La Nouvelle Calédonie ou la Culture de l'Igname

La Nouvelle Calédonie ou la Culture de l'Igname

Posté par : Guylaine et Max
17 Octubre 2019 à 08h
Última actualización 25 Marzo 2020 à 03h
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LA NOUVELLE CALEDONIE OU LA CULTURE DE L'IGNAME 

Nous sommes arrivés auxTonga le lundi 5 août 2019, avec une grand-voile en mauvais état. Elle se délamine. J'y ai  collé de grands patchs, en espérant qu'elle tienne jusqu'à la Nouvelle Zélande.  Mais, avant cette grande île, nous filons vers la Nouvelle-Calédonie.

                                                                                                                                             C'est, le lundi 19 août 2019 que nous  partons de l'île  Vava'u, une île du nord de l'archipel des Tonga, pour la Nouvelle-Calédonie, 1200 MN à parcourir. Brigitte, la soeur de Max et Jean, son mari,  vont nous y rejoindre.    j'ai fait le marché à Nieafu, la principale ville de Vava'u et préparé quelques plats à base de pommes de terre et de riz pour les premiers jours de navigation  pendant que Max s'occupait des formalités de départ.  Puis,  un petit coup de nettoyage sur le pont pour retirer quelques  déjections d'oiseaux, des fientes classiques mais aussi  quelques étranges  "boulettes". 

La météo annonçe un vent de sud- est, 4 beaufort. Max a fait la route, en évitant soigneusement les hauts fonds à risque volcanique. Le vent, dans cette toute première partie de navigation est plus faible que les prévisions mais en début de nuit, la pluie  arrive et avec elle,  des rafales à 25 noeuds qui nous obligent à prendre 1 ris dans la GV et 1 dans le génois. La mer, comme à son  habitude, est croisée et bien agitée.  Nous recevons le vent à 120° sur bâbord. A 21 h00, pour mon premier quart de nuit, avec  un alizé  aux alentours de 25 noeuds,  je prends un ris supplémentaire dans la GV et dans le génois.  A minuit, nous marchons à 7 noeuds.  Plusieurs averses courtes et bruyantes,  se sont faites entendre et ont fait penser à des giboulées de grêle. Le speedo, durant la nuit se bloque à plusieurs reprises et  le profondimètre indique 0 m sous la quille, à certains moments. Il n'y a pourtant pas  de haut fond et la profondeur sur la carte indique pas moins de 3000 mètres. Que se passe-t-il donc ?  Il fait nuit noire, nous ne voyons strictement rien. Il faut attendre le jour. Puis, plus tard dans la nuit, tout fonctionne  à nouveau correctement.

Le lendemain matin, j'aperçois à nouveau, sur le pont avant, les mêmes boulettes qu'au départ mais en bien  plus grand nombre.  La mer étant trop mauvaise, je laisse le nettoyage pour l'instant.   Ce n'est que le mercredi matin, que je balance bon nombre de seaux d'eau de mer   afin de retrouver un pont propre. Une déjection se coinçe alors dans une cavité et comme je vois bien qu'elle est dure, je  prends mon courage et l'ôte avec la main. Mais, surprise !  Ce n'est pas un "fécalome" d'oiseau, ni même une boulette de terre ! C'est une pierre ponce ultra légère !  Max, en bon géologue,  confirme le fait.  Incroyable ! Nous avons reçu des giboulées de pierre ponce !  Les oiseaux ne sont  pour rien dans cette affaire ! Je prends alors  grand  soin des dernières pierres ponces pour les garder en souvenir. Nous sommes  stupéfaits de cet événement ! A peine croyable,  nous sommes passés suffisamment près d'un volcan sous marin actif  pour recevoir  ses scories !  

Jeudi 22 août, 08h00  nous franchissons le méridien  180. Nous sommes à l'opposé du méridien de Greenwich qui passe en Angletterre  et en France.  Nous passons de la longitude ouest à la longitude est. Nous ouvrons une de nos dernières bouteilles de rouge pour fêter l'évenement !  Le vent est tombé, nous mettons le moteur.

Le vendredi 23 août,  orage  droit devant.  De beaux éclairs zèbrent le gris du ciel.  Nous entendons le tonnerre  gronder au loin.  Je compte les secondes entre l'éclair et le tonnerre. L'orage, nous rappelle la mésaventure de Samantha et de Toby qui  ont reçu la foudre sur leur cale moteur, leur chien a explosé et leur bateau a coulé. Ils se sont récupérés sur leur radeau de survie et ont été repêchés par les    garde-  côtes  australiens au bout de  3 jours et 2 nuits.  Nous craignons une  infortune similaire.   Et, à croire le bruit de verre cassé que nous avons entendu juste après un éclair, la foudre n'est pas tombée trés  loin ! 

Le  lundi 26 août,  je regarde la grand-voile comme tous les matins. Elle n'est vraiment pas très en forme !  Elle est même cuite pour tout dire !  Les  voiles laminées, sont bien pour les zones froides. Mais, dans le Pacifique sud, elles cuisent, sans même  que l'on s'en serve, enroulées dans le mat en aluminium qui fait office de radiateur !  Autant la rentrer pendant que c'est encore possible.  Nous continuons donc notre route uniquement au génois.  Nous sommes vent de travers.  La mer est encore grosse et croisée. Nous sommes bien chahutés.  Le soleil se fait rare, le  ciel  gris est plein de nuages mais aujourd'hui comme hier, il ne pleut pas. Le bateau regorge de sel. A l'arrivée, il faudra non seulement  l'ôter mais également faire la maintenance du guindeau et des winchs. 

Dans la nuit, malgré l'installation d'un petit taud sur le cockpit pour nous préserver des pluies, une vague passant par je ne sais  quel orifice, vient s'écraser dans le carré, sur la   table à carte où est installé l'ordinateur avec les cartes et le GPS. Ni une ni deux, l'ordinateur ne veut plus rien savoir. J'ai beau essuyer toutes les touches une à une  en les soulevant, l'ordinateur ne redémarrera pas. Heureusement que nous reportons les points sur la carte papier et que nous avons un autre ordinateur de secours ! 

Cette navigation me parait longue, fatigante et fastidieuse. Je n'en vois pas le bout !  Il reste encore  plusieurs jours de mer. 

Vendredi 30 août,  enfin, nous sommes en approche de la Nouvelle-Calédonie. Il est 01h00 du matin.  Il fait nuit noire.  Nous regardons les passes sur le guide papier. La petite passe Boulari est étroite mais sans  mascaret. Nous optons pour  elle. Nous aurions de beaucoup, préféré  arriver de jour !  Je suis à la barre et aligne le feu blanc Iso 6s avec  le feu blanc Fl 10s.  Les grosses masses sombres des ilots se découpent  dans la nuits tels des monstres voulant nous engloutir !  J'ai les yeux fixés sur l'alignement et Max sur la cartographie.  Ca y est,  nous sortons du passage le plus étroit et sommes dans le chenal d'accés de la marina de Port Moselle.  Le lagon est immmense. Encore plusieurs miles,  et ouf ! nous sommes devant l'entrée du port. Un grand espace se dessine avec des bateaux sur ancre et ou sur bouée. Mais, il ne serait pas prudent de mouiller,  des navires n'ayant pas mis leur feu de mat. Je tombe de sommeil et passe la barre à Max qui  tournera en rond devant l'entrée du port, dans  un endroit dégagé,  en attendant le lever du jour.

Après  les traditionnelles formalités d'arrivée et l'inspection sanitaire à bord de "Légende du Val", en descendant sur le quai, je m'aperçois que notre coque est toute rayée sur une vingtaine de cm à partir de la ligne de flottaison !  Non seulement nous avons reçu des giboulées de pierres ponces mais nous avons traversé une nappe de pierres ponces. Cela explique le profondimètre à 0 et le blocage du speedo ! 

En regardant sur le net, nous apprenons l'explosion d'un volcan sous-marin des Tonga en date du 7 août 2019. Mais, nous savons  par notre expérience qu'il a aussi craché dans la nuit du 19 au 20 août 2019. Une mer de pierres ponces s'étend sur 150 km2 et se dirige vers les Fidji, la Nouvelle-Calédonie et l'Australie. Les australiens se réjouissent de cette arrivée car au niveau de la biodiversité, ce phénomène apporte des éléments essentiels à la reconstruction de la grande barrière de corail, des micro-organismes étant accrochés à la pierre ponce. 

Après l'arrivée, s'ensuit une période de nettoyage et de maintenance. Nous devons aussi trouver une solution de remplacement pour la   grand-voile. Nous allons voir plusieurs voiles d'occasion qui ne feront pas l'affaire, ferons faire un devis à Hong Kong, prenons conseil à gauche et à droite. Pour finir, nous  commandons une nouvelle voile via un professionnel sur Nouméa. La voile sera réalisée en France à la Rochelle  et expédiée à Nouméa où elle arrivera autour du 20 octobre.

11septembre 2019, Brigitte et Jean   arrivent pour un petit mois et Max a peaufiné  le programme  des visites.  Nous commençons par le musée maritime. Nous découvrons le périple de l'officier de marine et explorateur  Jean-François LA PEROUSE qui fit    naufrage près des îles Salomon à bord de l'Astrobale et de la Boussole. Choisi par Louis XVI, pour son expérience maritime et ses valeurs humaines,  il dirigeait une expédition autour du monde afin de compléter les découvertes de  l'anglais COOK dans l'océan Pacifique.  3 ans après son départ de Brest le 1 août 1785, pris dans un cyclone,  les 2 vaisseaux qu'il commandait, se brisent aux alentours de l'île de Vanikoro  de l'archipel des Salomons. Dés 1791,  une expédition part à sa recherche, sans succés. Ce n'est qu'en 1828 que Dumont D'Urville retire du corail des ancres et des pierreries.  Actuellement, l'association Salomon organise des campagnes de fouilles et de recherches sous-marines et remonte un grand nombres d'objets ayant appartenu aux frégates de l'expédition La Pérouse. Quant à Louis XVI avant de quitter sa prison, le jour de son exécution en janvier 1793, il aurait demandé :  "A-t-on des nouvelles de monsieur de La Pérouse ?"

Puis, petit tour au centre culturel Jean-Marie Tjibaou.

Le centre culturel Jean-Marie Tjibaou est attractif par son architecture contemporaine.   Il porte le nom de ce grand homme de paix,  en son hommage,  mais ne contient que très peu d'éléments concernant sa vie. Il renferme, par-contre, des oeuvres d'art comme ce taureau composé de boites  de corn-beef !          

  Statue de Jean-Marie Tjibaou                                Une grenouille au sourire de Joconde.

 

Détail dans le parc   Mais, avant d'aller plus loin  dans l'exploration de cette grande terre, nous allons faire un tour en mer, histoire de fureter sur quelques unes des îles à proximité. Nous naviguons au moteur, face au vent, sans grand- voile. La première île que nous atteignons, à une heure de Nouméa,  est  l'ilot Maître.     Des bois morts se prêtent aux photos.   Ci-contre un serpent tricot rayé.  Son venin est 40 fois plus venimeux que celui du crotale. Ils sont très nombreux en Nouvelle-Calédonie. Nous en avions déjà vu notamment sur la jolie petite île de Niue. Ces serpents ne sont absolument pas agressifs et dans certains pays, les enfants jouent avec.  Ce sont également de bons nageurs.  Ils  passent la moitié de leur temps dans l'eau  où ils se nourrissent et l'autre moitié sur terre  pour digérer, se reproduire, pondre et muer. Brigitte et Jean sur la plage.     Le seul hôtel.

L'île s'étend sur environ 700m de long et 150 m de large. Elle est située dans une réserve maritime de 200 ha.

Le lendemain, direction l'île Casy à environ 28MN. Cette  île fait 40 hectares et culmine à  450 m. Un autre petit régal pour les yeux :   Jean et Max en plein effort !    Des pins colonaires agrémentent le sentier pédestre qui fait le tour de l'île. Plante carnivore : Népenthes veillardi    Le point culminant (450m).

Le samedi 21 septembre, après une navigation pénible, toujours au moteur, nous atteignons l'île des Pins.  Nous recherchons alors  des personnes dont on nous a donné le nom.  Nous trouvons facilement Cléo qui nous emène dans un collège tenu par des prêtres et où elle a exercé.  Elle y est invitée pour une exposition réalisée par les élèves. La rétrospective porte sur une partie de l'histoire de l'île des pins, celle de la construction du bagne.  Max et Jean attentifs aux élèves.  

Détails de l'église.  En chemin, nous admirons le travail des piroguiers et   quelques beaux paysages  Le midi, nous goûtons aux célébres escargots endémiques de l'île, à ne pas confondre avec les escargots africains qui sont envahissants et plus gros.  Cuisinés au beurre persillé et à l'ail, ces escargots ont un goût très proche de ceux de la métropole.  

   Le lendemain, Samuel, notre guide, nous explique qu'auparavant, l'île s'appelait  Kounié, ce qui signifie "le jour se lève". Samuel raconte bien son île qui fait  12X18kms pour 2500 habitants avec 8 tribus kanakes.  Une tribu est composée de clans, eux-même composés de familles. C'est le navigateur explorateur Cook, qui dressait des cartes, qui en 1774, alors qu'il ne mit pas le pied  sur l'île, la baptisa "île des Pins" en raison des grands pins colonaires endémiques. Les premiers missionnaires protestants   sont arrivés en 1841 et le 12 août  1848, c'est le  tour des missionnaires catholiques de débarquer.  Leurs tentatives de conversion furent plus fructueuses  que celles de leurs prédécesseurs.

On trouve aussi, sur cette île, des pins maritimes d'importation et qui sont une véritable plaie.  Ils pompent toute l'eau du sol au détriment des autres plantes,  se défendent mieux,  car gorgés d'eau, contre les incendies, et se multiplient rapidement. Leur éradication est donc difficile.  Le pin colonaire, pourvu de petites branches, résiste  bien aux cyclones. Son bois est exploité par les piroguiers ainsi que le kohu qui est  moins sensible aux termites. Le bois de santal est la 2ème ressource de l'île après le tourisme.  On en tire une huile essentielle qui  est commercialisée auprés des parfumeurs français de Grasse.  Il concurrence le bois de santal des Indes par sa maturation beaucoup plus précoce.

La religion sur l'île est le catholicisme.  Mais, il reste certaines coutumes kanakes, comme celle de l'igname.  La religion a repris la date du 19 mars pour en faire la fête de la communion.  A l'origine, pour les kanaks,  c'est la fête de l'Igname.  500 à 600 kg d'ignames prémices sont empilés devant l'église et divisés en 8 lots égaux et donnés à chacune des tribus. Les clans de la mer, pêchent le béquoi (le poisson) et  partagent  les produits de la mer. L'igname est l'aliment de base. Elle ouvre la période des mariages au mois de mai, au début de sa pleine récolte , et la ferme en octobre à la fin de la moisson. Les kanaks n'imaginent pas un festin sans igname. C'est l'aliment culte de leur tradition.  Esprit Kanak et catholicisme.

Les kanaks sont très pieux et pratiquants. Les chants sont en latin. Le prêtre, un vieux métro, mange chaque jour le midi dans un clan durant 1 mois. Il change de clan tous les mois. 

Samuel nous raconte que  son son père durant son enfance avait l'interdiction de parler  le  kounié sous peine de punition de la part des frères maristes. Le père de  Max et de Brigitte avait une interdiction analogue en Bretagne. Il avait l'interdiction de parler le breton. Le collége va jusqu'en 3ème. Le jeune doit ensuite se rendre sur Nouméa pour continuer ses études, soit en internat, soit en famille. 

En 1872, la France transforme  l'île des Pinsen colonie pénitentiaire.  3 500  prisonniers sur l'île dont  73 kabyles condamnés pour leur révolte de 1871 et 17 000 prisonniers sur Nouméa arrivent. Le premier convoi débarque  le 4 octobre 1872.  Ce sont des prisonniers politiques qui ne sont pas soumis à l'obligation de travailler mais peuvent, moyennant salaire, prendre part à la construction d'infrastructures.  Ils construiront, en autre, le bagne. Puis, viennent après, les transportés qui sont des condamnés, auteur de crimes, à une peine de travaux forcés. Les relégués sont des récidivistes. Ils seront plus de 1600 dont 200 femmes. Aprés les amnisties de 1879 et 1880, les communards sont rapatriés en France et les déportés kabyles sont transférés à Ducos en Martinique.

  Une cellule collective.   Une cellule seule.

Pour les transportés, auteur d'un crime, une période de réhabilitation prend la suite de leur incarcération. Un terrain sur la grande terre leur est donné avec des animaux. Ils doivent y vivre autant d'années qu'ils ont eu à faire de prison. Seulement et seulement alors, ils auront droit de partir. Bon nombre d'entre d'eux resteront et fonderont une famille.  Leur descendance formera ce qu'on appelle aujourd'hui  les Kaldoches, avec les descendants des colons. Le bagne fonctionnera jusqu'en 1913.

Samuel nous mène ensuite à la grotte de la reine Hortense. Hortense était l'unique fille du roi.  A la mort du roi, où dans la culture kanake la place de la femme est inexistante, les   cousins revendiquèrent le trône et Hortense dû se réfugier dans une grotte pour sauver sa peau. Pendant 1 an, de 1855 à 1856, elle y vécu pendant que des guerres tribales éclataient.  Le prête de l'époque eut l'idée, pour mettre fin à cette tuerie, de marier Hortense avec l'un de ses cousins.  Ils n'eurent pas d'enfants mais adoptèrent 2 enfants du Vanuatu.   L'entrée de la grotte.  Des  chauve-souris y ont élu domicile. Hortense qui savait lire, écrire et parler le français négocia avec l'administration française qui voulait faire de l'île, un territoire éclusivement pénitentiaire et déporter toute la population ailleurs.  Elle proposa que l'île soit coupée en 2. Le coté ouest, pour le pénitentier et coté est, pour les habitants.

Samuel nous guide maintenant vers une vanilleraie et nous affirme que la vanille de l'île des Pins est  4 fois meilleure que partout ailleurs. Au bout de 2 ans, le plant produit.  Jusqu'à 11h00 du matin , il est possible de polliniser la fleur. Aprés, elle se referme.  Les plants de vanille sont en plein air. Ils sont robustes, épais. On pourrait les croire en plastique !

Samuel nous rappelle l'histoire de la vanille avec Hemondo, jeune esclave sur l'île de la Réunion, qui ,  en colère contre son maître froissa une fleur de vanille. Quelques jours plus tard, une gousse apparut.  C'est de là que naquit la technique de pollinisation manuelle. 

Pour le lendemain, nous avons réservé une pirogue pour nous rendre au lieu dit "la piscine naturelle".  Le RV est fixé à 7h45 à l'hôtel Kougny.  Un bus nous emnène  sur une plage où les piroguiers nous attendent.  L'installation sur les pirogues et le départ sont folkoriques.  Nous devons atteindre la pirogue lorsqu'elle est dans l'eau.   Nous sommes nombreux sur une pirogue et il y a beaucoup de pirogues. Pas question de monter sur la pirogue quand elle est sur la plage.    Notre piroguier n'a pas trop de ses 2 mains  pour le départ.  La remontée commence par la magnifique  baie d'Upi aux eaux turquoises et cristallines. C'est extraordinaire. La baie est constellée de grosses roches calcaires qui en font un décor photogénique.  2 dauphins qui viennent jouer,  arrachent des cris d'admiration à des touristes japonais.

L'arrivée est aussi épique que le départ. On saute dans l'eau mais le fond est mouvant et j'y laisse une tongue que Max réussira à récupérer ! s'ensuit ensuite un passage de 3/4 h dans une forêt.  Il commence à faire faim ! Puis, rebelotte, un nouveau passage dans l'eau d'une dizaine de minutes puis un autre sentier forestier ! La piscine naturelle se mérite et le sandwich sera le bienvenu ! Un vaste espace bleu turquoise s'étend aux abords de la forêt, fermé par de gros rochers sur l'océan où les vagues éclatent  en de monstrueuses gerbes d'eau.

L'eau n'est pas très chaude mais de beaux et gros bénitiers nous attendent ainsi qu'une multitude de poissons  - rougets, mérous, des très  gros  nasons, des poissons clowns dans leurs anémones etc...

Pour le lundi 23 septembre, nous programmons  la montée au pic N'Ga.  Le terrain caillouteux ripe sous les semelles.   jean en pleine montée.  La vue est très belle sur les îlots. C'est  une symphonie de bleus et de verts :     L'île du fond est l'îlot Brosse. Elle doit son nom à sa forme. Nous irons demain. Un peu de couleur  dans cette symphonie de bleus.   Brigitte au retour.

Le lendemain, rapidement, l'ilot Brosse se raproche :      Max attache l'annexe.  Une belle plage de sable blanc nous accueille. On y voit beaucoup de trace des serpents tricots rayés et nous nous amusons à les repérer.   Jean photographie des tricots rayés qui sont en surplomb. Il y a aussi des mues mais c'est totalement inaccessible.  Alignement de pins colonaires et joli coucher de soleil. 

Demain, retour vers Nouméa avec un arrêt à l'ilot  Amédée et son célèbre phare.  Noté réserve naturelle, la pêche y est interdite. Là aussi, beaucoup de tricots rayés mais également des tortues et des oiseaux (sternes néreis,  mouettes...) Nous sommes vendredi et tout est fermé. Les bateaux touristiques y accostent seulement le weed-enk, alors tout sera ouvert.   Toute une partie de plage est interdite car réservée à la nidification des sternes néreis.  Brigitte, Jean,  Max se mettent à l'eau. Une sinusite m'empêche de les rejoindre.  L'eau étant froide, ils ne resteront pas très longtemps.  Mais, ils ont vu un site sensationnel avec des grosses carangues, des péroquets, des tortues, des requins pointes noires.... Jean en remontant sur "Légende du Val" aura ces mots : - Je n'ai  jamais vu un endroit aussi merveilleux ! C'est un émerveillement  !

Le lendemain, avant de repartir à Nouméa, nous retournons à terre. Les touristes sont arrivés et le phare est ouvert.  Ce phare, tout en métal, a été construit en 1862 à Paris a été démonté puis transporté par bateau où il a été dressé en 1865. Il domine du haut de ces 56 m sur le lagon.   Nous abordons par très belle plage de sable blanc.  Les tricots rayés s'y promènent en toute quiétude le vendredi. Le samedi, ils resteront cachés, trop de monde pour eux Tortue. Nous nous amusons à faire des vocalises en gravissant l'escalier en colimaçon. L'acoustique y est bonne et avec l'écho cela fait des  jolis chants.  Jolie vue sur le lagon et le mouillage.

Nous continuons l'exploration à terre, par une journée dans le parc de la Rivière Bleue.  C'est un espace naturel protégé au sud de la Nouvelle-Calédonie qui couvre 22 000 hectares. Nous n'en ferons qu'une petite partie.  Nous avons loué des vélos électriques et des kayaks.  Véritable tableau fauviste, le site est magnifique avec sa terre rouge de latérite, sa  rivière bleue et sa forêt aux grands arbres.      Le cagou, oiseau emblématique de la Nouvelle-Calédonie.   Il a perdu sa faculté de voler. Il vit donc à terre où il est très vulnérable.  Ses principaux prédateurs sont l'homme, les chiens, les chats sauvages, les cochons et les rats. Il se nourrit d'insectes, de larves et d'escargots. C'est une espèce très menacée. Aujourd'hui, le cagou est protégé. Il peut tuer d'un coup de bec  un autre oiseau.  Il crache comme un chat en colère. C'est très étonnant le bruit qu'il fait.  Les cagous poussent un cri matin et soir qui ressemble à un aboiement de chien disant "kagu". C'est ce qui lui a valu son nom.  Sa démarche est lente, il semble réfléchit avant de poser la patte. Voyez plutôt cette petie vidéo en cliquant dessus :   https://youtu.be/_V3zttF602o

En vélo  !  Aprés le casse-croûte du midi, 2 heures de kayak nous attendent. Nous traversons la forêt noyée. C'est spendide !  Cette partie de la vallée de la Rivière Bleue résulte de la submersion de zones forestières lors de la mise en eau du lac artificiel de Yaté  qui alimente le barrage hydroélectrique contruit en 1958. Les troncs imputrescibles sont encore en place. C'est un lieu exceptionnel et magique où les aigles pêcheurs nichent mais, impossible de les photographier !   

Il  est maintenant l'heure de rentrer. Nous jetons un dernier coup d'oeil à ce site d'exception :     

Le lundi 30 septembre,  nous sommes à l'intérieur des terres à Bourail, situé sur la côte ouest de la Nouvelle Calédonie.  Le syndicat d'initiative  présente de belles sculptures kanaks comme celle-ci qui symbolise la Culture et le cycle de l'Igname  :       ou bien celle-ci, symbole du métissage :   Bourail recèle de belles plages :   Avant de rejoindre notre gîte, nous avons le temps d'une balade, entre galets et forêts, celle des 3 baies - la baie de la roche percée, la baie des tortues et la baie des amoureux :                                                                                                                                                                                          Pour la nuit nous avons réservé un   gîte : Notre hutte à touristes nous abritera pour 2 nuits. 

Nous prenons le chemin du domaine de Deva. Nous avons opté pour le sentier plat et arboricole,  celui des géants, d'une longueur de 6,5 km. Il tourne autour du marais  Fournier, complétement asséché en ce premier jour d'octobre.  Les niaoulis géants,  les banians ancestraux, les goudronniers, en font un lieu unique. Un panneau à l'entrée du sentier, prévient que certaines espéces sont très allergènes et peuvent provoquer de graves brûlures sur la peau. Etant néophites en matière arboricole, nous nous défendons de toucher aux arbres.   Le banian  commence sa vie  comme épiphyte en poussant sur un autre arbre. Ses racines partent ensuite vers le sol, enserrant son hôte qui meurt souvent étouffé. Ses fruits sont des "figues" qui font le bonheur de oiseaux et des roussettes. De nombreux animaux dépendent de lui.   Max et Jean devant un banian adulte.   Impossible de prendre en entier la grande majorité des  arbres compte tenu  de leur gigantisme.  Le bancoulier se reconnait à son tronc blanc et ses grandes feuilles claires, aux revers presque blancs.  Le goudronnier est également facilement reconnaissable grâce à sa sève qui noircit le tronc tel du goudron. Cet arbre est particulièrement  allergène et il vaut mieux  ne pas s'abriter dessous lorsqu'il pleut.   Le niaouli quant à lui, posséde des propriétés antiseptiques. Sur l'île des Pins, Samuel notre guide, nous en avait cueilli des branches et nous nous faisons des décoctions tous les soirs.  On trouve aussi beaucoup de flacons d'essence de Niaouli en vente.   L'acropogon  est la mascotte de Deva.  On ne le trouve pratiquement plus, sauf    à Bourail, dans le domaine de Deva. Les rats détruisent ses fruits, l'empêchant de se reproduire.       Le raporé est un arbre autochtone qui donne de beaux troncs. Actuellement, il est testé par les services sylvicoles pour la production de bois d'oeuvre.  Le chablis, quand il n'est pas le célèbre vin, est un arbre mort, tombé de lui-même à cause d'un vent violent ou bien de vieillesse :  

La chute d'un arbre s'inscrit dans le cycle naturel d'une forêt en donnant une ouverture qui rend possible l'entrée de la lumière, permettant ainsi à des graines de germer. Cette forêt cache un grand nombre d'oiseaux. Leurs chants nous accompagnent durant toute la balade mais il  est difficile de les voir. Nous avons toutefois  observé plusieurs corbeaux calédoniens qui nous ont donné un beau concert, et le milan siffleur, un rapace dont l'envergure peut atteindre 1,46m.

Le soir, de retour à notre gîte, en discutant avec  la patronne, nous en apprenons un plus sur la vie des tortues.  Elles pondent uniquement dans le sable de roche  pour une question de température.  Le sable de roche, de couleur plus foncé que le sable coraillien retient mieux la chaleur. Il faut un minimun de 28° pour que l'oeuf de tortue soit  femelle.  En deça, c'est un mâle.  Actuellement, 2 abris existent sur la plage de la pierre perçée pour faire de l'ombre aux couvées compte tenu du réchauffement climatique. Dans une couvée, il y a normalement 1% de mâle. Avec les abris, c'est 5% de mâles qui naissent. Les tortues adultes voyagent jusqu'au Pérou ou en Australie par les courants marins avant de revenir pondre sur la plage.  

Direction coté ouest, Hienghène, en prenant la jolie route  du col des roussettes. Nous n'en verrons pas mais la route est belle. La chasse à la roussette n'est ouverte que les week-end du mois d'avril.  La chauve-souris est le seul mamifère capable de voler.  En chemin une belle cascade :           et des paysages dont on ne se lasse pas :   La poule couveuse.

Nous cherchons la tribu Tiendénite où nous sommes attendus par Pauline.  Nous devons rouler à flanc de montagne avant de la découvrir.  Cette tribu, c'est celle de Jean-Marie Tjibaou. Il est né et enterré ici.  Jean-Marie Tjibaou est né le 30 janvier 1936. Il suit une éducation religieuse jusqu'en 1947 à l'école catholique de Canala (Il n'y a pas d'école publique)  en Nouvelle-Calédonie. En 1949, il rentre au petit séminaire Le Païta, puis dans une école de l'île des Pins où il fait son noviciat.  En 1965, il est ordonné prêtre à Hienghène, puis nommé à Nouméa où il exercera son culte à la  cathédrale.  De 1968 à 1970, il fréquente l'institut de sociologie catholique de Lyon en France.  Puis, en 1970, il intégre l'école des hautes études dans la section  ethnographie.  De retour sur le territoire calédonien, il abandonne le statut de prêtre  pour se consacrer à la politique.  En 74-75, il organise Mélanésia 2000 où pour la 1er fois l'identité kanake apparaît au grand jour. C'est un grand homme de paix qui prône le dialogue.  Il est élu maire de Hienghène en 77, puis vice-président de l'union calédonienne. Ses prises de position deviennent plus radicales, vers l'indépendance.  En novembre 1984, il est à la tête du FLNKS (Front de Libération National de Kanaky et Socialiste).  Le 5/12/84,  2 de ses frères et 8 autres hommes de la tribu  Tiendénite sont assassinés lâchement par des kaldoches dans l'embuscade de Wan'yaat. En 85/86, il est président de la région nord issue du statut "Fabius-Pisani". Le 26/06/88, après le drame d'Ouvéa, il signe les accords de Matignon avec Rocard premier ministre et Jacques Lafleur président du RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la République).  Le 4/05/89, il est assassiné à Ouvéa par un indépendantiste opposant.    Tout en haut de ce dessin, en 1975, Jean-Marie Tjibaou a écrit et signé la phrase suivant : "Nous voulons que soit brûlé la haine. Nous voulons que soit clair le chemin de notre avenir et fraternel le cercle que nous ouvrons à tous les autres peuples".  Jean-Marie Tjibaou restera, toute sa vie durant, dans cette philosophie. En arrivant, à la tribu, nous  "faisons la coutume" avec Pauline, notre hôtesse. " Faire la coutume" est une pratique coutumière kanak, intégrée à la vie courante. C'est un geste, un acte symbolique dans le respect de la culture et des traditions kanakes.  C'est une marque d'attention. Plus que l'objet offert, c'est le geste qui compte. Plus il sera simple et sincère, mieux il sera perçu. 

Pauline nous demande de ne pas faire de photo dans le village. Nous respecterons son souhait. Nous allons sur la tombe de Jean-Marie Tjibaou, sur celle des 10 kanaks tués lors de l'embuscade  du  5/12/84. Et c'est avec beaucoup d'émotions et de respect que nous allons saluer jean-Philippe Tjibaou, le fils ainé de Jean-Marie. Son frère Emmanuel, se marie dans 15 jours. C'est le dernier mariage, de la saison rythmée par le cycle  des ignames dont la récolte se termine. Leur mère, habite Nouméa et vient rarement à la tribu. Nous apprendrons par Dominique et Chantal, un couple d'amis calédoniens que lors du décés du mari, la femme devait partir de la tribu en y laissant ses enfants.  Ce sont les oncles qui héritent du mort.

Pour le repas du soir, Pauline nous a préparé un plat traditionnel : le bougnia. Il s'agit d'une sorte de ragout à base de  viande de cerf, de patates douces, de manioc et d'ignames. Le tout est cuisiné dans des feuilles de bananiers. C'est un vrai régal !  Notre couchage. C'est simple, propre et  confortable. 

Le lendemain matin, nous avons des frites    de manioc et des  pancakes. Petit déjeuner consistant qui nous tiendra largement toute la matinée. Puis, il nous faut penser au retour. Brigitte et Jean reprennent l'avion le 7 octobre et nous avons encore des coins à visiter. Mais, nous prenons le temps de nous arrêter au mémorial de l'embuscade de Wan'yatt.  Le 5 décembre 1984, l'ambiance de la Nouvelle-Calédonie est exposive.  Le colonialisme français a spolié les kanaks, les a expulsé de leur terre pour l'acquérir, et a mis les autochnomes  dans des réserves.  Leurs chefs ont été  exilés.  Un comité de lutte kanak existe qui  mène des actions contre les colons.  Le mercredi 5 décembre 1984,  une réunion du comité de lutte a lieu auquel Jean-Marie Tjibaou  président du nouveau parti, le FNLKS, est présent.  Il convainc et explique aux militants la décision d'arrêter les actions de destabilisation pour engager un dialogue avec l'administration coloniale française.  Vers  18h30, les véhicules repartent. jean-Marie Tjibaou ne revient pas à Tiendénite , il a d'autres rendez-vous.  Les 2 véhicules  transportants les hommes de sa tribu tombent dans l'embuscade. Des colons, armes  au poing, les attendent. Ce sera une véritable boucherie.  Ils tirent sur les kanaks qui ne sont pas armés, poursuivent les blessés qui essaient de s'échapper pour les achever, mettent le feu aux véhicules.  Sur les 17 kanaks, 10 seront assassinés.  Cela représente la moitifé des hommes de la tribu. Les colons, par peur des représailles iront se réfugier  dans les montagnes.  Au bout d'une semaine,  7 des  assasins se rendront aux gendarmes. Les autres retourneront tranquillement chez eux.  Les 7 seront inculpés.  Mais, ce sera un semblant de procés aux torts des kanaks qui sera  fait.  Personne n'ira interroger les survivants. Aucune restitution ne sera effectuée. Les 7 inculpés seront dits en état de légitime défense et ressortiront libre du tribunal !  Impacts de balles   Ce qu'il reste aujourd'hui des 2 véhicules. Ce mémorial a pour  a pour but de donner la parole aux survivants et aux kanaks de la tribu Tiendénite. De grands panneaux explicatifs et des schémas sont apposés. Nous passerons plusieurs heures à les lire. Nous sommes abasourdis que de telles pratiques puissent  exister en France.   La pierre du mémorial.

Jean-Marie Tjibaou continuera néanmoins  à prôner la non-violence. Il signera les accords de Matignon en mai 88 avec son opposant Jacques Lafleur, et sera abattu par un kanak à Ouvea qui  ne partageait, manifestement pas, cette politique du pardon.

Le soir, 300 kms aprés, sur la côte est, sur La Foa, nous dormons chez un kaldoche " Pocquereux Randonnées". Son aïeul est arrivé en 1872. Il posséde 1300 hectares.  Le gite est plus que minimaliste. Il n'y a pas de drap  mais seulement des couvertures d'une personne. Pas de chaise, pas table, une terrasse vide.  Aucune déco sur les murs.  Nous lui réglons son dû et nous ne le reverrons plus. Il ne fait pas les repas ni le petit déjeuner.  Il n'arrive pas à garder son personnel. Pour le soir, nous allons  à la petite ferme chez Annick et Jean-Louis Bouvier.  L'accueil est tout autre.  Une grande table d'hôte nous attend avec apéro, entrée, plat, fromage, dessert, vin et  café. Leurs enfants et petits enfants sont là. L'ambiance est chaleureuse.  Aprés le repas, Jean-Louis nous propose une virée dans son  4X4 pour voir les biches. Nous sommes installés à l'arrière sur la plate forme. Un gros phare éclaire les yeux des animaux. C'est impressionnant, nous roulons tout phare éteint dans la broussaille. Il y  a vraiment beaucoup de cervidés.  Le cerf est une plaie sur  l'île, nous explique t-il.  La femme du gouverneur Guillain dans les années 1865,  en revenant de Bali, amoureuse des cerfs, en  a chargé 12 sur le bateau. Seulement 4 sont restés en vie dont 3 femelles, sans doute déjà pleines, et 1 mâle.  Aujourd'hui,  il y a 700 000 cerfs dans l'île qui dévastent  toute la  flore. La chasse est ouverte toute l'année. On ne peut tuer que les cerfs qui  passent sur sa propriété.  jean-Louis est un chasseur.  

Nous terminons cette découverte de l'île par une balade dans le parc des grandes fougères. Grande fougère arborescente et détail du son tronc Puis le parc animalier de Nouméa  Paon  bleu et  son cousin le paon blanc, résultat d'une mutation génétique  :  Aux abords du parc animalier, ce pigeon Notou, endémique, venu peut-être rendre visite à ses confrères en cage : 

Nous garderons de la Nouvelle-Calédonie de très beaux paysages mais sommes aussi marqués par les problèmes politiques et sociaux qui règnent.  Emmanuel Tjibaou, le second fils de Jean-Marie Tjibaou, qui oeuvre pour les jeunes kanaks déboussolés, coincés entre 2 cultures,  souhaite refondre  l'identité Kanak  en y intégrant des valeurs de la culture  européenne. Pour lui, des changements sont inévitables. Il relate l'existence  de 2 populations maintenant légitimes sur l'île  et dit-il, elles doivent pouvoir vivre en toute quiétude. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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