24 septembre - 20 novembre 2021 3° Partie Saint Vincent et les Grenadines

24 septembre - 20 novembre 2021 3° Partie Saint Vincent et les Grenadines

Posté par : Dominique
17 March 2022 à 20h
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Avec Peter, très au fait des lieux à ne pas manquer, nous avons testé et apprécié un bon nombre de bars et restaurants : le « Basil’s » bar à Moustique, réputé pour sa terrasse face au soleil couchant,

 

sa décoration et aussi pour ses tarifs en dollars US !

 

A Union, nous avons bénéficié d’une visite de « Happy Island », devant Clifton Harbour. Sur le récif, un rasta local a construit ce bar tout ouvert sur le récif et la mer, à l’aide de coquilles de lambis. L’accueil y est chaleureux, et en cette saison de faible activité touristique (nous sommes les seuls consommateurs) nous sommes gâtés par le propriétaire des lieux, qui ne cesse de modifier et d’améliorer son îlot.

A Chatham Bay, un deuxième lolo a rouvert : une cabane rose ornée de pavillons et tee-shirts offerts par les plaisanciers, qui signent sur les parois de bois leur passage.

Secquie et Vanessa nous y accueillent pour un dîner langoustes succulent. Peter avait appris de l’ancien propriétaire de son bateau que le barbecue y était particulièrement réussi, et nous pouvons le confirmer !

Sans compter le plaisir que nos hôtes ont eu à voir revenir des touristes ; on sent qu’ils ont souffert de cette longue période où l’activité nautique a été quelque peu suspendue. D’ailleurs, lorsqu’il fait le tour des bateaux pour proposer déjeuner ou dîner, Secquie est peu « aguicheur », et Philip du « Sunset Cove » a plus de dynamisme et lui fait concurrence…

A Bequia, sur le ponton d’eau et gas-oil, le « Marina » a ouvert son bar-restaurant, adossé au rocher et ouvert sur la baie. Comme nous étions souvent mouillés en rade nord, en raison de la forte houle qui venait battre et transformer la plage de sable de Princess Margaret Beach, au sud, il était assez simple de s’y rendre et Peter s’y est fait vite connaître. Nous l’avons souvent accompagné pour déguster des bières venant des Iles Vierges Britanniques (où le patron tient un autre bar), la Tola 1864, pour déguster un « moose milk » préparé par un plaisancier canadien habitué des lieux, discuter avec le patron et son chef, et savourer ses plats délicieux. Sur le promontoire au-dessus du « Marina », le « Papa’s » est une autre excellente table et nous y avons apaisé notre fin au retour de l’excursion à la Soufrière, autour de pâtes aux langoustes de grande qualité.

Bequia c’est une île de contrastes, avec ses restaurants chics et ses lolos sur la plage sous des toiles protégeant des mancenilliers, ses nombreuses baraques de vente de fruits et légumes, le long de la rue principale, son petit supermarché où l’on trouve tout ce qu’il faut, « Dora » et son épicerie de luxe, dans son petit chalet verni, ouvert uniquement aux vaccinés, son boucher qui ouvre son étal sur le trottoir les vendredis et samedis matins, extirpant de ses glacières de la viande goûteuse qu’il coupe à la machette, ses maquettistes qui poncent les maquettes de bateaux-pays sur le bord de la route, quand ils ne jouent pas à les faire naviguer dans la baie,

ses vendeurs d’objets en os de baleine, en coque de noix de coco, juste au débarcadère des annexes,

ses belles maisons d’architectes et ses cases branlantes,

 

son port animé par le passage des ferries la reliant à Saint Vincent ou aux autres îles, par l’arrivée inopinée du pétrolier l’approvisionnant en carburant,

la livraison de carburant ou d’eau sur les voiliers au moyen d’une sorte de barge propulsée par un moteur hors-bord qui n’a plus de manette de gaz et de direction,

la ville pavoisée pour la fête de l’indépendance, le 27 octobre…

    

Après près de deux mois dans les îles Grenadines, nous préparons notre retour en Martinique. Peter doit y déposer ses équipiers Raquel et Matt, avant de poursuivre sa route plus au nord. Pour nous, c’est la perspective d’une escale technique, pour trouver une bonne solution à la production d’énergie lors de l’utilisation du dessalinisateur.

Les formalités de départ sont très simples ; il nous suffit de nous présenter au Bureau sur le quai, munis de notre déclaration de sortie pré-remplie sur le site « Sailclear » (nous échappons ainsi à la fastidieuse page d’écriture en quatre exemplaires, avec papier carbone !), de régler notre taxe de séjour pour notre deuxième mois de présence dans le pays, et d’obtenir ainsi le tampon de sortie sur nos passeports.

Notre navigation retour se fait en deux étapes. Remontant le long de la côte sous le vent, admirant ses plages sauvages,

nous mouillons pour une première nuit dans l’anse de Cumberland sur la côte nord-ouest de Saint Vincent. Nous arrivons en fin de matinée dans l’anse, escortés par un « boat boy » qui nous espérait depuis notre passage au large de Wallilabou Bay. Sa présence est nécessaire car il faut mouiller, sur son indication, en marche arrière, vent de travers, dans pas mal de fond, et passer rapidement une longue amarre à terre, sur les cocotiers, compléter l’amarrage avec une patte d’oie pour équilibrer le bateau, le tout en se tenant à l’écart du petit ponton de bois pour les annexes et des récifs au sud de l’anse.

Une fois bien positionnés, nous pouvons savourer le paysage. Nous sommes les deux seuls bateaux de passage, (ce qui a pour conséquence le doublement du tarif de la prestation du « boat boy »), proches d’un autre habitué des lieux ; à terre, deux maisons bars avec leurs terrasses sous arcades dans le prolongement du ponton de bois, des chevaux paissant entre les cocotiers ;

à l’extrémité nord de la baie, des barques de pêcheurs devant un autre ponton et quelques cases.

Tout autour, sur les mornes en cirque au-dessus de l’anse, des maisons colorées, des plantations ; tout est calme, c’est une très belle escale.

Nous tentons une excursion en palmes-masque-tuba autour du récif au sud : des courants d’eau douce, plus fraîche, troublent l’eau ; les coraux sont colorés, mais il est difficile de distinguer les poissons. Sur le ponton, Djon, le français propriétaire du bar ouvert, nous propose de visiter son terrain et la partie de la rivière qui lui est attachée. Nous nous enfonçons entre les bananiers sur un chemin boueux, couvert de feuilles (c’est mieux pour nos pieds nus !) et savourons le bain d’eau douce dans un trou d’eau de la rivière, sous une petite falaise.

Durant tout le trajet, Djon est fier de nous présenter son domaine, son activité, son bonheur de vivre ici où il apprend beaucoup du « rasta » qui survit dans sa cabane à l’arrière de la plage. A notre arrivée, tentant de faire office de « boat boy », à la rame dans une annexe, il avait rapidement été débouté par l’ « officiel », déçu et furieux de perdre un petit revenu. Nous l’avions néanmoins dédommagé et lui avions donné quelques vêtements prévus pour dépanner ceux qui en auraient besoin. Autour d’une bière, nous convenons avec Djon d’un dîner pour le soir. Ici, on sait faire confiance : Pour les boissons, il suffit de se servir dans le frigidaire et de noter à la craie sur un tableau les consommations prises. L’heure des comptes viendra plus tard ! Amateur de prises de vues, Djon nous montre les vidéos qu’il a effectuées lors de l’éruption de la Soufrière. Au volant de sa voiture tout terrain, il est parti vers le nord, filmer les paysages, à la lueur des phares, en pleine journée : un vrai paysage de tempête de neige grise, avec en guise de sapins, des cocotiers !

Nous avons vécu un beau moment de partage, dans cette escale d’un soir, à une période où les charters n’envahissent pas encore la baie lors de leur remontée vers la Martinique. Au petit matin, le frère de Djon est déjà debout et nous aide à larguer les amarres à terre.

Nous retrouvons Sainte Anne, son mouillage bien rempli, son village animé, son marché, après une deuxième escale à Rodney Bay, et une soirée conviviale sur « Bakoua » où Raquel et Matt tenaient à nous recevoir pour nous régaler d’un dîner (une fois n’est pas coutume !) vegan, avant que chacun ne poursuive sa route selon son programme établi. Cette vie de rencontres, de découvertes, de partages est riche et nous convient parfaitement…Nous sommes conscients de notre chance de vivre cela en cette période compliquée.

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