AVEC LES 6-12 ANS CAPVERDIENS
BONNE ANNÉE 2023
A J-7 de notre Transat vers les Caraïbes, nous partageons avec vous magie et émotions que nous ont procurés cette rencontre organisée entre les petits français «navigants » et les petits CapVerdiens des hauteurs de Mindelo.
On vous raconte….
…Les enfants navigants cavalent sur les pontons de la Marina. Louis les regarde, songeur.
Ils sont nombreux en ce moment. Les parents s’affairent pour préparer leur Transat ou se posent au bar flottant.
Louis, français, cabote au Cabo Verde depuis 30 ans, sur son monocoque.
Nos bonnes adresses, tuyaux et bons plans, nous lui devons.
Photo 1 Première rencontre de Louis et de sa compagne Aurelia
Photo 2 Coucher de soleil au bar flottant de la Marina
Rencontré dès le premier jour, il nous a aussitôt emmené déguster le plat traditionnel la cachupa « avec les natifs » « les vrais » dans…une épicerie.
Photo 1 La cachupa
Photo 2 L’épicerie-cantine tenue par Yvan et Cathie devenus nos amis
Naissance du projet
Nous devisons…autour de ces enfants navigants qui restent entre eux.
… Et… si…
…Si nous organisions une rencontre avec les enfants CapVerdiens.
Il propose avec succès son idée à Miriam, directrice du centre scolaire, musical et sportif du quartier le plus pauvre de Mindelo, RIBEIRA BOTE, où il a travaillé.
Myriam et 4 éducatrices accueillent une trentaine de 6-12 ans, les après-midi: ici l’école n’a lieu que le matin.
Nous concevons le projet ensemble au bar devant la place ombragée… où Patrick et moi prenons nos cours de Salsa.
Les affiches sont préparés avec notre Mac et nous les imprimons en couleur.
Louis se charge de coller les affiches. Patrick recueille les inscriptions par mail et en direct aux bateaux du mouillage.
Le trajet: bus local et marche
Le jour J, au lieu de RDV, les parents semblent aussi enthousiastes que leurs progénitures.
Le mini-bus cahotant, qu’ils n’ont jamais pris, est déjà une aventure en soi. A 12 enfants et 11 adultes nous remplissons le véhicule heureusement quasi vide en ce début d’AM.
Photo 1 Dans le bus
Photo 2 La déambulation
A l’arrivée, 400 m de déambulation dans les rues de ce quartier Nord Est sur les hauteurs de Mindelo calment petits en grands. C’est l’immersion ! Nous même, en repérage la veille, avons été impressionnés par la pauvreté. Le savoir intellectuellement est une chose, s’y trouvé confronté en est une autre. Disons sobrement que ce fut un choc.
Notre cortège progresse entre tantôt de minuscules abris de tôles, tantôt des murs et un toit « rapiécés », pour les plus chanceux un logement social payé par une association.
Les pupilles s’écarquillent en passant devant les habitations aux portes souvent ouvertes.
Les minuscules pièces où s’entassent les familles entre des monticules de linges et d’objets du quotidiens impressionnent; pourtant la vie en bateau apprend à se contenter d’espaces contraints, mais là….
On nous regarde. Louis qui a travaillé dans ce quartier explique notre présence. On salue la jolie grand-mère de Miriam qui pouponne un bébé.
Dedans et dehors, quelque soit l’âge, chacun est propre et bien habillé. Hommes et femmes sont attachés à la tenue vestimentaire. La danse omniprésente y est sans doute pour beaucoup.
Les rues sont propres, balayées par tous. Le tout à l’égout fonctionne. Pas de mauvaises odeurs.
La couleur est partout. Dès qu’une surface lisse permet l’expression artistique, l’art de rue enjolive les murs.
Photos: street art dans le quartier de Ribeira Bote
Seul le ramassage des ordures reste un problème comme dans toute la ville: une seule fois par semaine.Les poubelles même débordantes ont leurs emplacement dédiés.
Le centre scolaire, musical et sportif
On y entre par une minuscule porte. 2 arbres au milieu de la petite cours carrelée en sont les stars. Les murs sont colorés extérieurs et intérieurs de peintures enfantines.
Miriam dans son français hésitant présente le centre. Son statut associatif. Ses équipements qui proviennent uniquement de dons.
Le mercredi n’est pas le jour de l’apprentissage de la capoeira, la danse martiale brésilienne qu’ils adorent. Des musiciens viennent bénévolement l’apprendre aux enfants. On regrette un peu.
Les fillettes joliment coiffées arrivent en ordre dispersé. Elles ont les sacs à dos « qui vont bien » roses et scintillants…manifestement vides.
Les fournitures scolaires manquent cruellement. Quand il y a une feuille de papier, le maximum d’enfants a droit à « un coin » et l’œuvre est affichée. On regarde.
Les garçons crânent en tentant de jouer au football dans la minuscule cour du centre. Les 4 éducateurs ont bien du mal à les calmer.. d’autant que les enfants navigants commencent à se joindre à eux…. Premiers contacts: alchimie de l’enfance!
Mathilde, la plus jeune navigante vient vers moi du haut de ses 5 ans: « je ne comprends pas ce qu’ils disent? Ils ne parlent pas comme nous!! «
Autour de la cour, 4 salles presque aussi vides les une les autres:
-La salle d’école pour réviser l’alphabet et les chiffres pour les petits
-La salle de peinture et dessin avec un évier quelques pinceaux et tubes bien secs.
-La salle informatique sans électricité avec un vieux portable, pour si un jour…
-La salle d’école et de musique pour les plus grands
Espace sportif: 2 heures
Après 40 mn, Miriam estime que tous les enfants du jour doivent être arrivés et prépare ses ouailles pour migrer vers le terrain polyvalent à 200m de là.
En rang 2 par 2, navigants et Cap-Verdiens mélangés. Les 4 éducateurs de part et d’autres et les parents à la queue.
Sur le terrain, occupé d’ordinaire par de très grands ados passionnés de foot, la négociation est âpre pour obtenir les lieux. Miriam a officiellement un créneau. Il faut faire appel à un éducateur de rue: une « armoire à glace » pour obtenir la place.
Le terrain bordé de beaux gradins est parfaitement clos et fermé par une lourde porte métallique contre laquelle les exclus tambourineront non stop pendant nos 2 heures de jeux.
Miriam commence par une grande ronde où chaque enfant crie son prénom. Puis les 4 éducateurs initient les enfants à 2 jeux Cap-verdiens pendant 1 heure avant de donner quartier libre, la 2ème heure, à tout ce beau monde;
2 groupes se forment instantanément: le foot avec la seule et unique balle que le centre possède et le cerceau avec le seul cerceau en mousse .
La réflexion des parents est unanime: si on avait su..au dernier décathlon des Canaries on aurait tellement pu en ramener !!!
Goûter au centre
La dernière heure est consacrée au goûter. Sur des tables, dans la petite cour du centre Patrick et moi déballons tous les gâteaux amenés par les navigants, les jus de fruits…tous les enfants émerveillés s’installent sagement sur leur chaise de bois en cercle.
Pour commencer choisir 3 gâteaux et un gobelet de jus de fruits…. Après la gourmandise se fera reine! Mais c’est dans le calme et très poliment que les enfants viendrons réclamer. Un miracle!!!
Le retour en bus
Aussi folklorique qu’à l’aller. Les parents poursuivent leurs innombrables discussions initiées pendant l’après-midi.
Les enfants sont débridés. Normal.
Les au-revoir et remerciements joyeux se font sur le parvis de la marina. Louis et Miriam sont aux Anges!
Epilogue: Quelques jours plus tard, nous retournerons au centre, les bras chargés des vêtements et des joujoux que les parents nous auront chargés de donner.
RDV sur le continent américain….
Les Séniors Des Flots, croisés du Sud vous embrassent!
Vous devez vous identifier pour laisser un commentaire : cliquez ici pour vous connecter .