Etai creux en solo
publié le 15 Juin 2010 20:59
Bonsoir,
Y-a-t'il des anciens du Figaro ou des habitués de la Quadrasolo sur STW ?
Je me suis toujours demandé comment un solitaire en régate pouvait s'accomoder d'un étai creux : passe encore pour le "tack change" (hisser au vent, virer puis affaler au vent), mais comment se débrouiller pour un changement "foc dans foc" sans virer de bord ?
Je suppose que l'on peut aussi affaler l'ancien foc avant d'affaler le nouveau, ce qui doit être plus rapide qu'avec un foc à mousquetons :qu'en pensez-vous ?
Merci d'avance et à bientôt
Clany
Sans virer, tu hisses au vent et tu affales dessous, c'est possible mais pénible...Cela dit je penses que l'étai creux peut se révéler assez galère en solo car pour affaler après l'envoi du spi, tu dois impérativement aller devant et maintenir le génois sur le pont avec un sandow alors qu'avec des mousquetons tu peux larguer ta drisse depuis le cockpit (ton foc ne risque pas de chaluter) et prendre le temps ensuite de ranger...
Christophe
Bonsoir
J'ai eu un Figaro 1 avec un étai à double gorge.
J'ai fait le Jester Challenge avec donc 2 traversée de l'atlantique nord.
L'étai à gorge marche très bien en solitaire. il faut bien sur des "couilles de chat" pour guider le tissu;
J'avais tendance à plier les voiles d'avant ralinue sur ralingue (y compris le solent) pour que la voile monte bien.
J'avais aussi des taquets coinceurs sur le mat pour pouvoir envoyer à la volée à partir du pied de mat (valable ausi pour le spi).
Pour affaler il faut une drisse assez longue pour pouvoir l'envoyer sur l'avant (depuis le pied de mat) et tirer sur la bordure depuis le pied de l'étai.
J'utilisais 2 techniques pour changer de foc:
- affalage et envoie, comme avec des mousquetons. Effectivement plus rapide si l'on se positionne à l'étai (pour ne pas laisser le foc partir sous le vent) car il ne faut pas désendrailler les mousquetons ;
- foc dans foc avec un envoi à l'intérieur, un virement et un affalage à l'intérieur.
Cela marche jusqu'à beaucoup de vent (j'ai beaucoup utilisé le tourmentin ). Il est plus facile, surtout quand il ne fait pas beau d'abattre franchement pour masquer le foc sous la GV.
- le foc dans foc sans virement ne marche pas, sauf par tout petit temps, car la dépression colle l'ancien foc sur le nouveau et il est très diffcile d'affaler l'ancien foc.
En régate autour de trois bouées, on change de foc sous spi; Après l'envoi du spi, on affale le foc (ce qui est normal) on le range sous un sandow et l'on gré le nouveau.
Sur le Figaro 2, je crois qu' ils n'ont plus d'étai creux mais des "mousquetons" sous la forme d'une bande de velcro.
Eric
Bonsoir,
Merci beaucoup à Christophe et Eric pour leurs réponses.
Effectivement, si le "tack change" (hisser au vent, virer et affaler au vent) semble le plus facile à réaliser en solo, le changement de foc sans virer de bord me semble beaucoup plus problématique : je sais qu'on a pas le choix, mais entre hisser le nouveau foc sous le vent ou affaler l'ancien foc sous le vent, lequel est le "pire" ?
J'avais lu il y a longtemps dans la revue Bateaux un article où l'on expliquait une autre méthode, valable seulement avec un étai creux à 2 gorges opposées : on proposait de hisser le nouveau foc au vent, le faire passer ensuite "à la main"sous le vent en le faisant passer devant l'étai, avant d'affaler l'ancien foc au vent, ce qui me parait bien compliqué ...
A bientôt
Clany
Bonjour
Si l'on change de foc sans pouvoir virer c'est que l'on a de l'eau à courir et que la durée de la nanoeuvre n'est pas critique.
Lorsque j'avais à changer de foc sans changer de bord:
1) je préparais le nouveau foc au vent, bien plié sous un sandow, point d'amure, écoute et 2éme chariot à poste...
2)j'affalais l'ancien foc dans les filières (Il faut avoir un laçage entre les filières et le rail de fargue pour qu'il ne passe pas à l'eau) depuis l'étrave (pour un génois, il faut rentrer au début l'arrière dans les filières);
3)Je passais la nouvelle tétière dans les couille de chat et la gorge de la drisse (2 drisses, 2 gorges)
4) décrochagais la drisse du point de drisse de l'ancien foc pour la frapper sur le nouveau ,
5) j'envoyais à la volée du mat.
6) Retour au cockpit
7) Je reprenais la drisse et
8) j'étarquais
il ne restais qu'à border .
Si c'est bien préparé et en étant entrainé, cela peut aller très vite.
Changer voile dans voile sans virer me parait une perte de temps et d'énergie. Hisser sous le vent me parait impossible, le nouveau foc est collé à l'ancien.
je n'ai jamais entendu parler d'un envoi au vent suivi d'un tour autour de l'étai. Mais pourquoi pas; au tour dans la drisse autour de l'étai près (pas terrible pour affaler après un virement, sur l'autre bord).
Eric
Merci encore pour les précisions, Eric !
Bonjour
Je me permet de relancer ce fil, car il me semble que l'on n'a pas complétement épuisé le sujet, notamment depuis l'apparition des emmagasineurs ras le pont. Ces emmagasineurs permettent effectivement de porter des génois plus grands et ras le pont et se rapproche des performances de l'étai creux avec la possibilité d'emmagasiner lors des manoeuvres de spi.
Il me semble qu'a terme ces équipements vont rendre obsolète l'utilisation de l'étai creux et du tuff luff en régate.
Quand pensez vous ?
Amicalement