TAHITI TUBUAI - OCTOBRE NOVEMBRE 2022

TAHITI TUBUAI - OCTOBRE NOVEMBRE 2022

Posté par : Paul et Dom
21 November 2022 à 00h
Last updated 21 November 2022 à 23h
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Chers amis,

Notre vidéo :  https://youtu.be/Feysk4DNTIc

 

TAHITI

Nous restons encore 2 semaines à Papeete, ce qui somme toute est assez confortable, comme un semblant de sédentarisation dans notre vie nomade (en tout cas c’est notre « port d’attache » en Polynésie !). Au programme changement du guindeau, récupération et installation de notre batterie lithium LiFePo4 (fonctionnement et gestion très différents des batteries AGM précédentes, donc rien de simple), et encore du tri de ce que nous détenons à bord. Belles rencontres sur le ponton, cure de viennoiseries et de pâtisseries la première semaine (surtout pour la journée anniversaire de Paul !). Mieux vaut reprendre la route sinon on va prendre des kilos  (euhh.. c’est fait!).

Après deux jours de mer rapides (7,5 nds de moyenne) et éprouvants pour Dom (encore bien malade, 48 h de jeûne !), après la pêche d’une grosse daurade coryphène (Mahi mahi) (l’odeur du poisson ça n’aide pas pour le mal de mer !), nous arrivons à Tubuai (prononcer Toupouè), à 650 km au sud de Tahiti.

LES ILES AUSTRALES

Tubuai est l’une des 5 îles de l’archipel des Australes de Polynésie Française, et sa capitale administrative. A la différence des autres archipels que vous connaissez bien maintenant, les îles Australes sont assez éloignées les unes des autres, ce qui fait qu’elles sont presque chacune l’unique destination d’une navigation. L’île la plus éloignée de toutes, Rapa, fait figure de petit village gaulois : la totalité de l’île appartient à ses habitants (les vivants uniquement), elle est encore régie « à l’ancienne » par un conseil des sages qui décide de beaucoup de choses : par exemple, elle a refusé en son temps l’implantation d’un aéroport pour conserver son identité et son autonomie (qui perdure jusqu’à présent). Nous irions bien, du moins nous leur aurions bien demandé l’autorisation de venir (…), mais la navigation est longue et contre le vent, Dom jette l’éponge.

TUBUAI

Tubuai nous apparait très belle, en deux parties montagneuses reliées par une plaine, avec un grand lagon comme griffé par un râteau géant (la vue du ciel est magnifique), à peine protégé du large par un récif coralien peu affleurant, qui nous laisse hélas soumis aux vagues du Pacifique. Hormis le voilier d’un couple qui vit ici depuis 4 ans (Sarah et Antoine), nous sommes les seuls à être venus à la voile jusqu’ici.

Les premiers jours, nous sommes surtout mobilisés par le mouillage : d’abord près de la passe, puis près du motu One (prononcer auné) où nous serons un peu mieux protégés de ce qui nous attend : un gros coup de vent du nord, de la pluie, puis un tour complet du vent. C’est ce qui se passe effectivement, nous passons 24 h à bord, à surveiller la progression du grain et la tenue du mouillage, avec un taux d’humidité très désagréable, même à l’intérieur (draps et coussins humides…) : c’est le moment de tester le chauffage et de faire du pain ou un gâteau. Nous prenons nos petits-déjeuners et nos dîners à l’intérieur, et nous vérifions que notre espace de vie « fermé » est aussi confortable. Malgré cela, la vie de bateau, c’est bien sous le soleil (conclusion sans appel de Dom !).

L’endroit où nous mouillons est très joli et l’eau d’une limpidité incroyable, près de ce tout petit motu sablonneux et nu où les villageois ont essayé de faire pousser (en vain) des cocotiers et des aitos (bois de fer). Après le coup de vent, nous repassons au vent d’est et allons ancrer près du village, un peu protégés mais toujours exposés aux coups de vent et à la houle. A partir de là, nous allons à terre tous les jours.

Les habitants sont très accueillants (2 000 habitants, 25 % Mormons), tout le monde ici se salue d’un geste de la main, et le gendarme qui enregistre notre arrivée ne tarit pas d’informations pratiques dont nous avons besoin pour prendre pied (La Poste, le magasin qui relève plus d’un entrepôt que d’un supermarché, la location d’une voiture ou de vélos, Internet qui à ce moment est en panne générale sur l’île (et le sera régulièrement par la suite), la mairie qui nous offre deux heures de connexion gratuite autant de fois qu’on en aura besoin -évidemment quand ça marche, c’est pas gagné-, la roulotte qui vend des fruits et légumes….). Voilà, on s’installe !

Le tour en voiture nous fait découvrir une île très proprette (d’autant que la préparation du festival donne lieu à beaucoup de travaux de peinture fraîche et de nettoyage), avec des aïtos côté mer et des haies de lys très serrées pour protéger les maisons du vent et peut-être casser un peu les passages des cyclones (le dernier a eu lieu il y a 12 ans et a été assez dévastateur, il y a encore beaucoup de ruines de maisons), et des tables et bancs en couleurs tout autour de l’île. L’île était il y a 30 ans très cultivée (le taro est l’emblème du village), mais de ce qu’on nous en dit, les jeunes ne veulent plus cultiver la terre, et les contraintes imposées par Tahiti (genre calibrage des carottes et des pommes de terre, on croit rêver) n’assurent plus vraiment un bon rendement. Quel dommage ! Néanmoins, il y a d’excellentes salades vertes en vente tous les matins, de belles petites tomates, des aubergines… de quoi remplir notre « panier du marché ». Et n’oublions pas les litchis, une des ressources de l’île et parmi les meilleurs du monde nous dit-on, mais ils ne seront mûrs qu’en décembre et nous nous serons repartis (on les achètera à Tahiti !).

Nous visitons le site du Fort Georges, où les mutinés de la Bounty ont essayé de s’installer en 1789, à la recherche d’une île où personne ne viendrait les chercher. Ils durent repartir (s’y étant tellement mal pris avec les autochtones), et finirent par s’installer définitivement à Pitcairn (au sud des Gambier).

Notre première semaine sur place est cependant pauvre en rencontres et en contacts. Nos échanges avec les gens du pays sont cordiaux mais peu poussés. Mais finalement, avec la préparation du festival et l’appel à bénévoles, auquel nous répondons avec joie, nous nous intégrons petit à petit à la communauté locale, discutons avec les uns et les autres, rencontrons le maire, bref, voilà, ça se fait !...

La semaine du festival est le temps fort de notre séjour,  à voir dans notre prochaine publication.

En attendant, nous faisons route vers Rurutu, la deuxième île des Australes que nous allons visiter cette année.

Amitiés à toutes et à tous, bon courage et au plaisir de recevoir de vos nouvelles

Paul et Dom

 

Location

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