D’Ibiza à Cadiz

Départ le 7 à midi du port public (très correct) après une pluie matinale qui rince bien le pont et sous un temps maussade.

On trouve au sud de l’île un vent d’est qui va passer de 3 à 2, puis devenir insuffisant pour lutter contre l’inconfort de la forte houle de nord.

Après l’inévitable séance moteur, nous faisons le plein à Almeria le 9 au matin et poursuite de la route, toujours au moteur.

Le soir le moteur commence à varier dans ses tours.

Le préfiltre, examiné visuellement à travers le bol transparent et déclaré propre à Ibiza, est maintenant bien chargé de filaments.

Nous avons chargé du gasoil contaminé, soit à Ibiza soit à Almeria.

Nettoyage du préfiltre et changement du filtre gasoil, pas de changement, mais comme le moteur fonctionne encore normalement à moins de 1600 tours, nous continuons jusqu’à la marina de La Línea à Gibraltar où nous arrivons le 10 dans l’après-midi.

La marina Alcaidesa (+34956021660) est toujours aussi agréable et nous pouvons faire nos courses chez Volvo et Accastillage Diffusion situés à 500m du bateau. Nous découvrons aussi que Teranga peut aussi y hiverner du mois de novembre au mois d’avril pour 12 € par jours. Cela intéressera  peut-être un jour le frileux Teranga.

Sur les conseils éclairés de l’assistance technique de Teranga (Boat Marine Services à Saint Raphaël), nous démontons les banjos du préfiltre et découvrons un colmatage très important (avec un cheveu !) sur celui situé à l’arrivée. L’autre est exempt de salissures. Le moteur retrouve aussitôt toute sa puissance et son fonctionnement normal, auquel les marins sont si attachés !

Compte tenu des 140 l de gasoil qui restent dans le réservoir, le nettoyage de ce dernier est repoussé à plus tard, on verra à Cadiz et nous dormons rassurés.

Départ le 11 en début d’après-midi pour Cadiz. La météo espagnole sur le Navtex donne vent d’Est 4 à 5 pouvant atteindre 6 in the leeward de l’axe du détroit. Les gribs sont conforment, voire plutôt rassurants.

C’était sans compter sur les frasques de ce détroit !

C’est donc parti avec une magnifique pétole à 14H ! Cette météo, comique !, nous disons nous intérieurement.

Lorsque nous passons Tarifa à plus de 10 noeuds (courant compris je vous rassure, la vitesse max de Teranga sur l'eau est de 8 noeuds), génois et grand-voile en ciseaux tout déployé, nous nous disons que la météo avait vu juste.

Mais quand    nous voyons devant nous une barre sombre, des éclairs (sans tonnerre) et que notre vitesse monte en pointe à 14 nœuds, alors là on commence à maudire les météorologues.

Il va falloir agir ! Et vite. On rentre le génois (sur enrouleur c’est facile) et on prend directement  deux ris dans la grand-voile (c’est faisable vent arrière avec une GV lattée, Teranga l’avait déjà fait dans les Alizés il y a trois ans).

Devant les orages qui s’approchent, nous « mollissons » et c’est en travers, sous GV seule et un peu balloté que nous attendons la suite des évènements.

Nous en serons quitte d’abord pour un bon rinçage du bateau et du barreur, et une heure après, nous    essayons    de passer, vent arrière sous génois réduit à 5 m2, toujours sans GV,    dans un trou de lumière vers l’Est. Entre temps la grand-voile a été remisée dans son lazy bag fermeture éclair fermée (c’est dans cette position qu’elle s’abime le moins quand elle ne sert plus à rien).

Nous attendons l’amélioration prévue par les gribs quand nous mettons le cap, à la nuit tombée sur Cadiz située plein Nord-Ouest.

Mais nous aurons du 6 jusqu’à tard dans la nuit ce qui nous fera arriver à 6h du matin dans la Marina Puerto América, déjà reconnue et appréciée il y a trois ans.