LE CANAL…ET NOS ÉMOTIONS !

Posté par : Sylvie et Patrick
28 Noviembre 2024 à 15h
Última actualización 30 Noviembre 2024 à 00h
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Le canal de Panamá, merveille du monde contemporain constitue, avec celui de Suez, l'une des deux voies d'eau artificielles les plus stratégiques au monde…

…C’est parti pour 77km d’ingénierie! Nous en prenons plein les yeux!

Non sans rendre hommage…

… au 1/3 (!!!) des travailleurs soit 27 500 victimes des glissements de terrain, de la fièvre jaune et autres malaria, ou dysenterie…notamment lors de la première époque française de la construction (1880-1889) grevée en plus (!) par un tremblement de terre, l’absence de précautions et de structures sanitaires.

 

L’équipage

  • Patrick à la barre.
  • Le(s)pilote(s), (nous en aurons 2) désormais appelés officiellement sur les papiers conseiller après qu’un des leur ai emmené un catamaran à l’échouage l’an dernier en voulant à tout prix qu’il sorte du chenal. L’affaire relayée par YouTube et les réseaux sociaux a fait grand bruit.
  • Éric (ex marin national) et Flo « expérimentés » naviguent depuis 10 ans à bord de leur Bahia 46, (Isles &Ailes) avec nous du 8 au 17 novembre.
  • Greg, « solide » canadien de l’ouest, 1 tour du monde et 2 passages du canal à son actif. Anglais clair. Travaille sur son bateau à Shelter Bay.
  • David (moins de 18 ans le coquin!) « enthousiaste » né en Afrique du Sud, a vécu en Australie et en Nouvelle-Zélande, Un accent à couper au couteau! Travaille actuellement chez sa sœur  à la marina de Red Frog près de Bocas del Toros.

L’usage mis en place sur le WhatsApp Hands-liners est d’indemniser à hauteur de 80/100 dollars pour le trajet de retour. David trouvera aussitôt à embarquer pour faire le canal dans l’autre sens. Greg partira écumer les shipchandlers à la capitale avant de retourner sur son bateau.

  • Et Sylvie, pour l’intendance, les photos, l’aide, la coordination…

1    La préparation officielle,

Vous l’avez lu dans la précédente lettre. Enchaînons avec le point Météo

Exceptionnellement le vent du Sud qui arrive du Pacifique, traverse l’isthme panaméen pour poursuivre sa course en Atlantique. Nous écoperons de 24 noeuds établis et d’une mer agitée pour ces 15 et 16  novembre 2024

 

2    10H30-16H10. L’attente au mouillage officiel.

L’attente! Avec son cortège de doutes ! Évidemment nous n’y échappons pas.

15H, heure du RDV et toujours pas de Pilote.

Croix du Sud tantôt se dandine tantôt saute comme une puce dans les vagues ourlées d’écume. Car évidemment l’immense baie de Limòn (5,5NM - 11km) avant le pont de l’Atlantique est ouverte à tous vents.

Nous y sommes depuis 10H30, La Cristobal-station à la VHF nous dit régulièrement de patienter…

Sur les conseils de Greg, qui s’est fait reculer à 3H du matin l’an dernier pour son 2ème passage du canal, nous faisons intervenir notre agent. Et là (magique!) la pilotine apparaît à l’horizon.

Vidéo de 30 s. Sur Polarsteps. Départ de la Marina de ShelterBay /Attente du pilote au mouillage officiel .

 

3   16H10 - 16H15   L’arrivée du pilote…

16H14 Avec cette mer agitée, notre enthousiasme est tout de suite teinté d’inquiétude pour nos coques. Croix du Sud semble si fragile face à la massive rusticité de la pilotine.

La manœuvre, dirigée depuis l’étrave par une jeune femme qui guide le barreur, est d’une précision époustouflante.

Le débarquement du pilote est chaleureusement accueilli. Il s’appelle Lawrence.

Vidéo de 51 s. Sur Polarsteps L’arrivée du pilote

 

4   16H16 - 17H16  Rejoindre le chenal balisé

16H16:  Nous relevons le mouillage. Lawrence nous donne ses instructions pendant que nous rejoignons le chenal balisé.

Nous apprenons

-que nous serons le seul voilier à écluser pour monter. Donc nous aurons des manœuvres à exécuter tant à bâbord qu’à tribord.

-que nous écluserons avec un cargo, derrière lui mais à bonne distance pour éviter les remous de ses moteurs.

 Vidéo de 51 s. Sur Polarsteps.  Relève du mouillage puis navigation vers le chenal d’approche.

 

5   17H25. Le pont de l’Atlantique. Vive la France!

17H00 Pour l’heure nous admirons le plus haut pont haubané de la planète en béton …sans craindre que notre mât ne le touche.

Inauguré le 2 août 2019, après 3 ans de travaux,  son tablier de 530 m,  à 75m d’altitude est portée par 2 pylônes de 210m de hauteur..

  • Concepteur La Chine (China Communication Construction Compagny)
  • Maître d’ouvrage La France (Vinci Construction GrandsProjets)

Nous passons sous 4X 240 tonnes. C’est le poids de chacun des 4 coffrages en béton qui compose la travée centrale (le tablier), maintenue par les haubanages réalisés par Freyssinet….posé en dernier sur la photo!

Vidéo d’1,25mn sur Polarsteps. Le pont de l’Atlantique


Le soleil équatorial se couche déjà au-delà de la ligne des arbres, projetant des éclats pourpres dans le ciel tacheté de lumière. À cette latitude, le soleil descend rapidement et le spectacle vivant se termine en un instant. Nous allons donc monter les 3 écluses atlantiques de nuit.

6   18H05-19H30  Les 3 écluses de GATUN . L’au-revoir à l’Atlantique! 
« 3 steps and 6 chambers » pour monter de  26m. 

Nous n’avons même pas le temps d’un spleen romantique d’adieu à l’Atlantique en voyant  les de la première écluse se refermer, occuper aussitôt par les manœuvres.

 

Les consignes du pilote

Les placements des 4 hands-liners

  • Les 2 plus expérimentés Éric et Greg sont placés aux jupes arrières.
  • Flo est à l’étrave tribord, très concentrée et pas très rassurée.
  • David à l’étrave bâbord, à moins de 18 ans, il exulte. ‘Surtout prends moi bien en photos pour mes parents! »

Chacun va devoir attacher à son aussière une touline (balle lestée frappée sur un cordage) et son filin puis laisser filer l’aussière tirée par son marcheur- lanceur attitré.    2 marcheurs- lanceurs sur chaque quai, les lamaneurs

Pendant que nous avançons dans la première écluse à 8m-9m au dessus de nos têtes nous apercevons les silhouettes de nos 4 marcheurs-lanceurs éclairés par les projecteurs. Qui sont-ils, est-elle? Car il y a aussi 1 femme. Le contraste avec le noirceur des parois de l’écluse est bien sûr impressionnant.

Le lancé des toulines

Les lancés des toulines sont assez violents. La balle doit peser 1kg. Patrick a demandé de viser le trampoline pour préserver les panneaux solaires.

La réussite est souvent au 2ème lancé quand le filin qui relie la touline au marcheur-lanceur est attrapé…parce que  chacun évite instinctivement la balle.

Vidéo 18 s.  Écluse Gatun: 2ème step/3 Remplissage 101 000 mètres cubes en 8mn!

  • Avec le vent et les courants…Flo, la seule qui travaille vraiment! Pour la 3ème et dernière écluse, le pilote l’intervertit avec David …pour le plus grand bonheur des 2!!
  • Nous garderons les mêmes lamaneurs d’une écluse à l’autre, en veille près des bites d’amarrage pendant les  3 montées des eaux, en marche rapide pour accompagner le déplacement de notre catamaran d’une écluse à l’autre.
  • Le cargo lui, a 8 mules Mitsubishi 290 HP sur un seul rail à crémaillère. Ces mini locomotives électriques ( 4 sur  chaque berge)  le maintiennent au centre du canal. Leurs filins sont des treuils métalliques. La marge pour chaque conducteur de mule est seulement de 60 cm de part et d’autre pour maintenir les cargos.

Vidéo 26s.Sur Polarsteps.  Écluse Gatun: 3ème step/3 Les manoeuvres.

 

7    20H00 le vendredi soir- 6H30 le samedi matin

L ’amarrage à la tonne…en secret !

Il fait nuit noire sans lune ni étoiles. Le pilote nous fait quitter le chenal vers tribord. Nous n’avons pas vraiment compris où était l’amarrage d’attente. Patrick est crispé; le sondeur indique cependant plus de 20m mais…des pieux d’acajou restent notoirement érigés depuis la création du lac!

  • Discutions sur l’amarrage

Enfin la chose apparaît. Une  tonne, comme dans nos ports de Bretagne, avec une croix au sommet oscille doucement.

Le pilote veut absolument qu’on s’y amarre sur notre bâbord avec 2 gardes  et tous nos pare-battages. C’est la consigne.

Patrick et Éric insistent pour changer expliquant que nos coques sont trop fragiles pour supporter ça toute la nuit. Le pilote est gêné. Quant je serai parti faites ce que vous voulez.

Nous faisons nos adieux chaleureusement à Lawrence, il a été vraiment top, très pro et bienveillant.(Pour l’anecdote, il avait amené quelques biscuits et a seulement réclamé un café, rien à voir avec ce que l’on entend sur les pontons).

  • Travail tardif

L’heure suivante Patrick, Éric et Greg conçoivent une savante manœuvre d’aussières pour que Croix du Sud se retrouve enfin libre face au vent, à 10m de la tonne.

  • Dîner

Puis nous trinquons pour fêter notre première journée avant le dahl de lentilles préparé d’avance puis les petits cookies maison.

8   Sur le Lac GATUN pendant 33km.

  • 6H30 Réveil inopiné et petit dej anglo saxon

 Avec 1 heure d’avance le nouveau pilote, Hans, débarque et nous larguons aussitôt notre tonne.

Non sans apprécier la beauté du lieu sous le soleil  frais du matin. Nous découvrons que nous ne sommes pas seuls.

Pendant la nuit des cargos sont venus non seulement occuper les 2 autres tonnes du mouillage GATUN mais aussi ancrer  aux alentours.

Dans le lointain, le barrage du Rio Chagres retient tout ce lac artificiel, l’âme du canal de Panama, 5,1 km cube.

Le  paysage défile à 7 noeuds.

Tout l’équipage est manifestement très attentif à mes préparatifs de petit dej : tranches fumées de dinde, tranche de gruyère,  brioche maison, confiture fruits des bois, café thé  et le pilote tout aussi « pro » que son homologue d’hier n’est cependant pas en reste.

Vidéo de  43s. Sur Polarsteps  Départ.Petit déj et pêche

 

  • 6H45-10H45 Serpenter sur le Lac GATUN

Le trafic est intense, superbe.

Le chenal serpente entre des îlots de verdures,  les sommets des monts inondés en 1888. Certaines îles semblent privatisées avec de belles villas.

  • Flo et moi filmons.
  • Le pilote nous fait raser les bouées rouges tribord.
  • Greg est disponible pour tout.
  • David a privatisé la méridienne et récupère de son voyage nocturne.

Réparation du trampoline !

Patrick a passé la barre à Éric. Pendant 3 heures,  il répare le trampoline qui a cédé sous le poids de Greg hier soir.  La  2ème bobine de dyneema est jaune! Tant pis! Les 2 filets neufs de trampoline livrés la veille du départ de Bocas attendent rangés dans l’étrave tribord…

Vidéo de 32s. Sur Polarsteps. Réparation du trampoline en jaune.

Vidéo de 21s. sur Polarsteps. Le Lac et les Panamax.

Vidéo de 29s.Sur Polarsteps.  Ballade romantique.

 

9    10H44     GAMBOA, centre de maintenance, à l’embouchure du Rio Chagres

  • Autour, la petite ville de Gamboa s’est installé, le centre de maintenance du canal et la flotte des remorqueurs avec elle.
  • A la périphérie, le trafic est intense, nous assistons aux prises en charges des cargos par les remorqueurs souvent avec des câbles à l’arrière pour le déplacer latéralement  plus rapidement qu’il ne le ferait lui même.
  • Les pilotes montent  avec l’équipe de lamaneurs pour assurer les relations entre eux et les mules Mitsubishi.

 

10   10H45 - 11H15 La tranchée Culebra !  13 km pour mourir !

Nous quittons le lac et arrivons à l’endroit le plus critique, rétrécit, taillé à vif dans une montagne, la Couleuvre en français et la Culebra en espagnol, qui culmine à 98 mètres au-dessus du niveau de la mer.

  • Faire une tranchée dans cette montagne était la difficulté majeure du percement du canal de l’isthme panaméméen.
  • La profondeur finalement réalisée fut de 55 mètres et sa longueur de 13 kilomètres.
  • L’extraction de la Culebra seule devint 4 fois plus importante que celle du percement de Suez.

C’est ici que c’est joué le principal défit humain. Une épopée tragique que nous avons découvert lors de notre passionnante visite au Musée du Canal, (PanamaCity)l’été dernier.

A bord de Croix du Sud, chacun observe silencieusement…


 Nous partageons avec vous ci dessous l’étonnante réalisation du chantier états-unien, anachronique, c’est le moins qu’on puisse dire! Enjoy ! »

Source: La presse.ca (plateforme numérique canadienne d’information indépendante)

  • Nous sommes en  1905
  • L’objectif : creuser un canal entre l’Atlantique et le Pacifique.
  • Le défi de gestion : attirer les travailleurs… et les maintenir en vie!
  • La leçon : il faut investir pour leur bien-être.

John Franz Stevens, l’homme de la situation.

Récemment élu, le président Theodore Roosevelt confie la direction des travaux à l’ingénieur John Frank Stevens.

Voici ce qu’il découvrit après l’hécatombe humaine et financière de l’époque française 1880-1889 puis  la léthargie de 1890-1904 jusqu’à la reprise du chantier par les Etats-Unis (1904-1914).

Les travailleurs qui ne sont pas morts…ont fuit. Il ne reste plus que 17000 hommes au lieu de 45000.
Donc J.F. Stevens doit convaincre de venir non seulement travailler, mais vivre dans l’enfer panaméen !

Inimaginable à l’époque

JF Stevens entreprend son mandat de manière décisive, …et totalement contre-intuitive pour l’époque: il cesse tous les travaux pendant des mois, les réoriente pour bâtir des communautés aux différents endroits stratégiques du futur canal et aux extrémités, Colon sur l’Atlantique et Balboa sur le Pacifique.

  • Il dépense des sommes considérables pour l’hygiène, l’hébergement et l’alimentation
  • En premier, les conduites d’eau et les installations sanitaires
  • Puis habitations, dispensaires, écoles, églises et même des prisons.
  • Enfin lignes téléphoniques et des dizaines de terrain de baseball pour les loisirs!
  • Les salaires sont versés régulièrement.


 

Williams C. Gorgas, épidémiologiste d’avant garde

JF Stevens s’attaque en même temps à la maladie.
Alors que ses 2 prédécesseurs (qui avaient démissionnés) ne prêtaient que peu d’attention aux conditions sanitaires, Stevens soutient inébranlablement le responsable médical du chantier, le docteur William C. Gorgas, qu’il place au deuxième rang de la hiérarchie.

À l’encontre de ses confrères américains, Gorgas est convaincu que les moustiques sont les vecteurs de la malaria et de la fièvre jaune. 

  • Il réunit un contingent de 4000 hommes pour faire la guerre aux moustiques, les forme.
  • Des brigades sillonnent le territoire pour drainer les marais à proximité des zones habitées et asperger d’essence les zones où ils se reproduisent.
  • Alors que le budget initial pour les fournitures médicales se résumait à 50 000 $, Stevens allouera 90 000 $ aux seules commandes de moustiquaires destinées aux fenêtres !

Le succès est foudroyant. En deux ans, les fièvres sont éradiquées à Panamá.

On peut recruter et reprendre les travaux.

La leçon est claire : n’en déplaise aux pharaons de toutes époques, la réussite d’un projet d’envergure s’appuie d’abord sur la santé physique et psychologique des travailleurs!

 

Évacuer les gravats

JF Stevens aborde la question par le bon angle : le problème n’est pas tant de creuser que d’évacuer les déblais.

  • Il fait doubler la voie ferrée qui traverse l’isthme.
  • Il importe des États-Unis de la machinerie d’excavation, des locomotives et des wagons pour renforcer le matériel français vétuste.
  • Il s’assure ainsi que tout ce qui est tiré du sol est aussitôt évacué par chemin de fer.

À la fin de 1906, quelque 24 000 terrassiers extraient 2 millions de mètres cubes par mois.

De surcroît, c’est Stevens qui résout l’énigme du canal.


Créer un lac artificiel

Sous son influence, l’Isthmian Canal Commission, qui supervise les travaux depuis Washington, accepte de revenir au principe des écluses.

Il trouve la solution à la traversée du centre de l’isthme et aux crues ravageuses du Río Chagres : un barrage créera un gigantesque lac artificiel, le plus grand de la planète à l’époque, que les navires pourront traverser sans encombre. 
Les gravas sont utilisés tant pour le barrage Gatun que pour assécher les marais.



Les glissements de terrain  « les tobogans »

Stevens n’a pu , n’a su en venir à bout. Ils  sont fréquents et meurtriers.
Stevens avait fini par équiper tous les hommes de sifflet pour alerter et rassembler immédiatement afin de tenter de sauver des vies.


 

Aujourd’hui encore cette coupe dans la montagne nécessite un entretien attentif.
Les Panamax ne peuvent s’y croiser. Une circulation alternée est mise en place d’où les horaires très cadrés qui nous sont imposés.

Des buses bien visibles et très nombreuses sont assemblées par paire au ras de la berge pour maintenir les 26 m nécessaires.

 

11H05 Le Pont du Centenaire

Ce pont, à peu près au milieu de la Culebra, a été ouvert en 2004, à une quinzaine de kilomètres au nord du 1er pont, (celui des Amérique)pour le délester.   

Vidéo  de 35s.Sur Polarsteps. le Pont du Centenaire

 

11H 15 Amarrage à couple

Nous retrouvons un catamaran connu Niu et ses 3 joyeux bambins.

Ses hands-liners sont un jeune couple et un sympathique panaméen croisé à moultes reprise sur  pontons de Bocas, les mois précédents.

Nous devons nous amarrer à couple pour les écluses de descente.

La vrai difficulté sera alors pour les barreurs: maintenir l’attelage droit pour se présenter à l’entrée des écluses ou pour parer les courants à la sortie.

Vidéo de 26s. Sur Polarsteps. Amarrage à couple.

 

12   11H 20 Écluse Pédro Miguel (1 step and 2 chambers)

Descente de 9,5m

Cette fois ci nous sommes devant et le cargo derrière. Donc nous sommes au première loge pour découvrir les ouvertures de portes.

De jour, nous apprécions mieux aussi le travail des lamaneurs, et lamaneuses, un métier réputé dangereux qui ne se limite pas à embraquer les toulines.

 

Le petit lac de Miraflores, la consommation d’eau et le trafic.

Apres l’écluse PédroMiguel, nous traversons un petit lac artificiel de 2km obtenu par de nombreux barrages sur le Rio Grande dans la jungle de notre bâbord. Nous commençons à voir les gratte-ciels de la capitale. La compétition politique de l’eau  se joue ici.

  • Car la moitié des panaméens 2 Millions,  vit à la « Ciudad ».
  • Et les rios des alentours sont très dépendants des 8-9 mois de précipitations équatoriales (avril/mai-décembre).
  • Le passage d’un seul navire consomme autant d’eau qu’un demi-million de Panaméens en une journée.

Vous vous souvenez sûrement qu’en 2023 il y avait eu 30% de moins de pluie et que le trafic du canal avait été réduit à 32 passages par jour, voir moins.S’ensuit marchandages et enchères pour les cargaisons qui attendent en mer. Que le consommateur finit par payer d’une manière ou d’une autre.

11H50-12H50 1ère écluse de Miraflores,

Descente 8,25m

Pour la 1ère fois, nous nous amarrons à quai par bâbord,  Niu toujours à couple à tribord.

Le cargo derrière nous est long à installer.

Patrick négocie pour obtenir une touline.

Vidéo de 16 s. Sur Polarsteps. Avant-dernière écluse: Miraflores1/2

  • Et j’en profite pour proposer le déjeuner.
  • Toasts de fromage à l’ail, spaghettis sauce tomate arrosé de parmesan et de belles tranches de lard. Et mes glaces maison au choix Maracuja (fruits de la passion) Rhum raisins ou Café.
  • Le pilote préfère notre menu à celui réclamé par les autorités…Ça m’arrange!

La dernière éclusée…13H-14H

Descente 8,25 m.

Nous sommes désormais en ville, à la capitale Panama City.

Dans une ambiance de kermesse américaine, nous nous engageons dans la dernière écluse.

Gradins bondés, haut-parleurs, musique, fanions panaméens flottant à gogo; il ne manque que les pom-pom girls. En plus, nous sommes samedi, donc vous imaginez!


Ouverture des portes sur le Pacifique à 14H00 !

Quand à 14H00 les portes s’ouvrent sur le Pacifique, je ne sais si ça piaille plus chez les enfants de Niu à notre tribord ou sur les gradins à bâbord.

Vidéo de  36s. Sur Polarsteps. dernière écluse! Le Pacifique!

Voici ce qu’à écrit Patrick sur notre Polarsteps:

La double porte s’ouvre lentement sur le Pacifique, dans un bouillonnement de remous, mélange d’eau douce et salée. Il y a de l’écume blanche à la surface de l’eau.

Nous attendons quelques instants que le calme de l’eau revienne un peu, le courant se voit, il nous pousse dehors.

Dernier largage des aussières , rentrées rapidement à bord, plein gaz pour obtenir l’inertie suffisante à garder notre trajectoire et déhaler avec nous, notre voisin catamaran.

Émotion d’avoir changé d’océan, d’avoir l’Amérique centrale derrière maintenant.

Ce fil d’Ariane qui nous retenait, s’amincira irrémédiablement  dès lors que nous naviguerons vers l’Ouest (W), jusqu’à se rompre au fil de nos découvertes du Pacifique.

Vidéo de 39s. Sur Polarsteps . Emotion.


13 Le départ du Pilote au Pont des Amériques

Nous passons sous le pont des Amériques, le premier construit en 1963 qui relie la Ciudad (la City) au port de Balboa en face et…l’Amérique du Sud à l’Amérique centrale.

Entre 1914 et 1963,  seuls des bacs assuraient les liaisons d’un Panama coupé en deux.

Grâce à l’envol inopiné de la casquette d’Eric, nous avons le droit à une manœuvre supplémentaire de  pilotine pour nous ramener le précieux couvre chef.  Visiblement cela les amuses bien de venir à toucher nos coques sous nos yeux mi effarés, mi admiratifs.

Vidéo de 21s. Sur Polarsteps. Casquette et départ de notre Pilote

 

14 L’arrivée à la marina et la restitution des aussières et pares-battages

2 marinas se font concurrence à la sortie du canal. la Playita et Flamenco.

Graig et David nous quittent. Éric et Flo reste à bord jusqu’au déjeuner dominical du lendemain.

Notre agent nous envoie ses marineros récupérer le matériel, le dimanche après-midi.

Nous avons droit, avec notre cotisation OCÉAN POSSE, à une nuit supplémentaire gratuite bienvenue pour savourer nos émotions puis filons au mouillage devant la charmante île de Taboga à 6 NM de là.

 

Nous devrons attendre la météo de mars pour nos… 4 semaines (!) de Trans-pacifique vers Les Marquises.

 

15   Conclusion

Nous avons eu un très beau passage du canal avec des équipiers particulièrement compétents et sympathiques.

Au delà de notre émotion personnelle à passer d’un océan à l’autre, nous avons eu l’occasion de mesurer combien cette voie navigable est sans doute l’un des ouvrages les plus fascinants construits par les mains des hommes. Et le prix humain payé.

Nous sommes nés avec le Canal de Panama. Ce qui  aurait pu banaliser. Nous espérons avoir fait plus que l’utiliser. En mémoire des vies. Et par respect pour les millions d’eau douce consommée à chaque éclusée.

 

La devise du Canal

Un pays divisé - Un monde uni.

Résumé… lapidaire!

300 000 $ pour passer le canal de Panama……éviter ainsi 13 000km de carburant et le Horn.

Le canal initial peut accueillir des navires classés comme « Panamax » (terme utilisé dans le jargon maritime) :

  • 32 m de largeur maximum / écluse 33,53m (110pieds)
  • 295 m de longueur / écluse 304,8 mètres (1000 pieds).
  • Capacité de charge à 4 500 conteneurs

Les travaux du troisième jeu d’écluses ont coûté 5 milliards de dollars US pour permettre les nouvelles normes « Post-Panamax » ou encore « Over-Panamax » : 

  • 49 m de largeur
  • 366 m de longueur
  • Capacité de charge à 14 000 conteneurs

Près de 15 000 navires empruntent chaque année le Canal de Panama, une moyenne de 40 par jour.

Il leur faut environ 10h et 200 millions d’eau douce pour franchir les 77km du Canal de Panama, provenant des lacs artificiels Gatun

Ils payaient 200 000 dollars en 2023 pour franchir le canal et 300 000  $ en 2024

Pour  un navire de moins de 65 pieds le tarif de 2025 sera de 3 125  $.

 

Ubicación

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