.!
En retour, un fétu de paille face à un ouragan, a de fortes chances de s'en sortir; de même un bouchon en liège confronté à une vague scélérate devrait s'en sortir indemne.

L'exemple vécu de "Dummy" et "J.tiphine" semble en être la preuve, face à une vague hors normes, le voilier est resté prés de la surface, même s'il a été complétement noyé, il s'est retrouvé en son sommet et a pu en réchapper.

La littérature offre des exemples similaires, je me souviens de la lecture du livre "Cap Horn" écrit par "Réanne Hemingway-Douglass"; son voilier "Dauphin Amical", un solide ketch de 13 mètres armé pour la haute mer, aprés avoir affronté une tempête de force 10 à 11 à 800 nautiques à l'Ouest Nord-Ouest du Cap Horn avait sanci dans la nuit du 27 février 1975.
La littérature de l'époque parlait plutôt de "lames de fond" en méconnaissance du phénomène des vagues scélérates que la technologie moderne a permis de mettre en évidence.
Dans la même littérature, je me souviens également d'un ouvrage décrivant l'aventure de "Miles et Beryl Smeeton" à bord de leur voilier "Tzu Hang" qui avait sanci dans la même zone pré du Cap Horn en 1957, et qui aprés réparation avait de nouveau sanci sur les 50° de lattitude Sud.
Je n'ai plus les données en tête, mais il me semble que Moitessier avait eu la même aventure dans la même zone.
Ces données prouvent que le phénomène bien qu"exceptionnel n'en demeure pas moins récurrent.

D'autre part, dans ces exemples, ces aventuriers ont pu y survivre et en rapporter les faits, alors que de nombreux tankers disparaissent sans laisser de trace.
Si la pente est normale, une vagues même de 50 mètres de haut ne permet pas à un voilier de sancir, alors que la typologie même des vagues scélérates (trés forte incidence précédée d'un creux trés prononcé) donne tous les paramètres pour qu'un voilier puisse sancir (on n'a jamais vu un tanker sancir.!)

De plus, je suppose qu'immergé par une vague scélérate, un petit voilier est rapidement mis à l'abris des forces d'impacts des tonnes d'eau en présence, et la structure de la coque devrait être capable de supporter les quelques kilo/cm² de la pression environnante en immersion.
En retour, Un tanker de plus d'une centaine de mètres de long avec la rigidité et l'inertie qui lui sont lié, ne pourra supporter les plusieurs centaines de tonne/cm² des forces en présence.

Je pense qu'aménager par cloisonnement une zone étanche à l'avant et à l'arrière du voilier devrait lui augmenter les chances de survie face à ce phénomène.

Qu'en pensez-vous.?

HOOD 38 (Monocoque)
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réponse n°127323

bonjour
je ne peux bien sur que m'appuyer sur de "saines lectures", mais il semble que souvent la force de la vague projette le bateau et les dégats se produisent non pas du côté de l'impact de la vague mais plutôt au niveau de l'impact avec la surface, nombre de hublots ou de roofs n'y ont pas résisté.
Ce n'est pas la même chose de déverser des tonnes d'eau sur un bateau que de laisser ce bateau tomber de quelques mètres sur la surface de l'eau qui aura alors le même effet qu'une dalle en béton.

Hubert, de Cherbourg qui n' a jamais vu plus de trois mètres de creux et n'a pas du tout envie d'en voir plus !

HOOD 38 (Monocoque)
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réponse n°127324
J.tiphine a écrit :
Alors je lis tes interventions avec le plus grand intérêt.

 bonjour

cela ne raconte que des navs d'été et par temps correct. Dommage que les pêcheurs pro n'interviennent pas ici, ils auraient beaucoup à nous apprendre.
Tiens un souvenir d'un pêcheur de Saint Vaast "quand la marée a de l'âge, la barre décole de la Jamette (à Gateville)" il n'y a qu'eux pour savoir cela, et pourtant cela peut rendre un sacré service par Noroît.

Hubert, de Cherbourg

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OCEANIS 430
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réponse n°127326

la seule solution pour les éviter c'est effectivement de ne pas se trouver dans la mauvaise zone à la mauvaise saison.

J'étais entre les antilles et horta lorsque la photo de Neptune  a été prise en janvier 2002
en escale du 18 au 28 à Faïal nous avons eu tout le temps d'admirer la fureur de la mer pendant cette période hivernale, les liaisons inter iles étaient suspendues , le bateau était plaqué contre le quai sans possibilité de bouger , la route du sud vers porto pim était balayée par les embruns
avant notre départ j'allais voir la météo chez mid atlantic yacht service qui me disait " I wouldn't like to be in your shoes ! "
entre horta et ouessant nous n'avons pas mis une fois la GV

alors que ce coin est si sympa et tranquille lors des escales d'été lorsque l'anticyclone règne en maitre

les navs hors bonne période doivent si elles se font , se faire en toute connaissance de cause de la part du skipper,avec un bon équipage et un bon bateau et après seulement un bon vécu de traversées normales

je dois avouer ,mais est ce avouable ,que c'est grisant d'aller chercher le mauvais temps .

Une aide précieuse mais pas sûre à 100 % pour connaître les endroits à éviter ce sont toujours les bons vieux pilot charts avec des indications intéressantes commes les pourcentages de vagues de plus de 12 pieds, les poucentages de coups de vents

bonnes nav sans vagues scélérates

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réponse n°127356
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DUFOUR (Monocoque)
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réponse n°127439

Merçi pour le lien.

Des réflexions de 2005 qui contribuent à me rassurer.

Je souscris à la théorie de la balle de ping pong qui devrait résister, là, ou un tanker serait envoyé par le fond.

Ce qui est sûr; je vais revoir la configuration de mon rafiot, en sachant qu'en cas de rencontre malheureuse, la seule chance de s'en sortir, et de plonger dans la descente, et se calfeutrer à l'intérieur.
Tout en sachant que la probabilté soit forte pour que le pont soit complétement rasé.

http://escales.wordpress.com/2009/02/14/la-vague-scelerate-de-%C2%AB-tzu-hang-%C2%BB/

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Catamaran
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réponse n°128037
Belle-Isle a écrit :

Il ne s'agirait plus d'"audace" mais d'inconscience. Déjà que des cargos, paquebots, et autres tankers se font démolir, n'imaginez même pas survivre à une telle vague en voilier. De toute manière, leur formation étant aléatoire et leur durée de vie limitée, celui qui en rencontre une est forcément victime de "pas de bol" !

NR

 Il faut bien lire!
"soit dans des zones de courants contraires"
dans la nature, il n'y a rien d'aléatoire!

un exemple à la pointe au sel à la réunion où "il y a du monde qui se baignent"
le courant contraire crée régulièrement une scélérate suite à la houle.
là où elle tombe, il y a des langoustes?

technique sportive : vous plongez avant la vague, elle vous pousse jusqu'au fond.
vous ramassez la langouste et le plus important : il faut rester au fond et surveiller les séries, remonter aprés une vague.

Amitiés touristiques

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