Le Portugal, un petit goût d'ailleurs
De Cangas à Viana do Castello :
40 miles de navigation en ligne droite. Nous partons de la ria de Vigo , de la jolie petite ville de Cangas le jeudi 28 juillet vers 11h30 avec une mer d'huile. Une brume de chaleur l'entoure et se répand sur toute la ria. Nous descendons doucement vers le Portugal mais c'est une navigation cahotique, à peine 7 ou 8 noeuds de vent arrière, pas assez pour gonfler, dans la houle, les voiles que Max a mis en ciseaux. Arrivés à Viana de Castello à 20h00, nous nous mettons à couple. Le petit tour le soir dans Viana parait prometteur. C'est la foire aux livres et, nous découvrons le lendemain les mosaïques (azulejos) qui recouvrent les façades des maisons, les broderies faites main de Viana, les bijoux, la richesse des monuments religieux, et toutes ces belles rues anciennes pavées.
Le vendredi soir nous dînons dans un restaurant de pêcheurs avec Marie et Antoine, un couple de français qui réside à Viana depuis 6 ans. Il nous font découvrir le caractère typique de cette ville qu'ils affectionnent. Ci-dessous Antoine et Max traversant la foire aux livres.
Azulejos dans une des église de VianaRichesse du décor des églisesDans la vieille ville
Nous quittons à regret cette ville qui mérite un séjour plus long que 2 jours et nous partons pour Povoa de Varzim le samedi 30 juillet 2016.
De Viano do Castello à Povoa de Varzim : 90 % du trajet se feront au moteur ! pas de vent ! Heureusement la navigation est courte, nous n'avons que 20 miles à faire. Nous nous amarrons à 19h30 dans un port agréable et quasi vide. L'accueil est fort sympathique.
Nous avons RV avec des amis d'Orléans, Irène et Gilles et leurs 2 adorables enfants. Irène vient nous chercher au bateau et nous emmène dans sa maison de famille à TUIZENDES dans la montagne à 125 km du port le dimanche 31 juillet 2016. Nous laissons Légende du Val pour 2 jours et faisons connaissance avec son accueillante famille.
Lundi matin, levée de bonne heure pour une marche, et monter jusqu'au mont Marão. 1500 m de dénivelé ! Nous traversons des mimosas et des eucalyptus qui dégagent un sacré bon parfum. La vallée est verdoyante avec des petits cours d'eau. Il y a aussi de la vigne pour le divin Porto. Nous en dégusterons un excellent dans sa famille. Les 2 derniers km sont raides, la chaleur monte, les ampoules aux pieds me brûlent mais l'attrait du casse-croûte qui nous attend nous motive tous !
Le lavoir de Tuizendesà la recherche de bâtons Nous passons auprès d'un villageLe casse-croûte à l'arrivée du mont Marão après 4h1/2 de marche.
Cela fait tout drôle de se retrouver dans une maison qui ne bouge pas ! La vie à Tuizendes est simple et chaleureuse. Les enfants, Nina et Léo, se chargent avec plaisir d'aller au puits pour ramener de l'eau. Nous sommes invités à venir nous restaurer dans la famille au retour de la marche. Un grand OBRIGADO à tous pour ses jours si sympathiques ! Souvenir inoubliable !
Le mardi 2 août, Irène nous ramène au bateau en passant par Guimaraes, ancienne capitale du Portugal jusqu'en 1153. La ville est également très belle avec tous ses vieux monuments.
Nina et Léo , les enfants d'Irène et de Gilles
Max et Irène sur la grande place de Guimaraes
Le reste de l'après midi sera consacré aux enfants à Povoa avec ses kilomètres de plage et ses jeux de toutes sortes. Un paradis pour les enfants.
Jeux pour enfants sous forme de 3 mats Grand panneau d'Azulejos racontant des scènes de la vie quotidienne des pêcheurs et présentant des hommes qui ont fait l'histoire de Povoa (A voir absolument) Clin d'oeil à ce restaurant qui affiche des sandwich au caviar dans son menu ! Par ailleurs il est très bon. De plus c'est un restaurant zen avec de la musique douce et un décor de papillons multicolores qui me rappellent ceux que fait Blanche en origami à l'IMPro.
C'est depuis Povoa également que nous allons chercher Camille la petite dernière de Max le jeudi 4 août à l'aéroport et que nous visitons PORTO. Max est heureux de lui faire découvrir la vie à bord et de lui faire partager nos escales. Mais elle doit reprendre l'avion à Lisbonne dans une semaine et les distances sont grandes, les étapes de navigation seront donc longues.
Camille et Max sur la passerelle du pont Louis 1er le pont Louis 1er Le Portugal est aussi le pays de la morue.
L'accès de Porto depuis Povoa est très facile. Il suffit de prendre le métro dont la dernière station est située à Povoa. Une demie heure plus tard nous sommes à Porto dans cette grande ville portugaise très pentue. Elle fait penser à San Francisco (pour ce que j'en ai vu dans les films). Elle est traversée par le Douro long fleuve de 940 km dont 206 au Portugal et qui prend sa source en Espagne. Sur 122 km, il marque la frontière entre l'Espagne et le Portugal où il devient navigable. A Porto, ce sont des bateaux en forme de pirogues style vénitienne qui enchantent ses rives. ll assurait par le passé le transport des fruits et surtout du fameux vin de PORTO .
De Povoa de Varzim à Leixo
Nous quittons Povoa le samedi 06 août 2016 par une petite brise qui deviendra si petite qu'à nouveau nous lançons le moteur ! Nous arrivons sur les coups de 15h30 et nous décidons d'allons directement au ponton carburant. Mais malheureusement il n'y a pas assez d'eau ! nous devons attendre que la marée remonte un peu. Pour patienter nous allons faire les papiers et nous apprennons que pour payer le gas oil, il faut du liquide. 200l à remettre ! Il nous faut trouver un distributeur rapidement car le carburant ferme à 17h00 et demain dimanche c'est fermé ! Il est déjà 16h00 ! C'est la course dans Leixo sous un soleil de plomb ! ouf enfin avec l'aide d'une gentille passante en scooter, nous trouvons un distributeur et revenons à temps au bateau ! Le petit resto du soir nous remettra sur jambes après cette course effrénée.
On dit que la voile fait fondre les muscles des jambes. Ce n'est pas notre cas, avec tous les kms que nous faisons à terre !
De Leixo à Nazaré : Camille doit reprend l'avion le 12 à Lisbonne. Il n'y a pas de temps à perdre. Dimanche 7 août 8h50, moteur ! Nous partons pour Nazaré dès 9h00 avec un vent prometteur de 21 nds et faisons du 7 nds ... mais ce vent ne tiendra pas et nous alternerons voiles et moteur pendant toute l'étape de 70 miles. Pour Camille, une telle étape est une gageure ! Pas d'amarrinage préparatoire, tout de suite dans le grand bain ! Dans les premières heures d'ailleurs, alors que nous portons toute notre toile, le vent monte brusquement à 11h15 à plus de 30nds, faisant fortement gîter le bateau. Pour un baptême, c'est un peu rude ! Puis voyant que l'on est resté calme et que l'on a vite repris les rênes de la machine - nous choquons, puis réduisons les voiles, le bateau se redresse et glisse délicieusement sur l'eau - elle se rassure. Elle est restée très calme, même si elle avoue un petit ... un grand frisson ! Puis le vent va cesser, puis reprendre, puis cesser, etc. entraînant une alternance de voiles et de moteur.
Cette hausse de vent a coïncidé avec la limite d'une zone nuageuse - brumeuse épaisse, entraînant une visibilité bien amoindrie. Une odeur nous alerte : il s'agit des nuages de fumée induits par les violents incendies qui font rage au Portugal. Odeur de pin et d'eucalyptus brulés. Des insectes arrivent sur le bateau cherchant refuge. La fumée pique un peu le nez et les yeux. Nous sommes pourtant à plus de 15 miles des côtes. Nous imaginons qu'à terre cela doit être dur ! Le bateau se retrouvera plein de suie !
Entre 14 h et 16 h nous croisons deux vieux gréements trois mâts, un anglais, le "Pelican of London" et le "Guilden Leeuw" d'une autre nationalité. Nous apprendrons à Nazaré que nous avons manqué de peu un grand rassemblement de voiles anciennes.
A 17h, une vedette du contrôle côtier vient droit sur nous à toute vitesse, fait le tour, je salue, on nous dit bonjour, puis la vedette repart vers la côte.
1er quart de nuit : ciel étoilé et voie lactée . Splendide !
A 3h00 et 3h45 du matin, croisement avec deux gros chalutiers en action de pêche sans AIS ; ça réveille !
A 3h51, gros dauphins qui font des fuseaux d'écume blanche autour du voilier. Magique !
A 5h00, on aperçoit enfin le phare de Nazaré.
A 8h00, le lundi 8 août, nous sommes enfin amarrés à la marina de Nazaré. Petit déjeuner pour tout le monde !
Lever du soleil à NazaréNazaré est surtout connu pour ses vagues d'hiver qui peuvent atteindre jusqu'à 30m de haut. C'est une ville très touristique et nous entendons parler français à chaque coin de rue. immense vague d'hiver qui interdit toute navigation
Surf de Pedro " Scoopy" champion du monde de surf sur une vague de 30 m de haut à Nazaré La plage de surf, très calme en cette saison. Vue d'ensemble de Nazaré Poulpes et poissons qui sèchent sur la plage
Nazaré et sa plage Ancien bateau de sauvetage exposé sur la plage
De Nazaré à Cascais :
Mercredi 10 août, départ à 9h30. Je suis la skippeuse. Nous nous répartissons le commandement à tour de rôle toutes les 48 heures. 75MN de navigation pour cette étape.
Nous nous sommes levés tôt ce matin ! le vent est là, de 15 à 22 nds, et très vite, nous pouvons mettre les voiles en ciseaux sous pilote. Vitesse fond variable de 5 à 8 nds.
A 16h, nous sommes encore à 22 miles de Cascais, notre point de chute à l'entrée du Tage.
A 20h02, nous recevons un MayDay relay, mais seulement une fois, sans position ni détail. Inexploitable. On ne saura pas ce qui s'est passé.
A 20h20, nous virons le cap de Cascais, et rejoignons le mouillage de Cascais à 22h, à la nuit, tout près de l'entrée de la marina - soit 15 h de navigation.
C'est toujours une "petite" tension supplémentaire d'arriver près de la côte à la nuit : on ne voit plus les bouées et fanions des engins de pêche, les lumières de la côte sont intenses et les feux des balises qui peuvent nous guider s'y confondent, L'arrivée dans le mouillage est plus compliquée encore car il faut s'assurer qu'il n'y a pas des coffres d'amarrage, éviter ces zones pour mettre son ancre loin des chaînes de fond, voir les bateaux peu ou pas éclairés, juger des espaces d'évitage avec peu de visibilité. Mais la monoculaire nocturne remplit alors tout son rôle. Un petit tour d'horizon avec et nous avons la satisfaction de voir que tout est OK.
22 nds de vent, 6 m de hauteur d'eau, 37 m de chaîne. On a dormi sereinement.
Lisboa :
Le lendemain matin 11 août, nous quittons Cascais dès 8h30, pour remonter le Tage sur 15 miles, et arriver à la marina de Parque de Naçoes à Lisbonne. C'est Max qui prend les commandes. Toute cette navigation se fait au moteur !
Cette marina est située près de métro qui conduit à l'aéroport, au centre ville, près des bus, de l'aquarium, dans un quartier à l'architecture très audacieuse et très réussie. Cependant la crise est passée par ici et certaines devantures ne font que rappeler une prospérité passée et amoindrie aujourd'hui.
Pour arriver à la Marina, nous avons passé tout Lisbonne, nombreux monuments, des ponts, qui nous ont donné un avant-goût des visites que nous ferons dans les prochains jours. Hélas, pour Camille, c'est l'avant dernière soirée avant le retour en France par avion.
Le bus hippo. Il va dans l'eau et sur route !Pont du 25 avril avec au fond un Christ façon Rio de Januero
La date du 25 avril 1974 est une date historique dans l'histoire du Portugal. Elle manque la chute de la dictature salazariste qui dominait le Portugal depuis 1933. C'est un coup d'état mené par des militaires suite aux échecs de la guerre coloniale. Soutenue par le peuple cette révolution va durer 2 ans. L'un des points centraux de rassemblement est le marché aux fleurs à LISBONNE. C'est la saison des oeillets. Les militaires mettront cette fleur dans le canon de leur fusil donnant ainsi un nom et un symbole à cette révolution. : la révolution des oeillets.
Cet évènement s'inscrit dans le vaste mouvement de démocratie qui touchera l'Espagne, la Grèce, l'Amérique Latine et l'Europe de l'Est.
La ville est magnifique mais à la taille d'une capitale, il est difficile de tout voir en quelques jours. Nous avons opté pour les bus touristiques qui permettent une vue globale de la ville et de sélectionner certains quartiers comme celui de la Tour de Bélem sur lesquels nous reviendrons.
Lisbonne continue de mettre en circulation ses vieux trams. Un musée itinérant.
Pont Vasco de Gama de plus de 12 kms de long.
Le musé maritime consacre toute une première partie à un grand navigateur portugais : Vasco de Gama.
carte du parcours de Vasco de Gama. Il a trouvé la route des Indes en 1498. Il avait alors une trentaine d'années.
Embarcation royale qui a servi à la reine Elizabeth II en 1957. 84 rameurs étaient nécessaires
un petit tour à l'aquarium avec ce joli sourire
De Lisboa à Cascais :
Retour à Cascais pour prendre le temps d'une visite. Nous quittons la marina de Parque de Naçoes le 18 août en début d'après-midi. Il y a du vent, et nous faisons cette petite étape à la voile, en descendant le Tage, au près serré à bonne allure, pour passer la soirée au mouillage près de la marina de Cascais. Nous mettons pied à terre pour aller dîner dans un restaurant avec au menu une salade d'oreilles de cochon (un délice), des pois chiche à la morue, des moules farcies, le tout arrosé d'un petit vinho verde. Au dessert une classique mousse au chocolat et une tarte au fromage.
Amusante sculpture de sable. Une jolie façon de faire la manche !
Mais pendant la nuit du 20 au 21, le vent souffle de 22h00 jusqu'au petit matin à 32 nds. Notre ratio habituel de 35 mètres de chaîne pour 7 m d'eau va révéler son efficacité. Ce vent va faire déraper un voilier anglais type vieux gréement de 20 m ancré près de nous. Malgré ses efforts, il n'arrivera pas à reprendre son mouillage, trop de vent, trop de bateaux à l'ancre dans son voisinage : finalement, il quittera la zone pour aller mouiller seul près d'une plage où l'espace disponible lui permettra la manoeuvre. Monté sur le pont inquiet de la tenu de notre mouillage qui n'a pas bronché, je suis resté à surveiller les mouvements erratiques de ce voilier anglais jusqu'à son éloignement final, car certains de ses mouvements l'amenaient tout près de nous ou de notre orin de chaîne et je craignais l'accident tant il était peu manoeuvrant et la zone bien encombrée. D'avoir vu déraper ce voilier m'a donné envie de rallonger encore un peu notre chaîne, mais l'encombrement du port m'a fait renoncer, et notre marque GPS ne dérapait pas du tout. Je ne suis redescendu dormir qu'après avoir longuement observé notre voilier, les autres bateaux autour et m'être convaincu que tout le monde tiendrait le vent s'il n'augmentait pas encore. On s'endort à ce moment "d'une oreille", près à réagir si le chant du vent change trop dans les haubans. Au matin, le calme est revenu.
CASCAIS / SINES
Nous ne repartons que le 21 août. Au départ, une mauvaise surprise en remontant la chaîne : elle coince en laissant 10 m dans l'eau. Au début l'on pense avoir croché au fond et l'on se prépare à jouer de l'orin de chaîne, mais non, contrairement à l'habitude, nous avons remonté la chaîne sans l'étaler dans le puits de chaîne et elle a formé un tas qui bloque la descente du reste. La solution est facile et nous partons soulagés.
Le 21 , nous naviguerons jusqu'à 21h 30 pour atteindre Sinès, la plus grande partie, voiles en ciseaux, sous pilote, bateau très stable, vitesse fond de 6,5 nds. A 18h, un petit oiseau vient se reposer à bord, il est très familier, sans aucune peur de nous, semble assez jeune. Il rentre à l'intérieur du bateau, visite les cabines, ressort, le fait plusieurs fois, se pose sur la tête, la main, le doigt de Guylaine, sur mon genou, sur mon bras. Après recherche, nous pensons à une Rousselotte Effarante, oiseau migrateur et peu farouche. Des dauphins, un moment après, captent notre attention pendant plus d'une demi-heure et nous oublions l'oiseau. Ils font des cabrioles, se dressent et retombent sur le dos, bref, c'est la grande fête ! Quand tout est fini, l'oiseau à disparu.
Il ne fait pas toujours très chaud en navigation !La rousselotte venue nous prêter main forte
A l'arrivée, à Sines, la marina ne répond pas à la VHF, il est trop tard. Au delà des premières digues, qui protègent un avant port immense s'offre à nous. Il y a plusieurs zones portuaires destinées aux gros bateaux, une zone pour un terminal gazier et pétrolier, bref, pour trouver la marina, il faut une carte. Le GPS et la cartographie électronique simplifient beaucoup la tâche pour se guider au milieu de tout un tas de lumières blanches,jaunes, vertes, rouges, fixes ou à rythme, dont la plus importante est la grande torchère jaune du terminal gazier et pétrolier. Le gps nous dirige vers une partie insignifiante de cette grande baie, et petit à petit, nous repérons la rouge et la verte d'entrée des ports de pêche et de plaisance, séparés par une plage, indiquée dans nos documents comme acceptant les mouillages forains. On n'y voit goutte ! Trop de lumières parasites. La marina ne répond pas à la VHF et ses pontons n'étant pas très visibles, nous décidons d'ancrer devant la plage, après avoir fait un tour prudent, repéré une ligne de petits flotteurs au ras de l'eau qui marque apparemment la limite réservée à la baignade, repéré quelques bateaux à l'ancre dont certains sans éclairage et réveillé un bateau inquiet d'entendre un bruit de moteur aussi près de lui. Nous trouvons notre place, plouf ! ancre et chaîne à l'eau. La monoculaire à vision nocturne, reçue en cadeau avant le départ, est encore une fois bien utile. Nous irons à la marina le lendemain, car dans ces ports, les débarquements sont difficiles et un ponton facilite bien la vie.
Sines :
Sinès est le lieu de naissance de Vasco de Gama. Il a vu le jour vers 1460. La ville, petite, se visite rapidement et les gâteaux y sont très bons.
Fonds baptismaux où Vasco de Gama a été baptisé La maison à l'intérieur du château dans laquelle il a grandi Statue de Vasco de Gama devant l'église et le château.La plage et la marina vues du château.
De Sines à Portimao, une étape plus longue que l'on pensait :
Le 23 août, nous choisissons de quitter Sines vers 15h en espérant que l'après-midi nous apportera du vent. Tout d'abord, une navigation calme à 2-3 nds, puis une accélération à 6 nds en mi-après-midi qui tient un bon moment et nous met en joie . La houle de NW qui arrive sur l'arrière tribord est peu gênante car le vent est bon, les voiles ne faseyent pas. Nous comptons passer la nuit en mer, doubler le Cabo de Sao Vicente qui marque la fin de la côte NS du Portugal et le début de la côte WE de l'Algarve, réputée selon les guides comme un paradis du nautisme. Nous avons hâte d'y arriver, nous rêvons de mouillages forains, de baignades dans des eaux réchauffées.
Nous atteignons nos premiers 1000 miles comptés depuis notre départ de Foleux en mai dernier : c'est l'apéro obligatoire pour fêter l'événement ! Beaucoup de jus d'orange, ... un peu de rhum. Faut être sage quand on est en marche. A ce moment, peut-être pour fêter l'événement avec nous, de nombreux dauphins à bec arrivent, nous entourent, font pendant plus d'une demi-heure, de belles cabrioles (magique à voir mais difficile à filmer ou prendre en photo).
Mais, en fin d'après midi un peu avant 20h, le vent déjà sud, nous met au près, ce qui n'était pas prévu au programme. Il s'essouffle et nous tombons à moins de 2 nds. Ce n'est pas grave, nous avons le temps, l'étape sera juste un peu plus longue. Cependant les voiles claquent et fatiguent trop à notre goût, sous l'effet de la houle. Aucun réglage ne parvient à calmer le jeu et de guerre lasse nous passons au moteur.
La nuit sera une succession de voiles et de moteur, le vent ne revenant parfois que pendant seulement une demi-heure. Seuls les phares, les lumières de la côte et les étoiles, apporteront leur magie toujours renouvelée (A1, A2, A3, ... comme nous l'a montré Guy Amaru, pour compter les secondes et reconnaître les feux). Cela fait oublier un peu le ronron du moteur et le claquement des voiles que n'arrive pas à gonfler sous un vent trop faible,
Le phare du Cabo de Sao Vicente porte loin. On le devine déjà au changement de quart de 1h00 du matin. Puis il s'affirmera tout doucement (1 éclat blanc toutes les 5 secondes). A 4h34, un autre feu apparaît, rouge et isophase cette fois . Il s'agit du phare de la pointe de Sagres. Le Cabo de Sao Vincente et la pointe de Sagres, marquent le tournant de la côte du Portugal. Elle va devenir WE jusqu'à sa frontière avec l'Espagne. Nous y sommes. De belles falaises se devinent. Il faut garder 2 miles de distance à la côte pour virer ces caps, mais la mer est belle, et 1,77 miles, mesurés au radar (pour s'amuser) suffiront. Notre repos n'est pas loin.
Nous avions en effet, vu sur un guide, un mouillage forain juste après le Cabo de Sao Vicente, dans un cadre grandiose parait-il. Hélas, il fait encore nuit, et s'approcher d'une côte inconnue de nuit pour mouiller dans une petite crique entourée de grandes falaises, ne nous parait pas raisonnable et, un peu déçus d'être arrivés trop tôt, nous décidons de continuer notre route jusqu'à l'aube et viser un mouillage au delà de la pointe de Sagres. Nous regardons la carte, les guides, et choisissons Sagres,
A 6h00, la pointe est passée et à 8h20, nous laissons tomber l'ancre devant la plage de Sagres par 6 m de fond. Sur cette côte sud, nous avons quitté la houle de NW, mais pour trouver un vent (léger) et surtout une houle d'Est créée loin d'ici par un vent fort sur le détroit de Gibraltar. Le coin parait joli, la plage propice à un bon bain. Mais le mouillage est rouleur en raison de l'orientation de la houle. Les surfeurs ont déjà envahi la plage et s'amusent dans les vagues. Avec la marée descendante, les vagues qui se creusent davantage encore, rendent le mouillage non seulement inconfortable mais aussi dangereux. Aussi, après un repos de 2 heures, bercés par une houle un peu trop présente, un repas équilibriste, nous sommes obligés de quitter notre mouillage vers 11 h sans avoir pris le bain de mer tant espéré. Sur la plage, le nombre de surfeurs en attente de belles vagues augmente. C'est un signal clair : une plage avec de la houle et des surfeurs, n'est pas un bon mouillage, même si le guide qualifie le site seulement de "mouillage rouleur" en cas de vent d'Est" . Nous cherchons un abri à Lagos qui se révélera lui aussi rouleur.
Ce qui nous arrive alors est une réponse à une interrogation que l'on nous a fait : "Comment choisissez vous vos étapes et vos points de chute ?" Ce peut-être des rencontres et des rendez vous programmés tels que le bateau du CCC en Galice, ou une personne à prendre à l'aéroport de Porto et à remettre à l'aéroport de Lisbonne, un port ou un mouillage prometteur vu dans un guide, et les remises en question incontournables par une météo inattendue qui force à d'autres choix, ce qui nous arrive ici.
Nous voilà partis pour une nouvelle étape obligée. La houle interdit tout mouillage forain le long de la côte et nous choisissons d'aller 20 miles plus loin, au port de Portimão, où nous mettrons notre ancre à l'abri des digues du port seulement à 18h, car le vent faible et de face a bien allongé les 20 miles mesurés en ligne droite. Donc quand on a du portant bien établi, pas trop mou pour la houle afin que les voiles ne battent pas, il faut le savourer au maximum !
Ici, alors que nous pensions à une étape à la voile d'un maximum de 17h , nous avons passé 27h en mer, avec du moteur trop souvent pour que cela soit vraiment agréable.
Portimão :
Un site enchanteur. Les digues de protection de l'avant port cachent en fait une véritable rade, avec une grande zone de mouillage, puis derrière, différentes marinas, port de pêche, zones de bateaux de commerce, ect. en remontant une rivière jusqu'au centre ville. Des hauteurs ponctuées de belles villas, un château privé, les pieds dans l'eau, près de la zone de mouillage, des plages.
Seulement, dans un lieu aussi organisé, il n'y a pas d'accostage de prévu pour les annexes des bateaux au mouillage : tout est privé, sécurisé par des portes à code. Il faut demander la permission (accordée) et faire attention aux heures de fermeture (19h) si l'on ne veut pas passer la nuit à terre.
Les falaises calcaire le long de la côteCaravelleUn rond point sympa de Portimao
De Portimão à Albufeira :
15 miles. Le 26 août à 13h, nous partons au près serré, en espérant faire cette petite étape tranquillement à la voile jusqu'au bout. Hélas, le vent trop faible ne nous permet pas de serrer le vent comme nous le pensions et nos bords de louvoyage trop carrés ne nous permettent pas d'avancer - 2 nds sur le fond sans vraiment nous rapprocher du but ! Nous finirons donc cette étape encore une fois au moteur !
Le mouillage dans l'avant port que nous avait fait espérer notre documentation ancienne, n'est plus d'actualité ! Cette zone est réservée maintenant aux pêcheurs et à 18h, nous mettons en place en urgence les pares battage et les amarres pour aller dans la marina. C'est un rappel de l'importance de la documentation nautique à jour ! Nous sommes pris en faute !
Albufeira :
Une place de port au chausse-pied, mais très confortable : Albufeira est une belle station balnéaire et tout est fait pour satisfaire l'estivant de passage. C'est le St Tropez portugais.
Le port est bien organisé en deux zones, une pour la pêche, l'autre pour la plaisance. La marina de plaisance est bien fermée par des portes sécurisées qui donnent sur un grand complexe de restaurants, de cafés, et de sociétés de services plaisance, aux menus et programmes très alléchants. Le touriste ou navigateur ne sait plus quoi choisir tant l'offre est importante : Parties de pêche en mer de tous calibres, parachute ascensionnel à partir de bateaux au design très réussi, plongée, balades en mer soit avec un programme tranquille de visite des grottes dans les falaises, ou de parties de plage avec barbecue et musique d'enfer, soit des sensations fortes dans des bateaux rapides d'un minimum de 500 cv, soit des balades en voiliers (qui marcheront au moteur par absence de vent, dont certains sont des reconstitution de Caravelles de l'époque de Vasco de Gama.
Nous nous laisserons séduire par le parachute ascensionnel, la plongée, les restaurants, et pour la plage, nous ferons nous-même des balades sac au dos le long des falaises, dans la chaleur et une végétation typique de zone méditerranéenne (Agaves, arbousiers, cactus, etc. , pour trouver notre plage idéale. Les paysages sont beaux, l'eau beaucoup plus chaude que sur le côté Nord-Sud du Portugal, c'est un régal. Notre instinct de pêche n'est pas loin, car si nous ne sommes qu'en palmes, masque et tuba, à côté des bancs de poissons très fournis dans quelques mètres d'eau seulement (sars, labres divers, mulets, etc.) nous trouvons un grappin tout neuf coincé dans les rochers et abandonné par l'embarcation qui a mouillé à cet endroit. 3 kg. Belle prise de mer ! Lourd dans le sac à dos au retour !
Mais nous n'irons pas plus loin vers l'Est, le vent n'est pas au RV et si cette côte est décrite comme un paradis nautique, c'est pour les bains de soleil, la plage et les sports nautiques motorisés sur une mer lisse, sans vent, quand la houle d'Est est absente. Ce n'est pas le paradis de la navigation à voile.
Donc, nous n'irons pas à Cadix, et nous profitons de cette escale pour bien préparer le trajet vers Madère. Le congélateur est plein, l'eau réapprovisionnée, le gas-oil complété. Un manque de vent et le besoin du Wifi de la marina pour régler des correspondances urgentes, placent la date du départ vers le 5 ou 6 septembre.
80 m ça fait haut ! j'ai pu voir tous les poissons que Max rêve de prendre !Max sur le portRue piétonne d'Albufeira Poulpe venu agrémenter la deuxième plongée
Max en plongéeUne ophiure
Baliste, poisson qui peut être agressifAdorable tête couronnéeLimace de mer géante (20 cm) (nudibranche)Ponte du nudibranche
Nous sommes tous surpris de voir que l'été est déjà presque passé !
La route vers Porto Santo, archipel de Madère, s'annonce !
Rendez-vous au prochain billet !
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