Los Roques y Los Aves

Los Roques y Los Aves

Posté par : Gérard
13 Diciembre 2015 à 19h
Última actualización 03 Febrero 2016 à 09h
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Vendredi 20 novenbre. Après une bonne nuit réparatrice, nous mettons l'annexe à l'eau pour aller nous acquitter des formalités d'entrée aux Roques. Auparavant nous nous arrêtons à la pharmacie du village qui fait aussi office de bureau de change à un taux un peu plus intéressant que le cours officiel. Actuellement 1$ s'échange contre 660 bolivars soit 9 billets : 6 de 100 et 3 de 20. On vous laisse calculer combien il y en avait dans la liasse reçue en échange d'un billet de 20$ !!!
Douanes et immigration sont réunies dans un même bureau à la sortie de l'aéroport. À la vue de notre document de sortie de Grenade, le douanier nous annonce que nous ne pouvons rester que... 3 jours ! Il eût fallu que ce document mentionne Los Roques comme destination suivante alors que nous avions donné Bonaire.. Mais les bruits les plus divers courent sur les escales au Venezuela, suite à quelques vols d'annexes et autres. Nous avions donc suivi les conseils de Radio-Ponton qui recommandait de ne pas dire que nous avions l'intention de nous arrêter aux Roques. Certains nous trouvaient même assez téméraires de vouloir y faire escale... Si nous voulons rester deux semaines comme nous en avons l'intention, il nous faut aller faire notre entrée sur le continent, affirme le gabelou. Devant notre air consterné, un officier intervient et nous explique qu'il y a peut-être une autre solution si nous nous acquittons d'une taxe de 50 $. Pénalité ou bakchich ? Nous ne saurons jamais mais nous ressortons avec l'autorisation tant espérée et même en prime le document de sortie : « ça vous évitera de revenir » nous explique-t-on gentiment. Les Roques étant classées « Parc Naturel » nous nous acquittons des 5$ de droits d'entrée qui nous donne aussi droit à un grand drapeau à arborer pendant tout notre séjour. Ça nous a pris la matinée, mais nous voilà en règle !!!...

Nous découvrons Gran Roque, seul village de l'archipel : à peine une dizaine de rues très propres, au sol de sable, bordées de petites maisons très colorées, certaines ombragées par quelques palmiers et autres arbres exotiques. En plus de l'aéroport, il y a une usine de désalinisation alimentée par panneaux solaires, un petit hôpital, une banque, deux écoles et un petit supermarché approvisionné une fois par semaine par de petits bateaux qui déchargent leur cargaison sur la plage.
 

 

 

 

La plupart des maisons sont en fait des « posadas » (entre gîte et hôtel) qui accueillent les touristes venus en avion faire de la plongée et de la pêche au gros ou tout simplement profiter des plages de sable fin au bord d'une eau limpide.

Quelque unes font aussi restaurant mais toutes sont fort bien entretenus, fleuries, et la décoration intérieure est souvent étonnamment moderne.

 

 

 

Le reste de l'île est quasi désertique : pas d'herbe, pas d'arbre, seuls quelques cactus dans la rocaille. Les gens sont adorables et prêts à rendre service si besoin ; aucune crainte, nous n'attachons même pas l'annexe avec son câble de sécurité, pas plus lorsque nous descendons à terre que la nuit sur le bateau où nous dormons tout ouvert. Nous sommes loin des racontars de Radio-Ponton !!!

 

Sapin de coquillages, crèche dans un décor local, angelots dans les rues... Ici aussi la fête de Noël se prépare, surtout qu'elle marque le début de la saison touristique.

 

Nous quittons le mouillage un peu rouleur devant le village pour aller jeter notre ancre dans une très belle lagune dans le nord-est de Gran Roque : Cayo Frances. Une passe étroite conduit à ce magnifique mouillage, bordé par trois îlots, en partie couverts de mangrove, reliés entre eux par une barrière de corail. La mer, à peine agitée malgré un vent de 20 à 25 nœuds, y prend des couleurs fantastiques allant du bleu nuit au vert émeraude. Certainement un des endroits les plus extraordinaires que nous ayons vus de ce point de vue la. Jugez plutôt !

 

 

 

Dans le sud-est une sorte de piscine naturelle entre deux îlots est un véritable aquarium où, pour Katia et moi, masque et tuba sont amplement suffisants pour observer quantité de poissons multicolores. Dans le nord-est, l'îlot est en grande partie occupé par une saline qui attire de nombreux oiseaux marins : pélicans, fous, limicoles, tourne-pierres et autres... Sans compter les innombrables lézards qui s'enfuient devant nos pas.
Nous tentons d'aller mouiller dans les îles du sud mais le vent assez fort d'est à sud-est provoque une houle qui contourne les îles et nous dissuade d'y jeter l'ancre. Nous revenons dans notre lagune où nous rencontrons René qui navigue seul à bord de Passim, dériveur alu de 45 pieds et s'apprête à remonter vers Saint-Martin.
Le 1er décembre nous revenons à Gran Roque pour faire quelques courses à des prix défiants toute concurrence malgré le coût du transport (par exemple une bouteille d'Aguardiente – rhum vénézuélien – s'achète moins de 1,5 euros !) et profiter de l'arrivée hebdomadaire du bateau ravitailleur pour avitailler en produits frais.
Au lever du soleil de 3 décembre nous levons l'ancre et, sous génois seul, mettons le cap sur les Aves. Il s'agit de deux groupes d'îles vénézuéliennes : le premier - Aves de Barlovento - est totalement inoccupé tandis que sur le second – Aves de Sotovento – les gardes-côtes tiennent garnison sur un des îlots. Même pas une dizaine d'heures pour 65 milles de navigation dans des eaux tellement claires que nous apercevons le fond jusqu'à 10 mètres de profondeur, et nous jetons l'ancre au pied de la petite caserne. Pas moins de cinq militaires viennent nous contrôler très aimablement et nous expliquent que nous pouvons mouiller où nous voulons mais que la pêche sous-marine est interdite.

Le lendemain nous déménageons vers Long Island où je pense trouver des eaux plus calmes. Bordé d'une magnifique plage de sable de corail – c'est à dire presque blanc et aussi fin que de la farine – cet îlot, sur lequel des pêcheurs ont installé un campement sommaire, nous offre une efficace protection contre la houle alors que le vent souffle en permanence force 5 à 6 le jour pour descendre à 4-5 la nuit. Nous avons espéré troquer quelques langoustes, mais les pêcheurs ne sont pas venus...

Nous jouons donc les Robinson Crusoé jusqu'à ce que Katia aperçoive deux voiles à l'horizon. Et quelques instants plus tard nous avons la surprise de voir arriver Nicole et Michel à bord de Seayousoon qu'accompagnent leurs amis, Marie-Claire et Alain, sur Gaya. Nous avions fait connaissance de Nicole et Michel à Grenade en juillet avant notre séjour en France. L'improbabilité de cette rencontre au milieu de nulle part renforce le plaisir de ces retrouvailles que nous ne manquons pas d'arroser comme il convient... Nous notons précieusement tous les conseils qui concernent nos prochaines escales dans les mois qui viennent. Nous laissons passer un petit coup de vent qui nous fait déraper au milieu de la nuit ( et donc obliger de remouiller l'ancre....) avant de quitter nos deux bato-copains qui continuent vers l'est, puis remonteront vers La Martinique.

 

 

 

 

Cap à l'ouest, direction Bonaire et les Antilles néerlandaises : plein vent arrière, grosse houle, à plus de 6 nœuds sous génois seul, nous allons retrouver la civilisation. Déjà nous ne sommes plus seuls...

 

Bonsoir Avez vous eu le temps d'aller voir la ferme aux tortues qui se trouve dans le Sud Ouest de l'archipelle des Roques ? Bon voyage Alexandre

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