Mouillage par vent fort sur dériveur intégral

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INTEGRAL 43 (Monocoque)
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Mouillage par vent fort sur dériveur intégral
sujet n°113728
Bonjour,
Par vent fort, au mouillage, un dériveur intégral fera-t-il plus ou moins d'embardées dérive haute ou dérive basse ?
Merci de vos conseils
Folligou
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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°264337

 C'est une question que je me suis également posé et ce serait effectivement intéressant d'avoir plusieurs témoignages.
Pour Balthazar j'ai fait une seule fois une expérience systématique. J'étais mouillé aux Tobago Cays dans la passe entre Petit Rameau et Petit Bateau, au calme devant la petite plage de sable blanc bordée de cocotiers pour ceux qui connaissent. Il soufflait à un moment un alizé musclé accéléré dans cette passe, un bon force 6. Balthazar tirait des bords dérive presque basse (basse je cale 3,60m) et redevenait beaucoup plus calme quand je la remontais à fond (je cale alors 1,20m). J'ai fait l'opération plusieurs fois. Mais il est difficile d'en déduire une règle de cette seule observation; l'équilibre en direction du bateau entre le fardage sur les oeuvres mortes, le courant qui était fort dans la passe sur les oeuvres mortes, l'élasticité et la force de rappel de la ligne de mouillage est compliqué et doit dépendre de combinaisons antagonistes. 
il est cependant à mon avis logique de considérer que dérive relevée le bateau n'a presque plus de point d'appui dans l'eau et peut se remettre plus facilement bout au vent lorsqu'une rafale l'a fait tourné (pour mémoire les rafales peuvent entraîner une rotation du vent jusqu'à 45° du vent établi). Mais il faudra que je recommence des expériences systématiques dans des conditions différentes pour pouvoir confirmer cette observation. 
Habituellement, en mouillage moins protégé (là j'étais en eaux plates) je descends la dérive à fond pour amortir fortement le roulis et être donc plus confortable. Comme j'ai une ligne de mouillage costaud je ne me préoccupe pas trop de l'impact des mouvements du bateau dans les rafales. Ceci vous explique pourquoi je n'ai pas fait d'observations systématiques.

Quand j'ai été pris dans des vents de tempêtes puis d'ouragan à la baie Thétis (détroit de Le Maire) j'ai tenu de nombreuses heures par des vents établis de 50nds à 60nds rafales 70à 75nds (avant d'être arraché du mouillage quand c'est monté à 95nds rafales 140nds) j'avais mis la dérive à moitié (calant alors 2,50m+); Je faisais des bords fous à tel point que le voilier (Ocean Respect) qui était mouillé non loin de mois m'a dit avoir vu de son hublot mon puits de dérive apparaître à la surface de l'eau....mais je n'ai pas alors fait des expériences systématiques de position de la dérive....
Sur la photo jointe 95,4nds. Après on n'a plus eu la tête à prendre des photos! Mais le 140nds je l'ai en photo dans mon cerveau; Cela a été rapide car l'anémométre a alors explosé (roulements à billes détruit).
J'attends comme vous avec intérêt les autres témoignages de l'influence de la dérive par vents forts;
Cordialement.
Artimon

PS au mouillage j'affiche à titre de sécurité/surveillance sur mon XXL du carré en haut la hauteur d'eau, en dessous l'anémomètre (Apparent Wind Speed, AWS)

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réponse n°264343

 je n'ai pas d'expériences à raconter mais je craindrais, dérive en bas, que les mouvements naturels du bateau soient amplifiés par la portance induite sur la dérive; sur un quillard, on ne peut rien y faire; sur un deriveur intégral, on peut remonter la dérive pour en supprimer la portance; je ne sais pas si ce raisonnement tient la route mais c'est à cela que je penserais

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INTEGRAL 43 (Monocoque)
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réponse n°264380

Merci, Artimon et LLH, pour vos réflexions.
Je suis enclin à penser comme vous et à voter dérive haute. On observe d'ailleurs que les vedettes à moteur, qui ont peu de pied dans l'eau, font moins d'embardées au mouillage que les voiliers.
Il y a cependant des observations qui vont dans l'autre sens: un voilier mouillé par l'arrière (j'en ai vu dans le Meltem) est beaucoup plus stable dans le lit du vent. De même sur un ketch pour limiter les embardées on grée un tape-cul bordé plat. On voit également des accessoires genre ancre flottante que l'on laisse pendre à l'avant pour limiter les embardées.
Dans tous ces cas de figure on aboutit à avancer le centre de dérive (vers le mouillage) par rapport au fardage. Ce qui ferait voter dérive basse.
Je reste perplexe.

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réponse n°264382

 Je crois que ca depend de la taille. J'ai eu un Via 42 et il était assez peu sensible à la presence de la derive (il y en a 2 en realité) et je les relevais. J'ai actuellement un DI de 8 m et la présence de la dérive est très souhaitable, mais surtout pour le roulis qui est assez infernal. Mais hélas, le défaut de calage interdit son usage, car elle tape violemment d'un coté à l'autre. Je vais d'ailleurs essayer de régler ce problème. Je laisse souvent ce bateau au mouillage sur corps mort echouant (donc pas de dérive) et il tire des bords en permanence. J'ai essayé d'accrocher des seaux lestés à l'arrière, mais ca ne marche pas. Pas essayé par contre de le mouiller par l'arrière, encore faut il que le clapot n'y rentre pas, mais ca vaudrait le coup d'essayer. 

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OVNI 37
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réponse n°264383

Bonjour,

pour moi, la situation qui me semble la plus stable est la dérive légérement relevée... (genre 10°)

Sans dérive, tendance à une augmentation des bords en amplitude et énorme tendance à un roulis violent, donc très inconfortable, voire dangereux car ces mouvements de roulis ne sont pas prévisibles à l'intérieur.

A chaque fois que j'ai essayé dérive haute, je l'ai redescendu au bout de maximum 1/2 h de test car ce n'était pas concluant au niveau confort. J'ai un peu l'impression que le bateau dérapant (le bateau pas le mouillage), il n'est plus freiné latéralement et donc va plus loin dans ses embardées. Quand il arrive en bout d'embardée et qu'il n'est donc plus dans le lit du vent, si une rafale le prend de travers, le mouvement de roulis est très violent.

Pour les vedettes, il ne faut pas oublier qu'elles n'ont pas de gréments et donc un fardage très différents en forme et surface.

Voila un retour d'expérience qui vaut ce qui vaut...

Le seul cas ou je mouille dérive haute est le mouillage calme sans profondeur, mais c'est un tout autre sujet. Dans le mauvais, je préfère avoir de l'eau dessous pour les raisons connues de tous.

Tono

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°264385

Je ne vois pas bien pourquoi le bateau tenu par l'arrière ferait moins d'embardées que par l'avant; Dans les deux cas il est naturellement stable en se mettant en drapeau dans le lit du vent. Les embardées proviennent dans les deux cas du fait que lorsque, dans son mouvement d'aller/retour lié à l'élasticité de la ligne de mouillage, le bateau est remonté au maximum vers le vent (en marche avant ou arrière suivant qu'on est mouillé par l'avant ou l'arrière) la ligne de mouillage est très détendue et le bateau, dans son mouvement de retour, n'est plus au départ bien retenu par la ligne de mouillage; Alors il a tendance à partir vers le travers du vent comme quand on se met à la cape, ceci d'autant plus que les rafales génèrent des variations brusques de la direction du vent qui peut aller jusqu'à 45°. Il ne se remet dans l'axe qu'avec le fort rappel de la ligne en fin de recul (en fait le rappel est si fort qu'il est renvoyé sur l'autre bord, ce qui donne l'impression fausse de tirer des bords). La seule différence proviendrait de l'inversion des positions respectives du centre de dérive et du centre de poussée du fardage. Est-ce suffisant pour calmer la danse? Là encore cela doit être variable suivant les bateaux.
Quoiqu'il en soit si les vents sont forts le mouillage par l'arrière augmente le fardage si l'on a une capote large (au risque éventuel en prime de la voir s'arracher), génère certainement des bruits infernaux du clapot ou des vagues heurtant la voûte, doit envoyer un paquet d'embruns dans le cockpit et nécessite que son mouillage principal soit installé à poste à l'arrière avec un davier costaud et non plus simplement un petit davier de mouillage secondaire arrière. Tout cela me fait personnellement exclure cette disposition.
Artimon

JLG
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réponse n°264391

Bonjour à tou(te)s,

La forme et le type de la carène (en forme, à bouchains, etc) ainsi que le fardage rentrent aussi en compte dans ce type de conditions (vent fort, cad de 20 à 33 nœuds, d'après Metéo France).
Notons que Folligou est un Intégral 43 (plans Galineli), doté d'un embryon de quille longue et de deux dérives latérales. Son franc bord est aussi peu élevé.

@+
JLG

http://www.folligou.fr/

Jak
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TRISBAL 36
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réponse n°264392

 Bonjour à tous,
Voici mon expérience sur un Trisbal 36 quille longue 1m + dérive 2m40. Par vent fort de 30 à 50 noeuds.
Hors mouillage, le bateau immobile n'est pas stable face au vent. Il part latéralement et on se retrouve cul au vent. Position stable.
Sur mouillage arrière, position stable mais bruit infernal sur le tableau arrière et problème d'immobilisation du gouvernail sur tableau.
Plus problème de capote, d'ouverture de la descente etc.. 
Sur mouillage avant dérapant, il chasse en travers du vent.
Sur mouillage avant  bien croché, il tire des bords bon plein et prend jusqu'à 3  noeuds de vitesse. Plus si vent rafaleux instable en direction.
D'où gros coup d'arrêt en bout de course. C'est ici qu'on décroche l'ancre .
L'effet de la dérive limite un peu l'amplitude du secteur balayé par le bateau (qui dépend de la longueur du mouillage). Cela influe peu sur  la vitesse. Au prix d'un boucan infernal dans le puit de dérive. Cela agit surtout sur le roulis dans un muillage clapoteux.
On vérifie cela aisement par l'enregistement d'une  trace gps qui montre bien la grande surface balayée par le bateau.
Depuis plusieurs années, je grée en bout de bome un petit bout de voile qui stabilise le bateau en l'orientant face au vent (staysail). Si j'avais eu un simple pataras, je l'aurai montée dessus.
La surface balayée alors par le bateau est approximativement la taille du bateau et celui ne prend plus de vitesse. Seul problème, adapter la taille de cette voile à la force du vent. 
Voili voilou pour mon expérience.

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°264431

 Merci de cette expérience très intéressante. Il va falloir que j'essaye sur mon canote de gréer le tourmentin sur mon pataras pour voir ce que cela donne. Artimon.

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INTEGRAL 43 (Monocoque)
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réponse n°264432

 Bonjour, merci pour vos réponses.
En dehors des avantages ou inconvénients secondaire (bruit de la dérive dans son puits, limitation du roulis dérive basse...) faut-il relever ou baisser la dérive par vent fort ? Autant de voix pour les deux options avec quelques voix au milieu. Finalement le problème, commun au dériveur et au quillard, est de maintenir le bateau dans le lit du vent lorsqu'il est rappelé vers l'avant après avoir reculé sous l'effet d'une rafale. Je retiens l'idée du bout de toile gréé à l'arrière. On pourrait également essayer des seaux ou une sorte d'ancre flottante pendant à l'etrave. Il me semble avoir vu ce système proposé par le même fabricant qui vend des stabilisateurs anti-roulis. Qu'en pensez-vous? cordialement. Folligou

Jak
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TRISBAL 36
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réponse n°264433

Je garde toujours la dérive haute. L'effet de la staysail est incomparable sur mon bateau.  
Je ne peux que faire part que de mon expérience.  Je n'ai pas essayé d'autres techniques de stabilisation. 
Ce qui est sur, cest qu'il faut pouvoir observer le comportement du bateau au mouillage et l'effet des dispositifs testés. 
J'ai trouvé avec le gps et la trace l'outil décisif. Il n'est pas nécessaire d'avoir un gps sophistiqué. J'ai fait cela avec un petit sportrak.
Bonne chance


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OVNI 37
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réponse n°264435

Salut,

le principe du tape cul est ancien et fonctionnait très bien, je m'était aussi posé la question de le faire mais n'est encore jamais mis en place un tel système... je vais sacrifier une de mes vieilles voiles d'avant a endrailler qui traine a la cave pour en fabriquer un et tester ca cette année.

Par contre j'ai déjá essayé le tourmentin sur le pataras (EDIT) et pour moi la surface etait trop importante donc le test a été avorté.

Ciao

Tono

Jak
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TRISBAL 36
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réponse n°264437

 Ma staysail est  faite avec le haut d'une vieille grand voile et  est moitié plus petite que le tourmentin. Il faut aussi une voile plate. Si trop creux, cela claque fort.
Un peu de couture et c'est bon.

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FEELING 416 DI
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réponse n°264509

 Bonjour j'utilise un vieux  foc de 470 sur le pataras .

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réponse n°264513

Une observation faite sur mon voilier... Depuis que j'ai installé un portique, et surtout si l'annexe est sur les bossoirs, j'ai l'impression que le bateau fait beaucoup moins l'essuie glace , au mouillage par vent fort. Le fardage sur l'arrière doit aider le bateau à revenir face au vent...

Didier

Jak
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TRISBAL 36
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réponse n°264516

 J'ai un portique + annexe depuis 15 ans. Avec  le portique+annexe, le  bateau faisait l'essuie-glace quand j'ai fait mes tests au gps. Je  n'ai pas poussé l'expérimentation( le vice ?) jusqu'à demonter le portiqueClinL'ensemble avait été installé assez bas pour limiter le fardage. Debout dans le cockpit, le haut du portique est au niveau du nez et l'annexe au niveau du torse. Donc partiellement masqué par le roof. C'est sans doute  pour cela que je me souviens pas de l'apparition d'un effet stabilisateur après installation. Mais c'est vieux...
Si l'on considère que l'effet anti essuie-glace est obtenu 1) par maintien du bateau dans le lit du vent et 2) par orientation immédiate par pivotement du bateau sur lui même au changement de direction du vent, il est clair que la géométrie aérienne arrière du bateau est primordiale.
Bonne soirée.

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°264517
Jak a écrit :
 J'ai un portique + annexe depuis 15 ans. Avec  le portique+annexe, le  bateau faisait l'essuie-glace quand j'ai fait mes tests au gps. Je  n'ai pas poussé l'expérimentation( le vice ?) jusqu'à demonter le portiqueClin.  Je ne saurai donc dire quel en est l'effet sur mon bateau. 
L'ensemble avait été installé assez bas pour limiter le fardage. Debout dans le cockpit, le haut du portique est au niveau du nez et l'annexe au niveau du torse. Donc partiellement masqué par le roof. C'est sans doute  pour cela que je me souviens pas de l'apparition d'un effet stabilisateur après installation. Mais c'est vieux...
Si l'on considère que l'effet anti essuie-glace est obtenu 1) par maintien du bateau dans le lit du vent et 2) par orientation immédiate par pivotement du bateau sur lui même au changement de direction du vent, il est clair que la géométrie aérienne arrière du bateau est primordiale.
Bonne soirée.

 Merci pour ces précisions. je vais faire une toile plate comme vous d'une taille moitié du tourmentin, car j'aimerais bien réduire l'amplitude de l'essui glace par vents forts, mon ancre aimera çà aussi. Cordialement; Artimon

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INTEGRAL 43 (Monocoque)
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réponse n°264539

Jak a bien résumé: " L'effet anti-essuie-glace est obtenu par 1/ maintien du beau dans le lit du vent et 2/ orientation immédiate par pivotement du bateau sur lui même au changement de direction du vent"
Deux solutions: 1/ Le tape-cul ou staysail et... peut-être également 2/ ce machin pendu à l'étrave que j'ai vu un jour sur un catalogue mais impossible de faire des recherches avec ma connexion anémique (au Guyana!)
Le principe est simple: un bidule genre ancre flottante ou n'importe quel autre schmilblick un peu volumineux pendant à l'étrave dans un ou deux mètres d'eau et créant assez de résistance pour empêcher l'avant du bateau de déraper d'un côté ou de l'autre... Quelqu'un a-t-il essayé?
Cordialement. Folligou.

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ESPACE 1000
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réponse n°264548

Nous avions un petit DI de moins de 7 m. Il jouait évidemment l'essuie glace dans le vent fort au mouillage. J'avais utilisé trois techniques et parfois l'une fonctionnait bien. D'abord la patte d'oie comme sur les catas. Ca marche parfois un peu. Ensuite le mouillage asymétrique, C'est en général ce qui marchait le moins mal, je frappais un bout sur la chaîne puis en larguant de la chaîne et en raidissant le bout au winch depuis le milieu ou l'arrière du bateau j'arrivais à maintenir le bateau légèrement par le travers du vent ce qui bloquait le mouvement alternatif mais pas facile à régler et ça tirait parfois très fort sur le mouillage; Enfin dernière méthode, je relevais complètement la dérive mais aussi le safran. ca ralentissait ou parfois accélérait le mouvement d'essuie glace mais surtout ça limitait beaucoup les coups de gite. Mais les turbulences sous la coque étaient bruyantes.
Finalement, à la fin, nous passions la nuit posé sur un banc de sable en Atlantique ou au fond d'un ruisseau en Méditerranée. Le dériveur n'est pas toujours facile.

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OVNI (Monocoque)
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réponse n°264573

Bonsoir,

Je reviens à la question initiale et en vous lisant à penser que la forme de la carène a peut être à voir.

Sur Ovni, donc fond plat et bouchains pour la plupart, la dérive basse annule l'effet "savonnette" et diminue les embardées.  Deuxième avantage, le roulis, déjà peu important sur ce type de bateau, est très amoindri dérive basse  (encore ce soir avec une petite houle qui rentre au mouillage).
Safran descendu bien sûr, ne serait ce qu'à cause des efforts engendrés sur un coup d'acculage pelle relevée.

L'arceau arrière a peut être un rôle stabilisant, mais comme il n'est pas très démontable, je ne sais pas.

Francois.

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réponse n°264583

 J'ai un dufour duo qui est un des bateaux qui fait le plus l'essuie glace. La caréne dessous est plate et s'élargit vers l'arrière. Les safrans sont totalement relevé. Un élément sur le fardage : le propriètaire précédent avait installé des cagnards sur toute la longueur. A l'avant, il prenait le vent comme une sorte de foc. J'ai supprimé et ca a amélioré les choses. L'idée d'une voile grée sur l'AR est interessante, sauf que je n'ai pas de pataras. J'ai essayé un seau dans l'eau fixée à l'ar, pas terrible. J'essaierai une ancre flottante un peu lestée pour voir. Il y en a qui suggère de la mettre à l'avant. Ca semble théoriquement moins efficace mais c'est le genre de domaine où rien ne peut remplacer l'expérience. Je pense que la taille joue beaucoup et que le problème et peut être la taille change la solution. Sur mon via42 de 10 tonnes, je n'aurais même pas essayer le seau ou ancre flottante.

Jak
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TRISBAL 36
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réponse n°264585

J'ai un double pataras.  Je grée donc  ma staysail en bout de bome. Elle est saisie sur l' avant sur un pontet ad'hoc et tirée sur l'arrière de la bome via une poulie de bosse de ris.Je hisse à la balancine et étarque au palan de grand voile. C'est moins en arrière que sur pataras mais cela suffit.

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INTEGRAL 43 (Monocoque)
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réponse n°264589

Bonjour F-260,
Il me semble que, au contraire, c'est à l'avant qu'il faudrait essayer de mettre le seau (ou l'ancre flottante ou n'importe quel autre machin qui crée de la résistance dans l'eau) 
A la lumière des échanges qui précèdent je comprends clairement à présent que l'objectif est d'empêcher le nez du bateau d'abattre d'un côté ou de l'autre, en particulier lorsqu'il revient après avoir recué dans une rafale. Donc, amha, il faut 1/avancer le centre de carène et 2/reculer le centre de voilure (le fardage)
Reculer le centre de voilure est l'affaire du "staysail" ou tape-cul. Reste à avancer le centre de carène. Pour cela on peut essayer le machin à l'étrave, théoriquement ça devrait aller dans le bon sens. Pour la même raison (centre de carène) je pense que sur les dériveurs il faut, lorsqu'on le peut, baisser la dérive et relever le (les) safran(s)
Bon, ce n'est que mon avis, et ça reste de la théorie...
Cordialement
Folligou (en train de sortir de la rivière Essequibo, Guyana, N 7°01, W 58°27 je dis ça pour vous faire rager, ou rêver, selon l'humeur)  

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°264592
Folligou a écrit :
Bonjour F-260,
Il me semble que, au contraire, c'est à l'avant qu'il faudrait essayer de mettre le seau (ou l'ancre flottante ou n'importe quel autre machin qui crée de la résistance dans l'eau) 
A la lumière des échanges qui précèdent je comprends clairement à présent que l'objectif est d'empêcher le nez du bateau d'abattre d'un côté ou de l'autre, en particulier lorsqu'il revient après avoir recué dans une rafale. Donc, amha, il faut 1/avancer le centre de carène et 2/reculer le centre de voilure (le fardage)
Reculer le centre de voilure est l'affaire du "staysail" ou tape-cul. Reste à avancer le centre de carène. Pour cela on peut essayer le machin à l'étrave, théoriquement ça devrait aller dans le bon sens. Pour la même raison (centre de carène) je pense que sur les dériveurs il faut, lorsqu'on le peut, baisser la dérive et relever le (les) safran(s)
Bon, ce n'est que mon avis, et ça reste de la théorie...
Cordialement
Folligou (en train de sortir de la rivière Essequibo, Guyana, N 7°01, W 58°27 je dis ça pour vous faire rager, ou rêver, selon l'humeur)  

 C'est effectivement la bonne analyse. Reculer le centre de poussée du fardage est relativement facile avec la staysail après avoit tâtonné pour trouver la bonne taille spécifique de chaque bateau et mis au point la façon de l'étarquer plate pour des vents forts. Elle semble efficace d'après ce que nous indique Jak et les autres et c'est compéhensible. Mettre un machin à l'avant qui freine l'abattée sous la rafale me parait plus problématique. En effet c'est quand même compliqué à déployer, çà va se balader en avant et en arrière de la proue, sur bâbord ou tribord, suivant le recul ou l'avancée du bateau et ses abattées, et, pour être efficace ce machin doit avoir une assez grande surface car les vitesses de déplacement sont faibles, (1 ou 2 nds, 3 grand maxi). A mon avis le coup du seau d'eau est un placébo, sauf peut-être pour un tout petit bateau léger. Cordialement. Artimon
PS bon vent vers Trinidad?

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réponse n°264595

expérience sur trisbal 36. Double pataras.  Point d'écoute de bôme + barre d'écoute à environ deux m. des pataras.
Vielle trinqette à mousquetons réformée . Nous avions reconverti le bas en taud de soleil.  Et récupéré le point de drisse avec un mètre de ralingue et de toile. Point d'  "écoute" et d'amure en sangle.
  Au mouillage, bôme posée sur le pont, balancine sur notre" tape-cul". Et palan d'écoute aussi. Le tout bien étarqué.
  Mon T 36 était assez volage, d'où ce bricolage. A l(inverse, quoiqu'intégral, mon Méridien restait de marbre. Alors...

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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Cotisant depuis 2007
réponse n°264615

 Mon ami Alain qui vient de traverser l'océan indien et se trouve en ce moment sur Uhambo à Richard's Bay, près de Durban, se préparant à rentrer au bercail avec son épouse Anne, après un superbe tour du monde, vient de me transmettre un document très intéressant pour notre débat (voir le lien).
Ecrit par le regretté Don Jordan, bien connu entre autres par ses ancres flottantes en série (Alain s'apprête à embarquer 132 cones sur son bateau Hanse 430), décrit et analyse (voir sur le site la rubrique anchoring et mooring) le cas d'un sloop de 37' ayant soutenu avec succès au mouillage l'ouragan Ike qui dévasta les plateformes pétrolières et la côte du golfe du Mexique.
Il a soutenu l'assaut en étant mouillé par l'arrière, le bateau restant très stable, que ce soit en roulis, en tangage et en lacet. 
J'avoue que ce récit et l'analyse qu'en fait Jordan me conduisent à réexaminer l'intérêt du mouillage arrière par vents forts. Il est vrai qu'il vaut mieux dans ce cas avoir une porte de descente bien étanche, inclinée (ce qui est le cas de Balthazar).
Je savais que c'était bien le cas assez proche de stabilité parfaite du bateau en marche arrière, tel que je l'ai vécu par des vents établis de 50nds rafales 70nds (voir lettre de Balthazar 23) alors qu'il était totalement instable et incontrôlable en marche avant, le bateau partant en de folles abattées. A la force de vents rencontrés (50nds/rafales 70nds soit un force 10) pendant ma manoeuvre de remouillage (avant que le vent passe à la force de l'ouragan quelques heures plus tard et m'arrache du mouillage) je ne recevais que des embruns dans le cockpit et n'ai eu aucune entrée d'eau (porte étanche verrouillée) et les coups sur la voûte supportables (fetch faible de l'ordre de 200m) sans risque d'endommager les safrans car dans les vagues il n'y a pratiquement pas de déplacement d'eau (sauf lorsqu'elles déferlent, ce qui n'est pas le cas lorsque le fetch est très faible). Il est vrai que mon cockpit central est très défendu et que j'ai spécifié à Garcia quatre vide vite de 70mm. A ma surprise ma capote, gonflée à mort, a tenu le coup, mais elle avait alors deux années d'âge; aujourd'hui elle est cuite (je la change cet hiver) et elle aurait certainement lâché.
Artimon.

http://www.jordanseriesdrogue.com/D_1.htm

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réponse n°264620

mouillage par l'arrière : c'est une man?uvre qui ne me serait pas venue à l'esprit et surtout en cas de tempête; je trouve que le cul du bateau offre trop de fardage et, de ce fait, risque d'arracher le mouillage plus sûrement non ? la force maxi de vent au mouillage que j'ai subi, c'est seulement 50nds mais bien protégé sous le vent de la plage donc pas de mer et le bateau s'est bien comporté; de l'essuie glace bien sûr mais tout à fait vivable à l'intérieur; mais bon c'était un bi-quille, un DI est certainement plus volage; en tout cas, au prochain coup de vent, j'essayerai le tape cul

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ABACAXI (15m ALU GARCIA comme un grand Maracuja )
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réponse n°264628

 Bonjour,



mais comment faire la manoeuvre?

Voilà je suis mouillé dans une baie tranquille. Tout à coup le vent rentre velu, disons 45 plus; l'ancre tient et le bateau commence à faire le métronome. Heureusement j'ai bien lu STW et  page de Jordan (D-14 ci dessous). Mais comment je m'y prends?. Remouiller avec 45+ ? en amenant la chaine à l'arrière sur le pont? ET mon ancre de 55kg? Si le mouillage chasse, alors qu'en ce moment il tient,  faudra remouiller avec le guindeau à l'aure bout ? .......

Le mouillage arrière n'a que 15m de chaine et la petite ancre de 25kg. C'est pas le moment de mégoter sur les poids à mouiller alors que les rafales montent et l'anémo passe dans le rouge.



OK je grée une amarre longue sur la chaine, je la tourne à l'arriere, je relache la chaine, le bateau va faire tete sur le bout et présenter l'arrière: on peut. Faut lache la chaine très vite,  mais je me trouve avec une boucle de chaine qui pendouille sous le bateau et qui risque de se prendre dans les safrans, car le bateau va quand même tirer des bords un peu?? Mais elle peut aussi se prendre dans les roches du fond, dans ce cas, la boucle va se tendre et attraper le safran grace à la loi de l'emmerdement maximum , ou principe de Peter : si une connerie peut arriver, il n'y a qu'un truc de certain, elle va arriver.

Ou alors un fois le bateau stable sur l'arrière, je ramène tout le reste de la chaine à l'arrière pour récupérer la boucle ?

Si le vent tombe maintenant alors, je suis mort!! Pense à ma douce qui m'aura vu trimballer de la feraille d'un bout à l'autre du bateau pour rien, avec le bruit que ça fait à l'intérieur, .....toi marin tu ne stresses pas trop, tu bouges de la feraille......

Et le ramener à l'avant à la fin..



Alors pratiquement comment voyez vous la manoeuvre?



Justement avec ma nouvelle machine à coudre qu'est pas nouvelle,  à part pour moi, je vais attaquer  une fermeture de cockpit - du dodger en fait -  de façon à etre protégé au portant dans la brise, donc au mouillage par vent Arrière !



A bientot

JP












http://www.jordanseriesdrogue.com/D_14.htm

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réponse n°264630

 Je pense que les différences de taille jouent considérablement. Je vais prendre deux exemples : Via 42, j'ai mouillé en Mer Rouge par des vents forts, mais quand même pas des ouragans. Par petits fonds, dans des baies abrités du clapot. Le via ne faisait pas l'essuie glace, par contre avec 50 m de chaine par 3 m de fond, j'ai compris ce jour là la nécessité du bout mixte, j'ai rajouté en parallèle 20 m d'aussières et ca a tout changé, mais c'est un débat desormais eclairci par Artimon. Si j'avais dû essayer de mouiller par l'arrière, je n'aurais pas eu trop de problème car sur le via, il n'y a pas grand chose qui depasse, car le safran est articulé dérrière un aileron, relié à la caréne par un longeron en 100x 50. Donc tout glisse dessous. Je pense que le Via est peu sensible à l'essuie glace à cause d'une surface mouillée augmentant constamment vers l'arrière et d'un fardage raisonnable par rapport à ce qui se fait aujourd'hui.
Autre cas à l'opposé, le dufour duo par vent de 20 kn, là, l'essuie glace est permanent, mais s'il y a du clapot dans tous les cas, je vais ailleurs. Donc, il s'agit surtout du vent. Je testerais le mouillage arrière quand j'en aurais l'occasion.

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réponse n°264633

@ Jpdenjean : au principe de peter voire de Murphy voire loi de l'emmerdement maximum, j'ajouterais le principe de larent le hareng "la connerie possible est déjà faite; c'est la connerie impossible qui est en train de se faire" ...
et je comprends, ô combien largement, tes réticences quand au mouillage par l'arrière

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réponse n°264634

on peut aussi imaginer préparer une patte d'oie sur les taquets arrière (avec un n?ud de plein poing au milieu) sur lequel tu frappes une amarre, que tu relies à l'avant à la chaine de mouillage que tu libère du bateau à défaisant l'étalingure; donc tu ne manipules pas de chaine et y a rien sous la bato ; et tu refais ça dans l'autre sens si cela ne te satisfait pas

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Catamaran
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réponse n°264637
Folligou a écrit :
Bonjour,
Par vent fort, au mouillage, un dériveur intégral fera-t-il plus ou moins d'embardées dérive haute ou dérive basse ?
Merci de vos conseils
Folligou

      Bonjour
Pour dériveur intégral, dérive basse pour éviter l'évitage, le roulis et automatiquement plus de fardage (vent fort de face plus de courant de face, hydrodynamique sauf si c'est dans une passe, prendre en compte la marée).
Pour multicoque avec quille relevable, idem, quille basse mais suivant la cohabitation réduire ou augmenter (glissement sur la coque principale) le bras de liaison comme sur certains praos avec le bras de liaison entier que d'un côté (ex 10m) ou de chaque côté (5m-5m).
Et oui, il faut prévoir de plus en plus la cohabitation!

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°264658

 @JPdenjean
A votre place je n'improviserais pas cette manip par 45nds de vent car même si vous avez assez de chaîne pour faire éviter le bateau sur la bosse (il en faut une très costaud, comparable à la chaîne) vous allez exposer à un moment le bateau plein travers avec un fardage considérable et vous risquez de déraper, d'autant plus que pendant cette manoeuvre le bateau ne va pas rester gentiment stabilisé.
En tout état de cause il faut absolument une patte d'oie à l'arrière et utiliser son mouillage principal. Ce qui implique de faire la manoeuvre de retournement avant que le vent grimpe. A 45nds de vent à mon avis c'est trop tard. 
Merci de m'envoyer vos paramètres de mouillage (vent établi+rafales, hauteur du davier sur le fond, taille du bateau, longueur de chaîne et câblot, diamètre de la chaîne, type et taille d'ancre, amortisseur si vous en avez mis un). Bonne tenue;
Artimon

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ABACAXI (15m ALU GARCIA comme un grand Maracuja )
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réponse n°264668

 Merci ARtimon et larent le hareng

De toute façon je le sens pas non plus



Pour un mouillage engagé je dirais  vent 50 nds avec rafales 65, hauteur davier /fond 10 metres, bateau 15metres 22 tonnes en charge, largeur 4.65m;  chaine 12mm  80m, ancre Spade 55kg, amortisseur : un bout de 20mm entre 1m derriere l'etrave jusqu'au taquet arrière soit 14m de la tresse nylon souple suivant ta methode.

La patte d'oie oui, elle  me parait obligatoire vu le gouvernail extérieur du régulateur d'allure.



POur l aposition vent rrière : t que l'on prenne le vent au  plein arrière ou de trois quart en mouillant par l'avant avec un  bateau qui tire de bords ne doit pas changer grand chose, mais je ne l'ai jamais fait encore.

D'autre part si en mouillant sur l'arrière avec la pate d'oie et que l'on vient quand même à chasser faudra bien se retourner face au vent pour récupérer le mouillage n'est ce pas? A moins de l'abandonner avec un orin et une bouée, mais là je n'aime pas beaucoup.

Allez bon vent

JP




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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°264669

Je pensais comme vous que la réduction des embardées en mouillant par l'arrière devait certes stabiliser le bateau en mettant le foyer aèrodynamique en aval du centre de carène mais pas de manière spectaculaire. Le témoignage rapporté par Don Jordan est quand même impressionnant.
Je suis bien tenté d'aller le tester cet hiver avec Balthazar à la plage de Houat en choisissant un bon force 7 (je dois y aller par grand frais pour faire mes mesures de fardages et de traction). Si j'en crois ce témoignage j'aurais peut-être résisté à l'ouragan de la baie Thétis au lieu de me faire expulser en plein océan par ces vents fous. S'il y avait eu des cailloux au sortir de la baie c'était le naufrage corps et bien.
Mon tableur m'indique qu'avec vos paramètres de mouillage vous n'êtes qu'à 40% de la valeur de dérapage théorique si le fond est de bonne tenue (2/3 du fond idéal); Vous avez effectivement avec votre Spade 55kg, vos 80m de chaîne et un amortisseur à plat pont une ligne de mouillage très robuste qui vous donne encore une très bonne marge. Je note que si vous n'aviez pas l'amortisseur la CMU de votre chaîne, Grade 40 je suppose, serait très significativement dépassée (mais vous ne seriez encore qu'à 50% de la limite élastique, donc supportable). Il faudrait que le vent établi monte vers 60nds rafales 85nds pour que çà se gâte. Cela heureusement est très exceptionnel.
C'est dans des situations comme la vôtre que l'on respire mieux en n'ayant pas mégoté sur sa ligne de mouillage.
Bonne tenue et bon sommeil bientôt.
Cordialement. Artimon

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IRISoft (Monocoque)
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réponse n°264694

Le centre de "voilure (fardage)" du bateau au mouillage est en avant du centre de carène. Si le bateau est mouillé par l'avant, il est instable. S'il est mouillé par l'arrière, il est stable... OK ?

Pour stabiliser le bateau, il faut avancer le centre de carène et reculer le centre de voilure/fardage. OK ?

Thoè avait une voile de mouillage simple gréée sur un des deux pataras (première photo, cousue soi-même avec de la toile d'un ancien taud et des sangles). Cela divisait l'angle des embardées par 2 (disons 30° ou lieu de 60° bord sur bord).

A la suite de gros coup de vent (60 à 70 kts), j'en ai cousu une seconde identique. Elles sont envoyées sur les pataras. Les points d'écoute des deux sont cousus ensemble pour former une sorte de pyramide, sommet dirigé en avant. Maintenant, les embardées sont divisées par 4... (15° bord sur bord) et le confort à bord est bien meilleur.

Bon vent... au mouillage !

www.thoe.be

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
Membre cotisant
Cotisant depuis 2007
réponse n°264701

Au mouillage, les voiles étant ferlées, le foyer des forces aérodynamiques de nos voiliers sloop modernes avec une quille étroite avec un mât assez en avant , est nettement en avant du centre de carène; Il est donc très instable lorsqu'il est mouillé par l'avant et donc très stable mouillé par l'arrière. Comme le rappelle Don Jordan de nombreux témoignages existent effectivement de bateaux pris dans un ouragan avec une ancre flottante à l'arrière (sur patte d'oie) remarquablement stables. 
Pour améliorer les choses en étant mouillé par la proue effectivement comme cela a été dit l'installation d'un bout de voile à l'arrière (staysail) va dans le bon sens en faisant reculer le foyer des forces aérodynamiques. Votre témoignage le confirme.
Quelle est, à peu près, la surface d'une seule des deux voiles que vous avez gréées? En effet dans la variation brusque de direction du vent (winshift) il n'y a qu'une des deux voiles qui subit la pression et l'autre doit, je suppose, battre violemment dans son sillage sans grosse portance.
A mon avis une seule voile en bout de bôme pour ceux qui ont un double pataras me parait préférable. Mais les staysails résistent-elles à un ouragan?
Cordialement. Artimon.

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IRISoft (Monocoque)
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réponse n°264711

Les voiles sont des triangles isocèles : base=2700mm, hauteur=2400mm. Elles ont été dimensionnées en utilisant tout le tissu que j'avais (de la toile). Je ferai un essai en les pliant en deux pour voir si c'est toujours efficace. Si oui, cela réduirait un peu la traction de ces voiles face au vent. La première voile a 8 ans (des toiles antiroulis inutilisées, bleues), le tissu de la seconde qui a 10 ans a servi de taud pendant 4 ans en Méditerranée (blanche).

Je n'ai pris aucune disposition pour éviter le creux. Normalement les côtés doivent être légèrement concaves.

J'ai cousu des sangles de renfort de 25mm sur les 3 côtés. Elles font une boucle aux trois angles pour frapper la drisse (balancine) et l'écoute.

La distance entre le point d'écoute et le pied de mât est assez grande. Pour éviter que le point d'écoute se balade sous l'effet de la pression latérale, je l'attache dechaque côté sur un taquet.

Pour que les voiles ne battent pas, j'étarque les pataras pour qu'ils se rapprochent et ne puisse pas se dérober latéralement (ils montent en tête de mât et il y a un palan ntre les deux pour les tendre). L'angle entre les deux voiles est plus grand que l'angle des embardées.

Avec ces voiles, il y a un autre avantage selon moi. Sans voiles, un bateau qui fait des embardées est rarement face au vent. Avec les deux voiles il est presque toujours face au vent. Quand il y a une embardée, les voiles s'activent immédiatement pour le ramener dans le lit du vent (une voile plane ne s'active que quand l'embardée a déjà pris un certain angle).

En 2014, avec un seule voile prenait un peu de gîte dans les embardées (rafales de 60/70 kts). C'est à la suite de ce coup de vent que j'ai fait la double. En 2015, dans des conditions comparables le comportement du bateau était optimal. Impossible de faire mieux.
Au cours de ces coups de vent, j'ai vu 5 bouts élastiques se rompre (pour dire que cela tapait fort !)

J'ai mis deux liens vers des vidéos...

www.thoe.be/video/00021-kaldalon-mer-ok.mts

www.thoe.be/video/00022-kaldalon-tape-cul.mts

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MADEIRA 37 (Monocoque)
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réponse n°264717

 impressionnante la video !

dommage que je n'aie pu ouvrir que la 22 !

bonne journée

Yves
 

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IRISoft (Monocoque)
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réponse n°264718
Lacurieuse a écrit :
 impressionnante la video !
dommage que je n'aie pu ouvrir que la 22 !

bonne journée

Yves
 

 Il faut réessayer. C'est un très gros fichier de 200 Mb...

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ketch alu Glacer 50 (Monocoque)
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réponse n°264719

Cher Artimon,
encore une fois merci pour vos contributions professionelles et si humblement exprimées toujours,
cet article de Don Jordan est surprenant pour nos shémas classiques, mais intelligemment convaincant en effet.
J'y adhère complétement, car mème si je pouvais ètre septique au départ, il vient de me donner une explication sur ce que j'espérimente depuis 20 ans sur nos grands navires sur lesquelles le chateau (les accomodations) sont à l'avant,
nous mouillons énormément et dans toutes conditions de vent-courant-mer,
et j'ai souvent été étonné par leur instabilité et les va-et-vient incessant de certains de nos bateaux,

sur Moscatel, mon bon vieux Romanée, là aussi le fardage provoque la mm instabilité,
La staysail (un demi tourmentin), gréée entre le pataras et la bome solutionne vraiment le problème,
mais à la prochaine occasion, je teste le mm mouillage par l'arrière !

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réponse n°264720

salut artimon et à tous
merci pour tes explications mais je ne comprends pas très bien;
on va dire que, à sec de toile, le centre des forces aéro comme tu dis ou "centre de fardage" (là c'est moi qui invente lol) ne doit pas être loin du point d'embelle, non ? grosso merdo ? à la louche ? un bato, à sec de toile, barre au milieu tombe travers au vent, non ?
pour ce qui de la réaction à cet effort "aéro", ce n'est pas plutôt une force anti-dérive qui va contrer le mouvement engendré et donc appliquée au centre de dérive ?
on est d'accord, a priori, sauf coup de bol, y a un bras de levier entre la force aéro et la force anti-dérive, donc le bato tourne jusqu'à ce que le mouillage le rappelle à plus de sagesse; mais alors pourquoi le fait de tourner le bato cul au vent réduirait le bras de levier ? bon, c'est vrai que la patte d'oie donne un sacré bras de levier pour la force de rappel, plus le bato est large à l'arrière, plus il est stable
larent le hareng en pleine interrogations

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
Membre cotisant
Cotisant depuis 2007
réponse n°264722
Thoè a écrit :
Les voiles sont des triangles isocèles : base=2700mm, hauteur=2400mm. Elles ont été dimensionnées en utilisant tout le tissu que j'avais (de la toile). Je ferai un essai en les pliant en deux pour voir si c'est toujours efficace. Si oui, cela réduirait un peu la traction de ces voiles face au vent. La première voile a 8 ans (des toiles antiroulis inutilisées, bleues), le tissu de la seconde qui a 10 ans a servi de taud pendant 4 ans en Méditerranée (blanche).

Je n'ai pris aucune disposition pour éviter le creux. Normalement les côtés doivent être légèrement concaves.

J'ai cousu des sangles de renfort de 25mm sur les 3 côtés. Elles font une boucle aux trois angles pour frapper la drisse (balancine) et l'écoute.

La distance entre le point d'écoute et le pied de mât est assez grande. Pour éviter que le point d'écoute se balade sous l'effet de la pression latérale, je l'attache dechaque côté sur un taquet.

Pour que les voiles ne battent pas, j'étarque les pataras pour qu'ils se rapprochent et ne puisse pas se dérober latéralement (ils montent en tête de mât et il y a un palan ntre les deux pour les tendre). L'angle entre les deux voiles est plus grand que l'angle des embardées.

Avec ces voiles, il y a un autre avantage selon moi. Sans voiles, un bateau qui fait des embardées est rarement face au vent. Avec les deux voiles il est presque toujours face au vent. Quand il y a une embardée, les voiles s'activent immédiatement pour le ramener dans le lit du vent (une voile plane ne s'active que quand l'embardée a déjà pris un certain angle).

En 2014, avec un seule voile prenait un peu de gîte dans les embardées (rafales de 60/70 kts). C'est à la suite de ce coup de vent que j'ai fait la double. En 2015, dans des conditions comparables le comportement du bateau était optimal. Impossible de faire mieux.
Au cours de ces coups de vent, j'ai vu 5 bouts élastiques se rompre (pour dire que cela tapait fort !)

J'ai mis deux liens vers des vidéos...

 Merci des infos. Effectivement sur la video on voit bien que le bateau évite gentiment sans grosses embardées associées à de gros coups de gîte. Cordialement.
Artimon

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réponse n°264725
Méridien a écrit :
expérience sur trisbal 36. Double pataras.  Point d'écoute de bôme + barre d'écoute à environ deux m. des pataras.
Vielle trinqette à mousquetons réformée . Nous avions reconverti le bas en taud de soleil.  Et récupéré le point de drisse avec un mètre de ralingue et de toile. Point d'  "écoute" et d'amure en sangle.
  Au mouillage, bôme posée sur le pont, balancine sur notre" tape-cul". Et palan d'écoute aussi. Le tout bien étarqué.
  Mon T 36 était assez volage, d'où ce bricolage. A l(inverse, quoiqu'intégral, mon Méridien restait de marbre. Alors...
 Je  cite mon post du 2/2.
En rajoutanr quelques détails. Pour aller dans le sens de thoe. Mon "torchon" est en baimbridge " 360 G/M² en bon état. Pour les dimensions approximatives; guindant 1,50m  chute 1,50m   bordure environ 1M.
Les 3 points d'attache sont d'origine. Mais la toile a été découpée et recousue aux dimensions avec trois coutures zig-zag. Chute et bordure raboutées en sangle et guindant avec des ...serre-câbles.
    La bome étant posée sur  le passavant par son point d'écoute,  la balancine sert à étarquer le torchon amuré sur l'un des deux pataras par une itague à usages multiples.
   La grande écoute démaillée de la bôme sert à border.   L'effort sur l'écoute est raisonnable.

 

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°264726
Larent le Hareng a écrit :
salut artimon et à tous merci pour tes explications mais je ne comprends pas très bien; on va dire que, à sec de toile, le centre des forces aéro comme tu dis ou "centre de fardage" (là c'est moi qui invente lol) ne doit pas être loin du point d'embelle, non ? grosso merdo ? à la louche ? un bato, à sec de toile, barre au milieu tombe travers au vent, non ? pour ce qui de la réaction à cet effort "aéro", ce n'est pas plutôt une force anti-dérive qui va contrer le mouvement engendré et donc appliquée au centre de dérive ? on est d'accord, a priori, sauf coup de bol, y a un bras de levier entre la force aéro et la force anti-dérive, donc le bato tourne jusqu'à ce que le mouillage le rappelle à plus de sagesse; mais alors pourquoi le fait de tourner le bato cul au vent réduirait le bras de levier ? bon, c'est vrai que la patte d'oie donne un sacré bras de levier pour la force de rappel, plus le bato est large à l'arrière, plus il est stable larent le hareng en pleine interrogations

 Ma compréhension de ce qu'il se passe est la suivante:

- dans les vents très forts le fardage sur le mât et le gréement devient très élevé. Le mât étant très sensiblement en avant sur nos sloops modernes, à sec de toile le foyer avance. 
- en cape sèche, bateau non retenu par une ligne de mouillage, le foyer bien en avant du centre de gravité fait abattre le bateau et augmenter sa vitesse de dérive transversale. Lorsque la vitesse de dérive transversale atteint une valeur donnant une force perpendiculaire à la quille et au safran correspondant à un moment (pour mémoire produit de la force par son bras de levier) par rapport au centre de gravité égal et s'opposant au moment induit par les forces aérodynamique le bateau s'équilibre, à peu près par le travers puisque c'est à cette position que la quille et le safran freine le plus (en écoulement turbulent, ce qui est le cas). Dans mon expérience de cap sèche par ouragan (100nds) mon bateau loffait un peu car la proue était retenue par une sorte d'ancre flottante peu ordinaire et bien entendu involontaire constituée par mon ancre Rocna de 55kg pendant au bout de sa chaîne. Je dérivais au plus fort de l'ouragan à environ 5nds, dérive à moitié relevée.
- au mouillage les vitesses de dérive sont faibles. Les deux moments prépondérants sont le moment aérodynamique et le moment induit par la  ligne de mouillage. En mouillage par l'arrière l'équilibre est effectivement parfaitement stable. En cas de variation brusque de la direction du vent dans la rafale (ces windshift peuvent atteindre 45°), le moment aérodynamique ramène le bateau dans le lit de la rafale et la ligne de mouillage aussi; En prime , mais cela est sans doute moins important, la quille et le safran ramène aussi le bateau dans le lit du vent. D'où la grande stabilité dans l'ouragan qui nous est rapportée. J'ai fait, comme déja indiqué, une expérience très proche en constatant par vents de 50nds rafales 70nds que Balthazar était parfaitement stable en marche arrière (avec beaucoup de moteur!) alors qu'il était incontrôlable en marche avant. 
Cordialement. Artimon

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réponse n°264728

alors merci car je comprends mieux la man?uvre; avec l'appui moteur, elle prend tout son sens; le moteur va soulager le mouillage et supporter le surplus de fardage dû au cul au vent et c'est sûr que c'est plus stable; en marche arrière le moteur tire le bato et c'est donc un équilibre stable; en marche avant, le moteur pousse et c'est alors un équilibre instable; reste quand même que le bato doit être bien préparé et prévu pour prendre de la brafougne par l'arrière (capote démontable ou escamotable, capot de escente bien étanche aux précipitations, le poste du barreur bien protégé du vent et proche de la commande moteur, GV et bôme enlevées etc ...) parce qu' une bôme qui balaye le pont dans 80nds de vent ...
de plus, si il faut quitter le mouillage, juste la patte d'oie à larguer, pas besoin d'aller devant, le bateau part de suite dans le lit du vent etc ...
en tout cas, man?uvre très intéressante à retenir

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°264737
Larent le Hareng a écrit :
alors merci car je comprends mieux la man?uvre; avec l'appui moteur, elle prend tout son sens; le moteur va soulager le mouillage et supporter le surplus de fardage dû au cul au vent et c'est sûr que c'est plus stable; en marche arrière le moteur tire le bato et c'est donc un équilibre stable; en marche avant, le moteur pousse et c'est alors un équilibre instable; reste quand même que le bato doit être bien préparé et prévu pour prendre de la brafougne par l'arrière (capote démontable ou escamotable, capot de escente bien étanche aux précipitations, le poste du barreur bien protégé du vent et proche de la commande moteur, GV et bôme enlevées etc ...) parce qu' une bôme qui balaye le pont dans 80nds de vent ... de plus, si il faut quitter le mouillage, juste la patte d'oie à larguer, pas besoin d'aller devant, le bateau part de suite dans le lit du vent etc ... en tout cas, man?uvre très intéressante à retenir

 Attention! L'exemple que je donnais de ma manoeuvre au moteur en marche arrière par vents forts n'était pas au mouillage. c'était pour remouiller l'ancre et le bateau était libre (voir lettre Balthazar 23 de Puerto Williams sur mon site en lien ci-dessous). Mais l'hélice dans ce cas là tient le bateau par l'arrière comme ce serait le cas d'une ligne de mouillage, et il était effectivement très stable ce qui m'a permis de faire sans problème ce remouillage dans un vent établi à 50nds rafales 70nds et tenir tranquillement pratiquement sur place pendant près de deux heures pendant que mes équipiers démélaient les deux mouillages (j'avais affourché avec un angle faible mais dans du kelp avec des lanières immenses). Soulager le mouillage arrière au mouillage avec le moteur peut se faire puisqu'on reste stable mais je vois le risque de prendre la patte d'oie dans l'hélice sur un recul violent du bateau, et puis par des vents d'ouragan on ne reste pas dehors, le bruit est assourdissant et l'air pratiquement irrespirable. A l'intérieur donc, porte étanche verrouillée.
Artimon.

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°264740

 En relisant ce que j'ai dit de ma compréhension de la stabilité du bateau en mouillage par l'arrière je m'aperçois que je n'ai pas expliqué pourquoi le bateau en dérive en cape sèche a un équilibre stable à peu près travers au vent.
L'explication me semble être la suivante. 
En dérivant en cape sèche le bateau est soumis à deux forces:
- la force F résultante des pressions aérodynamiques sur les oeuvres mortes, son fardage, résultante qui s'applique (par définition)au foyer F 
- la force R résultante des pressions hydrodynamiques sur les oeuvres vives, résultante qui s'applique (par définition) au centre de dérive D

Le foyer F et le centre de dérive D sont situés sur l'axe de roulis du bateau en avant du centre de gravité pour nos sloops modernes. Quand la vitesse de dérive augmente la force R augmente; lorsque  R= F la vitesse se stabilise et la dérive en cape sèche se fait à vitesse constante. Cet équilibre est atteint très rapidement (de l'ordre de la dizaine de secondes comme le montre le tableur). 
Le moment ( par rapport à l'axe de rotation du bateau qui passe par le centre de gravité) de la force F et celui de la force R sont antagonistes et doivent être identiques pour que le bateau garde une direction constante, ce qui suppose que les architectes s'arrangent pour que F et D soient à peu près confondus dans cette situation. Pourquoi on est stable par le travers? parce que à mon avis c'est la seule orientation telle que lorsque le bateau s'écarte du lit du vent la force R décroit, que l'on loffe ou que l'on abatte (en s'écartant de la perpendiculaire à la vitesse de dérive la force R, qui est à son maximum,  diminue dans les deux cas car la surface apparente diminue). C'est également vrai de la force F.
Mais l'équilibre stable que l'on observe dans cette cape sèche  implique que R diminue plus vite que F quand le bateau s'écarte du lit du vent, ce qui le ramène automatiquement dans le lit du vent. Il faudrait disposer de résultats d'essais en soufflerie des oeuvres mortes, et d'essais en bassin de carène pour les oeuvres vives pour valider cette hypothèse. Mais j'avoue ne pas en avoir d'autre à proposer à Larent Le Hareng.
Elle me parait d'autant plus plausible que la coque est courbe alors que le plan de dérive et le safran sont plans.
S'il y a un architecte naval parmi nous je serais heureux qu'il nous dise ce qu'il en pense.
Cordialement. Artimon


http://artimon1.free.fr/

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IRISoft (Monocoque)
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réponse n°264765

@Artimon

A mon avis l'équilibre en travers du vent est stable pour cette raison-ci...

Admettons que le bateau soit initialement en équilibre en travers du vent. S'il abat un peu, le point d'application de la force F recule. S'il lofe, le point d'application de F avance. Cela a pour effet de créer un couple qui remet le bateau en travers, ou plutôt à sa position d'équilibre proche du travers.

Cela peut se démontrer par cette expérience de pensée. Prenons une boite à chaussures posée sur l'eau dans le vent. Le centre de dérive de la boite reste au centre (ou proche du centre) du fond de la boite quelle que soit son orientation. Si son grand axe de la boite est dans le lit du vent, la pression du vent s'applique au centre de la petite face exposée au vent. Si elle est en travers du vent, la force de fardage s'applique au centre de la grande face. Le point d'application de F se déplace de façon continue entre ces deux positions extrêmes en fonction de l'angle que fait la boite par rapport au vent. Quand elle est légèrement en biais par rapport au vent, F génère toujours un couple qui a tendance à mettre la boite en travers. Donc la boite trouve un équilibre en travers du vent. CQFD.

Si la boite n'est pas un parallélépipède rectangle mais dissymétrique comme un bateau, elle trouve un équilibre proche du travers, en fonction du centre fardage des oeuvres mortes et du point d'application de la réaction antidérive R des oeuvres mortes.

L'idée que R se déplacerait d'avant en arrière influence peu l'équilibre car l'angle que prend le bateau en dehors de sa position d'équilibre est faible et la vitesse de dérive presque constante. Le fait que R diminue si le bateau prend de l'angle ne change rien à l'existence du couple F. Peu importe la grandeur de R et son point d'application, le couple F ramène toujours le bateau dans sa position d'équilibre.

Le point d'application de F est plus sensible au vent que celui de R n'est sensible à l'eau.

Avec un bateau comme Thoè (quillard, bisafran) équipé d'une dérive sabre située juste devant le mât, il serait normalement possible de choisir le point d'équilibre du bateau à la cape sèche en sortant ou en rentrant partiellement la dérive. Je n'ai jamais essayé par gros temps et je ne sais pas s'il serait en plus impératif d'envoyer un bout de toile. Quand on descend la dérive, le centre de dérive avance (à la voile, le bateau lofe et/ou devient plus ardent).

Les rares essais à la cape que j'ai faits sont avec GV sous un ou deux ris, jamais trois. Contrairement au mouillage, je n'ai jamais encaissé plus de 40 kts en mer et j'ai toujours continué ma route sur le cap prévu, au près ou au portant (par exemple d'Islande à Jan Mayen). Ces essais ont montré que Thoè a tendance à remonter au vent et que je ne connais pas encore la meilleure manière de toiler Thoè à la cape, à part qu'il faut sans doute rentrer la dérive.

www.thoe.be

Jak
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TRISBAL 36
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réponse n°264770

 @Thoé

L'expérience de pensée que vous proposez ne me conduit pas à la même conclusion.
Une position d'équilibre est stable si un écart depuis la position stable est automatiquement corrigé. Sinon elle est instable.

La boite a 2 axes de symétrie et le centre de dérive est à leur intersection.
Partons du travers ou n'importe quelle autre position. Les forces aerodynamiques de part et d'autre du centre de dérive s'équilibrent toujours. C'est une position d'équilibre.
Ecartons nous de cette position par une légère rotation autour de l'axe. Les forces aerodynamiques de part et d'autre  du centre de dérive restent toujours égales .
Il n'y a pas  de rappel à la position initiale. La boite part en tournoyant dans le lit du vent .

Une boite rectangulaire où le pivot ( centre de dérive) est au centre n'a pas de position d'équilibre stable. Toutes les positions sont instables.

Pour obtenir une position stable, il suffit que le centre de dérive de la boite ne soit plus au centre de la boite.
Si par exemple, on le place plus près d'un des cotés de la boite ( mais toujours sur un axe de symétrie), cela suffit pour qu'à la rotation de la boite, il apparaisse un couple de rappel .  On n'a plus que 2 positions d'équilibre : une stable avec le centre de dérive au plus près du vent et l'autre instable avec le centre de dérive plus loin.
Si le centre de dérive n'est plus sur aucun  axe de symétrie, les 2  positions d'équilibre ( une stable, l'autre instable)   de la boite seront plus complexes et déterminées par l'équilibre des forces aerodynamiques/centre de dérive. Le rectangle sera plus ou moins incliné par rapport à l'axe du vent.

D'où l'interêt sur un dériveur de remonter sa dérive centrale et de reculer son centre de dérive au max avec une dérive arrière (cas de mon trisbal ) ou un gouvernail profond pour se stabiliser cul au vent..

Bon vent à tous

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