ESCAPADE D’ÉTÉ DANS L’HEXAGONE
Après notre farniente de juillet à la Goméra, notre escapade aoûtienne en France fut organisée en 4 jours. Objectif: Y résoudre ce qui devenait difficile de l’être à distance.
Pour ce qui est de goûter aux joies de l’amitié et de la famille, le retour d’1 mois est une gageure; il faut 3 mois. Donc en 2023 nous viserons juin, juillet et Août dans l’hexagone.
Nous allons laisser notre chez-nous flottant pour la 2ème fois.
Nos préparatifs, centrés sur l’amarrage de Croix du Sud, sont hantés par le souvenir des avaries de notre 1ère absence en novembre 21.
Souvenez-vous un fort coup de vent, malgré 3 pendilles, avait drossé Croix du Sud sur le quai de béton, explosant ses pare-battages et entre autres avaries, une jupe arrière.
Résultat: une immobilisation de 69 jours en chantier Andalousie. Puis l’attente d’une météo de printemps favorable pour sortir du détroit de Gibraltar.
Nous avons choisi pour laisser Croix du Sud, le Sud de Tenerife parce que protégé du vent de Nord dominant.
La Marina San Miguel est surveillée et immense soulagement, Gérard copain navigateur, va veiller sur notre trésor à voile.
Laisser un bateau est encore plus risqué que de laisser une maison.
Après un vol parfait de 4 heures sur… Marseille (low cost oblige), et une location matinale voiture à l’aéroport, nous ne résistons pas au plaisir de l’immersion à travers le parc national des Cévennes au SudEst du Massif Central, puis aux routes secondaires de l’Allier, au NordOuest de l’Auvergne.
Objectif: remonter vers Bourges où nous attendent famille et véhicule.
D’abord la N 106 merveilleuse en cette saison. 149 km de luxuriance occitane (après nos volcans canariens) de Nîmes (Gard) à Balsièges près de Mende (Lozère). Cette ancienne route impériale relie les paysages enchanteurs d’Alès, La grande Combe, Florac,Trois rivières.
Puis 184 km de l’A75 pour relier gratuitement les villes occitanes de Marvejols, Saint Chély d’Apcher, auvergnates de Saint Flour et Issoire jusqu’à Clermont-Ferrand. A droite, la Haute-Loire, à gauche, le Cantal.
A Clermont-Ferrand, au moins 3 itinéraires s’offrent à nous pour gagner le Nord Ouest de l’Auvergne et plus particulièrement la forêt de Tronçais, un pèlerinage réjouissant que je présente à Patrick: j’y ai travaillé comme Maître nageur sauveteur, un été, avant de débuter mes études de sage-femme.
Nous choisissons ma préférée, les D2144 et D16 (136 km) qui passe par Cosne-d’Allier (136 km).
Tronçais est la plus belle futaie de chênes d’Europe, labellisée “forêt d’exception”. 10 000 hectares dont 110 classées parce qu’agencée en 1670 par Colbert pour la charpenterie de marine et notamment les magnifiques mâts de la flotte des navires du Roi Soleil.
Quelle émotion de retrouver l’étang de Saint-Bonnet-Tronçais et sa baignade que je surveillais chaque après midi de 15H à 19h; (avant 15H, je donnais mes cours de natation). La municipalité m’avait attribué un beau zodiac pour les interventions sur la 2ème zone, celle des loisirs nautiques, à l’époque quelques dériveurs, des planches à voile et des pédalos. C’était d’ailleurs un vrai dilemme quand je devais lâcher la surveillance de la baignade pour celle des engins de plage.Je n’intervenais pas dans la 3ème zone, bien paisible, domaine des pêcheurs. Au total, un été dans 45 ha de sérénité aquatique au cœur de la France.
Après un accueil princier à Bourges qui nous fait chaud au cœur, notre voiture récupérée et celle de location rendue, nous poursuivons par les routes de terroir, désertes…C’est au tour de Patrick de me faire visiter les lieux où il avait été enseignant agricole.
Notre marathon dans l’hexagone:
PENESTIN pour la gestion de notre étang morbihannais, pépite aquatique de quiétude et de beauté dans une Bretagne assoiffée. La discussion avec les agriculteurs qui entretiennent nos terres est menée à bien.
Réparation et sécurisation de notre maisonnette de bois cambriolée l’hiver dernier.(3ème fois!) Remplacement de la barrière.
Retrouvailles tant espérées et attendues avec enfants et petits enfants qui nous comblent de joies.
Zoukette, équipière du départ débarque même de sa Normandie.
LE GUILVINEC au rythme des retours de pêche, pour récupérer notre courrier papier auprès de Nath et de Didier, frère de Patrick. Parenthèse iodée et sportive avec Nath en chef d’orchestre du longe-côte ! Et Didier en expert es naturaliste de cette pointe de Penmarc’h. Nous découvrons Haliotika, la Cité de la Pêche, avec fascination.
ROUEN pour la gestion de l’appartement légué par mes parents.
En ÎLE DE FRANCE tout s’accélère, dans une « liste à la Prévert » échevelée:
Réunion de famille 4 générations. Merci Michel pour cette heureuse initiative!
Livraisons pour notre catamaran, à reconditionner pour l’avion.
Bref mais délicieux tour de notre île de Vaux en vedette, offert par Fabrice et Patricia nos joyeux ex-voisins.
Et, inattendu: me revoici « sage-femme toujours », grâce à quelques échanges téléphoniques chargés d’émotions avec Charlotte que j’ai mise au monde il y a 35 ans à Poissy. Et que je remercie ici pour sa confiance.
Elle vient, pour la naissance de sa 2ème fille, de rompre inopinément la poche des eaux, à 37 semaines, 1 mois trop tôt. Dans moins de 24 heures, si le « travail » ne démarre pas spontanément les contractions seront provoquées avec une perfusion d’ocytocine, un déclenchement difficile à gérer sans péridurale, pense t-elle. Avec ambivalence.
Elle espère tant, cette fois ci, réussir à accoucher « sans péri »… Elle garde un mauvais souvenir des doses trop puissantes d’analgésiques du premier accouchement qui ont arrêté les contractions au moment de la descente de l’enfant et l’ont privée de tout ressenti. Nous en parlons longuement, les différents scénarios sont envisagés à l’aune des émotions passées et à venir qu’ils engendrent.
Sa joie et sa fierté nous arrivent quelques heures plus tard. La véritable joie de ce qui a été bien vécu : Je me permet de la citer: « L’accouchement s’est passé merveilleusement bien! Déclenchée à 14h, l’ocytocine a commencé à agir à 2,4ml/h et vers 16H15, j’ai commencé à ressentir des contractions efficaces et plus rapprochées. L’équipe a été au top et j’ai accouché dans un hamac sur le ballon. Je n’aurai pas pu rêver mieux. C’est la Sage-Femme qui s’est contorsionnée (...) pour réceptionner le bébé(…)J’ai tenu sans péri ! Et ça valait vraiment trop le coup! »
Évidemment nous arrosons ça avec les (grands)-parents tout aussi fiers, en nous remémorant il y a 35 ans…La naissance de Charlotte, avec l’analgésie discrète de mes nouvelles connaissances en acupuncture; un an plus tard « même-jour-même-heure » celle d’Edouard…qui se marie dans 4 jours, puis de la benjamine Victoria qui attaque solidement sa vie d’adulte. Que de souvenirs! Les hommes parlent agriculture: leurs passés communs Patrick en Bretagne et Jean-Claude en Île de France.
Et le marathon se poursuit:
Réassort de la pharmacie du bord. Merci Annie!
Pré embrassades de Claudine et Dominique qui viendront passer Septembre à bord de Croix du Sud.
Dîner avec Pierre et Nathalie, nos bienfaiteurs de l’hiver dernier, quand nous avons généreusement profité de leur voiture andalouse. Ils rentrent justement de leurs vacances à SOTOGRANDE…
Méditation yogui avec Denise. Tout de même! Le « vrai » retour n’est-il pas le « Retour au Centre ».
Cours sur la pose des ventouses médicales avec Francine, gage d’autonomie pour les soins à bord.
Et tout cela avec la TRÈS chaleureuse hospitalité de Marie Laure, en vallée de Chevreuse et le clin d’œil de sa jumelle Agnès…
Nouveau passage dans la famille de Bourges, entre temps endeuillée, qui nous fend le cœur. Notre voiture retrouve son gardien émérite Régis, cousin de Patrick. Un efficace BlaBlaCar nous redescend de Bourges à l’aéroport de Marseille en 7 heures.
A l’arrivée à Tenerife nous louons une voiture pour l’avitaillement du frais. La marina est éloignée de tout.
Et c’est l’arrivée au ponton: nous n’arrivons pas encore à nous réjouir. Malgré la surveillance efficace et enjouée de Gérard pendant notre absence.
Nous scrutons inquiets les coques de Croix du Sud. Mais les 3 pendilles qui avaient été souquées à marée basse (2M de marnage) ont bien maintenu notre voilier éloigné du ponton.
Nous regardons d’un œil suspicieux les voisins de pontons et les amarrages: Ah! Une des aussières a été déplacée, bon! correctement.
Puis c’est l’inspection des fonds: Ouf! Pas de traces d’eau! Toutes les vannes sont rouvertes méthodiquement.
Le fonctionnement de tout ce qui communique avec la mer est inspecté, WC, pompes de cales.
Enfin ce sont tous les placards qui sont passés au crible à la recherche de moisissures ou d’insectes parasites. RIEN. Notre chasse aux cartons porteurs d’œufs de rampants ou de volants, dans les pays chauds, et nos systèmes anti humidité ont été efficaces.
Nous pouvons enfin savourer notre retour à bord!
Claudine et Dominique arrivent dans 4 jours. Nous réarmons avec entrain le bateau pour leurs navigations: au programme La GOMÉRA et LA PALMA
Portez-vous bien. Bonne rentrée! Et à très vite pour le récit de nos aventures à LA GOMÉRA .
Les Seniors Des Flots.
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