La Méditerrannée en hiver
publié le 20 Octobre 2007 15:30
Bonjour à tous!
Notre calendrier est ainsi fait : ce n'est que maintenant (fin octobre) que nous avons le loisir de partir faire un petit
périple de 6 mois à bord de notre 38 pieds (qui est aussi notre domicile) acquis au printemps dernier... Nous sommes basés à
côté de Hyères (83), et envisageons de longer la côte italienne, puis d'aller en Sicile, et pourquoi pas descendre jusqu'en
Tunisie, si la météo le permet.
Mais 2 problèmes se posent à nous :
- tout d'abord, justement, cette sacrée météo! quelqu'un a-t-il l'expérience de la côte ouest en hiver? (nous avons 2 jeunes
enfants, et ne voulons pas que ce soit inconfortable pour eux)
- qu'en est-il des tarifs des ports italiens en hiver?sont-ils aussi prohibitifs qu'en été? Y a-t-il quelques "bons plans"?
Toutes vos expériences et suggestions nous intéressent, que ce soit pour un départ vers l'Italie, ou pourquoi pas aussi
l'Espagne, la Corse ou la Sardaigne... Que feriez-vous si vous aviez 6 mois, de novembre à avril-mai pour faire un tour, en
partant du Var?
merci à tous !
Stéphanie-
Nous avons une petite expérience pour ce que vous voulez faire en hiver.
Il faut être très prudent mais c'est possible.
La météo est à prendre tous les jours bien sûr. Il y a trois étapes cruciales. Du continent à la Corse. Une météo stable et
douce nous a été favorable entre Beaulieu et Calvi, c'est le plus court depuis la France.
Nous avons choisi de descendre par la côte ouest de la Corse car on peut se trouver des étapes assez courtes et des abris
assez sûrs. Cependant la majorité des coups de vent venant de l'ouest en cette saison il aurait peut-être été préférable de
passer par la côte Est aux abris plus éloignés du moins au début. La côte ouest serait plus belle...
Le second point noir est les bouches de Bonifacio. C'est vrai que ça craint mais une bonne météo permet de franchir
rapidement cet endroit qui bouge toujours un peu ou même plus. Nous nous sommes dirgés vers les îles Mdaleina très belles,
très calmes à cette époque et aux abris nombreux. Cependant les tarifs des marinas, même en hiver, sont délirants.
Nous avons choisi ensuite de descendre la Sardaigne par la côte Est mieux abritée. J'ai quand même noté qu'entre la France
et la Sardaigne nous n'avons pu naviguer que 12 jours en deux mois car si la nav est mauvaise pendant le coup de vent elle
devient écoeurante après pour cause de forte houle et de vent absent.
L'autre grande étape où ça peut craindre est entre la Sardaigne et la Tunisie. En hiver les coups de vent viennent très
vite. Nous avons fait escale à Cagliari une ville intéressante mais un port dégueulasse. Quand le vent et la météo nous ont
été favorables nous avons traversé vers Biserte en une vingtaine d'heures, il faut faire attention à la circulation des
cargos qui est très forte. Un radar aide au moins pour le moral. J'ai en vain traîné des lignes, je n'ai vu que quelques
barracudas.
Je ne saurais trop vous conseiller de monter un chauffage avant de partir surtout avec des enfants à bord. Venant de
Bretagne nous pensions qu'en Méditerranée il faisait toujours beau et chaud. Très grave erreur.
Bonne nav!
Il marche bien mon ancien bateau?

notre ami kaj à pratiquement tout résumé un petit détail toutefois Beaulieu Corse le plus court oui mais à condition de
s'arrêter à st Florent à ouest ou Maccinagio à l'est le plus court pour Calvi est au départ des iles de Lerins.
La cote est est moins souvent victime de coups de vent mais moins jolie encore que!! par la cote est juste avant les bouches
il y a un mouillage superbe et tres bien protégé de partout Rondinara il suffit d'attendre là un bon créneau et la traversée
sur les Maddalena n'est plus qu'une formalité.
Bonjour,
Je pense qu'assez peu de navigateurs font de la route en hiver. Beaucoup d'"oiseaux migrateurs" d'un peu toutes les
nationalités sont à l'abri dans quelque coin en attendant des jours meilleurs.
Quand on prend les "pilots charts", on voit que la quadrant NW de la Méditerranée est un endroit très venté. Ce n'est
vraiment pas un bon endroit où mettre sa quille en cette saison, sauf obligation.
Plus on descend au sud, plus ça s'améliore, en théorie. Car on peut avoir de solides coups de vents, ou tempêtes, jusqu'à la
latitude des Baléares, et même en dessous.
Un hivernage en Tunisie m'a laissé des souvenirs ventés et frileux, bien plus que ce à quoi je m'attendais.
De toutes manières, il est toujours possible de passer entre les gouttes, mais il est impératif de prendre très
soigneusement la météo plusieurs fois par jour, et surtout de suivre l'évolution de la situation, afin de ne pas être surpris.
Dans son livre "Cap Horn à la voile", Moitessier lui-même lors de son départ longeait la côte Est d'Espagne avec
circonspection en effectuant des sauts de puce.
Ceci dit, je vous souhaite une chouette balade, et les escales imprévues sont parfois les plus belles...
Bonjour
J'habite a Monaco depuis 30 ans. Passionne de voile, il n'etait pas question pour moi de ne pas naviguer l'hiver. Voila ce que je peux en dire.
Les contributions precedentes me paraissent tres pessimistes. Il est tout a fait possible de naviguer l'hiver en Mediterranee , et ce en toute securite.
Les cotes mediterraneenes sont invivables l'ete et delicieuses l'hiver. L'hiver, c'est la bonne saison: celle ou les touristes se font rares a terre, celle ou
les prix ont repris leur norme ( ports en particulier ) , celle ou les ports ont toujours de la place, celle ou les capitaineries sont heureuses de voir enfin un
bateau, celles ou les professionnels ont le temps de s'occuper de vous.Ajouter a cela que dejeuner dehors au soleil quand il neige ailleurs est bien
agreable. C'est en hiver que le differentiel de climat est le plus fort avec le reste de l'Europe. Ce n'est pas pour rien que les Anglais et autres Russes de
la Belle Epoque y venaient en vacances l'hiver. C'est en hiver que la cote a gagne son nom d'Azur. D'un point de vue nautique, vous naviguerez dans les
periodes de beau temps entre les depressions ( une par semaine en hiver ).
Quelques regles:
- prendre la meteo, encore et encore a plusieurs sources , et continuer a regarder le ciel, les nuages et le plan d'eau. Veillez le canal 16 . Le canal 68 en
continue en Italie. Le danger en Mediterranee ne vient pas tant de la force du vent que de la brutalite de son apparition. Il convient de ne pas se faire
surprendre.
- etre pret: j'ai souvent vu le vent passer de 0 a 40 noeuds en 10 minutes. J'ai aussi vu 30 noeuds d'ouest aux Iles de Lerins et 30 noeuds d'est au cap
d'Antibes. Il faut en permanence etre pret a reduire voire affaler completement. Vite. Tres vite.
- suivre la cote : Il faut pouvoir s'abriter en un minimum de temps. Avoir toujours en tete la plan B, c'est a dire le port le plus proche ou l'on se refugiera
- aller dans les ports : tout autour de la Mediterranee, les sites reellement abrites ont ete transformes ( souvent des l'Antiquite) en ports. Il ne reste
comme mouillages forains que des mouillages de beau temps impropres a l'hiver. De plus, il fait froid la nuit et un petit chauffage 220V rendra la cabine
bien douillette quand le vent hurlera dans les haubans.
- se couvrir: meme s'il fait beau , le facteur vent rend indispensable un equipement serieux
- eviter de naviguer la nuit au coeur de l'hiver: il fait froid. Si l'on tombe a l'eau on est mort . Il est difficile de rentrer dans les ports dont les feux sont
souvent masques par ceux de la ville.
- prendre son temps: vous avez 6 mois, cela suffit pour faire une croisiere magnifique.
Un programme :
- Novembre: de Hyeres à Rome en faisant l'arrondi du Golfe de Genes, pas la Corse ( voir apres ) . Ne pas rater Porquerolles, Port Cros , Saint Tropez,
Cannes, Villefranche ( le port ) , bien differents en hiver. En Italie, San Remo ( le vieux port ), Porto Fino, Porto Venere, Cinque Terre, longez la cote
Toscane. Un jour de mauvais temps, allez a Florence et a Pise. A Piombino, faites le saut vers l'ile d'Elbe ( Porto Ferraio ). Votre objectif maintenant est
de visiter les sublimes et meconnues iles toscanes, toujours en saut de puces: Giglio et son village fortifie ou les habitants circulent encore a dos d'ane,
Gianutri et la villa d'Agripine. Replongez vers le continent pour viser les iles Pontines : Ponza et ses falaises de pourpre, puis Ventotene et son port
creuse dans le tuf par les legionnaires romains. Retournez a la cote pour viser Rome et ses musees. Une parenthese : 30% des oeuvres d'art du monde
sont en Italie .
- Decembre : Prochaine etape: Naples bien sur, mais surtout les iles Procida, Ischia et bien sur Capri infrequentables en ete. Visite indispensable ( au
depart du ferry de Ischia ) a Pompei. A ce stade, vous verrez un adoucissement du climat. On est loin de la sauvagerie du golfe du lion. Non, on est en
Campanie, dont les delices hivernaux furent fatals a Hannibal. Continuez a descendre a votre rythme jusqu'au detroit de Messine. Ne rater pas en cours
de route les vestiges des colonies grecques d'italie. A Messine , redoublez de prudence. Il peut y avoir du mauvais vent, comme un calme plat.
Longez la cote est de la Sicile: Taormina, Etna, Siracuse.
-Janvier : Continuez doucement vers le sud. Arretez vous des qu'il fait mauvais. Il y a tellement a voir a terre . Si une situation anticyclonique stable se
dessine ( et seulement a cette condition ), traversez le plus vite possible vers Malte. Restez 8 jours pour visiter et 8 autres jours pour attendre une
bonne fenetre meteo pour rejoindre Lampedousa.
- Fevrier; Prenez votre temps. . Attendez une bonne fenetre meteo et traverser vers Monastir ou vous ferez votre entree. Laissez le bateau dans la tres
sure marina et allez faire une excurion dans le desert: a Paris il gele.
Si votre tirant d'eau le permet , allez faire un tour aux iles Kerkenna pour voir les derniers pecheurs a la voile de Mediterranee.
- Mars : le gros de l'hiver est passe. Les beaux jours sont de plus en plus nombreux. Commencez a remonter le long de la cote jusqu'a Sidi Bou Said
( Tunis ) . Aller voir les incroyables mosaiques romaines du musee du Bardo. Allez jusqu'a Bizerte.
Attendez une fenetre meteo ( elles sont de plus en plus nombreuses ) et traversez vers la pointe sud est de la Sardaigne. En 2/3 etapes gagnez la Costa
Esmeralda. Profitez en : en ete , ils se battent pour une place au mouillage.
- Avril: le meilleur pour la fin . Traversez les bouches de Bonifacio et remontez tout doucement le long de la cote Ouest. Attention cependant: vous etes
revenus dans la zone du Mistral et il n'y a que peu d'abris sur cette cote . Mais en Avril, le printemps de pointe, les depressions se font plus rares, le
maquis est en fleur, les Corses pas encore degoutes des touristes, le ciel est d'un bleu immacule: la Mediterranee sous son meilleur jour.
A Calvi, commencez a songer a traverser. Periode anticyclonique obligatoire. A savoir: si en cours de route , le vent d'ouest se leve, laissez porter. Ne
luttez pas. Aller chercher le long de la cote Ligure l'affaiblissement du vent; le mistral ne va pas jusque la. Quant au vent d'est, sachez qu'apres le
passage de la depression, c'est du Mistral qui suivra.
Voila une croisiere magnifique qui vous attend. Courage. le plus dur, c'est de larguer les amarres.
Bon vent.
JFB
bonjour,
le vécu ne doit évidemment pas être pessimiste, mais réaliste. Ce qu'"il faut c'est un bateau préparé au mauvais temps (dans
le sens conditions qui peuvent être rigoureuses) , et un équipage préparé moralement. Parce que même en prenant les
précautions voulues et déjà citées, il faut s'attendre en hiver (voire en demi-saison) à du temps frais.
Je ne parle pas de tempêtes évidement, que l'on aura soin de laisser passer dans un port abrité.
Deux exemples personnels (qui ne doivent bien sur pas être pris pour généralités, mais de situations non exceptionnelles non
plus) :
descente sur les Iles Kerkennah en Décembre : bloqués 3 jours à La Chebbah par des BMS, puis une semaine à Sidi Youssef
(Kerkennah) par un fort coup de vent. Le temps de visiter les îles qui sont c'est vrai bien belles. Mais avec moins de vent
c'eût été plus agréable.
A La Chebbah le thermomètre est descendu à 5° ! Pas de quoi se mettre en tee-shirt.
Retour sur les Baléares en Avril : prise de météo à la station de Bizerte : force 5 à 6 d'Est annonçé. Portant, pas de
problèmes. Sauf que ça s'est vite transformé en un coup de vent costaud avec la mer qui va avec, pendant une trentaine
d'heures. Evidemment on n'en meurt pas. Mais là encore ça n'a pas été une balade de santé, et ce n'était pas prévu.
Tout çà pour dire que que dès que l'on veut faire de la route, il faut être quand même prêt à accepter les aléas du risque
d'inconfort lié à des conditions parfois musclées
Il marche super bien! Nous sommes vraiment très heureux à son bord!
Merci à tous de vos réponses, et particulièrement à Jfb d'avoir pris le temps de nous donner son itinéraire idéal, qui ressemble beaucoup à celui que nous
même bien, au chaud dans le carré! 
envisagions
Suite au prochain numéro...
Salut ,pour avoir navigué dans ces eaux en mai je peux dire que si il n'y as pas de vent il est rare de ne pas avoir cette
petite houle qui si elle est croisée comme souvent empêche l'équipage de dormir puis entre Sardaigne et Sicile un petit vent
de nord (dixit météo italienne ) se transforme en coup d'est agréable alors qu'on est encore à 80 milles des iles Egadi et
là ben on courbe le dos on serre les fesses et on attends moteur au ralenti à 2 voire 3 noeuds de plus avec les embruns et
une houle de 3 à 4 metres de face on attends la pointe au jour avec impatience quand enfin il s'est levé j'ai pu analyser la
situation et bien voir d'ou venait le vent ensuite avec trés peu de GV et de Gênois j'ai pu remonter au vent. en arrivant
en Sicile aprés 38 heures dont 30 de baston on as ammarré le canot et on as dormi 12 heures d'affilé donc bon courage
surtout avec des enfants
Joli programme !
Je prévoirai aussi un mouillage sérieux avec une possibilité d'empenneler rapidement sans relever le premier mouillage.
En effet sur ces côtes il y a beaucoup de mouillage à explorer, d'autant plus que, naviguant en ehors des saisons touristiques,
ils sont enffin accessibles dans de bonnes conditions. Ce pendant le temps se lève tellement vite qu'il faut impérativement
pouvoir conforter son mouillage fdès que ça se lève.
Pour empenneler rapidement, il faut pouvoir faire glisser le jas d'une deuxiemme ancre le long de la ligne (orin ou chaine) du
premier, puis laisser filer les 2 lignes. Pas toujours facile à remonter, mais ça tient fort.
Sauf une fois ou c'est la matte qui est partie; mais c'et une autre histoire.
D'autres solutions ?
Xavier et Ananda