Les résultats surprenants du vieillissement en mer d'un grand cru bordelais
publié le 06 Juin 2012 17:01
Petite info liée a 2 bonnes choses: le vin et la mer!
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Remi
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Le Monde.fr avec AFP | 06.06.2012 à 15h02 • Mis à jour le 06.06.2012 à 15h02
C'est une expérience œnologique originale : un "banc d'essai" entre terre et mer. Le responsable d'un grand cru bordelais, un tonnelier et un ostréiculteur ont décidé de faire vieillir un vin dans la mer. "C'est d'abord une histoire de copains, ça a germé dans la tête de l'un et ça a été repris par les autres", explique Bruno Lemoine, directeur général et vinificateur du Château Larrivet Haut-Brion (sud-ouest de la France). Ce dernier a présenté à la presse, mardi 5 juin, les résultats "surprenants" de leur tentative, jugés selon lui "suffisamment intéressants" pour être rendus publics.
"J'avais entendu un tas d'histoires sur le vieillissement en mer", concernant par exemple les vins de Bandol ou les bordeaux envoyés en Inde au XVIIIe siècle par le viticulteur Louis-Gaspard d'Estournel, dont les invendus seraient revenus en France bien meilleurs qu'ils n'étaient initialement, a fait valoir le responsable du cru. "Ça m'a amusé, questionné, et lorsqu'en 2009 nous avons eu un millésime exceptionnel, riches en tanins, je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose avec ça", raconte M. Lemoine.
Il confie donc à son ami Pierre-Guillaume Chiberry, de la tonnellerie Radoux, la réalisation de deux petites barriques de 56 litres, pour prolonger le vieillissement de son vin rouge durant six mois supplémentaires. L'un sera conservé de manière classique dans un chai du château, l'autre immergé dans un prestigieux parc à huîtres du bassin voisin d'Arcachon, le parc de l'Impératrice. M. Chiberry met ses trois meilleurs ouvriers de France à l'ouvrage pour réaliser les deux fûts, à la main et simultanément pour leur donner des caractéristiques identiques et ne pas fausser ainsi les paramètres de l'expérience. Pris au jeu, les salariés de la tonnellerie livreront même les deux fûts à vélo jusqu'au domaine de M. Lemoine, distant de 150 km, pour qu'ils soient remplis du cru 2009 "classique" en juin 2011.
DES ÉCHANGES PAR "OSMOSE"
Alors que la première barrique, baptisée "Tellus" (déesse romaine de la terre) reste au chai, la seconde, nommée "Neptune" (dieu de la mer) est embarquée sur le bateau de l'ostréiculteur Joël Dupuch pour être placée dans son parc, "au point zéro des marées basses". Par souci de protection, le fût est placé dans une enceinte de béton dotée d'un couvercle et enchaîné. "Le tonneau pouvait bouger un peu" et a donc dû subir un phénomène de tangage ou de roulis, explique Joël Dupuch, qui estime qu'il a dû se retrouver brièvement à l'air libre vingt-cinq à trente fois durant les six mois de vieillissement.
Les deux barriques ont été sorties à la fin de janvier pour être mises en bouteilles, goûtées par les expérimentateurs et analysées par un laboratoire vinicole. Si la cuvée "Tellus", qui a poursuivi sa maturation en chai, a quelque peu déçu, "Neptune" a réservé de bonnes surprises. "Quand on l'a goûté, il était bien mieux que ce qu'il aurait dû être", avec du "moëlleux et de la complexité" qu'on ne retrouve pas chez son cousin terrien, plus "austère", estime Bernard Burtschy, dégustateur-expert.
Les analyses en laboratoire ont confirmé qu'il y avait bien eu des échanges "par osmose" entre le vin de la barrique et la mer environnante, malgré une bonde en inox parfaitement étanche. En six mois, le "Neptune" a perdu de l'alcool et a vu sa teneur en sodium augmenter, d'où ses saveurs légèrement salines qui "affinent les tanins". "Autrefois, les Romains ajoutaient un peu d'eau salée dans leur vin", rappelle M. Burtschy, "et l'on sait que le sel est un exhausteur de goût". "On goûte aujourd'hui à un instant 'T', mais après, il faut voir comment le vin continue à évoluer", souligne M. Lemoine, qui souhaite suivre sur dix ans cette cuvée sous-marine et va travailler "sur d'autres types d'élevage et de barriques".
source: http://www.lemonde.fr/style/article/2012/06/06/les-resultats-surprenants...
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Le Monde.fr avec AFP | 06.06.2012 à 15h02 • Mis à jour le 06.06.2012 à 15h02
C'est une expérience œnologique originale : un "banc d'essai" entre terre et mer. Le responsable d'un grand cru bordelais, un tonnelier et un ostréiculteur ont décidé de faire vieillir un vin dans la mer. "C'est d'abord une histoire de copains, ça a germé dans la tête de l'un et ça a été repris par les autres", explique Bruno Lemoine, directeur général et vinificateur du Château Larrivet Haut-Brion (sud-ouest de la France). Ce dernier a présenté à la presse, mardi 5 juin, les résultats "surprenants" de leur tentative, jugés selon lui "suffisamment intéressants" pour être rendus publics.
"J'avais entendu un tas d'histoires sur le vieillissement en mer", concernant par exemple les vins de Bandol ou les bordeaux envoyés en Inde au XVIIIe siècle par le viticulteur Louis-Gaspard d'Estournel, dont les invendus seraient revenus en France bien meilleurs qu'ils n'étaient initialement, a fait valoir le responsable du cru. "Ça m'a amusé, questionné, et lorsqu'en 2009 nous avons eu un millésime exceptionnel, riches en tanins, je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose avec ça", raconte M. Lemoine.
Il confie donc à son ami Pierre-Guillaume Chiberry, de la tonnellerie Radoux, la réalisation de deux petites barriques de 56 litres, pour prolonger le vieillissement de son vin rouge durant six mois supplémentaires. L'un sera conservé de manière classique dans un chai du château, l'autre immergé dans un prestigieux parc à huîtres du bassin voisin d'Arcachon, le parc de l'Impératrice. M. Chiberry met ses trois meilleurs ouvriers de France à l'ouvrage pour réaliser les deux fûts, à la main et simultanément pour leur donner des caractéristiques identiques et ne pas fausser ainsi les paramètres de l'expérience. Pris au jeu, les salariés de la tonnellerie livreront même les deux fûts à vélo jusqu'au domaine de M. Lemoine, distant de 150 km, pour qu'ils soient remplis du cru 2009 "classique" en juin 2011.
DES ÉCHANGES PAR "OSMOSE"
Alors que la première barrique, baptisée "Tellus" (déesse romaine de la terre) reste au chai, la seconde, nommée "Neptune" (dieu de la mer) est embarquée sur le bateau de l'ostréiculteur Joël Dupuch pour être placée dans son parc, "au point zéro des marées basses". Par souci de protection, le fût est placé dans une enceinte de béton dotée d'un couvercle et enchaîné. "Le tonneau pouvait bouger un peu" et a donc dû subir un phénomène de tangage ou de roulis, explique Joël Dupuch, qui estime qu'il a dû se retrouver brièvement à l'air libre vingt-cinq à trente fois durant les six mois de vieillissement.
Les deux barriques ont été sorties à la fin de janvier pour être mises en bouteilles, goûtées par les expérimentateurs et analysées par un laboratoire vinicole. Si la cuvée "Tellus", qui a poursuivi sa maturation en chai, a quelque peu déçu, "Neptune" a réservé de bonnes surprises. "Quand on l'a goûté, il était bien mieux que ce qu'il aurait dû être", avec du "moëlleux et de la complexité" qu'on ne retrouve pas chez son cousin terrien, plus "austère", estime Bernard Burtschy, dégustateur-expert.
Les analyses en laboratoire ont confirmé qu'il y avait bien eu des échanges "par osmose" entre le vin de la barrique et la mer environnante, malgré une bonde en inox parfaitement étanche. En six mois, le "Neptune" a perdu de l'alcool et a vu sa teneur en sodium augmenter, d'où ses saveurs légèrement salines qui "affinent les tanins". "Autrefois, les Romains ajoutaient un peu d'eau salée dans leur vin", rappelle M. Burtschy, "et l'on sait que le sel est un exhausteur de goût". "On goûte aujourd'hui à un instant 'T', mais après, il faut voir comment le vin continue à évoluer", souligne M. Lemoine, qui souhaite suivre sur dix ans cette cuvée sous-marine et va travailler "sur d'autres types d'élevage et de barriques".
source: http://www.lemonde.fr/style/article/2012/06/06/les-resultats-surprenants...
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Marketing, marketing, quand tu nous tiens....nième expérience de ce type dans les eaux du bassin d'Arcachon. Cela dit, Larrivet Haut Brion se suffit à lui même et reste un très bon vin bordelais.
Et bien moi, je confirme, le pinard, je le trouve meilleur au bateau, mais il faut savoir attendre !
Un exemple, la semaine dernière alors que j'avais ramené un grand cru étoilé au bateau ( trois étoiles sur le goulot munit du magnifique bouchon en plastique de couleur rouge cette fois-ci, qui finira mon pare soleil pour ma porte), et bien vous allez pas me croire, mais je l'ai mis au matin à 11h45 en fond de cale et à midi je l'ai ouvert avec un poteau... Putain comment il était meilleur
Le pinard c'est comme les femmes, il faut savoir attendre pour l'apprécier!
henri Maire, grand publicitaire pour vins......dont le nom semble avoir disparu faisait déja dans les années 60 voyager quelques cuvées denommées "vins du tour du monde"
c'était le spécialiste du "vin de paille" plus ou moins hors de prix
Des bouteilles qui parfois restent plus d'un an à fond de cale "semblent" avoir plus vieilli, parfois que celles chez moi..........!!!!!
Enfin un sujet goûteux !
Je suis étonné de l'expérience en eau salée, je pensais jusque là que seuls les mouvements subis à fond de cale amélioraient le vin.
En ce qui me concerne j'ai eu des expériences contrastées avec le vin oublié sous les planchers.... Des bonnes, et ... des moins bonnes ....
Bien sûr il s'agissait de bouteilles pas de tonneau.
Gérard
ANTHEA
C'est le pisse-vinaigre qui écrit.
J'ai eu oublié pour de vrai dans mes dessous de plancher du Bourgogne, un clos acheté jeune. Assez déçu, il semblait avoir tellement vieilli qu'il n'existait plus. Au près, force 7 à 8 noeuds, ça peut être sportif, plaisant, enthousiasmant , excitant, dans le ras Blanchard ou au sud de l'île Horn. C'est un sport que je respecte en connaissance de cause.
Alors je me demande bien pourquoi l'ambiance des caves du Clos Vougeot est si immobile, calme, silencieuse, sereine. Et aussi les chais de Saint-Emilion et de Pomerol, et Château La Lagune. Il y a aussi Douro et Rérès.
Non NON NON ma barque ne peut se comparer à ces grandes caves.... Hélas Ni aux cales des clippers.,heureusement.
Quand je pense aux fortunes qui dorment en Champagne ou à Meursault et quand je visite certains puisards de plaaisance qui puent les hydrocarbures beurk!
Pour info, le rhum agricole, quel que soit le contenant, se conserve très très bien. Ni se dégrade ni se bonifie. Il est dèjà parfait en soi.
L'osmose à travers les douves de chêne: Quel constituant va migrer et dans quel sens?
Le sel des Romains: Y a qu'à essayer, ça ressemble aux perles dans le vinaigre.
Pour revenir au sujet, je crois beaucoup plus à la bonification d'un vin alcoolisé et tannique enterré dans une dune. Ou une tourbière. Avec un bon bouchon recouvert de cire.
Mais c'est pas à mon âge que je vais faire vieillir du vin. Je visite les vitis et j'achète le vin quand il est prêt. Beaucoup plus sûr que d'attendre l'hypothétique retour d'un clipper romantique.
D'accord avec toi Meridien, mais si tu attends que les Latour, Cheval Blanc, Mouton Rothschild et autreLafite Rothschild soient prêts pour les acheter, je suis pas sûr qu'il te restera encore un cannot pour les embarquer....
Je ne résiste pas. Mais sans méchzanceté!
Mon canot a un un beau brion. Et je canote. avec . But I cannot drink Haut-Brion.
Les prix de ces bouteilles me font prendre conscience de la courbe y=ax².
C'est comme les mouillages trop fréquentés. Faut chercher ailleurs.