Survie en mer
publié le 06 Janvier 2011 04:38
Bonjour,
Comme beaucoup, lorsqu'on prend la mer pour une longue traversée, on s'équipe, en plus de sa survie, d'une grosse boîte étanche qui sera stockée sur le pont et dans laquelle on aura placé du matériel complémentaire destinée à la survie en mer en cas de problème. C'est à dire la traditionnelle presse à poisson pour l'eau douce, quelques bas de femme pour récupérer le plancton, des rations de survie, etc.
Y-a-t'il des innovations en ce domaine (petit matériel pour dessalaniser l'eau de mer par exemple...) ?
Et vous, que mettez-vous dans cette boîte ?
Comme beaucoup, lorsqu'on prend la mer pour une longue traversée, on s'équipe, en plus de sa survie, d'une grosse boîte étanche qui sera stockée sur le pont et dans laquelle on aura placé du matériel complémentaire destinée à la survie en mer en cas de problème. C'est à dire la traditionnelle presse à poisson pour l'eau douce, quelques bas de femme pour récupérer le plancton, des rations de survie, etc.
Y-a-t'il des innovations en ce domaine (petit matériel pour dessalaniser l'eau de mer par exemple...) ?
Et vous, que mettez-vous dans cette boîte ?
Par expérience, je n'ai aucune confiance dans mon radeau. Quand nous avons traversé l' Atlantique, j'avis l'annexe gonflée sur le pont avec 3 containers échanches de 20L avec biscuits énergétiques, 15 l d'eau, sommifères, 2 lampes Led frontales, une VHF portable, crèmes solaires, couvertures alu, une bouteille de rhum, briquets, fils à pêche équipés, couteaux etc....
Le desal manuel, beaucop d'énergie pour qques litres! Théoriquement avec la balise, on est rarement à plus de 72 h des secours, sauf dans les régions extrêmes!Les trois containers sont suffisants pour tenir.
Tout cela n'a jamais servi, heuresement!
Maintenant, en nav' casi côtière dans la caraïbe, je garde l'annexe gonflée sur le pont et la balise à portée de main.
Pas de bas de femme, car je ne suis pas Bombard et ne sais comment pêcher le plancton! Connais pas le presse poisson! Manger du poisson OK pour la viande et l'eau, surtout cru, de là à le presser, quel intérêt? Tous les poissons pélagiques sont commestibles!
Kpi
Voilà un fil qui promet d'être intéressant et animé! MDR
Un concours Lépine pour naufragés!!! avec en prime le jeu des 7 erreurs. Merci. Trop fort les gars.
Le rhum, c'est pour s'immoler ou faire flamber les bananes?
Oui d’accord avec Pierre pour le rhum
Il fut un temps ou pour oser faire la traversée Berder / Ar Goured, nous étions capable de nous passer de Bib. Mais, jamais, au grand jamais, de nous passer de Rhum.
Il me semble d’ailleurs me souvenir que pour la solitaire du tour de l’île Dumet (contre vent et courant et surtout sans escale à l’hôtel du port), la bouteille de Rhum faisait partie de l’armement obligatoire.
Merci à l’anonyme créateur de ce fil, de nous permettre de le rappeler
Michel
NB : en me permettant de vous rappeler que Dumet est le centre du monde des terres émergées…
Bonjour,
à ce sujet connaissez vous un moyen efficace pour gonfler une annexe en urgence?, autrement dit comment adapter une bouteille de gaz sur les embouts de gonflage d'une annexe?
merci
ff
Non, pas tout à fait, et même en dehors des zones de contamination avérée.
http://www.astrium.com/ciguatera.html
quand je parle de gaz, je veux bien entendu parler de gaz inerte :)))
du co2 si vous préférez.
Quel Dommage
Avec du propane, on aurait pu faire flamber le rhum !!!
Hips
Il faut connaitre le volume intérieur de l'annexe et la pression demandé /
le résultat vous donnera la quantité d'air a mettre dedans !
une bouteille de plonge de 15L à 200 bar = 3m³ d'air ou 3000 Litres
Si cela est bon,...alors plug en play
Bon rhum à vous tous
Oui, c'est le mieux, un adaptateur récupéré d'un vieux détendeur et un tuyau pour la bouteille de plongée, on gonffle une annexe en quelques minutes. Avec ou sans rhum!
Par rapport à un passé pas si lointain, je dirais que la grande innovation du contenu du bidon de survie sont : 1 GPS portable et un Iridium !
A+ Sergio
sans compter la demi-tonne de piles nécessaires à alimentaer ce bazar plus d'une ou deux journées ...
ahhh, fée électricité, quand tu nous tiens ......
Bjr,
Trouvé ces sortes de poches à osmose inverse dans un coin du web. C'est nouveau, mais je ne sais pas ce que cela vaut. Si un spécialiste de la question peut se pencher sur la doc, merci d'avance.
Du côté des annexes autogonflables, les Tinker (design caractéristique avec une étrave sufisament basse sur l'eau afin de pouvoir remonter à bord aisément) restent, à ma connaissance, les seules prévues pour recevoir une bouteille d'air comprimé fixée sur le tableau arrière. Leur production vient d'être suspendue, mais le marché de l'occasion (10 000 unités construites) est actif (voir sur le site). Sous voiles, elles naviguent aussi très bien et de nombreux rassemblements (in England, of course) et régates ont lieu chaque année.
@+
JLG
http://www.247water.org/seapack_crew.html
http://www.tinkerowners.org.uk/index.html
Pour répondre à Biloup...
Nous avions effectivement une batterie de secours pour l'Iridium et des piles pour le GPS dans le bidon de survie. Le numéro du Cross Gris-Nez était programmé dans l'Iridium. J'avais prévu qu'en cas d'abandon du voilier je contacterais le Cross toutes les six heures, juste le temps de donner notre position. Cela nous permettait de tenir environ deux semaines.
Je voulais ainsi mettre toutes les chances de notre coté en situation extrême.
En effet, je ne me voyais pas bien dire à ma douce, "Tu vois chérie, certes nous sommes au milieu du Pacifique sud sur un radeau de survie, personne sait où nous sommes ni que le voilier a coulé, mais tu vois nous allons essayer de survivre à l'ancienne en faisant un bras d'honneur à la fée électricité...
A+ Sergio
Bonjour, perso, il y a belle lurette que je n'ai pas acheté une pile... J'ai deux "FREELOADERS" qui sont soit branchés en direct sur mon telephone et mon gps portable, soit occupés à se recharger grace aux panneaux solaires et je ne suis jamais tombé en panne, ni en randonnée équestre, pédèstre ou en navigation... agençés sur une petite plaque orientable tous azimuts et munie d'une grosse pince crocodile qui me permet de la fixer sur tous supports... sac à dos, selle ou main courante....
Salut Christian,
Juste une petite question.
As-tu déjà essayé de manger du poisson cru pour te désaltérer ?
avec un peu de lait de coco ça passe mieux : prévoir 1 boite par 24 h de survie.
Je trouve que la lecture de "Naufragé volontaire" d'Alain Bombard inspire bien quand au choix des choses à mettre dans le container, car à travers son récit, on se met un peu dans sa peau, on revit les cas de figure auxquels il a été confronté. Alors, ça donne des idées des choses à ne pas oublier pour améliorer notre survie.
Salut Claude,
Eventuellement, tu pourrais nous en dire un peu plus sur les recettes pour accommoder le poisson cru ? La boite de lait de coco, c'est pour une personne ? Merci,
En parlant de gonflage, je suis en train de faire réviser ma survie que je traîne sur mon pont depuis 7 ans sans aucune révision, qui a été copieusement arrosée par les vagues et les embruns, durant un tour complet de Méditerranée du nord au sud, d'est en ouest, les trois quart d'un tour de l'Atlantique et de longs périples sur les eaux intérieures. J'aurai juré qu'elle ne s'ouvrirait pas lorsque nous l'avons percuté car le contener était légèrement cassé et de l'eau s'était infiltrée à l'intérieur.
Et bien à notre grande surprise, elle s'est ouverte instantanément à la première traction sur le bout !
C'est une Plastimo Transocéan !
Les frères Berque qui durant leur Atlantique mangeaient tout cru étaient partis avec un nombre impressionnant de bouteilles de tabasco. Mais bon, ils n'étaient pas en survie. Franchement, je ne sais pas si j'aurais envie de perdre de l'espace dans mon container avec ce genre de choses, privilégiant plutôt l'espace à de la nourriture très riche.
raphael , le poisson cru au lait de coco je t'y ferai goûter quand tu viendras me rendre visite.
avec de la hinano , c'est promis.
tu as l'air de prendre ton temps pour te mettre en route vers le pacifique...
par contre en survie , ce qui n'est pas une blague pour s'hydrater :
le poisson , sitôt pêchés : mordre dans le ventre un peu au dessus du cloaque pour faire couler abondament le sang et le boire.
ensuite arracher les yeux et bien en extraire tout le jus en suçant comme un bonbon.
je n'ai pas essayé , mais pour sauver ma peau je m'en souviendrais et n'hésiterais pas une seconde.
quand au poisson cru , sans aucune préparation , le filet de thon frais : un régal , même que ça s'appelle sashimi au resto et que ça coûte cher.
dans tout ça , ce que l'on peut et doit anticiper pour mettre dans le bidon de survie est le matériel adéquat de pêche. pas facile sur un radeau qui dérive à peut être 0.2 N et qui pue encore le caoutchouc.
un tahitien qui a dérivé 118 jours sur son bateau de 8 m (panne de moteur) de tahiti aux iles cook pêchait avec un trident les poissons qui venaient se mettre à l'ombre sous la coque.
il a été écrit de son récit un bouquin sur lequel il doit y avoir des renseignements interressants : je chercherai...
ovomaltine , il semble tellement curieux sur le sujet qu'il nous préparerait une expédition à la bombard moderne et documentée que ça ne m'étonnerait pas.
je faisais une réponse à raphael , mais c'est ovomaltine qui la posait :
en fait voici une recette assez ressemblante . surtout ne pas augmenter le temps de 10mn "à mariner" dans le citron , plutôt le réduire à 6mn. bon ap.
http://www.linternaute.com/femmes/cuisine/recette/305418/1239743241/poisson-cru-de-polynesie.shtml
Merci mille fois pour tes conseils Claude,
J'ai bien retenu qu'il fallait boire le sang des poissons et leur sucer les yeux pour en extraire le jus.
Si je comprends bien, d'après la recette, le jus de citron serait préférable au lait de coco...
En fait, je ne prépare pas une expédition à la Bombard. Je pense que si j'avais du partir seul, tout aurait été beaucoup plus simple. Mais il y en a qui comptent sur moi sur mon bateau... Alors j'essaie de ne rien négliger au niveau de la sécurité.
Nous devrions pouvoir être dans les environs de la Polynésie dans le courant du mois de mai. Je t'envoie un MP et on se fait une bouffe à ce moment...
Il reste le problème du matériel de pêche. N'étant pas un pêcheur invétéré, je ne sais pas ce qu'il est bon de prendre pour attraper les poissons lorsque la vitesse de dérive de la survie ne dépasse pas les 0,5 noeuds...
Je me suis commandé la petite trousse de pêche de survie des militaires US (20 dollars sur ebay), mais je pense qu'il serait bon que je la complète avec quelque chose d'autres équipements.
http://www.donrearic.com/milfishkit.htm
Apparemment il n'y a pas de lime à ongle "Rambo". Par contre, comme il est marqué dans le texte, je vais y rajouter des lames de rasoir.
Ainsi que du matériel de pêche complémentaire.
un autre christian qui te repond
comme cuisinier, j adorais manger du poisson cru, et c est vrai que ne n avais pas soif du tout apres
de pls, il m st arrivé d avoir la bouche seche, un bout de cabillaud cru, ou de filet de daurade cru et ca allait
maintenant pour le gout...........ca c est une autre chose
..
amitiés
christian
peut être des plumes pour attrapper le premier poisson à la "dandinette". mais ça , pas facile sans doute...
après , des gueulins dans le premier pour attrapper les suivants.
Merci Christian,
Il n'est donc pas nécessaire d'écraser le poisson pour se désaltérer...
Je suis en ce moment avec mes deux gosses, on est en train de s'imaginer tous les trois dans la survie à manger du poisson cru...
Bon, si on n'a pas l'occasion d'en manger dans la survie, on invitera Claude lorsque l'on sera à Tahiti pour qu'il nous montre comment faire !
Merci Claude,
Je viens de faire une recherche sur internet pour savoir ce qu'était un gueulin. En fait, c'est exactement ce qu'il y a dans la boîte de pêche de survie de l'armée US.
Je vais remettre quelques gros hameçons.
J'ai également pensé prendre un petit harpon !
Revenons aux fondamentaux :
- la panique tue en quelques secondes,
- le froid en quelques minutes ou quelques heures,
- la soif en quelques jours,
- la faim en quelques semaines.
* Contre la panique, rien à faire si ce n'est un peu d'entrainement (stage, préparation, prévention),
* Le froid, il faut le gérer selon les mers et les latitudes. Toujours embarquer des couvertures de survie et rester le plus possible au sec. D'où l'éponge dans les survies,
* il faut de l'eau potable (autant que possible). Un bidon de vingt litres rempli au 4/5eme et muni d'un bout pour l'amarrer à la survie avant utilisation est un bon début. Les déssal à main sont pas mal mais ils devront être en état le jour J,
* quant à la faim, il y en a un peu dans les radeaux. On peut toujours améliorer en mettant dans le bidon étanche quelques barres supercaloriques vendues comme telles dans les grandes surfaces de sport ou faire son choix mais il y faudra consommer d'autant plus d'eau si on prévoit des désydratés (longue conservation). La pêche est difficile. Elle a surtout le mérite d'occuper l'esprit et de garder une motivation... jusqu'au point de désespoir.
Parmi les assez mauvaises idées, il y a :
- la bouteille qui gonfle une annexe en quelques minutes. La première difficulté de gonflage d'une survie, c'est d'offrir un lieu de repli en quelques secondes, soit un gonflage rapide par un moyen de gaz inerte, stocké pour la longue durée et dont la tête de détente ne givre pas afin d'assurer un gonflage complet. Tout bricolage...
- des lames de rasoir qui font découper des flotta voire blesser, avant toute utilisation intéressante. Dans les survies, le couteau à bout rond suffit pour couper un bout, du tissu ou des vivres sans mettre en péril le radeau si on l'égare dans les affaires.
Parmi les bonnes idées, je noterais:
- une check list pour ne rien oublier et rappeler les emplacements (peut servir si le skipper n'est plus trop à l'aise),
- l'emport d'un GPS et d'une VHF portable avec leur jeu de piles conditionné et renouvelé annuellement,
- une balise 406 MHz pour ceux qui sortent des sentiers battus,
- une lampe torche led. Il en existe des puissantes (visibles à 2 ou 3 milles) et plus endurantes qu'une halogène,
- les fusées + un complément de fusées périmées (les dernières), à utiliser en dernier, après le jeu normal,
- le bidon de 20l d'eau avec bout,
- un bidon étanche avec bout (jamais prévu à la vente!) avec tout le matériel complémentaire listé si dessus, couvertures, miroir de signalisation très utile de jour, pharmacie de base et médoc courants pour ceux qui en prennent.
- du bout pour tout amarrer, un couteau pliant.
Voili voilou. D'après ce les risques, vous jouez contre le montre. Le principal souci est de se signaler, d'être positionnable (balise, comm radio) puis repérable (radarisable, couleur, feux, fusée, lampe, miroir). Dans l'attente des secours, l'organisation fera la différence.
Buvez en vous rationnant, restez sec, protégé des embruns, du soleil et du vent. Surmontez le mal de mer. Restez actif sans puisser dans les réserves.
Bonne pêche.
A lire, pour l'histoire plus que pour l'expérience à tenter : Tavae, Si loin du monde. 118 jours de naufrage.
Pierre
Merci Pierre,