Lundi 6 Août : LESVOS (port de Mytilini) -> OINOUSSA (port de Mandraki) 45 Miles. Nous avions décidé de partir tôt, mais il a fallu une bonne demi-heure à nos Coast-Guards pour nous établir une facture de 15€. Super navigation au portant, 2 molles compensées à la brise diesel (il faut bien avancer pour ne pas arriver trop tard). Notez que l'Océanis 42.3 Clipper des Pachas nous a doublé par 3 fois au moteur..., il s'est bien rattrapé dans la dernière ligne droite lorsque le vent a forci mais le Chance 37 n'était pas loin... 

Mardi 07 Août : après avoir réglé les frais de port chez les Coast-Guards, nous partons à la découverte de la ville et surtout d'une boulangerie. Un Grec nous y conduit et au retour nous invite à boire quelque chose pour discuter un peu, ce que nous acceptons volontiers. Steve est un ancien capitaine au long cours et revient un mois par an pour entretenir la maison que ses parents lui ont légué . Oinoussa est l'île des riches armateurs Grecs mais ceux-ci vivent à New-York, Londres, etc. Ils gardent et entretiennent leur maison de famille. Sur l'île il y a une école pour la formation des officiers de la marine marchande.

La seule photo d'Oinoussa que nous avons faite

avec notre Grec qui avait tant envie de discuter avec nous.

Nous sommes revenus au bateau vers 14H00, un déjeuner rapide, et, pendant notre sieste, quelqu'un nous a demandé de partir car il y a un gigantesque incendie de forêt. Pacha et Marmotte ne se font pas prier car des cendres commencent à pleuvoir sur nos bateaux et la fumée acre se dirige vers nous. 

L'incendie de la pinède

Un Canadair nous survole de très près

Un Canadair en phase d'écopage, l'instant d'après il relance ses moteurs à fond.

Là il frôle le mât de Pacha (les pilotes sont des as et ils se sont un peu amusés à nous faire peur)

Il y a du bon vent, 6 beaufort et nous avons parcouru les 10 milles jusqu'à la marina de Chios en 1H30, sous génois seul, grand largue. Notez que le Chance 37 a gagné la régate (mais chut Denys a reçu comme instruction de sa capitaine Christiane de ne pas régater avec la Marmotte)

Marina de Chios : il n'y a que les quais, pas d'eau ni d'électricité, mais c'est gratuit (encore une marina non gérée construite avec les fonds Européens). Attention en entrant, il n'y a pas beaucoup d'eau alentours et il faut arriver directement sur le bout du môle, dans la marina ça va. Station de carburant en face, super marché pas loin côté ville de Chios. En face de l'hôpital il y a un arrêt de bus pour Chios  avec un bus tous les 20 minutes.

Mercredi 08 Août : Matin avitaillement et plein de carburant. Après-midi visite de la ville et Christa a failli tomber dans les pommes à cause de la chaleur (38°). Non décidément l'après-midi il faut faire comme les Grecs : rien. Nous revenons avec une voiture de location pour la visite de l'île le lendemain et en profitons pour faire le plein de packs d'eau : 20 dont 6 pour Pacha. Nous serons tranquilles pour  un bon moment.

Et sur le thème du recyclage : la voiture bar (vu sur la promenade du port de Chios)

Le cimetière Turc dans la forteresse (photo Pacha)

Jeudi 09 Août : Visite de l'île, une journée très interressante : le matin cap à l'Ouest de Chios dans la montagne, et l'après midi circuit dans le Sud de l'île.

1/ visite du monatère Agiou Marrkou, très haut perché, seulement 2 moines vivent ici. Nous avons été fort bien reçu par un jeune moine (eh oui, cela existe) qui nous a offert Loukoum et eau fraîche.

Le monastère Ag Marrkou

2/ visite du monastère Nea Moni : très grand monastère (2 sacs à dos sur le guide du routard, c'est vous dire...) Cet ensemble est l'un des plus remarquables monuments impériaux de l'époque Byzantine. 

L'église Byzantine du monastère

Christa ayant les jambes nues, a dû se couvrir d'un paréo dont la couleur se marie fort bien avec son chemisier turquois

Votre serviteur avec son paréo sur les épaules (nues, il faut les couvrir dans un lieu sacré), tel Icare, juste avant de prendre son envol (photo Pacha)

En 1822, 600 moines et 1500 femmes et enfants y avaient trouvé refuge : ils ont TOUS été massacrés par les Turcs, comme des milliers d' habitants de l'île, quelque uns ont pu s'échaper sur les îles voisines, d'autres ont servi d'esclaves. 1800 personnes ont été gardés en vie pour assurer la production de cette gomme de mastic dont les femmes des harems rafolaient.

Une partie des os des personnes massacrées ici en 1822

et à côté une pancarte explicative (photo Pacha)

Vue d'ensemble du monastère

3/ visite du village abandonné d'Anavatos

En 1822, pour échapper au massacre des turcs, les habitants sautèrent dans le précipice

4/ visite et resto à Avgonyma

Voilà le coupable qui nous a retenu ici : un chevreau cuit à point

Comme partout en Grèce, les Tabernas sont tenues par la famille, ici la grand mère confectionne des spagettis en enroulant la pâte autour d'un bâtonnet, sa petite fille la regarde faire.

En dessert, nous avons goûté la spécialité du coin : le mastic, à gauche mélangé avec du yaourt et de la confiture de pétale de rose, à droite servi dans de l'eau froide.

 5/ visite du village fortifié de Mesta

L'une des rue principales

Le porche de l'église

Sur la grand place, dessins de petits galets noirs et blancs

Ruelle ombragée

L'église

Fenêtre typique

6/ visite du village de Pirgi

Nous sommes dans la région de la production du mastic, une résine produite par incision du tronc et des branches d'un arbuste de 2m de haut, le lentisque. Chios est le seul endroit au monde où cette résine se solidifie de façon naturelle.

L'arbuste "lentisque" dont la sève est récoltée

Les larmes de dieu : ce sont ces goutelettes de résine qui servent à la fabrication du fameux "mastic" (qui sert pour les sucreries et patisseries orientales mais aussi en cosmétique, pharmacie et même pour l'ouzo. En bref c'est bon pour tout)

Pirgi : La spécificité du village de Pirgi, unique en Grèce, est le décor géométrique horizontal gris et blanc qui recouvre la plupart des maisons et églises. Ces décors sont réalisés par des professionnels avec deux enduits, l'un dur et l'autre mou, le dernier étant gratté

Avec Denys nous avons goûté à la gomme de mastic (genre chewing gum), et dès que nous l'avons pu, nous l'avons recraché dans une poubelle, ce qui a bien fait rire  des dames qui papotaient assises dans la rue.

7/ Visite de le fondation Citrus à Kampos

Le Kampos est une plaine fertile au Sud de Chios ville. Plantée de milliers de citronniers, orangers, mandariniers, elle est parcourue d'un réseau très dense de routes et chemins bordés de très haut murs ocres, de belle facture, destinés à protéger les plantations du vent Il y a 5 siècles, ces agrumes qui venaient d'Asie mais qui ont été acclimatés en afrique du Nord, puis en Espagne et Sicile, ont été implantés à Chios, qui exportait jusqu'au siècle dernier dans toute l'Europe. Mais la concurence, le problème d'eau ont ruiné ce commerce. Un petit musée nous en conte l'histoire.

Une noria alimentantent en eau, un réservoir qui lui même alimente tout un réseau complexe de canalisations.

Dans le parc, il y a des épouvantails pour amiser les enfants...

Vendredi 10 Août : Les Pachas nous quittent, ils sont pressés car Christiane doit prendre l'avion le 19 à Kos pour la France et garder sont petit fils.

Samedi 11 Août : Marina -> mouillage sur la plus belle plage au Sud de l'île : Emborios

Dimanche 12 Août : Chios -> Îles Fournoi. Bon départ avec du 5 Beaufort, puis pétole pendant 2H, un peu de vent, re-pétole pendant une heure puis ça a fini très fort, 5/6 bien accéléré entre les îles Fournoi. Nous avons mouillé dans la baie de Kladharidhi bien abrité des vents du Nord, mais pas ceux d'Ouest et le vent est à l'Ouest!!!. Mouillé par 8m avec 25m de chaîne, le dos à la plage, aux enrochements et au petit quai en béton. Nous veillons depuis 3heures et le vent ne se calme pas, il devrait passer au Nord dans la nuit en faiblissant, nous croisons les doigts pour que la météo dise vrai, pour une fois...

Bises à toutes et à tous

Christa et Jacques