Formosa 41

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Formosa 41
sujet n°99811
Bonjour,

Etant à la recherche d'un voilier de voyage, je suis intéressé par un Formosa 41, voilier gréé en Ketch de 41 pieds construit par un chantier thailandais "TA CHIAO Yacht Build".
Malheureusement je n'ai que très peu de renseignements concernant ce type de bateau
quelqu'un aurait-il + d'info ?

Merci

Jérôme
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AMEL MARAMU
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réponse n°189161

Bonsoir,
Avant d'acheter mon voilier actuel j'avais été intéressé par un formosa 43 que j'ai visité, le voilier avait été rapatrié des USA et j'ai été fort déçu de la qualité de construction et des inox.
amicalement
JP

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réponse n°189174

Bonjour,
Je viens de faire un convoyage de Gwelig, Formosa 41 de Lorient à Valence.
Je peux te donner pas mal de renseignements et Jean-Jean, le propriétaire qui est actuellement à Ibiza.
Kenavo, Claude

LE JOURNAL DE BORD DE JEAN-JEAN,
de Locmiquélic (rade de Lorient) à Valencia
Armateur et Skipper de GWELIG  (Formosa 41”)

Un départ discret presque à la tombée de la nuit... octobre 2011
Un Gascogne sur l’air d’une chanson bien connue : « Encore heureux qu’il ait fait beau et que Gwelig soit un bon bateau… »
Pour sa résurrection, il se fait caresser l’échine par de tendres vagues dans un bain de lune et de soleil. Il en vibre d’émotion, frétille du bulbe, dodeline du bout-dehors, tortille du cul, et se pavane dans sa nouvelle garde robe.

44°14’82 N     07°54’34 W
Cabo Ortega à 27 nautiques par le travers, dimanche 16 Octobre 2011, comme des papilllons attirés par la lumière, les cargos-cibles AIS déjà s’agglutinent sous notre vent, pour prendre le rail du cap Finistère.
Mes copains dorment du sommeil du marin juste, après les apéros, les rôtis saignants à la rate de Noirmoutier, les choucroutes, je les entends ronronner de plaisir, plongés dans leurs rêves d’océans.

39° 48’ 97 N    09°27’07 W
A la hauteur de Penedo de Saudade, mais y’a pas de tristesse à bord, on vise les Berlingues, puis Lisboa. La nuit dernière était venteuse, jusqu’à 37n avec les vagues qui vont avec, donc y’a plus de vaisselle à bord, le placard s’est ouvert et les portes, assiettes, plats, verres, ont atterri sur les planchers de Gwelig.
Ont également atterris, éjectés des bannettes, dans l’ordre Baba, moi et Claude, mais à la fin on a bien dormi, à fond de cale, recroquevillés, trempés (on a du réduire la toile), mais notre vaisselle intime est en état.
On songe à installer nos toiles anti-rouli.
On a notre lot d’avaries mineures, on répare et on reprend la route.
Aujourd’hui on a pêché et oui mon Dieu, notre première prise un « morskoul » pour nourrir un régiment sauf que c’est immangeable, les plumes peut-être.

Dimanche 23 Octobre 2011
Nous somme à Péniche, arrêt technique.
Nous avions 2 problèmes : d’abord avec les batteries qui ne se rechargeaient pas quand le moteur tournait et ensuite le groupe électrogène qui ne faisait plus d’électricité.
Le premier problème est résolu, Claude nous a montré sa science innée pour la plongée dans les problèmes, avec sa patience de chat, et ses griffes affutées (outils) le problème est résolu, Greg avait oublié de relier l’alternateur au répartiteur. Pour le groupe électrogène, nous lui avons testé les entrailles sans succès, nous avons fait venir un électricien qui n’en a pas fait plus que nous mais qui nous a demandé de sortir le groupe du coffre pour avoir accès à la partie arrière. 

Feuillet 2
Donc nous avons le groupe sur le pont et demain l’homme de l’art revient.
Donc tout va bien, on répare, on attend la fin du baston qui pointe son nez et on remet de la toile.
Tout l’équipage vous salue et vous embrasse

Péniche : un port où plusieurs fois j’ai vécu des coups de vent, cette fois encore. Un bon 8, on a triplé et même quadruplé les amarres, sur ce ponton extérieur on prend tout par le travers, on gite au point de ne plus pouvoir pomper les chiottes et l’électricité du ponton avoue son impuissance. Qu’importe Gwelig est serein et tire tellement sur ses amarres que je crois qu’il a envie de reprendre la mer au plus vite.
Nous avons eu aujourd’hui un repas préparé façon locale : « bacalao ». J’ai retrouvé ici Philippe qui tient un bar devenu internet et qui gère cela avec Manuel son père que j’avais rencontré plusieurs fois et sa mère Isabelle qui a accepté de nous faire ce repas qu’on ne trouve pas dans les restaurants. (On a eu le droit au Fado)

Mes copains dorment du sommeil sans souci de celui qui a quitté la terre. C’est que nous vivons déjà sur une autre planète, le liquide de nos verres nous donne la limite de l’horizon, et nos cerveaux à la gite font s’entrechoquer désirs et réalités, velléités et possibilités. Un équipage de vieux mecs ça fonctionne plutôt bien, il y a des photos qui prouvent que nous avons toujours quinze ans dans la tête, voire douze.

29 Octobre : Nous reprenons la mer, à la nuit, avec l’intention de tirer direct sur Gibraltar. On doit avoir un créneau météo favorable. On a remonté le groupe électrogène hier, ça devrait marcher, les diodes ont été changées (mais qu’est-ce donc qu’une diode ?)
Nous avons été touchés par le virus de la toux. Alain nous a quitté; il ne toussait pas, il a pris ce matin un bus qui l’emmène à Niort en 24h. Il a pris cette décision pour raisons professionnelles. Les pavillons sont en berne.
Ceux qui restent toussent encore, de façon différente il est vrai. Pour Baba, c’est caverneux, profond presque énigmatique, on pourrait croire qu’il essaie de s’arracher les glandes. Claude le chat, fait dans le feutré, un ronron de matou qui fait un gros cauchemar.
Moi j’essaie de rester digne ce n’est pas facile quand cassé en deux je pourrais me lécher les orteils.
On a tout essayé, le rhum, le porto, le ricard, le vino verde et même du SIROP, ce qui marche quand même le mieux, ce n’est pas le sirop.

Aujourd’hui j’ai eu un appel de Gilles sur Paca, son bateau qui est parti le même jour que nous de Locmiquélic., avec Evelyne et leur fille Marie. On devait faire route ensemble, mais il a fait un repli sur La Corogne tandis qu’on passait Finisterre directement, et depuis il n’a pas pu nous rattraper, il doit arriver dans la nuit à Péniche.

Feuillet 3
Dimanche 30 octobre  :
36° 36’  N  8° 18’ W : golfe de Cadiz  tchi tchi !

Heure de l’apéro : mais je suis seul aux commandes, mes compères dorment du sommeil benêt de ceux qui ont un ange gardien dans leur plan sécurité (MOI)
La nuit qui commence à s’effeuiller doucettement a déjà des relents de Méditerranée, l’air est doux au visage comme un papier lotus, grammage supérieur, peut l’être au cul, en se forçant la narine on touche le pompon (vive les matelots) 
On peut éliminer les odeurs gazole de celles du large inodores, et en faisant un très gros effort quasi monstrueux, du genre de celui que font les moines pour léviter, nous nous l’évitons pas, nous prenons pleine balle le bruit du Perkins 4108 !!!
Oui, nous faisons route moteur, et mes deux loustics dorment, les deux oreilles en perfusion Perkins, j’imagine que leurs rêves sont peuplés de tondeuses à gazon, de tracto- pelles furieux, de mobs sans silencieux, de fêtes foraines gigantissimes. En tous les cas, je suis sûr que quand je vais les réveiller pour la soupe du 3ème âge et la tape sur le cul avant la vraie nuit, ils auront des myriades de soupapes dans les pupilles et me remercieront de tant de bonheur.
Il est facile d’être heureux : NAVIGUEZ !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

36° 40’ 40 N    7° 04’ 48 W
La nuit dernière, nous avons erré dans le golfe de Cadix, oui erré ! Vent dans le PIF ! paf pour not gueule ! Pour les connaisseurs : 130°du vent bord sur bord avec 25n de vent, speed moyenne 2,5n !
Baba y comprend pas bien ce qui lui arrive, il croyait que tous les bateaux y pouvaient faire du près, ben dame non ! Monsieur Gwelig est un récalcitrant du vent debout, Un obstiné du largue, un oublieux du confort à la remontée ! Et en plus il a perdu les eaux ! A cause d’un robinet qu’a perdu la tête ! Les réservoirs se sont épanchés dans les fonds ! Donc plus d’eau à bord. (Vous ne répèterez pas mais j’ai sauvé 2 bouteilles d’eau chaude du ballon pour les apéros).
Donc c’est pas triste chez nous et c’est triste aussi. J’ai appris par Danielle que mon Milo est décédé, il aimait bien venir sur le chantier du Gwelig , il a mangé avec nous au Ty Mor, et avant de disparaître j’ai pu lui faire faire une sortie sur Gwelig. Quand on est allé le voir avec Danielle, on lui avait encadré une photo de lui à la barre, il avait apprécié.
Milo, avec moi tous ceux qui t’ont connu, on a une grosse pensée pour toi dans ta bannette en sapin, maintenant que tu fais cap éternité.
Milo je viens de boire un coup avec toi, de pleurer un coup, alors je passe à autre chose, demain vers 6h du matin on devrait arriver sur Cadix, il faut faire de l’eau et réparer quelques trucs

Feuillet 4
Mes copains dorment du sommeil de l’errance, vagabondages de l’inconscient, je crois qu’ils en profitent pour tisser leurs pelotes de souvenirs.
 
Alicante :
Trois nuits à Alicante, la météo est peu favorable, alors on reste au port. Régime paellas, et autres spécialités espagnoles. On a arpenté la vieille ville dans tous les sens.
Le vent doit faiblir, on part. Grosse houle et vent de 18 à 25n. On continue quand même.
Au près, embruns brumisateurs garantis. A bord le sommeil est celui d’un cheval de saut d’obstacle arthritique.

Valencia :
 c’est la dernière étape pour Gros Minou, mais aussi pour Baba qui préfère rentrer.
Phiphi est également à Valence, il travaille sur un voilier de 29m, nous nous rencontrons bien sûr et il est venu assister à la cérémonie très officielle à bord de Gwelig.
J’ai en effet tenu, après un peu plus d’un mois ensemble à bord à reconnaître la valeur de l’équipage.

Je vous livre ici l’intégralité du discours qui fut prononcé :
        « Nous appelons à l’ordre de la chatoune du guignol d’artimon, le vaillant équipage du Gwélig.
Ils ont su la pénétrer de leurs attentions sans faille, la défendre à mains nues, avec leurs becs et ongles, et leurs baïonnettes, mais aussi assurer ses arrières de leur grande sollicitude.
Par les pouvoirs qui me sont conférés, j’élève ici Sieur le Chat dit Gros Minou au rang de commandant de la chatoune du guignol d’artimon, et Sieur Baba, dit Baba au rang de capitaine de la chatoune du guignol d’artimon.   –   Là remise des décorations :
2 belles médailles.

Qu’ils respectent toujours la devise inscrite : « Ni reprise, ni échangée »
Qu’ils jouissent désormais dans l’honneur de la chatoune du guignol d’artimon avec leurs gros mérites. »

Je m’élève aussi de 20 cms en montant sur le banc de cockpit, pour appeler à la cantonade la valeureuse assistance à venir déguster le champagne servi.

Là, Ploff, Ploff, 2 bouteilles, et pfuiiit du vino verde.
Taxi sur le quai, kénavo les amis.

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réponse n°189203

Salut Claude,

Merci pour ta réponse et pour ce petit récit de voyage ma foie fort sympathique.
Petite erreure de ma part, le constructeur est bien sur un chantier taïwanais et non pas thaïlandais (c'est beaucoup + logique vu le nom), sur les plans d'un archi américain Mr Gardner.
A part ça, il y a quelques petites différences par rapport au Formosa 41 qui m'intéresse : au niveau motorisation, il n'est pas équipé d'un Perkins 4108, mais d'un vieux Volvo Penta MD21A de 75 cv, qui équipait notamment les Peugeots 504.
Sinon, j'ai une petite crainte par rapport à la tenue longitudinale du mât d'Artimon, car il ne possède ni étai, ni pataras, ni bastaque, ni marocain.
Or, il semble d'après la photo que Gwelig possède bien une sorte de "faux marocain" qui est repris sur le guignol de l'Artimon !
J'aimerais bien avoir les coordonnées e-mail du Sieur Jean-Jean pour pouvoir en discuter s'il y est disposé.

Kenavo avechal'
Jérôme

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réponse n°189310

Je viens de t'envoyer l'adresse mail de Jean-Jean sur message privé. Si problème 06 65 73 92 06
Kenavo  Claude

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