Sur le chemin du retour
Comment dire … whao.
Nous sommes à Punta Arenas, les canaux de Patagonie sont derrière nous et avec ça, le retour vers le Nord et la maison s'entame ! Quelle aventure qui se termine en apothéose avec la Patagonie chilienne, ce qui explique toute l'émotion qu'on ressent en cet instant.
Depuis Caleta Tortel on est descendu à travers le canal Messier en passant par Puerto Eden et jusqu'au détroit de Magellan pour changer d'océan une fois de plus. En descendant jusqu'à 54° Sud, la température descend et il pleut de plus en plus, mais c'est sans compter sur la chance intarissable d'Igamor, puisque qu'on a bien eu 4 ou 5 jours sans pluie ! On s'est ancré devant le glacier Ventisquero logé au bout du seno Iceberg où on a cueilli le calafate pour faire une gelée bateau qu'on savoure parcimonieusement encore aujourd'hui.
A puerto Eden, on a croisé l'Antipode de Christophe Auguin avec qui on a passé une super soirée et qui nous a offert un cadeau incroyable : un casier à centolla ou king crab … on lance 5 moules cassées à l'intérieur et le lendemain on remonte un repas gastro d'une fraîcheur pinçante.
Lors des jours de beau on s'est frayé un chemin sur les butes rocheuses tapissées de mousse et de tourbe imbibées d'eau ou au fond des forêts à peine pénétrables, là où probablement aucun autre homme n'a jamais marché. Au sommet, on trouve des lacs de montagne peuplés de canards vapeur et il y a une vue surréaliste sur les Andes enneigées.
Le soir on se tisse sa toile d'amarres avec le rivage, on observe les bancs de crevettes passer sous le bateau, on fait un feu sur la plage pour griller des saucisses (sisi aussi beau que ça !).
L'entrée dans le détroit de Magellan permet à l'équipage helvétique de faire connaissance avec les vagues de l'océan et les vitesses de 10 nœuds au surf, direction l'Est. A court de gaz, on a décidé de directement tirer jusqu'à Porvenir où l'ancrage est plus sûr qu'à Punta Arenas. Cette étape de 36 heures a été incroyable, car on est passé du froid venteux au soleil sec, des montagnes vertes et battues par le vent à des collines, puis des plaines sèches et arides. Au Sud de Carlos III on a dérivé avec les baleines à bosse, Igamor a trouvé des copains de sa taille avec qui jouer … La nuit on a référencé les constellations ; regardé les grand et petit nuages de Magellan depuis le détroit de Magellan, ça c'est quelque chose.
Au matin, café avec les dernières flammes de la cuisinière et petit louvoyage pour arriver accompagné des dauphins dans caleta Chilota, un air de Sal … Cap Vert, mais on est bien en Terre de Feu !!! Tellement chaud qu'on est allé se baigner dans l'eau chaaaaude : 13°C.
L'équipage de rêve s'en va aujourd'hui et nous prendrons quelques jours pour refaire les vivres et se reposer avant la remontée finale vers l'Uruguay.
Ca hume bien la fin du voyage maintenant et c'est quand la pression retombe qu'on commence à réaliser. Vous pensez avoir compris ce que j'ai décrit, mais ce qui se passe à l'intérieur ne se lit pas dans un blog, ni se voit sur google maps, il faut venir le vivre. Espérons que les bienfaits ne s'estompent pas trop vite au contacte de la folie mondialisée. Mais avant cela il reste une belle traversée avec des systèmes météo très amusants et on aura largement l'occasion de réutiliser toutes les voiles avant l'arrivée où il fera 22°C et où l'été bat son plein.
Igamor et co renewed vous embrasse.
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Onnomobile
22 Enero 2015 - 11:51pm
Oui oui ça ça marche marche