Après cette longue et délicieuse escale en Martinique, direction Grenade pour caréner Teranga   qui a besoin d'antifouling sur la coque. Cette peinture, que l'on passe tous les ans,  qui a pour but d'empêcher les bio-organismes d'adhérer à la coque, n'a pas résisté aux 5000 miles et il y avait pas mal de coquillages et algues collés dessus.C'est peut être ce qui attirait notre baliste cabrit ( voir billet   sur la Martinique).
20 heures de navigation dont 17 de voile grand largue et travers avec , dans les canaux, pas mal de houle. 
Petite halte à Cariacou ( île des Grenadines) , balade jusqu'à la ville et le lendemain 8h en route pour David's Point, la baie où est installé le chantier. Surprenant ce chantier au milieu de la verdure . Très bien sécurisé: petit   mirador  en bois à l'entrée  avec gardien jour et nuit  , il est   entouré d'une belle clôture et est   très bien éclairé dès que la nuit tombe. Pas de mauvaise surprise:  une semaine auparavant   nous avions envoyé un mail au chantier  qui   nous avait répondu qu'il n'y avait pas de problème pour nous accueillir, effectivement dès notre arrivée ( un vendredi), après avoir mouillé dans la baie, nous  allons voir les responsables du chantier et on convient de sortir     le bateau  dès lundi!!!! Sur place : ship bien achalandé, voilerie ( où nous faisons recoudre la bande anti UV du génois ), atelier mécanique et bois, machines à laver, douches et WC (très propres) et possibilité d'acheter ces fameuses bouteilles de gaz Américaines avec l'adaptateur camping gaz. On peut même  les   faire remplir: déposées vides devant le secrétariat le mercredi elles sont   rapportées pleines le vendredi. Petit bar/ restaurant ouvert tous les jours   du breakfast jusqu'au diner avec wifi de 2 heures offert si l'on consomme.   Lorsque l' on carène on peut profiter du freewifi pendant 14 jours, le luxe ! Electricité et eau à disposition sur le bateau . Le jeudi un marchand  de fruits et légumes passe au chantier .Le personnel est très sympa, souriant et serviable !!

Le samedi sortie dans la capitale : Georges town en bus( van de 18 personnes et plus si besoin........) dont le fonctionnement est original : pas d'arrêt bus: on se poste le long de la route, le van arrive, klaxonne, ralentit et on fait un signe de tête ou un geste pour manifester son intention de monter. Dans le van outre le conducteur ,  un jeune homme assis près de la porte coulissante, interpelle les personnes le long de la route par la fenêtre,  ouvre la porte, fait monter et descendre les voyageurs et encaisse le prix du voyage. Pas un mot n'est échangé dans le van : quand une personne veut descendre elle tape sur la carrosserie, instantanément le chauffeur s'arrête, les personnes assises près de la porte descendent puis remontent  pour laisser passer la personne qui sort et ça 10, 20 fois pendant le voyage !Et quand il n'y a plus de place il y en a encore :le placeur passe un morceau de banquette amovible et son dossier aux passagers qui l'installent entre deux sièges et les   calent   en s'asseyant dessus. Tout ça sans parole!!!! Le bus peut s'arrêter pour laisser descendre quelqu'un, repartir puis s'arrêter à nouveau 10 mètres plus loin pour reprendre quelqu'un.....ça s'appelle du service à la carte !!!! A l'intérieur du van,   musique de jeune's plein pot !!! C'est peut être pour cela que personne ne parle......

Belle balade sur une grande plage.
La ville n'est pas très intéressante , bâtiments assez délabrés , peu de supermarchés    pas très bien achalandés  et rues assez sales.  
Enormément d'Anglais  à Grenade :   en ville, sur le chantier, au mouillage. De petits hôtels sont installés   le long de la côte,     dans de belles   baies, où les retraités Anglais viennent profiter du soleil   l'hiver.

Je remarque que les autochtones ne font pas beaucoup d'efforts, en général pour se faire comprendre. Déjà, aux Baléares et aux Canaries c'était assez compliqué car, ayant appris L'Anglais et l'Espagnol et parlant les deux en courant............je mélangeais dans une même phrase les deux langues selon mon souvenir  des mots, ce qui, je l'avoue devait être assez incompréhensible.A ma décharge,la seule fois où j'ai essayé de ne parler qu'Anglais mon interlocutrice m'a demandé" do you speak English? "?......... 
A Grenade, la secrétaire du chantier nous répond sur la VHF  avec un Anglais à 300 à l'heure , alors qu'on lui demande des instructions pour s'amarrer dans la cale de carénage. Lorsqu' on lui dit qu'on ne comprend pas elle répète la même chose et quand on lui demande de parler plus doucement même topo !!!! Du coup il a fallu attendre, en faisant des ronds dans l'eau, que le personnel du chantier s'approche et nous fasse des gestes accompagnés d'onomatopées, pour comprendre où il fallait nous amarrer.  La prochaine fois que je rencontrerai un étranger qui me demandera un renseignement, en France ( surtout un Anglais tiens...) , je lui débiterai la réponse à la vitesse grand V et je me délecterai de le voir écarquiller les yeux et me dire qu'il n'a pas compris!!  Pas question d'essayer de parler dans sa langue !!!! Et je ne répéterai pas comme je le fais d'habitude en prononçant distinctement des mots simples accompagnés de gestes,non,trop sympa, même rythme et tant pis s'il ne pige rien: il partira en faisant un grand sourire, dira merci en pestant intérieurement........... non mais ras le bol d'avoir l'air de demeurés  parce qu'on parle et comprend mal l'Anglais !
Lundi : opération mise au sec. A la sortie du bateau en employé passe le karcher sous la coque, puis on nous installe à notre place.

Et c'est parti pour gratter, nettoyer et passer l'antifouling.

Le second (moi...) en profite pour lasurer le cockpit.
Durant ces 5 jours de carénage énormément de pluie, surtout les 2 derniers jours  avec l'impression qu'on verse des seaux d'eau du ciel  pendant 30 minutes toutes les deux heures ! Spectaculaire!
Le voilier a fait du très bon travail sur le génois, nous le récupérons et le remettons à poste.
Le vendredi, remise à l'eau du bateau !Sans problème aussi.

Pas de surprise au moment de payer: 50% moins cher qu'en Martinique avec juste un supplément de 2 euro par jour pour l'eau. Il n'est pas évident que les chantiers acceptent que les personnes vivent à bord pendant le carénage et, quand ils le font ils appliquent souvent une taxe de séjour qui peut augmenter la note de façon conséquente !!
Le carénage s'est très bien déroulé dans un endroit assez exotique avec du personnel très compétent : que du positif!