Au petit matin nous prenons le tramway flambant neuf de Rabat, pour nous rendre à la gare, ensuite ce sera un train genre corail en très bon état, l'ONCF (les chemins de fer Marocain) semblent fonctionner correctement.

Arrivé à la gare de Fès, nous prenons un grand taxi (les petits taxis ne prennent que trois personnes) direction l'Hôtel Tijani situé dans la médina moyenâgeuse.

Très bel hôtel avec des plafonds ciselés et une décoration très soignée.

Après avoir posé nos sac nous partons à la découverte de la vieille médina.

C'est un véritable dédale de rues sombres et étroites, avec des constructions d'environ 3/4 étages et des rues de 2 à 4 mètres de larges, mais le plus inquiétant, c'est que tout est entrain de s'écrouler...

la plupart des maisons sont maintenues avec des renforts en bois plus ou moins pourries, et il n'y a pas le choix, pour passer, il faut passer dessous...l'angoisse, passe vite...

Nous déambulons au hasards dans les étroites ruelles datant du moyen age et rien ne semble avoir vraiment changé depuis...de temps en temps une porte ouverte nous laisse découvrir un artisans, qui lui aussi travaille comme au moyen age...

métier à tisser manuel en bois

Ciselage du bois traditionnel

Maçons entrain de réaliser un zellige (mosaïque marocaine)

Notre chemin nous feras passer dans le marché aux légumes, très fréquenté et très étroit, il ne faut pas être claustrophobe...ni trop regardant sur la propreté...

heureusement les échoppes changent et nous nous retrouvons dans le quartiers des objets confectionnés, la caverne d'Ali Baba...

Attention pousser vous ...convoi exceptionnel...

 Les commençants nous incitent à rentrer dans leur boutique pour admirer leurs articles artisanaux, pour la plupart fabriqués dans la cité.

un marchant d'onguent souriant, puisqu'on lui achète un peu d'essence de fleurs d'oranger.

 Dans cette cité historique se cache aussi quelques trésors de l’apogée de l'art musulman, dont la médersa Bou-Inania (école coranique) très finement décorée de bois et de pierres sculptés.

 Ensuite nous traversons le marché alimentaire, où se trouve les étalages des bouchers, mieux vaut ne pas avoir l'odorat trop sensible, ici il n'y a pas de banque réfrigérée, les pieds et têtes de moutons ornent l'étalage.

En face, ce sont les poules captivent d'une cage en pleine rue et plus loin, des chats nouveaux nés tout maigre en train d'agonir dans l’indifférence générale...

Le nettoyage des rues semble daté aussi du moyen age...mais plus tard nous ferons une enquête...

 Pour l'instant prenons un thé à la menthe en dégustant quelques pâtisseries

Nous nous perdrons plusieurs fois dans cette immense médina où nous passons d'une délicieuse odeur de pain ou de parfum, aux plus infectes effluves d’égout ou de je ne sais quoi ,mais en putréfaction c'est sûr.

Ces odeurs nauséabondes qui parcourent insidieusement les ruelles obscures, proviennent en grande partie des tanneries, il en reste deux dans la médina.

 Ici, chaque année sont traités plus d'un million et demi de peau de bête et pour enlever les poils du cuir, les peaux sont laissées à macérer dans cuves avec différentes préparations (soude, chaux, guano etc...)

Plus, ça macère et ça pourrit dans le bouillon, mieux c'est, pour traiter le cuir, il parait que cette odeur nauséabonde serait bénéfique pour traiter les maladies respiratoires...comme en France au siècle dernier, on mettait les malades au courant d'air pour leurs aérer les bronches...d'où le peu de survivant...

 Ah !  voici le service de nettoyage, l'âne poubelle.

Les ordures sont transférées dans la benne, mais comme elle est pleine...

tout retombe dans le ruisseau déjà fortement pollué par les rejets des tanneries.

Les normes de propretés sont bien différentes ici...

La médina est ceinturée par une muraille percée de 14 portes, en voici quelques unes

 Nous trouverons un peu de répits dans un parc, avec une bambouseraie à l’extérieur de la médina

Tiens, mais qu'est-ce qu'ils regardent ?

Une grenouille bien sûr !

Notre hôtel sera pour nous, un havre de paix, digne des milles et unes nuits...

Nous repartirons de Fès, avec l'impression déconcertante, d'avoir  voyagé dans le temps, en passant du fabuleux au pire en quelques mètres.