Pas de nouvelles, bonnes nouvelles - La Cantabrique /Christine

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles - La Cantabrique /Christine

Posté par : Christine et Yves
13 Septiembre 2021 à 18h
Última actualización 13 Septiembre 2021 à 22h
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Ça se confirme.

Cette deuxième tentative de traversée a été plus sereine, départ de Houat, deux belles nuits de pleine lune qui rendaient la mer noire de la nuit un peu plus accueillante, un bon vent qui nous a fait arriver à Gijon en 48 h montre en main.
Nous avons eu le privilège de croiser pendant plusieurs heures avec le dernier né des chantiers navals de Saint-Nazaire, le « Wonder of the Sea », le plus gros navire de croisière du monde, un monstre, qui faisait manifestement des essais, tournant, partant, revenant vers nous.

Je voudrais commencer par rendre un hommage très sincère (et gratuit ! Non nous ne sommes pas sponsorisés hélas !) aux guides Imray qui sont une bible pour arriver dans ces lieux inconnus. Très bien faits, très bien illustrés avec des photos aériennes qui donnent une vue d’ensemble des lieux. Pour un départ impromptu comme celui-ci c’est un outil indispensable.

A l’arrivée à Gijon, nous sommes escortés par une dizaine de grisons qui s’entrainent à planer et piquer autour du bateau, à tel point qu’on aurait presque pu les toucher du bout de la main.


Nous venions de quitter la cohue d’août de la baie de Quiberon, nous arrivons dans une zone visiteurs du port de Gijon, vide ou quasiment. Trois bateaux, nous compris. Les installations sanitaires sont très biens, l’accueil sympathique.

Yves et moi découvrons l’Espagne ou presque. La ville de Gijon est très surprenante pour nous, français, dont l’urbanisme est tellement formaté : petites maisons blanches et noires en Bretagne, petites maisons roses en Provence, chalets en montagne et des villes-musées, qu’on ne va pas bouder car le résultat est souvent très beau. Mais ici c’est tout, mélangé, ensemble, ancien et récent, formes à l’envie, comme si chacun avait construit ce qui lui plait sans rien demander à personne. Et c’est peut-être le cas – il faudra se renseigner – et le résultat est inattendu.

Le seul point commun qu’on retrouvera par la suite un peu partout dans cette partie Nord et Nord-Ouest de l’Espagne son t les doubles fenêtres à petits carreaux, blanches, qui servent sans doute à isoler, à fermer les terrasses pour gagner de l’espace et qui donnent parfois une impression d’ensemble.

Rappelons que notre intention cette année était de partir vers le Royaume-Uni ! Nous sommes donc un peu dépourvus d’informations concernant l’Espagne et nos dictionnaires anglais ne sont pas d’un grand secours.  
Ne parlant donc pas espagnol et n’ayant pas eu le temps d’apprendre quelques phrases de base, nos tentatives pour manger sont pittoresques au début et il nous faudra quelques essais pour comprendre le système des « tapas » « rationes », etc., aidés par une amie d’origine espagnole qui nous fournira depuis la France une liste des plats à essayer.


Tapas. C'est la première fois que nous photographions notre assiette !

Les rias altas

La météo étant bonne, après deux jours passés à Gijon, nous décidons d’aller relativement vite vers la pointe Ouest, le Finistère, pour passer cette pointe dans de bonnes conditions.
Nous allons découvrir ce que sont les rias : rias altas sur la côte Nord jusqu’à La Corogne, rias bajas plus au Sud-Ouest.
Les rias sont des espèces de fjords qui s’avancent à l’intérieur des terres et au fond desquelles coule en principe une rivière qui est à l’origine du formatage de ces baies/anses. Les mouillages et les ports qui s’y trouvent sont de bons abris, mais aussi des lieux de villégiature, en particulier à partir du sud du Cap Finisterre.

Nous faisons un premier stop à Ribadeo,
Attention là aussi à ne pas croire que les villages et les villes sont reflétées par leurs ports. On a souvent des surprises. Une première impression à l’arrivée au port, et puis toute autre chose en allant se promener à l’intérieur. Les ports sont des lieux en soi, une vie à part entière.
Jusqu’à Ribadeo nous étions dans Les Asturies, à partir de là on passe dans La Galice.


Cabo Estaca de Bares
Le paysage devient magnifique, des falaises époustouflantes, un paysage sauvage, grandiose. Un peu la Bretagne en dix fois plus grand, plus imposant.


La Costa Ártabra, à l'ouest du Cabo Ortegal

Des villages posés en surplomb sur des replats qui dominent la mer.
Vu de la mer, c’est vraiment très beau, surtout par beau temps, sur une belle mer bleue, par un vent parfait de 15 nds.
Nous aurons quand même droit, dans la soirée et le début de la nuit, au fameux brouillard qui sévit régulièrement sur cette côte. Effectivement, c’est opaque, et avec les bateaux de pêche un peu partout il faut être vigilants.

Nous nous dirigeons vers Arès, prochaine étape dans le Golfo Artabro.
"C’est comme le jour et la nuit" disait ma Maman pour comparer deux choses très différentes.
A l’arrivée dans l’anse d’Arès, de nuit, vers 2-3 heures du matin, on passe d’abord en venant du Nord devant le port de Ferrol, énorme port de commerce, toutes lumières, spots, phares allumés, les activités du port ayant l’air de se poursuivre à toute heure. La mer autour en était éclairée.
En entrant dans l’anse, on voyait un énorme tanker, toutes lumières allumées également, dont j’ai cru qu’il était à quai en train de charger ou décharger.  Les effets de la nuit et de la fatigue.

Au réveil, au matin au mouillage, nous avons découvert une anse verdoyante et vallonnée, avec alentour des petits villages et des activités nautiques et de pêche. Plus aucune trace d’industrie ou de gros bateaux de commerce.
 Par chance, à Arès, nous assistons à une régate. Il s’agit de grandes barques en bois avec 13 rameurs et un pilote. Il semble que ça s’appelle des régates de « trainières » et qu’il s’agit d’un sport très pratiqué dans le nord de l’Espagne. C’est très beau à voir, et comme nous sommes au mouillage, nous sommes en plein cœur de l’événement. Nous retrouverons le même genre de barques et le même entrainement dans plusieurs ports.

A notre départ de l’anse, 24 h plus tard, je n’ai pu que constater que le « monstrueux bateau » était au mouillage, tranquillement, plus loin à l’entrée de la baie, que les activités industrielles étaient invisibles de là et bien cantonnées dans une autre partie de la baie.
J’avoue avoir été étonnée de la différence entre l’impression de nuit et celle de jour qui n’avaient rien à voir l’une avec l’autre.


Le "monstre nocturne", au matin.

En sortant sur une mer d’huile, nous avons été accompagnés par des dauphins, des pêcheurs, des oiseaux marins. Tout ce petit monde cohabitant dans une, semble-t-il, belle sérénité. Et cette impression de sérénité se confirme tout au long de cette belle côte Atlantique.
Moralité : ne jamais décrire un lieu sans en avoir un peu fait le tour, dans des conditions différentes.
 

La Corogne

Et voilà, on approche du bout de la terre. Notre prochaine étape : La Corogne.
Première très bonne impression. Arrivée à la marina du centre-ville qui donne directement sur une des grandes, belles places de la ville. Pour le coup, il s’agit cette fois d’un bel ensemble architectural cohérent, où on retrouve les fameuses façades à fenêtres blanches à petits carreaux.


La Marina Nautico est pratiquement en centre-ville

L’autre marina est proche mais un peu plus à l’écart et quand on s’y rendra deux jours plus tard pour faire le plein en carburant, on trouvera une marina quasiment vide alors que la Marina Nautico est pleine.
Ces ports sont-ils pleins à l’époque des grandes traversées, à partir de novembre ?
Nous voilà touristes purs et durs pour deux jours, entre la Tour d’Hercule, le plus vieux phare (romain) encore debout et en service au monde (mais il y a un piège, à découvrir), les balades en ville, etc.


La Torre de Hércules (Ier siècle)... mais le phare romain est inclus et protégé à l'intérieur de la tour du  XVIIe siècle !

Une petite remarque quand même sur toute cette côte Nord, avant de la quitter : malgré un temps clément, un vent favorable, nous ne croiserons que très peu de bateaux, autres que les bateaux de pêche. Ce n’est pas la saison ?  Le COVID 19 y serait-il pour quelque chose ? Les gens tirent tout droit sur La Corogne ? Ce n’est pas encore la saison des grands départs ? C’est dommage car les paysages en valent vraiment la peine.

Nous décidons d’une dernière étape à Camarinas pour être au plus près du Cap Finisterre.

 

(à suivre...)

 

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