L'IRLANDE OU LE DERNIER VOYAGE 2/2
10 JUIN 2014: REMONTEE DE LA SUIR.
Basse mer à 10H44 à Dunmore East; après avoir rerelu l'Imray p33 "Cheek Point" ou il y a un petit port qui assèche à BM avec un chenal marqué de bouées latérales, on y va sur le coup de 10H30. On passe Ducannon,
Ballyhack puis on arrive au virage de Cheek Point. Et mon équipière de me prévenir qu'il y a une rouge et une verte sur Bâbord. Marin basique, quand je vois une rouge une verte, je passe entre les deux. Je m'aperçois tout de suite de la connerie: port à sec à bâbord, banc de vase découvert à tribord, je mets en arrière toute mais c'est déjà trop tard car avec le courant de marée dans le c.. ,on touche le fond rapidement. Bon nous sommes bien plantés. Marche arrière, marche avant, rien n'y fait. C'est pas grave vu que c'est de la vase, on mouille l'ancre et il n'y a plus à attendre que ça monte. En effet avec le courant de marée, le bateau commence à faire demi-tour. J'essaye d'embrayer la marche avant et le moteur cale, idem en arrière. Après un certain nombre de tentatives, on finit par admettre qu'on a quelque chose dans l'hélice. Comme l'eau est de couleur boue, on ne voit rien et on fini par appeler la RNLI (SNSM locale). 1/4H après, un zodiac arrive de Waterford, ils essayent de couper l'orin avec une perche munie d'un couteau sans résultat, ils nous demandent de remonter l'ancre et nous font tourner sur place toujours sans résultat. Finalement ils appellent la vedette de Dunmore East. La vedette arrivée, ils arrivent quand même à nous décrocher et nous tractent pour prendre la remorque de la vedette. Et on repart pour Dunmore à une vitesse grand V. Au fur et à mesure de la descente, je vois l'arrière du bateau qui s'enfonce, puis l'eau passe au dessus de la jupe jusqu'à arriver dans le fond du cockpit.
Je descends dans le bateau pour je ne sais quelle raison et horreur je vois de l'eau sortir de la trappe du compartiment moteur (en place avec un écrou sur deux et serrés à la main) ce qui veut dire moteur submergé. Bonjour l'ambiance. Arrivé à Dunmore, le capitaine du port nous dit qu'il faut repartir dès le lendemain. Heureusement que dès le début nous avions un interprète, un pilote, et nous propose d'appeler un plongeur pour investiguer ce qu'il y a au niveau de la transmission. Après coup, je me dis que ça sert à rien vu que le moteur est nase. Une camionnette d'artisan en dépannage domotique arrive et le gars me dit que c'est 100 Euros (au black bien sûr). Le gars s’équipe, plonge et ressort un morceau de bout d’un mètre. Pour la question de devoir quitter Dunmore le lendemain, notre interprète nous dit qu’il n’y a que deux solutions :
1) On nous remorque au large et après on se dém…
2) On nous remorque jusqu’à l’unique chantier du coin avec un travelift à New Ross Boatyard sur la rivière Barrow débouchant dans la Suir à … Cheek Point (l’autre est à Crosshaven).
Le choix est vite fait, et il se propose de nous trouver un bateau de pêche faisant des sorties à la journée. Bien sûr qu’il savait à qui demander et le gars nous fait une fleur puisqu’il nous demande que 400 Euros, en cash, au lieu des 500 pour une sortie à la journée.
Donc, le lendemain on repart tracté (soft),
on passe devant les bouées scélérates,
on passe le pont tournant ouvrant l’accès à la Barrow (1 heure avant et après PM)
et voila New Ross. Passage de position tracté en position à couple, lancements amarres et on nous tire à la main dans la forme.
Si depuis l’échouage, on était dans un état mental neutre, ("fatalitas" aurait dit Chéei Bibi) où il y avait juste à gérer la situation, bateau au sec c’était le soulagement dans le genre « Paris (nous), Paris outragé …. mais Paris libéré !.... ». Trois ans après le départ de Mantes mais deux ans depuis Rouen, 3200 NM parcourus (En fait, ça doit faire plus vu le nombre de fois où le loch se bloquait après quelques jours d’immobilité) et environ 22000 Euros de frais de fonctionnement dépensés, fini les attentes des fenêtres météo, les navigations fastidieuses, les arrivées scabreuses, les corvées courses à pied ou en bus, lessives, vidanges moteurs, peintures, vernis, carénages… enfin après cinq années de retraite perdues, on va pouvoir revivre normalement.
EPILOGUE
Pour clore le sujet, je voulais écrire une diatribe sur le bateau dit de plaisance (Complètement archaïque**) mais, comme on le dit communément : « lorsque l’on veut se débarrassé son chien, on l’accuse d’avoir la rage », je n’en dirais pas davantage.
En espérant que les vrais voileux ne m’en voudront pas trop.
BON VENT A TOUS
Nota :
* Finalement due à des berniques de 2 – 3 mm qui poussaient sur le passe coque du loch. Combien d’Euros le flacon de quelques cl ???
** Au hasard
Vidange moteur : Toutes les 125H. Si on considère qu’une voiture roule dans sa vie en moyenne à 25 Km/h, ça nous fait une vidange tous les 3100 Km.
Consommation : 1,3 l/h conforme à la spec.; donc en gros pour parcourir, en étant optimiste, 9 Km, donc 14,3 l/100 Km.
BATEAU A VENDRE
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Anonyme (no verificado)
5 Octubre 2014 - 12:00am
C'est fou cette histoire...