Orcades et Hebrides extérieures / Christine

Orcades et Hebrides extérieures / Christine

Posté par : Christine et Yves
24 Julio 2022 à 22h
Última actualización 25 Julio 2022 à 10h
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En quittant Inverness

Mardi 12 juillet 2022

Difficile de résumer les 15 jours qui viennent de passer. Malheureusement la plus grande caractéristique est : temps pourri, froid, vent, pluie, rafales en permanence. Même soi-disant à l’abri dans les ports, on n’a cessé d’entendre le vent dans la mâture, jour et nuit. C’est épuisant. On a beaucoup de difficulté à trouver des journées de navigation potables.


Inverness sous la  pluie...

On a beau essayer de ne pas trop s’écouter, le Covid nous a quand même fatigués. Mais après une semaine passée à Inverness, et alors qu’on prévoyait un départ dans 48h, nous avons littéralement sauté sur une « ouverture » moins mauvaise que les autres pour nous échapper vers les Orcades. Départ d’Inverness, donc, par force 6-7 au portant et 36h de traversée correcte avec une belle arrivée sous le soleil. Le port de Kirkwall est accueillant, les gens sympathiques, mais hélas encore une semaine de mauvais temps nous attendait.


Arrivée aux Orkneys

Nous avons visité comme on a pu : la ville elle-même, puis les alentours en bus car plus de voitures de location disponibles nulle part.
C’est étrange ces lieux perdus au milieu de l’eau qui semblent pourtant avoir connu une histoire riche. Il y a à Kirkwall une cathédrale du 12ème siècle, rarissime dans ces contrées, construite par les enfants des vikings qui ont été partout présents dans cette région du monde et y ont développé de nombreuses activités.


La cathédrale


On y découvre le gisant le plus "confortable" que nous ayons rencontré ! (John Rae, explorateur  polaire)

On y trouve aussi des vestiges néolithiques intéressants, sauf que les bus n’y vont pas vraiment, à part ceux des tour-opérateurs et qu’il faut faire 40 mn à pied au milieu de nulle part, dans le froid, la pluie et les bourrasques pour retrouver un bus de retour qui passe toutes les heures et demi. Difficile d’apprécier réellement le site dans ces conditions.


Il parait qu'en France c'est la canicule ...


Toujours en bus, petite visite de  Stromness, l'autre port de Mainland.

Là encore, on a vu se vider les pontons de tous les bateaux norvégiens qui repartaient vers l’est, mais aucune réelle éclaircie prévue pour se promener dans les iles et toujours pas d’ouverture vers l’ouest.

Et puis, encore une fois, nous nous sommes littéralement échappés (c’est-à-dire qu’on a mis en route  le moteur et hop) à la faveur d’une fenêtre de 24h moins mauvaise et décidons de retourner vers l’Ecosse. Inutile de prendre le risque de prolonger vers les Shetlands avec ce temps.

La sortie de Kirkwall et des îles, dans un couloir, au près, par 30-35 nœuds en tirant des bords m’a donné l’impression d’être en régate. Yves était aux anges ! Par contre le surplace ensuite pendant 6 heures pour passer la pointe suivante était frustrant. Mais bon, ce sont les aléas de la voile, on ne peut pas toujours avoir le courant avec soi sur la durée. On ne peut pas non plus tout passer au moteur, ça n’aurait pas été plus efficace en ce qui nous concerne.


Il fait "beau" (fair, good !) et venté. Mais la forme n'y est pas.

J’aimerais bien commencer de vraies vacances à musarder dans les lochs, si l’anticyclone coincé sur les Iles Britanniques arrêtait de nous envoyer tout le mauvais temps possible !

Quel dommage ! Dès que le soleil apparait brièvement le paysage rayonne. Les reliefs apparaissent, les couleurs de l’herbe, des monts, de l’eau se conjuguent à merveille pour donner envie d’en voir plus.


En quittant les Orcades.

On peut dire qu’on n’a sans doute pas vu grand chose des Orcades dans ces conditions. Juste un sentiment un peu désespérant en ce qui me concerne, l’envie de ne surtout pas vivre là, et le rappel que j’ai la chance incroyable d’être née dans un magnifique pays tempéré, rempli d’Histoire et de vestiges, de culture et de paysages grandioses.

Pour l’instant nous sommes dans un loch au nord de l’Ecosse, le loch Eriboll, et attendons depuis deux jours un temps qui nous permette de passer le Cap Wrath, genre de Cap Finistère du coin, direction les Hébrides extérieures et le port de Stornoway.

Nos deux mouillages dans le magnifique Loch Eriboll

Allez, maintenant le positif : j’adore les levers et couchers de soleil sur la mer. Malgré la couverture nuageuse quasi permanente, nous avons aperçu de magnifiques lumières pendant notre dernière traversée depuis les Orcades et l’arrivée sur la côte Nord de l’Ecosse est très belle.
Et surtout, ce phénomène assez intéressant en cette saison : en pleine nuit, une grande luminosité blanche qui tombe du ciel, vers le Nord, et éclaire la nuit comme en plein jour, alors que le soleil ne va pas du tout se lever par là. C’est très étonnant et un peu mystique.


L'horizon, au Nord...  Etonnant.

Allez, on reprend la route demain matin en principe, il parait que le temps est partout un peu bizarre par rapport à d’habitude, alors il faut faire avec et ça ne fait surement que commencer !

 

Dimanche 24 juillet 2022

Je n’aime pas être négative, mais un mois de temps pourri, ça mine.

Départ du Loch Eriboll, destination Stornoway dans les Hébrides extérieures, grosso modo 36h de navigation : on a bien failli ne pas partir, l’ancre étant très dure à relever, le guindeau a dit « non ». Yves a dû la remonter à la main, puis à l’aide d’un winch, pour se retrouver avec deux pieds de laminaires accrochés à l’ancre, gros comme des cordes, qui ne facilitaient pas sa remontée. Après ça le guindeau n’a plus voulu fonctionner.

Mer agitée, comme d’hab' froid, comme d’hab' mais le pompon a été le lâchage du pilote, après celui du guindeau. Yves n’ayant pu trouver la panne (qui s’avèrera être une panne électrique, idem pour le guindeau), nous nous relayons toutes les 1/2 heure durant la nuit, pour ne pas geler à la barre.


L'arrivée vers le golfe de Stornoway. Chicken Head à droite, sur la mer calmée

Stornoway : je me sens mieux, disons qu’on est revenu en Ecosse.
La petite ville est sympa, la marina bien équipée, et nous tombons en plein festival interceltique.


Le château, le festival  HebCelt et la petite marina

C’est animé et les jours que nous allons passer là, en attendant de réparer (rien de grave), seront très agréables.
Il y a du monde et de la musique dans les pubs. On peut se promener, dans et autour de la ville.

On loue une voiture pour visiter Lewis et Harris, les deux parties de l’ile. La traversée de la partie nord est impressionnante de "désertitude" si j’ose m’exprimer ainsi : des plaines de tourbe à perte de vue. Il parait que l’endroit a servi au tournage d’une séquence de 2001 Odyssée de l’Espace.

Lors de nos balades dans et autour des villes, nous rencontrons des bancs « en souvenir de ». Ce sont des bancs qui ont été offerts par des gens ou des associations, qui témoignent, d’abord de l’existence de quelqu’un, et qui rappellent que ce quelqu’un aimait venir là, se poser et admirer la vue. J’aime bien cette tradition. Je laisserai bien un banc derrière moi, à mon nom, quelque part.

Nous ne verrons pas le sud, la partie Harris, la plus belle, il pleut des cordes l’après-midi.


La très belle plage (fraiche !)  près de la pointe Nord de Lewis.


Moins grands et  étendus qu'aux Orcades mais impressionnants tout de même...

Tous les gens que nous croisons dans les ports et qui connaissent bien le coin nous confirment que le temps de cette année est particulièrement insupportable.

Départ de Stornoway pour un mouillage dans le  Loch Grimshader, par temps presque dégagé, pour tester le guindeau. Pas de problème.
Nous allons bénéficier de 3 jours de « beau temps », c’est-à-dire qu’on aperçoit  du ciel bleu et que nous pourrons enfin découvrir le paysage grandiose des reliefs tout autour de nous. C’est magnifique, quel dommage !


Mouillage quelques heures dans les Iles Shiant. Splendide.

Une journée de navigation avec visite des Iles Shiant (et oui, c’est leur nom) qui sont un refuge ornithologique : une falaise pleine de macareux moine, une falaise de mouettes tridactyles, une falaise de goélands et d’autres espèces à foison telles que cormorans ou guillemots ou encore quelques petits pingouins. Par milliers.

Une nuit dans un petit lagon individuel à la limite de Lewis et Harris : superbe.


Etonnant et idyllique !

Puis traversée jusqu’à l’ile de Skye où nous nous remplissons les yeux de ces reliefs incroyablement beaux. Une bonne partie de ces trois belles journées se fera au moteur… Il fait beau, pas de vent. Mais, alléluia, nous aurons découvert et compris pourquoi ces lieux attirent tant.


C'est la première fois depuis un mois que nous ne devons pas ariser la grand voile...


Skye en vue !


Joli mouillage   dans Staffin Bay

Puis stop au petit port de Portree. Pluie, vent, froid sont de retour.
Nous avons mis l’annexe à l’eau pour un peu de ravitaillement mais le cœur n’y est pas pour une balade.


Petrel devant Portree

Nous en arrivons à rêver de Corse, d’eau chaude et de coups de soleil. Et dire que pendant ce temps-là, en France,…..ça brûle partout.

Une dernière petite remarque quand même. On dit qu’en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour. Ici, en cette saison, la luminosité est telle qu’on a l’impression qu’il fait beau et mauvais en même temps !

Pour changer de sujet, parlons un peu de la nourriture : ce qui nous a tout de suite sauté aux yeux, depuis notre arrivée en UK, c’est la quantité incroyable de malbouffe. Les supermarchés sont remplis de rayons de pains de mie (une allée entière pour ça), de chips, de gâteaux industriels, de sweeties, et de boissons sucrées et alcoolisées de toutes sortes. Dans le frais, les 4/5 sont occupés de plats déjà préparés à faire réchauffer ou à finir de cuire. J’avais gardé en tête la mauvaise cuisine anglaise de mon enfance (c’était déjà du pain de mie avec des baked beans pour le repas, ou du fish and chips), mais les anglais étaient minces et sveltes. Actuellement, la quantité d’obèses est réellement inquiétante. Je ne parle bien sûr pas du critère de beauté, chacun est comme il en a envie, mais du problème de mal-être et de santé publique que cela met en évidence.

(à suivre)

 

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