Vendredi 25 avril 2014

Taxi à 8h30 à La Havane, arrivée à 11h au bateau après avoir fait quelques courses à Santa Marta. Tout est en ordre. La jeune douanière contrôle à nouveau nos bagages à l’entrée de la marina. Même pas peur. Corsage moulant et mini-jupe ocres, bas résilles et talons hauts, plutôt sexy l’uniforme des douanières cubaines.

La marina vide n’accueille plus que 7 bateaux habités : 2 canadiens, 2 américains, un norvégien, un russe et nous. Et encore, le russe a acheté un bateau sans moteur et s’en sert comme d’un camping-car flottant.

Samedi 26 avril 2014.

Le bateau est prêt à partir. Des courses au supermarché de Varadero. La moitié des articles de ma liste de course y sont toujours.

Soirée sur le bateau d’Alex, un américain, où nous sommes rejoints par Vito, l’autre américain. Jus de fruit et nacos le temps d’expliquer les étapes à ne pas manquer au Belize et aux Caïmans. On donne à Vito le guide de Cuba que nous avait donné Larry à Isla Mujeres. Voilà, le relais est passé.

Depuis 3 jours le vent s’entête de nord-est, c’est pas bon pour les Bahamas.

Dimanche 27 avril 2014

A 8 heures, on part craquer nos pesos non convertibles au marché de Santa Marta. Pour l’équivalent de 20 dollars, on a un cabas de 150€ au tarif français. Beaucoup de légumes, peu de fruits ( ananas, goyave, papaye, mangue ou banane), que du porc comme viande, du lomo boucané délicieux, pas d’œufs (trop tard), pas de poulet. Les cubains n’ayant en général pas de réfrigérateur, rien à conserver au froid : beurre, fromage, yaourt, nada.

La météo semble confirmer le passage du vent au sud-est. Départ demain donc. La douanière est prévenue.

Salade de tomates, lomo de porc avec riz au curry enrichi de maïs et de champignons, ananas en dessert. La routine des repas à bord a repris depuis hier soir.

C’est la journée russe, tout le monde se retrouve sur leur bateau à partir de 16h. N’étant pas invités officiellement, nous jouons aux dés jusqu’à ce qu’Anna nous amène des crêpes. Je lui ramène l’assiette propre avec du pâté au sanglier et aux châtaignes comme souvenir français (merci Hénaf). Anna nous invite alors à rester à son bord. Elle a préparé en plus des crêpes du porc au vinaigre, spécialités russes. Anna est la compagne de Wladimir, amiral de la marine russe. Wladimir parle espagnol, a une compagne cubaine et vient 3 mois par an sur son camping-car flottant. Anna, grande blonde filiforme, charmante, un peu anglophone, est ici pour la première fois. Coincé entre deux canadiens et Wladimir, je m’adonne à mon sport favori de Napoléon bashing. Rhum, vodka et fruits frais, conversations pâteuses. D’après les canadiens, le lobby anticastriste des cubains émigrés de Floride décide de l’élection du président en Floride qui est un des principaux ‘swing state’. Donc rien à espérer du côté américain tant que Fidel et la première génération d’émigrés cubains sont vivants. Ils ont aussi peur d’une guerre nucléaire au sujet de l’Ukraine. Visiblement, ils n’ont pas une grande confiance dans leurs voisins étatsuniens. Ils ont peut-être l’alcool pessimiste.

non, ce ne sont pas des norvégiens, mais des cubains dansant aux sons d'un orchestre place Vieille à La Havane.

Lundi 28 avril 2014, le départ de Varadero.

Les autorités sont à l’heure, la nana de l’immigration encore plus sexy que sa collègue douanière veut monter à bord malgré sa mini-jupe serrée et la distance entre le quai et le bateau. Gentleman, Pierre Henri lui tend la main et détourne le regard. Sportif. Betty et Alex nous tiennent les aussières. Au revoir toujours un peu émouvant. Wladimir est déjà à la pêche, sa deuxième passion après la bière et la vodka.

ça, c'est la sortie de La Havane, pas de Varadero