Michel (Searout) nous a signalé qu'un voilier qu'il convoyait sur la route des alizés en route pour les Caraïbes a cassé un bas hauban il y a quelques jours. Ce bateau vient d'arriver en Martinique. Nous avons peu de détails sur cet incident.
Il vient toutefois nous rappeler opportunément la nécessité de disposer en grande croisière d'un minimum de matériel à bord pour face face à un problème de gréement: rupture de hauban, rupture de cadène (çà arrive!).. . Deux solutions typiquement sont possibles suivant la nature du problème:
1- réutilisation du hauban rompu. En effet la rupture ou le détoronnage se produit normalement au niveau du sertissage d'une extrémité. Il faut alors faire un brêlage permettant de reprendre la tension sur la partie saine. Pour cela l'utilisation d'un serre câble près de l'extrémité permet de bloquer en glissement un noeud de bosse (le noeud de prussik des alpinistes serre plus fort et est préférable; si on en met plusieurs en parallèle, j'ai déja eu à le faire à la suite de rupture d'une cadène sur mon vieux Mikado, on arrive même à tenir la patte d'oie d'un pataras sans serre câble) qui va permettre de remettre sous tension le câble à l'aide d'un palan. Matériel nécessaire: cordelette solide de 4 mm à 12mm , serrecâbles de diamètres adaptés à son gréement, palan costaud plus éventuellement un palan fin pour raidir le costaud.
2- remplacement du hauban cassé par du dyneema (forte résistance et faible allongement). Il faut alors disposer d'au moins 25m de dyneema de 12mm, de cordelettes en dyneema de 4 à 12mm , Des cosses Précourt permettant de faire un cap de mouton à l'extrémité peuvent être utiles pour reprendre, à l'aide d'un palan, la tension du bas hauban textile.
Qu'en pensez-vous et que prévoyez vous à bord?
Frédéric, commission Sécurité
PS j'ai omis de dire que la rupture intervenue est en haut, près des premières barres de flèche. Pour intervenir là, pour faire le brêlage, il faut à mon avis attendre que l'alizé faiblisse en ayant évidemment réduit la voilure pour soulager le mât, se mettre au près bon plein limite petit largue pour appuyer le bateau et limiter le roulis avant de monter. Il est beaucoup plus sûr en mer sur un bateau de grande croisière de monter assuré dans un baudrier d'escalade avec des échelons au mât.
J 'avais besoin d'une pince a riveter de la grosse cosse électrique, et en trainant sur le Bon Coin j 'ai trouvé une pince a riveter mais hydraulique de fabrication chinoise
Elle a des embouts hexagonaux qui permettent de riveter de la cosse acier sur du cable élec de 8 mm , mais qui a mon avis permet aussi de sertir un embout en dépannage sur un hauban
La pince avec son piston hydraulique fait sa taille 50cm et son poids et tient dans un coffret plastique avec des embouts de rivetage pour differents diametre
Je pense d ailleurs qu'en fait usiner un embout special avec un tranchant , on doit arriver a optenir une sectionneuse hydraulique à cable
Du coup j 'ai mis le coffret en fonds de cale , avec un stock de cosses électriques mais je vais acheter quelques embouts a sertir et faire faire un embout a sectionner
Si la cadene casse je serait tenté de créer un ancrage double entre le rail de fargue et le rail d avale tout de génois .
bonjour
j'ai gardé de nombreux bouts, anciennes drisses etc ... ce problème m'est arrivé au retour des Açores
2 bouts cravatés autour du mat au niveau de la barre de flèche du hauban puis sur le rail de fargue l'un 1 m en avant et l'autre 1 m en arrière de la cadène du hauban et un bout pour souquer ces 2 drisses et...un coup d'oeil sur le montage jour et nuit !
et bien sûr plutôt un peu sous toilé
cordialement
Bonjour Frédéric,
" le noeud de prussik des alpinistes serre plus fort et est préférable; si on en met plusieurs en parallèle,"
OK pour le noeud de Prussik, mais je ne comprends pas l'idée d'en "mettre plusieurs en parallèle"...
Luc
le problème des noeuds de bosse, prussik ou autre machard est qu'il faut que le diamètre de la cordelette soit sensiblement plus faible que le câble sur lequel on veut les bloquer. Le bidouillage que j'avais fait pour saisir et remettre sous tension mon pataras (une des branches de la patte d'oie) était: un premier prussik en cordelette assez fine (4 à 5mm ) . Bien souqué il s'agrippait très bien (beaucoup de tours) sur le câble et ne glissait pas; J'ai ensuite fait un deuxième prussik audessus du premier avec une cordelette de plus gros diamètre et donc plus costaude avec beaucoup de tours que j'ai à son tour bien souquée mais qui avait quand même à la longue tendance à glisser lentement. Le petit prussik sur lequel elle venait s'appuyer l'empêchait de continuer à glisser; çà a tenu le temps de rentrer sous voilure réduite à la Rochelle (environ 150 milles) et j'ai l'impression que cela aurait tenu encore longtemps par temps moyen, c'était l'avis en tous les cas du chantier que j'ai chargé de remplacer mes cadènes. c'est bien entendu un "gréement de fortune".
PS il faut bien entendu maintenir séparément les deux Prussik bien souqués en reprenant la tension sur les boucles des prussik s'ils donnent un peu
Mais depuis j'embarque quelques serrecâbles (pour différents diamètres) qui font la fonction du premier prussik.
Frédéric
Merci pour ces explications...
Salutatous
C'est une idée que j'ai dans le coin de la tête mais jamais expérimentée, doubler les haubans, étais, pataras avec des bouts pour tenter d'eviter un démâtage ...
Bon, c'est très naïf mais c'est seulement un principe ...
Y a peut être un truc à creuser, enfin pour les haubans, ça doit être pas trop difficile; pour l'étai, mettre un vrai/faux bas étai en bout ?
En tout cas, j'ai vécu un souci avec l'étai avant muni d'un enrouleur; c'est tout simplement la fixation de l'étai sur le ridoire qui a lâché (goupille qui a cassé ? fixation qui s'est dévissée ou qui a cassé ? On n'a pas su) mais on n'a pas démâté car le gréement avait un bas étai et que l'on était environ travers ...
Donc, ce type d'aventure, ça force à gamberger
Cordialement
Je pense qu'il est important d'avoir des cardans, notamment sur les étais qui travaillent beaucoup en contraintes alternées au près notamment. On sait que l'inox très raide ne supporte pas longtemps ce genre de contrainte, d'ou des ruptures inopinées au niveau des sertissages ou des ridoirs.
Bonjour,
Comment réparer un élément de grément qui casse: Très bonne question.
Une partie de la réponse se trouve, là,(cliquer sur ler lien), au moins pour l'expérience que j'en ai.
En ce qui concrene les "cables" j'en ai plusieurs de plusieurs diamètres en fonction de celui des haubans existants et de 2m de long avec un oeil à chaque exrémité (on ne sait jamais).
Les pièces sont en acier galvanisé, j'en ai une demi douzaine des chaque pour chaque taille. Certes c'est moins beau que de l'inox mais cela suffit pour finir une traversée.
Ee ce qui concerne l'étais avant, j'ai choisi d'avoir un Solent plutôt qu'une Trinquette. Ainsi l'étais du Solent remonte en tête de mât ce qui est une sécurité si l'étais de Génois cède. Autre avantage il n'y a pas besoin de bastaques.
Bonnes navs et passez de bonnes fêtes.
Marc sur S/Y Hanami II
Bravo Maclan pour votre site très remarquable et si riche en informations ( je l'ai déjà utilisé, en donnant le lien, dans l'Annexe 5 de la version V1 des Bonnes Pratiques sécurité météo, traitant des mérites comparés de la BLU et de la liaison satellite, comme vous l'avez peut-être remarqué) et, très pertinent en particulier sur notre sujet d'aujourd'hui. Vous avez opté pour une solution tout métallique sur laquelle il n'y a rien à ajouter et qui montre bien le soin avec lequel vous prévoyez votre stock de pièces de dépannage; en particulier l'emport d' un ou deux ridoirs "de chantier" est certainement plus opérationnel pour bien raidir à nouveau le hauban secouru. Mais les solutions textiles, plus légères, sont aussi jouables; Nous allons voir certainement d'autres contributions là-dessus. Je compte ensuite faire un papier de synthèse qui sera mis en référent sur le blog de la commission Sécurité.
S'agissant de votre remarque sur les bastaques j'ai, moi aussi, un solent avec donc un étai allant en tête de mât et qui peut subvenir à un souci avec l'étai du génois. Mais j'ai aussi des bastaques qui me paraissent indispensables pour soutenir le mât si je devais envoyer le tourmentin. Dans une violente tempête un tourmentin furieux peut suffire à démâter, parait-il, si des bastaques ne reprennent pas les efforts et secousses violentes en tête de son étai (sur mon Garcia 57 il n'y a pas d'étai de tourmentin; c'est le guindant du tourmentin renforcé en fibre exotique, raidi par mouflage, qui en tient lieu).
Cordialement et bonnes fêtes. Frédéric.
Bonsoir,
Merci pour le commentaire.
En effet du textile serait plus léger et plus facile à adapter question longueur mais comme j'ai déja les cables à bord, je les garde et si dois utiliser du textile je le ferai bien sur car j'en ai également .
Pour les bastaques, elles sont "rangées" dans le coffre arrière et je ne les sort que rarement, uniquement si je prévois du temps "affreux".
Le problème est que si l'on est pris par hazard à devoir les utiliser, cela pose un problème mais pour le moment, cela ne m'est jamais arrivé.
Si je devais aller affronter du Pampero, il est sur que je les installerais avant de partir.
Evidement sur cela oblige à monter dans le mât pour les mettre en place mais comme c'est une escalade que je fais assez fréquement pour verifier le gréement (fixation du radar inclus), cela ne pose pas trop de problème.
Marc.
Pour palier à la casse d'un sertissage (la plus probable) j'ai embarqué des embout Northern adapté à mes cables. avec une bonne scie et une presse à collet battu (pour tenir les torons) on peut remplacer cette piece assez facilement.
dans le cas d'une casse d'étai, mon étai largable porte en tète de mat ce qui permet de survivre et d'éviter des bastaques...
Bonjour,
Dès le départ pour notre tour du monde j'avais fait le choix du textile: Dyneema de 4 à 12mm, gaines Dyneema, cosses Précourt. Cela permet de faire plein d'autres choses qu'un gréement de fortune, et j'espérais bien ramener le tout, ou ce qu'il en reste à bon port. Un incident survenu au bas hauban babord, entre Christmas Island et Cocos Keeling, m' a imposé de passer aux travaux pratiques en situation réelle: le cable commencait à se détoronner au niveau du sertissage supérieur. Après consolidation provisoire nous avons continué notre route vers les Cocos Keelings où j'ai pu mettre en place une solution me permettant de poursuivre le voyage. Le bas hauban textile de secours était constitué de deux sections en dyneema de 12mm reliées entre elle par un cap de mouton étarqué au winch,
puis bloqué par des demi clefs. J'ai aussi inversé les bas haubans métalliques afin de mettre au vent l'ancien bas hauban tribord apparemment intact. Cela a nécessité de déboiter les barres de flèches .
Cette installation de fortune a parfaitement joué son rôle sur les 2000 milles jusqu'à Rodrigues. Entre temps j'avais contacté un gréeur Néo Zélandais qui m'a expédié une paire de bas haubans à .
Alain