Dimensionnement de nos lignes de mouillage et Bonnes Pratiques

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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Dimensionnement de nos lignes de mouillage et Bonnes Pratiques
sujet n°124762

Bonjour à tous, 

Je vous informe que je viens de mettre sur mon site (voir lien en référence) la version V6    de mon tableur de mouillage.

Par rapport à la version V5  objet du fil du 21 Avril 2015 rappelé ces jours derniers  par PatBlue   et comme expliqué dans ma réponse à celui-ci  dans le fil correspondant   elle correspond essentiellement à une modification substantielle de l'élasticité (ou de la raideur si vous préférez) des chaînes que nous utilisons. Jusqu'à la version V5 incluse de mon tableur j'utilisais une élasticité de la chaîne identique à celle retenue par Alain Fraysse pour faciliter au départ les comparaisons avec les résultats de ses travaux.

J'ai depuis fait faire un calcul précis de l'élasticité tenant compte des maillons épais (pour les spécialistes dans les maillons épais, ce qui est le cas de nos chaînes, la fibre neutre n'est plus au centre de la tige dans les parties courbes) et j'ai en outre demandé aux Chaîneries Limousines, qui ont bien voulu accepter, de faire des essais de traction et mesure d'élasticité. Les résultats sont concordants et conduisent à retenir une valeur d'élasticité très supérieure à celle retenue jusqu'ici; plus d'élasticité veut dire plus de  réduction des pics de tension. 

J'ai également modifié et amélioré le calcul des pics de tension en cas de mou existant sur la ligne de mouillage  par pétole avant l'arrivée d'une rafale brutale

Pour ceux qui n'ont pas eu l'occasion  de lire ce document  ils seront sans doute intéressés à    lire la première feuille  "introduction" du  fichier Excel qui présente et explique :

- l'objectif du tableur

- comment fonctionnent nos lignes de mouillage

-  un inventaire des idées fausses

- les conclusions  pratiques sous forme de recommandations de Bonnes Pratiques :

                    - choisir    le    scenario de vents dimensionnant votre    ligne de mouillage

                    - choisir l'ancre du type et de la taille qui convient pour ces vents

                    - choisir le type de ligne de mouillage

                    - dimensionner la ligne de mouillage

                     - choisir la longueur de la ligne de mouillage

                    - éviter les faibles profondeurs 

                   - se méfier des situiations de pétole

                  - ne pas laisser seul le bateau gréé en ligne mixte  seul au mouillage avec une longueur de câblot supérieure à la hauteur du davier sur le fond

                  - choisir la longueur de câblot

                  - choisir la longueur de l'amortisseur textile

                  - choisir un amortisseur élastomère

                 - pour les catamarans choisir la longueur des bouts de la patte d'oie

  Bonnes simulations.
Cordialement. Artimon

http://artimon1.free.fr/TableurlignedemouillageArtimonversionV6protegee.zip

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°285268

@Patblue et Christian

Pour éviter de la confusion avec l'ancien fil  du 21 avril 2015 réactivé par Patblue qui se référait à la version précédente V5 merci de poursuivre le dialogue, si besoin,  sur ce nouveau fil que j'ai ouvert le 7/10/18 introduisant la nouvelle version V6.

Cordialement

Artimon

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réponse n°290425

Bonjour

je viens de découvrir ce très intéressant forum et j'espère que j'y trouverai peut être les réponses à mes questions.

on trouve assez facilement les explications mathématiques relative à la géométrie d'un chaîne au mouillage sur ancre. En revanche, je n'arrive pas à trouver les même informations pour un mouillage sur corps mort.
Dans mon port (qui fournit les blocs de béton mais pas les lignes de mouillage) la réglementation fixe à 1,5 fois la  hauteur d'eau maximale par coef de 120. Nous avons beaucoup de difficulté à convaincre les plaisanciers  que cette longueur suffit , d'une part, et permet , d'autre part, de maîtriser les rayons d'évitage car la plus grande majorité d'entre eux ne connaît que deux règles : " trop fort n'a jamais manqué !" Et "5 fois la hauteur d'eau pour mouiller sur ancre".

j'aurais aimé savoir , si cela existe, où je pourrais trouver la formule (ou le tableur) qui décrit la développée d'une chaîne ( longueur et poids linéique connu) tenue sur un point fixe inamovible au sol ( corps mort béton normalisé) et dont l'autre extrémité répond à deux conditions ( hauteur d'eau et traction horizontale).
Je suis certain que beaucoup de nos plaisanciers comprendraient très facilement, devant des explications claires, qu'il n'est pas nécessaire d'allonger les longueur de chaîne inutilement .... ce qui simplifierait grandement les problèmes de cohabitation dans notre petit port breton

un grand merci à celui ou celle qui pourra m'aider 

Bonnes navigations à tous

Eric

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Lagoon 42 (Catamaran)
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réponse n°290922

 Super tableur, très complet  , clair et précieux sur ce sujet passionnant.

Merci Artimon !

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°290956

Bonjour à tous,

Etant atteint par la limite d'âge (82 ans) j'ai raccroché mon sac marin et vendu à regrets Balthazar en 2020. Depuis j'avoue  ne suivre que très épisodiquement ce qui se dit sur le Café du Port; je réponds donc très tardivement  à  la question d'Eric   sur la tenue des corps morts. 

Premier élément de réponse: le calcul  de la traction du bateau sur un corps mort est  identique à celui de traction sur une ancre tant que celle-ci n'a pas dérapé. Si je  considère  par exemple le scenario   d'un corps mort immergé à marée de coefficient 120 à 10m, donc d'une ligne mixte de mouillage de 15m formée de  5m de chaîne de 14   et de 10m  d'aussière de   20mm    un voilier de 12m   par des vents forts  (vent établi 40nds, rafales   60nds par exemple)  exercera une traction max  voisine d'une tonne (le tableur donne   981kg en lisant sur la ligne traction de la ligne mixte avec obstruction, c'est-à-dire en supposant que le corps mort ne bouge pas) .

Deuxième élément de réponse: si on dispose des résultats d'un assez grand nombre d'essais de  tenue d'ancres diverses, avec des fonds de tenues diverses, par des  profondeurs diverses donnant une assez bonne idée  de la tenue de nos ancres, il n'existe pas à ma connaissance   de tels essais sur des corps morts eux-mêmes très divers.   Ce que j'observe c'est que beaucoup d'entre nous , j'en fais partie, ont déménagé des corps morts dans les mouillages équipés de corps morts.   Manifestement, pour des raisons de prix et de manutention,   les corps morts ont tendance à être sous-dimensionnés.

L'estimation  de la traction nécessaire   pour faire glisser un corps mort   est très difficile  suivant la forme du corps mort et la nature du fond.  Par exemple, dans de la vase molle  , même en supposant  que le corps mort a fait sa souille, je doute que le coefficient de glissement (rapport entre la traction de dérapage et le poids du corps mort)   soit  supérieur à  1/3. Sur du sable  ferme  il doit approcher  1.

Personnellement  dans l'exemple ci-dessus   je  mettrais un corps mort   par fonds vaseux de  3 tonnes,  de forme telle que celles proposées par les bons fournisseurs de corps morts en béton. 

Artimon

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réponse n°290983

Bonjour à tous  et un immense merci à Artimon, pour ce précieux travail sur le dimensionnement de nos lignes de mouillage.

Je voudrai amener une réflexion, et surtout  en valider ( ou non ) la pertinence auprès de vous.

Si je  synthétise un petit peu :  utilisation de chaine éprouvée sur toute la longueur / grade 70 / et surtout l'amortisseur. Sur le pont, à l'abri du ragage. On perçoit très bien l'intérêt de l'amortisseur, afin de repousser, voir éliminer les coups de boutoir, préjudiciable pour la tenue de l'ancre et ne pas dépasser la limite de travail élastique de la chaîne. D'où ma question, si nous trouvions un "amortisseur" extrêmement performant, éliminant toute possibilité de coup de boutoir, jusqu'à quel point cela  sécuriserait-il le mouillage?   L'idée est de fixer à la chaîne un volume de flottaison tel que la force pour faire couler se flotteur remplisse le rôle de l'amortisseur. La distance A entre l'ancre et le flotteur devrait être la même que la distance initiale ancre / davier; et une longueur supplémentaire B de chaîne devrait être dévidée entre le flotteur et le davier.   De tel façon que  lorsque la ligne ancre / davier se rapproche de la ligne droite, les flotteurs coulent suffisamment pour jouer le rôle d'amortisseur. Quelques pare-battages  ( par exemple 5 pare -battages Polyform F 7  vont avoir un volume global d'environ 500 L) attachés directement à la chaîne ou ensaché dans un sac en filet , lui même attaché à la chaîne  devrait avoir un effet d'amortisseur très important.  Si le principe  était pertinent , est-ce que quelques calculs pourraient être fait pour "mesurer" l'importance de cet effet amortisseur?      Ce système n'aurait pas que des avantages, il allonge la longueur du mouillage, donc le rayon d'évitement. Il complique la mise en place et le retrait du mouillage. Il me semble qu'il serait à réserver  à des mouillages ou l'équipage sait qu'il va avoir à affronter des conditions difficiles, voir extrêmes. L'ancre doit être mouillée sur un fond suffisamment profond pour bénéficier de l'effet amortisseur du flotteur.           Merci pour vos remarques,        Cordialement . Christophe

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°291025

Je réponds tardivement à Christophe.  le tableur calcule l'énergie  absorbée par la  proue qui s'enfonce (travail de la force d'Archimède) sous l'effet de la traction de la chaîne sur le davier vers le bas. 

C'est la colonne R de la feuille de calcul.  Le calcul montre que cette énergie absorbée   ainsi est très faible,   comparée   à celle absorbée  par  la chaîne qui monte et se tend   ainsi que par l'amortisseur textile s'il y en a un installé.  Or le volume qui s'enfonce est  très proche du volume  égal à la 1/2 longueur du bateau multiplié  par le maitre bau  multiplié par 1/2   (ce qui fait une très grande surface) multiplié  par l'enfoncement.  Il faudrait un volume de vos bouées impraticable pour avoir un amortissement supplémentaire significatif; de toute évidence l'ajout d'un bout de textile de 6 ou 8 m est beaucoup plus efficace et plus simple à manier. cordialement. Artimon

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