Après cette grande traversée héroïque et ces 2 belles journées de balades  et apéros à Ponza, nous commençons le mois de juin par une semaine d’ile en ile dans la baie de Naples et sur la côte  Amalfitaine.

Les navigations sont calmes et sereines, à tel point qu’elles se passent souvent en partie au moteur, le ciel, brumeux le matin, s’éclaircit chaque après-midi, l’eau se réchauffe et nos baignades se rallongent. L’été semble enfin s’annoncer, c’est un délice…

Nous avons cependant des moments forts en tous genre,  bonheur, émotions, déceptions et coups durs, bien sûr, car rien n’est parfait et heureusement, cela nous permet de profiter de ce qui est bon !

Nos coups de cœur : parmi cette succession de villages dégringolant des coteaux escarpés sur cette époustouflante côte déchiquetée,  comme autant de cascades de maisons blanches, roses et ocres, accrochées aux falaises, blotties au pied de volcans, de falaises ou de sommets élevés au dessus des flots, serrées autour de volées d’escaliers abrupts et labyrinthiques, nos cœurs sont indéniablement restés à Ponza,  Ventotene et Procida, simples, authentiques, accueillantes.

Nos déceptions : Ischia, Capri et Positano. Belles oui, bien sûr, comme des stars qu’on idolâtre, déesses dans un écrin de nature prodigieux, mais si touristiques que finalement rien ne les distingue, et que l’une ressemble à l’autre. Les ruelles charmantes et les façades anciennes sont masquées par des centaines de magasins de fringues, bijoux et souvenirs en tous genres, les plages sont recouvertes de parasols et chaises longues multicolores et bordées de bars bruyants et clinquants. Et moi qui étais allée à Positano sur les traces de Goliarda Sapienza !

La cerise sur le gâteau : notre court mais intense passage dans la cala del rio, à l’ouest de Capri : arrivés en début de soirée nous découvrons cette crique absolument merveilleuse et résolument conforme à tous mes fantasmes et clichés : eaux claires et transparentes, grottes et ria à découvrir à la rame, roches déchiquetées et sauvages, et personne, nulle trace humaine !! Waouh !! J’en rêvais ! Nous nous amarrons solidement à terre par la poupe et la proue et passons une délicieuse soirée au soleil couchant.

Les smlieys à l’envers :  lendemain matin, à cala del rio, alors que nous nous en donnons à cœur joie entre baignades, snorkling, balades en pagaies dans le fond de la ria, et alors que tout nous sourit, sur les coups de 10h, des norias de bateaux à moteurs, yachts et  hors bords arrivent par dizaines, oui vraiment par dizaines, et nous encerclent d’une onde houleuse monstrueuse ! Il faut absolument partir et le départ est difficile ! Michel joue le pare-battage en annexe entre la roche et Feelfine pendant que je suis à la barre et large les amarres ! Hélas les chocs sont rudes et l’annexe se perce sous les coups des vagues, coincée entre le bateau et la roche acérée ! 

Nous voilà ce soir, vendredi 7 juin, à Salerne, sous une chaleur torride et dévorés par les moustiques. Salerne par contre, est une ville plus « normale », où nous espérons trouver de quoi réparer l’annexe et le chargeur qui flanche lui aussi, mettant en péril le frigo : adieu bières et rosé frais ?

Bonne nuit à tous !