Tant que nous ne naviguons pas notre journal de bord Séniors Des Flots ( POLARSTEPS) est en stand by. Cette newsletter continue chaque WE à vous raconter les coulisses de nos aventures.

En attendant les livraisons des pièces que nous préférons changer avant de reprendre la mer, nous avons exploré cette semaine le vieil Estépona, cité de pêcheurs  …et traversé le pays de la Guerre de la Tomate. Belle oscillation entre les 2 piliers économiques de l’Andalousie: le tourisme et l’agriculture.

Pour le pilier touristique, Estépona, vieille cité qui conjugue pêche et arts de la rue, l’initiative de l’excursion  revient à Thaïs, mon élève de yoga, qui y a grandi. Ballade après son travail, vers 18h alors que la vie s’amplifiait avec la réouverture des commerces, musées, bistrots de rue et restaurants.

Avec ses quelques 70000 habitants logés dans des immeubles peu attractifs, Estépona, fondé au IV siècle, cache son ravissant cœur de ruelles escarpées blanchies à la chaux et plantées d’arbustes savamment fleuris à l’année.  Les façades sont végétalisées de centaines de pots de céramiques colorés suspendus. La palette de l’arc en ciel semble s’y être incarnée. Des privilégiés ont même 2 ou 3 m2 de jardinet devant leur maisonnette.

Magnifique « quartier » quand il y a moins de 2 siècles c’était là, le village des pêcheurs à flanc de coteaux!  La réputation de destination privilégiée des touristes des années 60-80 lui a été ravie par Malaga. Estépona résiste avec ses arts de la rue qui l’ont rendu célèbres: fresques, peintures, sculptures, fontaines et manifestations hebdomadaires. Nous flânons, visitons un musée dédié aux artistes en vogue où j’apprécie ce que j’aime: « des huiles » très colorées. Puis finissons la soirée avec quelques tapas arrosés d’un sage Tinto de Vérano au pied d’une fontaine de galets et de céramiques doucement éclairée.

Pour le pilier agricole, ce sont nos retrouvailles avec Hélène et Philippe à bord de leur confortable lagoon 42 (rencontrés à Cartagéna) qui ont motivé notre remontée en voiture de la province de Cadix, vers celles de Malaga puis de Grenade et enfin d’Alméria où leur catamaran est basé. Du bon temps amical bienvenu et très apprécié.

300 km de belle autoroute côtière l’A7 où s’enchaînent magnifiques viaducs et tunnels pour traverser les innombrables Sierras qui de 3000 ou de 2000 d’altitude finissent dans la mer. L’Espagne est rocailleuse et culmine.

Au fur et à mesure que nous suivons la côte  vers le Nord, les cultures intensives irriguées de plein air laissent la place à celles sous serre: les invernaderos.

Le rare sapin conique d’Andalousie officiellement menacé disparaît du paysage. La roche nue devient omniprésente.

La roche nue! Malgré cela, la province d’Almeria, avec ses 3000 heures d’ensoleillement annuel décroche le titre de serre intensive de l’Europe. Ici tout pousse, tout est cultivé. A y regarder de près, est ce si glorieux? 

 Non, ce ne sont pas des logements mais des serres en blanc gris, à touche touche sur des milliers d'hectares. Reste un îlot de verdure autour du port d'Alméria où Hélène et Philippe ont amaré leur PICOTA .

Toutes les montagnes sans exception sont entaillées, arasées pour dégager les précieux M2 recouverts de plastiques disgracieux. Sur des milliers d’hectares, plus un arbre, plus un arbuste, encore moins un champ, mais un univers irréel blanc gris de bâches polyéthylènes pour les toits des serres, des filets noirs pour les côtés et quelques aérations. À touche-touche. A peine visible, un réseau de buses noires se ramifie à l’infini pour alimenter en eaux toutes ces serres verrouillées grillagées et parfois taguées par ceux qui luttent contre l’usage intensif des pesticides. Reste que l’Espagne est doublée par la France qui détient le triste palmarès de premier utilisateur européen de pesticides.

Seuls des chemins étranglés lacèrent cet univers fantomatique pour  l’accès des semi-remorques. Les villages ont presque disparus. Où dorment donc tous les migrants officiels ou clandestins qui y travaillent notoirement pour des salaires de misères?

La guerre de la tomate a lieu ici, dans la province d'Alméria.

Sur près de 50 km de littoral, parmi les fruits et légumes cultivés ici dans les « plaines côtières » -si on peut appeler ainsi la roche nue recouverte de serres- la tomate est chef de file économique avec plus de 30% de la production européenne et un montant de ses exportations agricoles  de plus 2 milliards d’euros par an.

Les habitants des montagnes combattent la dégradation causées par les cultures industrielles. Soutenus par toute une jeunesse sensibilisée à la lutte contre les engrais et l'épuisement des nappes phréatiques. Ils luttent pour leur traditionnel système en terrasse (heurtas)et irrigations (acequias) mis en place par les arabes il y a plus d’un millénaire.

En été, les tomates des montagnes gorgées de soleil sont succulentes. On se les arrache pour leur parfum, la texture de leur chair. Elles sont la fierté du pays et restent le seul moyen de gagner sa vie dans les sierras abruptes.

Mais en hiver, jusqu’en avril, se trouve sur les étals désormais une variété étonnante de plus en plus sucrée et plus dense que la tomate classique. Une variété que l’on pourrait situer entre nos meilleures et authentiques « cœur de bœuf » et «  noire de Crimée ». Elle a obtenu son label RAF, équivalent de notre AOC français.

Rendez-vous le WE prochain. Belle semaine à vous .

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Signature de pétitions :

-Abeilles et insectes polinisateurs: Demande au Président Macron de tenir son engagement contre l'enrobage de pesticides  des graines de betteraves (autorisé par le ministère de l'agriculture français).

-GREEN PEACE soutien à leur action contre la France qui participe aux projets d'exploitation abusive pétrolière et minière des Océans

-Arrêt de l'exploitation du soja stimulant le  défrichage des forêts primaires d'Amazonie et de Birmanie

.Mode de vie

-En consommateurs avertis, vous participez à la guerre contre les emballages  plastics

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