BONAIRE : quel bonheur !
BONAIRE : quel bonheur !
Nous nous amarrons à la Marina Village Harbour ce lundi 12 juin 2016 dès 8 heures du matin après 3 jours passés en mer, venant de Grenade. A Bonaire, il est interdit de jeter l'ancre (fortes amendes) et l'on doit être sur coffre ou dans une marina.
Après les traditionnels papiers à renseigner dont la douane et l'immigration à l'autre bout de la ville, nous mettons nos palmes, masque et tuba. En arrivant, nous avons repéré une jolie plage mais, celle-ci est privée, attenante à un hôtel. Quelques mètres plus loin, nous tombons sur une plage publique et la couleur turquoise de l'eau fait notre affaire. Les fonds descendent très rapidement. De quelques mètres, 3 brasses plus loin, c'est 20 ou 30 mètres de profondeur. Les eaux sont claires et les poissons sont très nombreux si proches du rivage : poissons crapauds, baracuda, poissons perroquets etc...
C'est décidé demain, nous prenons le taxi boat pour aller faire du PMT sur la petite île en face (Little Bonaire) qui est inhabitée et dédiée au snorkeling (Palme Masque et Tuba) et à la plongée. Le taxi boat nous laissera en snorkeling dérivant et nous recueillera quelques km plus loin. Les fonds sont d'une incroyable richesse !
Un baliste Un baracuda Poisson angeCorail corne d'élan
Coffre et diodonUn banc de chirurgiens bleus
Poisson Max
Snokeling sur Little Bonaire (palmes masque et tuba) :
Aprés ce premier aperçu sous-marin, nous louons un véhicule pour découvrir la surface de l'île. Bonaire est située au nord des côtes du Vénézuela et appartient aux Pays-Bas. Sa monnaie est le dollar américain. D'origine volcanique, Bonaire est la résurgence d'un ancien volcan, une affaire qui date de plus de 70 millions d'années. Une barrière de corail entoure l'île et fait sa renommée dans le monde entier. C'est le 3ème spot au monde de plongée sous-marine.
Elle fut découverte par les espagnols Alonso de Ojeda et Amerigo Vespucci en 1499. En 1636, Bonaire devient néerlandaise. C'est l'époque de l'esclavage. Les esclaves étaient logés dans des petites maisons (une petite pièce si petite que l'on ne peut y être debout) qui constituent aujourd'hui un site historique. Max en direction des petites maisons aux esclaves.
Sa principale ressource est le sel de mer. 4 obélisques, un rouge, un blanc, un bleu, un orange (couleurs du drapeau et de la couronne néerlandaise) furent construits afin de guider les bateaux vers les lieux de production de sel pour leur chargement. Ici l'obélisque orange. Chaque couleur représentait une qualité de sel différente.
Aujourd'hui c'est Cargill, une des plus grandes sociétés au monde, qui posséde la totalité des exploitations de Bonaire. Les salines représentent 24% de la surface de l'île. Bonaire mesure 30 km de long sur 6 km de large avec une population qui n'exéde pas 14000 habitants. Son chef lieu est KRALENDIJK. Son point culminant est BRANDARIS avec 241 m.
Nous découvrons la beauté des salines roses avec la route du sud. Dans les premiers bassins, l'eau de mer prend tout d'abord la couleur verte due au développement d'une microalgue particulière. Puis une teinte brune, quand la concentration en sel augmente et que les premières bactéries meurent. Et ensuite, la couleur rose éclate grâce à la présence du micro-organisme "Halophilic bacteria" qui se développe dans les bassins où l'eau a la plus forte concentration en sel. Ces bassins sont bordés d'une écume blanche que le moindre vent fait voler comme des flocons de neige. MAGIQUE !
En descendant vers le sud nous continuons d'être enchantés par la beauté du paysage. A gauche, nous avons le rose et le blanc des salines et à droite, nous avons le turquoise et le bleu de la mer. Magnifique spectacle !
Nous nous régalons de ces couleurs.
Puis la faim se faisant sentir, nous nous rendons dans un petit restaurant qui donne sur un spot de planche à voile. Trés tentant ce spot !
Nous laissons la côte pour la route traversière. D'autres belles surprises nous attendent comme cet arbre :
La route du nord est un vrai décor de Western ! Trés différente de celle du sud. Une savane sèche où les cactus se font la part belle dans la végétation. Au beau milieu de la route, des aigles. Bonaire est le royaume des animaux sauvages (et des plantes insolites qui poussent à même la roche) : des ânes, des perroquets, des flamands roses, des oiseaux gros comme des pies avec le ventre orange (le Troupial, ou Icterus icterus, emblème du Vénézuela), des jolis lézards verts ou bleus, des iguanes, des engoulevents, des pélicans, des perruches, etc...
le lac de Gotomber dans la partie nord de l'île
Les haciendas sont cloturées par des cactus disposés en quinconce c'est moi !
Et toujours le bleu du ciel et de la mer. Dessins des premiers habitants de l'île, les indiens Arawaks, venus du Vénézuela, qui se sont établis dans la plupart des îles de la Caraïbe, en remontant progressivement d'île en île vers le Nord.
Un peu de fraîcheur dans cet estaminet bien ventilé.
Une partie du nord de l'île est classée "réserve naturelle". Il s'agit du parc Washington. Ci-contre les restes d'un ancien phare. Flamands roses Bel iguane !
Après quelques jours, nous avons été rejoints par nos amis Bruno et Marie-Hélène sur leur voilier Maïna et Jean-Pierre sur Eleuthera. Les soirées furent très conviviales et les journées suivantes consacrées à la plongée. Bonaire est drôlement bien organisée pour la plongée. Sur la carte touristique, les sites sont répertoriés. Le long de la route côtière, des gros cailloux jaunes indiquent les emplacements et depuis la mer, des bouées jaunes signalent le site. Sur Bonaire 63 spots et 24 sur Little Bonaire. Il suffit de se procurer une bouteille (Air ou Nitrox, au choîx) dans un "diving center" et de choisir son spot. Des coraux de toutes sortes, des poissons fabuleux, une eau claire et limpide, de fantastiques balades sous l'eau !
Paysage sous-marin Poisson "gros yeux"
Poisson qui se cache sous un corail. Lettace, petit nudibranche. Je n'ai pas maquillé ce poisson pour les besoins du blog ! Une éponge, véritable oeuvre d'art. Poisson lion, redoutable prédateur pour les alevins des autres espèces. Un baliste noir et blanc
Poisson ange coraux et sapins de noêl (vers à panache plus ou moins orangé en forme de toupie ou de petit sapin)
poisson lézard enfoui dans le sable ! seule la tête émerge !
Bonaire est normalement hors de la zone des cyclones. Nous sommes donc en principe à l'abri de ceux-ci. Mais, même au port nous avons toujours un oeil sur la météo, notamment 2 sites, l'un américain NOAA et Windyty. Le 18/06 tous deux annoncent l'arrivée d'un cyclone sur les îles ABC (Aruba, Bonaire, Curaçao) mais avec des directions différentes. Sur Windyty le cyclone ne fait qu'éfleurer Bonaire en se transformant en tempête tropicale. Une amie d'Orléans, Armelle, également skippeuse, nous prévient aussi en nous envoyant les sites météo et un " vous avez vu" ? Nous vivons ces quelques jours avec une certaine anxiété. Normalement nous sommes à l'abri mais jusqu'au jour où les vents en auront décidé autrement. Grenade à longtemps était considéré à l'abri des cyclones jusqu'au jour où l'un d'entre eux a trouvé cette île à son goût ! Le 19/06 nous réceptionnons un message de la Marina qui nous indique la probabilité d'un cyclone et nous conseille de doubler toutes les amarres. C'est déjà fait. Nous avons également enlevés les tangons, et les accessoires fixés sur le garde-corps comme la perche IOR et la Bouée couronne.
Les bateaux qui étaient au mouillage sur bouée, commencent à entrer au port pour se mettre à l'abri. Le 20, le NOAA indique que cela devrait être une tempête tropicale attendue sur Bonaire ce soir vers 20h00. A 16h30 le vent commence à souffler plus fort, autour de 28/30 noeuds. Vers 20h00 (il fait déjà nuit ici !), les rafales sont autour de 40 noeuds. "Légende du Val" s'écrase contre le ponton. Un de nos pare-battage est en train de se relever. Nous repoussons le bateau pour tenter de le remettre en place ! le vent est plus fort que nous ! La voisine, une américaine du Texas sur un bateau trawler, une forte femme qui navigue avec ses 2 chats siamois vient nous prêter main forte. Et là plus de problème, le bateau s'écarte et nous pouvons replacer le pare-battage. Elle nous prêtera également un pare-battage supplémentaire. Nous surveillons de près ces protections. Nous les voyons s'amincir sous l'effet des rafales ! Vont-ils éclater ? ouf, non ! 2 heures après, le temps se calme et nous pouvons dormir tranquille. Ce n'était tout compte fait qu'une bonne dépression.
Le lendemain avec Jean-Pierre nous décidons de prendre son annexe qui est plus grande que la nôtre, pour aller plonger sur un site le "1000 steps" où il avait, bien des années auparavant, vu un requin baleine. Le site est plutôt éloigné de la marina. Nous mettons 3/4 heure pour y arriver. La plongée est magnifique :
Poisson pierre aux "1000 steps", parfait mimétisme.
Diving à Bonaire
Le retour en annexe est plutôt cocasse ! Nous sommes contre le vent et les vagues ! Bien chargés, avec tout le matériel de plongée, l'eau pénètre par l'avant à vitesse réduite. Lorque nous accélérons, c'est par l'arrière que l'eau rentre ! Une seule solution, s'arrêter de temps en temps pour écoper !
Le temps file, quel dommage, mais nous devons partir ! Camille la fille de Max doit arriver le 2 juillet sur Aruba.
Nous sommes restés 14 jours sur cette petite île de Bonaire qui a su protéger ses fonds marins , sa flore et sa faune. Elle recèle plein de merveilles à la fois sur terre et dans ses eaux limpides. Les paysage sont fantastiques et c'est un vrai paradis pour la plongée. A faire et à refaire sans hésiter !
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