COLERE
Le plaisancier insoumis !
Quoique il serait plus juste de dire :le plaisancier en colère !
Ma présentation :
Je ne suis pas marin, je viens d'un sport de plein air. Il y a 10 ans j'achetais un bateau « ALCYON » voilier de 10 m en acier, et je suis parti. Après quelques océans et un sancir en mer de Tasman, un cyclone en mer de corail a finalement emporté mon bon vieil Alcyon pourtant sur berre.
Donc , on efface tout et l'on recommence. Recherche d'un nouveau bateau ! Ce sera Eleïs, un petit prince en acier, gréer en côtre, dériveur lesté. Quelques mois de travaux et le voilà fin prêt pour repartir. Mais compte tenu de son histoire, on decide de passer quelques saisons en Méditérannée,pour le prendre en main et lui faire confiance avant de repartir naviguer.
Alors bien qu'il y ai beaucoup de bateaux sur cette mer, il est extrêmement difficile d'y naviguer tellement les conditions sont versatiles (j'ai enfin compris pourquoi Bernard Moitessier s'est arrété dans le sud de l'Espagne à son retour du Cap Horn). Il faut naviguer au rythme des « pets »de la Grande Bleue !Mais bon, ça c'est le milieu naturel. Ce qui est moins normal c'est la façon indescante par laquelle on se fait raqueter sur un bien commun qui est encore un rare lieu de liberté existant. Par exemple : à Calvi la saison commence le 1er Avril. Alors qu'il n'y a personne on vous fera payer quelle que soit l'heure un corps mort au prix d'une place au port. Autre fait, un capitaine de port nous a déclaré « C'est normal que ce soit cher , vous les plaisanciers vous avez de l'argent ! ». Comme dirait notre ami Paul Farge (équipier de Letourmalin) « je ne reconnais plus les plaisanciers d' aujourd'hui ». Effectivement lorsqu'il est parti en 1949 alors qu'il avait à peine 20 ans c'était pour faire un tour du monde sur un bateau d'à peine 10m. Aujourd 'hui pour le même programme on voit surtout des sexagénaires ou plus, sur un bateau d'au moins 50 pieds (heureusement qu'il y a les aservissements pour palier les déficiences physiques!!!) Effectivement le monde change. Mais surtout, et c'est déplorable, la mentalité. A l'issue de ces trois saisons où nous avons été jusqu'en Turquie, nous avons constaté que le seul pays ayant conservé le vrai sens marin était la Grèce. L'accueil des plaisanciers y est très chaleureux, les ports souvent gratuits ou pour presque rien et si par inadvertance vous prenez une place atribuée, personne ne viendra vous faire la morale.
De retour pour une escale en France, oh désillusion !, les mouillages un peu sauvages ont été monopolisés par des faiseurs de sous qui, sous un discours bien pensant , nous proposent des corps morts payants pour se retrouver à 50 là où on était paisible à 20 avant. Vive l'univers concentrationnaire ! Et il est malheureux de constater l'effet panurge où l'on retrouve les bateaux français agglutinés dans ces pièges à sous tandis que, sans aller bien loin, il y a des mouillages libres, sauvages et sécurisés en Italie, à Elbe par exemple, un vrai paradis. Mais pour combien de temps ??? Il y a quelques années, début Avril, nous avons payé 2€ plus cher à Carry Le Rouet qu'à St Tropez alors que nous devions escalader la porte des toilettes constamment fermée à clé ! Il faut absolument se reprendre et boycotter les faiseurs de sous qui créent une discrimination par l'argent. Sinon il sera de plus en plus difficile pour les générations montantes de profiter de cet éspace de liberté qu'est la mer...
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