En arpentant l’Univers (25 janvier 2014)
Dès que l’on est un peu familiarisé avec les affaires du ciel, Orion est un point de départ commode pour aller à la découverte des constellations de l’hiver.
Mais s’il ne la connaissent pas encore, les habitants de l’hémisphère boréal rechercheront cette célèbre figure en s’aidant de repères connus, d’une part Alkaid et Merak dans la Grande Ourse et d’autre part Tsih et Ruchbah, deux éléments remarquables du W de Cassiopée. En traçant des lignes imaginaires à partir de ces étoiles faciles à reconnaître nous trouverons aisément les épaules d’Orion. Il ne restera plus qu’à identifier la ceinture et les jambes du chasseur.
Sur le schéma ci dessus, ces lignes semblent dessiner des courbes, mais sur la voûte étoilée elles apparaissent rectilignes. En effet, les navigateurs le savent bien, déformer un globe terrestre ou céleste pour le représenter sur un planisphère cause presque inévitablement ce genre de distorsions.
Pour bien camper le paysage, l’Etoile Polaire, sentinelle immobile, garde l’axe du Monde. Elle se situe presque exactement dans le prolongement des Pôles terrestres, et le reste de l’Univers semble tourner autour d’elle. Si l’on fait une photographie en pause longue de cette région, nous pourrons visualiser la trajectoire des corps célestes comme autant de cercles centrés sur Polaris qui elle demeure immobile. C’est pourquoi en Inde elle est la représentation de Dhruva, l’ordre cosmique. Selon la tradition, Dhruva, un ascète célèbre, incarne la sagesse et la constance des choses.
Mais enfin, si l’on veut bien doter notre globe céleste d’un Pôle Nord, c’est qu’il possède aussi un équateur, et celui ci passe tout près de Mintaka, la perle la plus occidentale de la Ceinture d’Orion. Son nom provient de l’arabe Al Mintakah, "la ceinture". Sa déclinaison, l’équivalent pour les astronomes de la latitude mesurée par rapport au plan de cet équateur céleste est inférieure à 20 minutes d’arc. Aussi, se trouve t’elle à 90° de la Polaire, le quart de la circonférence du ciel, et ceci peut être utile pour en appréhender les dimensions.
D’une façon plus générale, de tels couple stellaires peuvent constituer autant d’étalons fort commodes. L’un des plus connus est formé par les Gémeaux, Castor et Pollux. Certes nous l’avons vu, la géographie des astres fixes est en ce moment perturbée par la présence de Jupiter, mais sinon, ils forment une paire tout à fait remarquable reconnue par la plupart des civilisations. A Babylone, on les appelait déjà les deux grands jumeaux, Lugal – Ira et Meslamta – Ea quand en Chine ils figurent le Yin et le Yang.
4,5° les séparent, autrement dit, ils occupent une bonne partie des 7,5° du champ de nos jumelles de marine.
A cette échelle, le Soleil et la Lune sont minuscules, le diamètre de leurs disques n’est que de 30 minutes, un demi-degré. Ils couvrent donc à peine la 200 000ème partie de la sphère céleste.
Puisque la Polaire indique exactement le Nord, Tous les grands cercles passant par cette étoile sont des segments de méridien céleste, comme celle passant par Polaris, Capella et Mintaka.
Nous avons donc repéré un méridien et l'équateur céleste. Il est important de se représenter ces cercles si l'on veut appréhender la mécanique de la voûte céleste, car :
"Leur connaissance est utile à toute personne curieuse de connaître la durée des années." (Aratos, Les Phénomènes env. 240 av. J.-C.)
Mais revenons à Mintaka. Comme elle est toute proche du plan de l’Equateur, Orion partage le ciel en deux hémisphères et ceci pourrait peut-être éclairer l’étymologie de Betelgeuse, la transcription fort corrompue par les copistes du Moyen Age de Al Jauza, la mystérieuse Femme du Milieu.
A cause de sa situation, Mintaka se lève exactement à l’Est et se couche précisément à l’Ouest tout au long de l’année.
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Anonyme (no verificado)
5 Febrero 2014 - 12:00am
On peut également trouver les
Anonyme (no verificado)
6 Febrero 2014 - 12:00am
Tu as d'autant plus raison de