On n'a pas eu que froid
Bonsoir,
Comme prévu, le vent est monté encore d'un cran hier soir et la mer s'est mise à faire comme la soupe dans le chauderon. Le bateau tapant inlassablement dans la vague, je me suis mis à la barre. Il n'a fallu que quelques minutes de plus et une unique plantée dans une vague inévitable pour que l'étai larguable et son foc vole sous le vent.
Branle bas de combat, tout le monde sur le pont, ça fait deux. On a remballé tout ce bazar et je constate que le bas-étai a lui aussi rendu l'âme, logiquement un instant avant l'étai larguable. Le mat n'est soutenu à l'avant que par l'étai principal : aïe pas top ça. On réduit la GV à un mouchoir de poche et on déroule la même chose du génois pour tout juste pouvoir contrôler le bateau. On garde la barre patiemment jusqu'au matin.
A l'aurore je me mets au pied des aubans pour observer le profil du mât : il danse le twist entre le haut de la GV enroulée et sa tête. On a eu chaud cette nuit ; il faut stabiliser tout ça au plus vite. Je borde la balancine de tangon de spi qui est renvoyée à mi-hauteur, mais l'angle n'est pas très bon et le bout est trop souple. Monter à la deuxième barre de flèche pour fixer une drisse qui sera envoyée sur un palan sur l'anneau du davier, puis sur le winch au pied de mât me semble le mieux à faire. Pas trop réfléchir, go. Je m'assure avec une garcette à la drisse de spi bien raidie le long du mât, car au moins ainsi si je lâche prise, je ne me retrouve pas suspendu dans l'eau sous le vent à 10m du bateau. Et puis vaut mieux quelqu'un à la barre pour stabiliser au mieux la bête.
Faut bien s'agripper c'est sûr et on sent tous ses muscles par après, d'autant qu'il parrait qu'il y a eu des rafales à 29 noeuds.
Ca marche, le mât s'est calmé et on peut reprendre la route. Sans le foc, le près est beaucoup moins bon, mais il faut aller au Sud, c'est là qu'est le portant ; s'il ne sera pas parti d'ici qu'on y arrive ...
Le câble de 8 mm du bas-étai s'est rompu après son oeil en inox qui avait pourtant l'air costaud et ensuite l'anneau de pont de l'étai largable s'est ouvert en deux à la moitié. C'est clair que ce sont les coups répétés dans les vagues qui ont tout fait pétér ; le gréement est lourd avec ses deux enrouleurs en tête.
Cet étai m'avait déjà fait des siennes et je l'avais réparé au Panama. Tout le gréement dormant qui a moins d'un an, avait été retendu à Cartagène, mais les conditions sont autrement plus musclées depuis et le bas-étai devait à nouveau se mettre : il manquait clairement de prétension et c'était sur ma liste des choses à faire .. erreur.
Corvée de barre à tour de rôle et la promesse de jours meilleurs nous motive à bloc, l'ambiance est bonne, mais humide.
Bientôt la terre ferme :-D
Des becs tout ridés du valeureux équipage de l'Igamor.
Position d'Igamor : 31°8.34'S, 103°40.63'W
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Anonyme (non vérifié)
2 Novembre 2014 - 12:00am
Roh non la galère! Et pauvre
Anonyme (non vérifié)
2 Novembre 2014 - 12:00am
Bon courage. Naviguez sous
Anonyme (non vérifié)
2 Novembre 2014 - 12:00am
Aïe aïe aïe CARAMBA!