Autour du monde en solo, mais avec le sourire!
publié le 13 Septembre 2010 20:11
Bonjour à vous,
Après quelques expériences de navigations en solitaire, dont une transat vers le Brésil et une autre, moins longue mais plus éprouvante, ralliant Macapa à Kourou, j'ai fait un debriefing afin de me préparer à mon tour du monde en solitaire, que je suis sur le point d'abandonner... Mais subsistent quelques espoirs de continuer...
Le constat est que techniquement, je m'en sorts très bien. J'arrives à bien gérer mon sommeil, tout comme les manoeuvres, dans tout un ensemble de situations stressantes. Cependant, psychologiquement je ne me sens pas prêt. Seul à bord, il m'arrive d'avoir de grosses saudades, et de manière générale, j'ai du mal à garder le sourire. La compensation est qu'après quelques jours de navigation, se créent des liens forts avec l'univers marin qui prend tout un relief, c'est merveilleux, unique, mais mon état général est plutôt mélancolique. Il m'arrive souvent de penser à mes proches qui me manquent, ou qui s'inquiètent pour moi. Les nuits passées seul sous les éclairs des orages du pot au noir, les grains à répétition, je trouve ça usant, usant et encore usant pour le moral, quand il n'y a pas quelqu'un à côté.
N'étant pas masochiste, je refuse de faire un tour du monde en solitaire dans ces conditions. Je suis à Paris pour un bon nombre de mois avant de pouvoir repartir, et plutôt que de renoncer maintenant à mon projet, j'ai décidé de tenter un travail, je prendrai le temps qu'il faudra, me former à une discipline, mais laquelle?
On m'a parlé de sophrologie, de yoga. Auriez-vous des idées concrètes? Des expériences similaires? Des contacts? Des idées?
Je vous remercie pour votre aide.
Raphael
Après quelques expériences de navigations en solitaire, dont une transat vers le Brésil et une autre, moins longue mais plus éprouvante, ralliant Macapa à Kourou, j'ai fait un debriefing afin de me préparer à mon tour du monde en solitaire, que je suis sur le point d'abandonner... Mais subsistent quelques espoirs de continuer...
Le constat est que techniquement, je m'en sorts très bien. J'arrives à bien gérer mon sommeil, tout comme les manoeuvres, dans tout un ensemble de situations stressantes. Cependant, psychologiquement je ne me sens pas prêt. Seul à bord, il m'arrive d'avoir de grosses saudades, et de manière générale, j'ai du mal à garder le sourire. La compensation est qu'après quelques jours de navigation, se créent des liens forts avec l'univers marin qui prend tout un relief, c'est merveilleux, unique, mais mon état général est plutôt mélancolique. Il m'arrive souvent de penser à mes proches qui me manquent, ou qui s'inquiètent pour moi. Les nuits passées seul sous les éclairs des orages du pot au noir, les grains à répétition, je trouve ça usant, usant et encore usant pour le moral, quand il n'y a pas quelqu'un à côté.
N'étant pas masochiste, je refuse de faire un tour du monde en solitaire dans ces conditions. Je suis à Paris pour un bon nombre de mois avant de pouvoir repartir, et plutôt que de renoncer maintenant à mon projet, j'ai décidé de tenter un travail, je prendrai le temps qu'il faudra, me former à une discipline, mais laquelle?
On m'a parlé de sophrologie, de yoga. Auriez-vous des idées concrètes? Des expériences similaires? Des contacts? Des idées?
Je vous remercie pour votre aide.
Raphael
Bonjour,
Compte-tenu de ce qui est dit plus haut, je suggère la psychanalyse. Je le dis sans ironie car il y a dans le texte beaucoup de lucidité et un vrai désir d’accepter une réalité complexe et contradictoire. Ce n’est pas toujours marrant d’être en mer et il arrive souvent que l’on se pose la question de savoir pourquoi on est là. De plus un tour du monde c’est aussi long qu’une psychanalyse et ça conduit au même résultat. Quand on arrive au bout on n’est pas vraiment guéri mais on sait mieux de quoi on est malade.
Istos
Ou peut-être que j'embarque un psychanalyste? Ca irait deux fois plus vite?
Perso je choisirais une belle psy . Léo
Merci pour ta réponse ISTOS.
La psychanalyse ne m'intéresse pas si effectivement, elle prend autant de temps et conduit au même résultat qu'un tour du monde. Et le risque serait aussi qu'après une analyse, je n'ai plus envie que d'une balade en bateaux mouches sur Paris. La honte aux yeux des personnes qui suivraient mon blog ! « Parti pour un tour du monde en solitaire, je fais un tour de Paris en bateau mouche finalement. Adieu mes amis... Snif, snif...». Je veux faire le tour du monde en solitaire ! (-;
Alors, je serais plutôt partant pour un travail plus superficiel, moins long, pour m'aider à partir. Un travail consistant par exemple en l'apprentissage de la maitrise d'un ensemble de techniques comportementales, pour modifier ma perception des choses, m'aider à mieux supporter les orages, à sourire quand je vois l'orage arriver ! Et le voyage jouerait tout autant son rôle psychanalytique naturel...
(Le voyage en bateaux mouche au 2ème round)
J'en ai sincèrement mare de me dire, quand je passe la nuit sous les éclairs des orages - et je sais que je ne suis pas le seul - que « la voile c'est vraiment un truc de maso ! ». D'habitude j'oublie et récidive, mais après plusieurs mois passés dans la ZCIT, j'ai désormais du mal à oublier. En effet, si on sait que ce genre de situations peut se reproduire, si on sait qu'on souffre, et si on ne s'arme pas mentalement, il me semble que c'est vraiment masochiste. Et si je fais un tour du monde en solitaire, je veux prendre du plaisir, qu'importent les orages – Si c'est pour souffrir, cela ne vaut pas le coup.
Amitiés / RL
Mets toi à la gnole. Pourquoi crois-tu que les marins aiment le rhum?
Le seul noeud qui ne sert à rien à bord, c'est le noeud à la tête. A force de regarder ton nombril, tu en oublies l'horizon.
Effectivement tu peux aller plus vite qu’une psychanalyse en utilisant les thérapies comportementales. Pour cela, tu vas chez un psy que tu payes très cher (ça fait parti de la thérapie et ça coute aussi cher que de faire du bateau). Il va te faire parler et t’écouter intensément. Chaque fois que tu évoques la mer ou les bateaux, tu lui demandes de te balancer un grand sceau d’eau glacée sur la tête. Normalement en dix séances t’as réglé le problème. C’est Pavlov qui a inventé ça. A côté de Freud, c’est un rapide.
En tous cas tu as raison, c’est mentalement très compliqué pour chacun d’entre nous d’aller en mer compte tenu de ce qui peut s’y passer.
Amitiés
Istos
Bonjour Raphael,
Je viens de prendre connaisssance de ton post ce matin, avant le p'tit dèj' sur mon rafiot, au centre d'une petite crique du nord de la mer Egée.
C'est très beau ce que tu écris, et c'est incroyablement courageux de coucher ça sur le papier.
Je n'ai évidemment aucune solution à te proposer si ce n'est que le meilleur chemin est sans doute d'en parler, de dire, d'exprimer de donner forme à tes angoisses!
Et c'est ce que tu fais.
Apparemment, être seul en mer, longtemps, semble être la source de tes problèmes...Le seul truc que je dirais c'est qu'il n' y a aucun problème dans le fait de décider de faire un tour du monde en solitaire et de modifier le projet quand on s'aperçoit que, tout bêtement, et sans avoir à se justifier, on ne "peut" pas !
Au fait, ça me parait absolument" normal" de mal supporter la solitude! vraiment vraiment normal!
Mais sans doute il y a t il de "l'initiatique" dans ton projet, et renoncer à ça..bigre... (faut que j'aille lire ton blog!)
Question: je lis sur ton profil : "Nous venons juste d'achever, juin 2010, un long voyage en duo le long des côtes du Nordeste brésilien et dans les cours d'eau d'Amazonie. "
C'était comment en duo? ça te donnait envie de le faire seul ?
Tu sembles avoir cerné ton problème : la solitude !
Comment faire un TDM en solitaire si la solitude te pèse??
C'est extrèmement incompatible!
A part modifier ton projet, pour qu'il soit moins solitaire et qu'il garde sa beauté intiatique
ou bosser psychologiquement sur le problème de la solitude...Je ne crois pas vraiment à une solution miracle et "technique" comme celles que tu évoques, mais ça peut sans aucun doute te donner un coup de main passager...
Bref, ça ne te sert à rien tout ce que je dis..mais
Juste, encore bravo. J'admire beaucoup ta démarche et l'incoryable humilité de tes propos.
Thierry, sur Troll.
salut Raphaël,
Tu le dis toi-même, tu ne te sens pas prêt... Je ne crois pas que quelconque discipline te rendra profondément capable de resister cette solitude. Etre mélancolique et perdre le moral est dangeureux. Thierry a raison. Il n' y a que toi qui peux juger et tu en est bigrement conscient. Tu n'as certes rien à prouver à qui que ce soit. L'important est que tu te sentes heureux. Si tu n'as pas l'âme d'un solitaire, ne te pousse pas. Après tout partager ses joies et ses malheurs, c'est vachement bien aussi !!
.
PS : yoga super, mais en mer avec un bateau qui se cabre, pas trop facile !!! Je persite au mouillage, mais c'est assez comique.
Personnellement j'ai décidé depuis l'été 2009, à savoir une traversée de l'atlantique est-ouest en solo, un peu rude, de ne plus envisager un futur tour du monde en solo.
Et la décision est claire, nette, sans équivoque.
Au bout de deux semaines, j'en avais marre d'être seul.
C'est devenu tellement pesant que j'en ai souffert.
je ne vois aucun intérêt à s'obliger à une telle contrainte.
Deux à bord, sur un projet aussi important, c'est tellement mieux, puisque cela préserve malgré tout de vrais moments en solitaire.
Pendant les quarts par exemple.
Bonjour Raphaël
).
D'une part les orages ne sont pas une obligation. Il y a d'autres zones de navigations (par exemple le passage du NW
Plus sérieusement:
Pour répondre à ta question pratique, en solo (et en équipage) pour gérer le stress j'utilise deux choses:
- une forme d'autohypnose personnelle (voir le training autogène de Schultz), C'est un travail sur la respiration, la détente musculaire et la transformation des bruits du bateau et de la mer en une litanie (comme une phrase qui se répète en boucle et qui s'enrichie dans le temps). Cela permet, sans dormir, de se reposer et de contrôler le stress. Cela permet de disposer en permanence de 24h de ressources de veille quoiqu'il arrive.
- une idée importante "cela dure toujours moins longtemps que les impôts". Ton bateau est insubmersible, si je me rapelle bien. Dans le pire des cas, tu te retrouverais dans un canot de survie rigide à attendre la fin de la tempête (dans une TPS) pour pouvoir reprendre ta navigation en main (réparation, grément de fortune, sauvetage....)
Dans cet esprit là, tu peux aller regarder le blog, en anglais, de mon ami Roger. Il a une approche intéressante de la navigation hauturière.
Amicalement
Eric
http://thesimplesailor.com/index.html
http://www.amazon.fr/training-autog%C3%A8ne-Johannes-Heinrich-Schultz/dp/2130569501/ref=sr_1_fkmr0_1?ie=UTF8&qid=1284453148&sr=8-1-fkmr0
C'est bien le sentiment de solitude qui rend la navigation plus austère.
Perso, je préfère me contenter de projets bien moins ambitieux sachant qu'ils pourront se faire en compagnie, ou du moins que le solo y sera beaucoup moins génant.
le problème me parait simple et ce n'est pas une quelconque médecine alternative qui pourra faire disparaitre la source du problème.
Je suis exactement dans le même cas. Faire quelques jours en solitaires ça va, mais au delà d'une semaine ça devient pesant. La dernière nav que j'ai faite en solitaire à duré 28 jours sans escale ... Et bien je peux dire comme toi que pour retrouver le sourire il me fallait quelques verres de Rhum ...
Je crois tout simplement que je ne suis pas un solitaire dans la vie. J'ai besoin des autres, de mes amis, de ma famille, de rigoler, de discuter....... et en solitaire, que ça soit en mer ou n'importe ou au bout d'une certain temps je me fais chier tout seul.
Il y a des chances que tu sois du même acabit.
La solution c'est de ne pas partir en solitaire. Il n'y a rien d'autre a faire j'en ai bien peur.
Et puis c'est tellement plus sympa de naviguer avec des potes ....
Je pense qu'une partie de la réponse est dans la littérature des gens de mer. Moitessier et les autres. D'ailleurs, Moitessier aurait pu titrer un de ses livres: "Bernard, l'Hermite des Mers"
.
Blague à part, je pense aussi qu'il faut s'intéresser à l'incidence de la qualité de l'alimentation sur ces longs périples. Il est démontré qu'une carence en certains oligo-éléments, certaines vitamines (A B C, entre autres) et certains acides gras (omega 3) par exemple, peut entrainer des conséquences néfastes sur le psychisme du navigateur.
Salut Lorenzo. Comme toi, je ne vois aucun intérêt de s'obliger une pareille contrainte, s'il n'y a pas moyen de se sentir parfaitement bien. Mais s'il existe un travail à faire, j'ai envie de le faire ne serait-ce que pour évoluer en tant que personne, et aussi parce que je rêve de me sentir bien en mer, en solitaire, pour savoir pleinement profiter d'un univers qui après quelques jours de nav, prend à mes yeux une dimension que je recherche et que j'aime.
Raphaël
Merci Eric, c'est ca que je recherche, un ensemble de techniques et astuces à maitriser, sans nécessairement passer par un psy. Aussi, je vais consulter le blog, merci.
Amicalement / Raphael
Ben disons que je ne trouves pas la situation dangereuse non plus. Seul à bord, après quelques jours, je me sens en harmonie avec le bateau pour les manoeuvres, j'ai essuyé de sacrés coups de chien, vécu des situations ou je n'ai pas pu dormir 48 h durant etc. Sans jamais pour autant m'en pleindre. Avant et ensuite je rattrape le sommeil, et je fonctionne bien avec les microsommeils aussi etc. Je me cuisine mes risottos, lis Arsène Lupin etc. (Sauf en cas d'orages, je mange rien et me planque sous la couette).
Mis à part la phobie des orages, j'ai envie de cultiver comme un jardin dans ma tête, combinant trucs et astuces, pour me sentir content. Il me semble avoir lu des astuces une fois, dans un livre de survie, pour cultiver le moral...
Si on ne peut pas pratiquer le yoga à bord, peut-être avant le départ?
Bises,
Raphael
Salut Awa,
Justement, j'ai le livre de Jacques Riguidel "Un tour du monde en solaire" dans ma liste des courses pour ma prochaine visite à la librairie nautique. Oui, je trouve le "qu'en dira-t-on" important. Du moins, se confronter au regard des autres, quand il s'agit de se surpasser, je trouve que ça aide beaucoup. Or, en voile, je n'ai jamais cessé de me surpasser. Il me semble que ça doit être pareil pour beaucoup. D'abord, un premier rond dans l'eau du port. Ensuite, on a le trac d'une première sortie autour de la bouée. Premier raz blanchard. Première mer d'Irlande. Premier raz-de-sein. Premier golfe de gascogne. Premier Atlantique etc. Et on va toujours plus loin à affronter des peurs qui disparaissent, sans pour autant avoir besoin d'un psy?
A l'heure de ma première transat en solitaire, j'avais un trac énorme, et sans les mails d'encouragement reçus grâce à mon blog, je me serais peut-être dégonflé. Pleins d'inconnus m'avaient écrit, j'étais au Cap-Vert mort de trouille, jamais de ma vie je n'avais reçu autant de mail. J'avais vraiment très peur et les mails me faisaient énormément de bien. Maintenant, je n'ai plus peur de larguer les amarres etc.
C'est selon cette vue que je me dits, pourquoi m'arrêter là dans mon évolution? Mon expérience a montré qu'on peut dépasser ses peurs, évoluer... Alors pourquoi ne pas perfectionner le mental pour mieux vivre le solo? J'ai l'impression que le plus dur est fait.
a+
Raphael
Aaaaaaah oui Thierry, le voyage de quatre mois en duo c'était énorme! Et non, je n'aurais jamais voulu faire un pareil voyage seul. On a eu de l'aventure, et à l'état pur! J'en ressortirai des données utiles d'ailleurs, que je posterai sur le forum. Mais traverser un océan en solo, je vois ça comme un tout autre trip, un voyage intérieur, des liens qui se créent avec la nature, et j'ai envie d'apprendre à bien le vivre. Je ne sais pas si nous humains sommes prévus à la base pour rester isolés si longtemps, j'ai l'impression que cela nécessite un réel apprentissage, cultiver un jardin intérieur, et cela m'intéresse de le faire.
Amitiés / RL
Oui, voilà! J'avais bien saisi l'aspect "initiatique" de ton projet!
Je peux me tromper, mais, j'ai l'impression que ce topic te fait un bien fou, non???
je te sens de plus en plus positif, de plus en plus décidé!
Tant mieux!
Continue à nous écrire! On continuear à te répondre!
bonjour ,sans aucune expérience ,je pense que pour faire un tour du monde en solo ,il faut avoir un caractère très spéciale ,c'est a dire être renfermé et se passer de communication .
Je pense que ce que tu a fait et que tu fera ,est déjà extraordinaire et qu'il en restera de fabuleux souvenir ,et une richesse de connaissance en plus.
Luter contre la solitude ne peut-être que néfaste .
En résumer si tu tiens absolument a faire un tour du monde ,ne cherche pas a le faire en solo ,avec un bon coéquipier ,il y a une richesse qui est de pouvoir partager ces moments de bonheur
amicalement
jean-pierre
allez raphael , tu as juste besoin d'encouragements.
si près du pacifique il faut y venir.
quelques orages à surmonter dans le pot au noir après panama , mais ensuite la traversée galap - marquises est tellement super si tu la fais à la bonne saison : juillet et août.
l'année suivante , par quelques sauts de puces de 4 à 6 jours tu vas jusqu'en Nouvelle Calédonie.
là tu es alors à la moitié de ton tour du monde.
on t'encourage encore un coup et voilà , tu es presque arrivé.
si bien parti , c'est pas quelques coups de tonnerre qui vont t'arrêter.
Ranger le navigateur solitaire dans le rayon des renfermés misanthrope serait quelque peu réducteur.
Je me souviens d'un Moitessier très à l'aise devant les caméras et face à Bernard Pivot.
Pour continuer sur ce personnage on a tendance à centrer son parcours sur son tour du monde en solo qui était, à l'origine un course en solitaire.
L'épanouissement en solitaire sur l'eau n'est pas donné à tout le monde loin de là.
La tentation est grande pour grand nombre mais un tour du monde en solo, c'est autrement plus difficile que de faire du solo sur du cotier ou du semi-hauturier.
Il s'agirait de bien trouver sa place.
Voila à peu près ou j'en suis dans mes cogitations. Alors, je crois que je vais profiter d'être un temps à Paris pour m'initier au "Training autogène" dont parle Sterenn, afin de mieux gérer les émotions qui prennent de l'ampleur en solo, comme la saudade ou le stress pendant les orages. Effectivement, comme dit Isabelle, elles peuvent être dangereuses, et du moins usantes. Aussi, revoir le régime alimentaire. Et apprendre à mieux m'occuper en mer:
Je réalise qu'à terre, je fonctionne avec un emploi du temps, sur outlook, et que seul en mer, je déconnecte de tout ça, mais j'ai l'impression que c'est une erreur... Et si j'embarquais un agenda papier (budget électrique obligeant), pour gérer mes activités ? Culture des graines germées, pêche, séchage de poisson, rédaction du récit, séances photo, bricolage, trempage des haricots, retournage d'oeufs, cours d'espagnol, cours de portugais...
(sans parler du RDV chez dentiste...)
Amitiés / RL
Un agenda papier !
J'avais cru comprendre que la voile était un moyen d'échapper à ce genre de contrainte.
Le livre de bord est déjà en soi un lieu de fixation de la mémoire.
Pour avoir connu une transat solo est-ouest très orthodromique et très difficile (des orages, j'en ai croisé deux), je suis plutôt convaincu qu'une gestion de la fatigue, par exemple, diminuerait la sensation de solitude, mais ne l'empêchera certainement pas de continuer d'exister.
Je crois donc que tu te créé un leurre en croyant minimiser le problème de la solitude (si c'est bien lui qui est en question) par le biais de la maitrise de soi qu'apporte certaines techniques.
Mais tu es, bien sur, tout à fait libre d'essayer.
N'oublie pas que le voyage en solitaire doit avant tout se nourrir d'une vraie envie.
Ce fil me laisse perplexe.
Tout d’abord les doutes et les interrogations de Raphaël sont courants et normal.
Mais ces interrogations, pouvant conduire éventuellement à un renoncement, prennent beaucoup plus d’ampleur à partir du moment où
l’on a fait savoir à tout le monde ce que nous allions faire.
Qu’avons nous donc besoin de nos jours, de faire connaître ses projets à la planète entière, au travers de blogs, sites internet, et tutti quanti ?
Je ne comprends pas !
Le résultat, c’est que quant on s’aperçoit qu’on n’est pas à la hauteur du défi (il n’y a aucune déshonneur à cela), on se retrouve « coincé », et c’est dommageable psychologiquement.
Sinon je n’ai pas de recettes miracle à proposer, d’autant que mes navs en solitaire n’ont jamais excédées quelques jours. Toutes mes traversées se sont faites à deux (en couple), ce qui d’ailleurs n’empêche pas que l’on puisse se poser des questions (la mer est bien grande et mon bateau bien petit). Perso quand la tête n’allait pas bien, je pensai à ma vie d’avant, quand il fallait mettre son costard pour aller bosser, et là, c’était radical, ça allait tout de suite mieux !
Dans les moments difficiles Raphaël, pense aussi à ceux qui ont fait bien pire, je pense particulièrement à quelqu’un comme Alessandro Di-Benedetto, ça relativise ses difficultés et ca peut aider, c’est au moins le cas pour moi.
En attendant je te souhaite de réaliser ton projet, mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas non plus un drame. Tout le monde n’est pas fait pour supporter la solitude et l’isolement pendant de longues périodes.
Je crois qu'il va falloir dorénavant s'habituer à l"exposition, sur la toile, des petits malheurs de chacun, puisqu'elle le permet.
Bonjour Lorenzo,
Il est très possible que je minimise la chose et que je n'en sois qu'au tout début des réflexions. Mais oui, et sans aucun doute, il y a chez moi une grande envie de naviguer en solitaire. J'aime le lien qui se crée avec la nature après quelques jours de mer. Voici un petit récit de ma transat pour illustrer. C'est pour ça que je cherche des solutions à ce problème. Alors, même si je n'ai pas envie de le croire, peut-être n'y en a t'il pas? J'ai l'impression que la situation s'apparente à celle des marins qui ont le mal de mer et veulent naviguer coute que coute. J'imagine qu'ils rêvent de trouver une solution, du moins des méthodes pour minimiser le problème. L'appel de la mer est plus fort, et ils sont condamnés à souffrir.
Je conçois bien que l'idée d'un agenda papier puisse paraître hallucinante, c'est pourquoi je n'y avais jamais pensé avant, mais l'idée ne me dérange pas et m'amuse plutôt finalement. J'ai bien envie d'essayer.
A+
Si cette grande envie perdure malgré l'expérience vécue, c'est que le problème n'est pas si grave que cela…
Pour ce qui me concerne, j'entrevoie tout à fait de naviguer en solo sur quelques jours, une semaine, dans le cadre d'une navigation relativement courte.
Mais ce tour du monde que je rêve de faire depuis mon enfance ne se fera pas en solo.
La fatigue est un problème important à bord car c'est un amplificateur.
Etre en pleine forme physiquement à forcément des répercussions positives sur notre mental.
Pour ma traversée, les mauvaises conditions météo (rencontrées dés le début avec la brume) ont rendu le voyage éprouvant.
Il est clair que le trajet ouest-est par les alizés, bien plus agréable, doit vous faire plus facilement sourire de la vie.
Bonjour Boatlover,
Mon intérêt de faire connaître mes rêves sur mon blog, c'est que cela m'aide à avancer vers eux. Comme je le disais plus haut, sans l'aide de mon blog, je n'aurais jamais pu, je crois, traverser l'Atlantique en solitaire. Des personnes plus courageuses que moi n'auraient certainement pas eu besoin de ça. Il se trouve que ce projet de transatlantique était très décalé en regard du personnage que j'étais alors. Le blog m'a permis de connaître des gens différents qui me donnaient de l'énergie pour avancer. Mon entourage qui me connaissait trop ne pouvait pas m'encourager vers ce genre de projet: A 35 ans, je n'étais pas même capable de conduire une voiture! Un doux rêveur totalement détaché de tous sens matériel!
Alors en effet: Renoncer aux yeux de tous, c'est très douloureux psychologiquement quand on est bouffés par l'orgueil. Je ne pense pas que l'orgueil jouerait sur ma décision de renoncer ou non à mon tour du monde.
A+
Je viens de lire ton petit récit.
Tu parles de "18 jours d'extrême solitude"
Moi j'ai vécu 5 semaines en solo mais c'est au bout de deux semaines que la solitude a commencé à devenir gênante.
Il faudrait limiter la durée des traversées, mais le pacifique sur la sphère terrestre prend beaucoup de place…
Ou bien installer des plateformes espace détente en plein Pacifique, tous les quelques deux cent milles, avec tous les services indispensables au marin solitaire...
Je suis un angoissé de première!!!
Tout d'abord, c'est normal d'avoir peur de l'orage car c'est dangereux! en quittant Panama je me suis fait une nuit d'orage d'enfer, peu de vent et dans toutes les dirrections et 1 coup de foudre toutes les 30 secondes qui semblait tomber tout près.
Mais ensuite 27 jours de bonheur, la symbiose du marin et de la mer, la félicité.
C'est normal d'avoir des gros coups de déprime, et si l'on part en solo c'est peut-être justement pour se refaire une santé, aller au fond des choses, on en sort plus fort, plus sur de soi.
On est jamais vraiment seul grace à la radio, 3 x par jour je causais à mes potes de voyage ou ceux resté au port.
Quand on est seul on se fait souvent invité et les contacts sont plus facile.
Si on met le mât dans l'eau c'est ilusoire de penser que ce serait mieux si on était 2 !!!
Celà dit après 3,5 ans de tdm je commençais à souffrir de cette angoisse permanente, l'ancre tient -t'elle, le vent vat-il tourner, forcir; l'entrée du port est elle praticable. On devient un peu comme un animal à l'affut, toujours sur le quivive et celà devient un peu lourd à la longue,surtout pour moi qui suis un angoissé de première.
Mais c'est une expérience unique dans une vie, alors bon courrage et bon vent.
Roger
Bonsoir à tous.
En first 25 je ne le ferai pas. Avec un autre bateau un peu plus grand conçu pour ça sans soucis.
"Espace vitale/confort", "sentiment de sécurité à bord" sont avec la nourriture et tout ce qui a été dit très importants pour éviter la "trouille" et "l'ennui" même si ils sont inavoués ou inconscient.
Je choisirai par exemple un ovni 28 avec un bon regul pas beaucoup plus grand (mais beaucoup plus cher) que le first 25 mais conçu de façon totalement différence et surtout conçu pour le voyage.
Après il y a le caractère de chacun.
A votre place avec un tel projet, je préviens la famille, les copains mais je ne l'étalerai pas sur la toile. Un projet en solitaire on le fait pour soit pas pour le regard des autres.
Vous pourrez toujours publier votre journal de bord à la fin mais ce projet concerne le skipper et son bateau
Si en y pensant vous jubilez et avez hâte d'y être et bien allez-y
Si vous avez les boyaux qui se tordent ne le faite pas
La vie est trop courte pour s'infliger des souffrances inutiles
Si vous n'avez pas besoin du regard des autres (en gros vous n'avez pas besoin d'en parler pour larguer les amarres à nouveau) pour le faire, allez-y
Si il vous faut le regard des autres (en gros, tout le monde est au courant du projet, que vont-ils penser si j'annule ?) ne le faites pas
Et puis à quoi bon en solitaire ! si votre moitié vous suit, emmenez là, tout le monde n'est pas fait pour vivre seul. Offrez lui si possible un peu plus de confort et de securité que sur le first 25 c'est bien pour caboter mais pas bon du tout pour le pacifique.
Je ne suis pas arrêté sur le choix du navire. C'est pour moi un autre sujet. Mais en effet, je me rends bien compte que la sensation d'insécurité joue dans le stress. Par exemple, quand j'étais dans l'embouchure de l'Amazone en solo, en route pour Kourou, avec un navire affaiblit suite ma collision avec un porte container, le rail de fargue en guises de cadènes de pataras, autant dire que le risque d'être surpris par un grain la nuit était pour moi générateur de stress.
Ensuite, les souffrances temporaires liées aux peurs de premières fois, je trouves que ça vaut le coup de se les infliger pour évoluer. Mais bien entendu, souffrir tout du long, ou s'ennuyer tout du long, non. C'est bien pour cela que je n'hésiterais pas à renoncer si je ne trouve pas de solution, et la raison même de ce sujet, en trouver.
Bonsoir
Bien que hors sujet; j'aimerai préciser que la taille et la sécurité ne sont forcément liées.
La taille est liée à la charge offerte et au "confort domestique". Les vagues ont toujours la même taille !!!
Personnellement je préfère le confort lié à la sécurité (avoir confiance dans son bateau).
Mon ami Roger a défini le "Ming Ming test" pour définir un bateau hauturier:
- vous partez loin des côtes puis vous prenez une masse (gros marteau de 2kg avec un grand manche) et vous frappez la coque le plus fort possible... plusieurs fois. Peu de bateaux , même étiquetés hauturiers, passent ce test.
Eric
PS1: Ming Ming (voir lien) est un Colibri(?) de 17 ou 18 pieds biquille modifié pour être étanche avec un gréement de jonque. Roger part 2 mois en solitaire quasiment tous les étés dans le grand nord.
PS2: La masse est simplement plus facile à trouver qu'un container semi imergé ou un tronc d'arbre.
http://thesimplesailor.com/Mingming.html
Salut Raphael,
Trouver le truc qui te soulagera, il n y a que toi qui le trouvera, car ca sera le truc auquel tu crois.
Maintenant, si c' est le coté TDM qui te donne le vertige, pourquoi ne pas remonter en Europe avec Yacare histoire de boucler la boucle, et de te prouver que tu es capable psychologiquement de le faire.
Au pire, tu arrives en Europe et tu te dits, le solo c' est pas mon truc je repars en double ou equipage si j' ai envie de repartir, apres si tu n' as pas envie de repartir, tu n' as de comptes à rendre à personne, d' autant plus que le débutant comme tu te qualifiais il y a quelque temps aura su se prouver qu' il etait capable de le faire.
Et au mieux, une fois en Europe, tu as retrouvé la "patate" et tu repars, avec Yacare ou un prochain canote que tu auras peut etre cogité en route.
Je crois qu' il te sera plus gratifiant un TDA bouclé qu' un TDM avorté ( ce que je ne te souhaite pas evidement ! )
Te prends pas le choux, tu n' as pas de sponsors qui t' attend, personne qui t' attend aux escales alors navigues libre, comme la pluspart d' entre nous !
Après pour le solo, moi j' aime bien les méthodes de sophro, pratique pour recuperer, et interressant dans les coups de speed ( ca ne te fera surement pas dormir en plein orage, mais te donnera un peu plus de recul )
Je te suis depuis ton départ, j'ai dévoré ton blog du début à maintenant et surtout regardé ta galerie de photos, vraiment sympa, toujours très sobre, un chouya mélancolique quand même par moment. Je suis comme Thierry sur Troll, vraiment admiratif devant ton post. Je dois dire que je te trouve vraiment courageux de coucher ton problème, ça sent la sincérité, mine de rien c'est pas vraiment courant, j'ai même remarqué que jusqu'à maintenant tout le monde est d'accord, il faut quand même le signaler.
Tu vois, moi espère que tu vas continuer, j'ai l'impression que tu en meurs d'envie mais qu'il te faut un petit rien pour avancer, que chaque message peut t'aider dans ta décision. Moi ça fait des années que je rêve de lever l'ancre, de faire mon Captaingils, et je me ressource en lisant tout ces blogs de voileux comme celui de Thierry qui respire le bonheur et la santé, qui te remet d'aplomb quand t'as le morale dans les chaussettes, celui du Captaingils pour te dire que l'aventure et là tout pré de chez toi et tous les autres qui te font voyager, espérer, te disent que bientôt ce sera moi qui me poserait les même questions que toi! Tu vois si tu réussis à surmonter tes engouasses, il y aura certainement plusieurs personnes, voir peut être que moi, qui se sentiront plus sûr d'eux quand ce sera leur tour !.
Je sais bien que je ne t'aurai pas vraiment fait avancer ton chimimiliblic mais de toute façon, ta décision sera la bonne...
Pascal
Salut Norbert, aurais-tu des infos sur tes méthodes de sophro? Des conseils pour m'y initier? Merci. A+
Je vous remercie pour toutes vos réponses qui m'aident beaucoup et me donnent pleins d'idées. J'ai décidé de renoncer au défi d'un tour du monde en solo tels que je l'envisageais à l'origine. Cependant, je vais continuer à voyager autour du monde, parfois en solitaire, parfois en équipage, selon mes humeurs. Un long voyage d'une quarantaine d'années peut-être, si j'ai la chance de vivre vieux. L'Amazonie a transfiguré ma conception du voyage. Quand j'ai vu des millions d'étoiles briller dans les yeux des enfants d'Amazonie, j'ai compris qu'ils ne méritaient pas qu'on leur tourne le dos. Je vais aussi apprendre à bien vivre le solitaire, en prenant mon temps, en y allant progressivement, en essayant différentes choses, en cultivant un art de vivre le solitaire. Je reste convaincu que cela se dompte, et que nous ne sommes pas prévus pour rester isolés trop longtemps. Alors, changement de route à Kourou, avec le plus grand bonheur, mon aventure autour du monde prend une toute autre dimension. Je vais peut-être retourner en Amazonie, après la lecture de "tristes tropiques", une meilleure connaissance du Brésilien, ou bien aller ailleurs, faire des ronds dans l'eau chez les Inuits. Qui sait?
Merci à vous.
Amitiés / Raphaël
un petit tour chez les inuit ? oui pour les paysages mais j'imagine que tu auras un peu de mal a retrouver là bas la conviovialité brésilienne ...
C'est vrai que c'est bien le Brésil (-; A+ / Raphael
Salut Raphael, je n'ai jamais navigué en solo, mais je voudrais bien essayer (38').... Pourrais-tu m'indiquer comment tu procèdes dans certaines situations courantes? (sommeil, amarrages, prises de ris, mouillages....). Connais-tu un ouvrage sur ce sujet? Bravo pour ce que tu as déjà accompli et ta réflexion actuelle sur le sujet.... A+ Didier
Bien que la question ne me soit pas adressée je me permets de citer un livre intéressant que j'ai découvert à la médiathèque de La Rochelle: navigation en solitaire de G. Barbanson, éditions amphora (de mémoire - je ne l'ai pas sous la main).
Merci à Raphael d'avoir lancé cette discussion qui apporte des idées intéressantes. Difficile de s'exercer au yoga sur un bateau qui bouge, mais se forcer à s'étirer et à respirer à fond aide à évacuer le stress - il m'est arrivé de m'allonger quelques minutes en bas de la descente avec mon ciré mouillé pour décompresser. Les muscles travaillent toujours en contraction en mer, ne serait-ce que pour se tenir en équilibre même assis, et c'est probablement une des raisons pour lesquelles on se sent parfois mal dans sa peau sans raison apparente. L'observation des bateaux de course peut aussi donner des idées pour améliorer son confort.
une petite saudade do Brasil ? bah .. c'est pas moi qui vais te jeter la pierre ... A+
Si je pouvais j'y retournerai bien en batô demain matin ...
Bonjour à tous
Nous sommes à Madère, en route pour le voyage que nous préparons depuis quelques années ( pacifique).
Pour répondre à l'initiateur de cette discussion je dirais que la réponse est en lui. Il n'a rien à prouver à personne. Ce n'est pas grâve de ne pas savoir faire un tour du monde qu'il soit en solitaire ou pas.
Perso, qui suis en famille je peux dire que je ne le ferai jamais seul....j'aurais bien trop le cafard.
Donc courage et ne pas oublier que savoir dire stop est aussi courageux que de continuer. Dans tous les cas, 99.9999999 pour cent des gens ne font pas de TDM. Même pas en équipage.........
Amitiés nautiques
Fleur de Lys
O
Hummm, à étudier, un bon système de son qui ne consommerait pas trop... Pour ne pas que la musique s'arrête.
http://www.youtube.com/watch?v=9A_JrsJF6mM&feature=player_embedded
Un lecteur mp3 rechargé sur une prise allume-cigare et, avec option, lié à un auto radio.
Tiens en voilà une autre que j'aime ... Brasis interprété par le grand Seu Jorge.
http://www.youtube.com/watch?v=7M5IKC-KE6w
salut Raphael ,
un petit encouragement de nous aussi Gildas et Flo d'IVAOU vus à Jacaré .
pour moi aussi les premières traversées ont été longues , fastidieuses , le stress l'emportait sur le plaisir .
Je pense être passé de l'autre côté , le plaisir est là , le stress est rare , on dort bien , on en profite , on bouquine , on vit avec le soleil , on ne se pose plus trop de question sur la marche du bateau , qu'importe si on met un jour de plus ou de moins, on ne recherche pas l'exploit.
Je n'envie pas du tout ceux qui partent comme toi pour se dépasser , vers le grand sud ou dans des situations extrèmes .
Tu avais mis la barre très haute , naviguer sur un petit bateau , sans instrument ...
Profites de tes navigations , des rencontres , et peut être un jour te sentiras tu de taille pour faire une nav plus difficile
Mais continue à garder la tête dans les étoiles !!!
amicalement
Gildas