Açores, bilan et impressions
Nous avons visité 6 des 9 Açores. Nous avons snobé les 3 plus petites qui sont aussi intéressantes que leurs grandes sœurs. Ça sera pour mon prochain voyage.
Une phrase pour résumer mon impression: à la hauteur de leur réputation.
C’est à dire :
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Très belles îles, paysages superbes et variés, chaque île a ses caractéristiques propres mais elles ont toutes des points communs. Une origine volcanique avec des manifestations encore visibles, une économie isolée basée sur l’autosuffisance agricole dont les vestiges sont encore très présents.
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Un culte de la baleine et du toro. La baleine avec ses musées, ses promenades d’observation, ses baleinières restaurées. Le toro surtout à Terceira de façon un peu folle.
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Des gens réservés mais très gentils, souvent polyglottes.
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Très peu de touristes, très peu de constructions à touristes, un environnement préservé.
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De belles villes, des villages coquets, un réseau routier en assez bon état (merci le Feder)
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Quelques bons plats locaux (quelques) et de bons vins.
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Des prix très raisonnables comme au Portugal continental, même parfois mieux (toutes les marinas sont à moins de 20€ par jour pour un 44’)
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De superbes chemins de randonnées très bien balisés pour tous les niveaux de marcheurs, plus difficiles pendant ou après une averse, rarement plats… et pas vraiment encombrés.
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Mais aussi le climat, sur le mois de juin 2014, plus des deux-tiers du temps couvert avec pluies plus ou moins continues et plafond bas. De belles journées, rarement vraiment chaudes, parfois entrecoupées d’une averse. La mer à 20/21 degrés sans beaucoup de plages de sable mais un grand nombre de piscines d’eau de mer très bien aménagées dans les coulées de lave. Il faut juste s’habituer à étendre sa serviette de bain sur du béton.
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Des formalités d’île en île assez contraignantes mais rien en comparaison avec le Mexique ou Saint Domingue par exemple, des officiels très aimables et très rapides. Ils sont tous en réseau informatique donc seule la première visite prend un peu de temps pour enregistrer les caractéristiques du bateau et de son équipage.
D’autres remarques :
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Pour le vent, il est souvent présent, permettant une navigation sous voile entre les îles. A part Flores isolée, les autres îles sont joignables par navigation de jour (quand même 90 miles entre Sao Miguel et Terceira, il faut un bateau assez rapide et du vent favorable).
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A part Sao Miguel où l’extension de la marina est à moitié vide, les marinas des autres îles sont petites et/ou saturées. Inutile de téléphoner à l’avance pour savoir s’il y a de la place, il n’y en a pas. Alors autant y aller, le capitaine du port se mettra en quatre pour vous trouver une place quitte à déplacer tout le monde. Dans le pire des cas, on peut mouiller devant la marina et attendre qu’une place se libère. Maintenant il faut accepter d’être amarré au ponton en troisième ou quatrième position. Ça renforce la convivialité qui est la caractéristique principale de toutes ces marinas. Inutile de dire que si le catamaran a de nombreux avantages par ailleurs, aux Açores, ce n’est pas la taille de bateau rêvée.
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Il existe des mouillages autour des îles qui sont très peu fréquentés. A cela plusieurs raisons,
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le fond est souvent de rochers et de lave de tenue faible à moyenne ;
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il n’y a pas de mouillage abrité tous vents, il faut donc être sûr de sa météo ;
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la houle a une fâcheuse tendance à contourner les îles, cela crée du ressac dans les marinas et rend certains mouillages très inconfortables ;
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enfin le prix très raisonnable des marinas et la convivialité qui y règne n’incitent pas immédiatement à jouer aux ermites après une traversée de l’atlantique souvent mouvementée.
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Île par île, les impressions que j’en ai eues :
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Flores : la plus authentique, la première sur la route du retour. Marina avec beaucoup de ressac et très petite (25 places environ), sanitaires provisoires plutôt spartiates(les portes ne ferment pas et eau froide abondante). Très bon wifi à 1 km de la marina, épicerie un peu plus loin. Taxi et location de voiture. Tous renseignements auprès de Tiago, le capitaine du port très serviable.
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Faial : Horta la Mecque, grande marina saturée. Jolie ville (pousser à Porto Pim et monter la caldeira, 150m d’altitude, vue superbe des 2 cotés). Sanitaires payants mais corrects. Laverie peu équipée, souvent saturée surtout le matin. Tous ravitaillements et le seul vrai shiplander des Açores (MAYS pour Middle Atlantic Yacht Services). L’usine à baleine de Porto Pim se visite. Autour de l’île, à noter au nord-ouest le volcan de Ponta de Capelinhos dont l’éruption date de 1957 avec son musée dans le phare désaffecté et au sud-ouest la cheminée de volcan du castelo branco (château blanc) impressionnante par sa masse.
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Pico : marina pour les bateaux de moins de 40 pieds à Lajes, 2 ou 3 places disponibles pour les bateaux de passage, entrée impressionnante entre rochers et digue mais ça se fait. Nous n’avons pas été gâtés par le temps lors de notre séjour à Pico. A noter le musée de la baleine à Lajes, superbe. De très intéressantes randonnées pour les jours de beau temps, le point culminant du Portugal à plus de 2000 mètres, des hauts plateaux mais aussi du vin avec une bonne réputation, Pico est recommandé par tous les açoréens que nous avons interrogés comme lieu de visite à privilègier. Nous avons donc manqué quelque chose, à faire lors d’un prochain passage.
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Sao Jorge : une de mes préférées. Velas est un très joli port, la marina blottie au pied des falaises est charmante, Jose Luis, le capitaine du port, est juste trop gentil. Sanitaires très corrects, supermarché, laverie, mais marina riquiqui. On est vite tassé, on se connaît vite tous, on finit vite la soirée sur un bateau ou sur un autre. Un peu comme à Flores, on est en dehors des flots de touristes et du reste du monde. Les terres basses sont un vivant exemple de ce qu’était la vie il y a 50 ans dans les Açores. Une île sans prétention et attachante pour cela.
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Terceira : la plus complète, la plus folle. Deux marina (Angra et Praia) un peu saturées l’une et l’autre. Nous étions à Angra. Sanitaires très corrects, wifi au ponton dans le bateau, ça c’est super. La marina est au cœur de la ville classée au patrimoine mondial de l’humanité. Eglises, musées, jardin botanique, panoramas dont ceux du mont Brasil, tout y est pour flâner dans des rues aux maisons bien restaurées après le tremblement de terre de 1980. Ajouter la folie de la fête de la Saint Jean du 20 au 25 juin qui enflamme toute l’île. En faisant le tour de l’île, on trouve des potiers, de très bons fromages, du vin très correct, des fumeroles soufrées, des gouffres dans la lave, des fincas d’élevage de toros, des villages coquets, des piscines d’eau de mer aménagées, des lacs d’altitude, des falaises vertigineuses, Praia qui mérite une visite mais qui souffre de la comparaison avec Angra et toujours des randonnées variées et bien balisées.
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Sao Miguel : 2 marinas : Vila Franca petite marina limitée aux bateaux de 14 mètres maximum. Ponta Delgada, nouvelle extension avec plus de 100 places pour les bateaux de passage. Un voilier avec un peu d’accastillage mais peu de commerces liés à la voile. Marina sans âme envahie par l’odeur du guano des goélands dès qu’il pleut, sanitaires avec des locaux luxueux et des locaux standards. Jolie ville si l’on excepte un front de port joyeusement loupé avec tous commerces et marché. Grande île avec de jolies randonnées, la plus touristique sans que cela soit pesant, mais un peu plus de monde sur les routes, les belvédères et les chemins. A noter les plantations de thé et une partie est plus sauvage vers Nordeste. Ne pas louper à l’ouest le site de Sete Cidades aux 7 cratères et aux 7 lacs avec de superbes panoramas et de belles randonnées.
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