Croatie 28 Juillet – 8 août 2017

Croatie 28 Juillet – 8 août 2017

Posté par : Dominique
02 September 2017 à 10h
Last updated 02 September 2017 à 11h
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Les nouveaux équipages ont pris place dans nos bateaux. Les approvisionnements ont été faits. Les réparations ont été effectuées. Nous pouvons partir de Marina Dubrovnik à la découverte des îles croates (Otok au singulier, Otoci au pluriel) durant les 12 jours que nous avons devant nous.

Successivement, nous mouillerons, soit pour le déjeuner, soit pour la nuit :

Ile de Šipan : anse Sudurad, au Sud.

Presqu’île de Pelješac : Broce, à l’entrée du canal de Ston (Stonski Kanal).

Ile de Mljet : anse de Prožura, puis Luka Polače.

Ile de Lastovo : Skrivena Luka.

Ile de Korčula : Lumbarda (Uvala Prvi Žal).

Ile Sveti Klement : Uvala Tarsće.

Ile Solta : Uvala Gornja Krušica.

Sur le continent : Seget, Marina Baotic.

Ile de Korčula : Uvala Tri Luke.

Presqu’île de Pelješac : Trstenik.

Ile de Lopud : Uvala Šunj.

Retour à la Marina Dubrovnik, le 8 août.

 

Durant ce périple nous avons pu allier culturel, navigation et repos.

Nous avons pu visiter Korčula, Split et Trogir (lors de notre escale à la Marina Baotic à Seget), et Dubrovnik (enfin !). Toutes ces cités historiques ont en commun l’art de la pierre. Notre premier contact avec cet art a eu lieu à Korčula, cité et île des tailleurs de pierre.

Nous n’avons cessé d’admirer les façades des palais, les églises, les fortifications et les plans d’édification des villes.

Korčula, sur une presqu’île, cité du XV° siècle, avec son plan en forme d’arête de poisson, une grande artère centrale Nord-Sud et des artères perpendiculaires Est- Ouest, rectilignes ou incurvées, de manière à apporter la fraîcheur du vent d’ouest, le « maestral », ou à éviter la rigueur de la « bura », vent de Nord-Est qui souffle surtout l’hiver.

                     

 

Même l’artère centrale a été construite de manière à permettre aux habitants de rejoindre au plus vite les bastions de défense, autour de la presqu’île…

Les éléments décoratifs se dénichent sur toutes sortes de façades et même les maisons abandonnées, sans toit, conservent leurs fenêtres à meneaux, ou leurs linteaux décorés. Ces maisons sans toit sont celles dont les occupants étaient frappés par les épidémies (peste) et que l’on brûlait pour éviter la propagation de la maladie.

 

La vieille ville de Split qui s’est construite à l’intérieur du Palais de l’empereur Dioclétien, en réutilisant les matériaux initiaux, a réservé aussi bien des surprises. Dans l’enchevêtrement de vieilles ruelles apparaissent soudain les colonnes de marbre du Péristyle, et la Mausolée de l’empereur, de structure octogonale, qui abrite maintenant la Cathédrale St Domnius.

Son intérieur est riche de frises, bas-reliefs, et peintures : pas un pan de mur, pas une voûte qui ne soit oubliés !

 

Dans le chœur, des stalles romanes parmi les plus anciennes de Dalmatie…

  

Outre l’art de la sculpture sur pierre, les Dalmates excellent aussi dans la dentelle de bois !

Face au Mausolée, maintenant au bout d’une ruelle, les temples païens se dressaient, dont il ne reste que celui de Jupiter, transformé en baptistère. Du Palais de Dioclétien, il reste aussi le vestibule, vaste salle d’attente des courtisans souhaitant rencontrer l’empereur. Les murs actuels permettent de voir le matériau de construction romain, les décorations (marbres et mosaïques) ayant disparu.

 Sous ces restes des appartements royaux, les caves voûtées font le bonheur de tous les artisans attendant les touristes…

Nous n’avions pas pu réserver de place au port de Split, et notre visite avec cette foule ne nous a pas fait regretter notre amarrage à Seget plus éloigné de cette agitation.

Après le calme des mouillages, la ville nous a parue très active et très animée. Notre marina à Seget, avait l’avantage d’être vaste et d’accepter les bateaux de passage comme les flottilles de location basées sur place.

Près de Seget, se dresse aussi la vieille ville de Trogir, sur son îlot ; elle est riche elle-aussi de son architecture, et elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est un enchevêtrement de ruelles médiévales, à l’intérieur de remparts du XV° siècle, avec une abondante architecture romane et renaissance. Ici encore les sculpteurs sur pierre ont rivalisé de talents.

 

 

Enfin Dubrovnik, près de laquelle nous avons passé tant de temps sans pouvoir la visiter lors de notre premier passage, ne nous a pas déçus non plus ! Nous avons pris le temps de faire le long tour des remparts pour apprécier chaque point de vue, chaque aspect de la ville.

Ensuite, nous avons pu déambuler dans ses ruelles, descendant par de raides escaliers depuis le Nord vers la « Placa », grande rue, couverte de dalles de marbre luisantes des pas des visiteurs, au point de paraître cirées, qui traverse la vieille ville d’Est en Ouest, sur un ancien bras de mer asséché au XII° siècle : la cité de Raguse sur son rocher, et la cité de Dubrovnik, sur la partie continentale couverte de chênes verts («dubrava ») ont fusionné créant ainsi cette riche cité marchande devenant la République de Raguse au XV° siècle, concurrente de celle de Venise.

Un terrible tremblement de terre en 1667 a détruit une grande partie de la ville, mais quelques palais et églises de la renaissance demeurent et les reconstructions baroques avec les ruelles alignées donnent toute sa splendeur à la ville.

 

Outre les villes, les demeures en pierre, plus ou moins riches, le long des côtes, les phares, permettent d’apprécier ces qualités de bâtisseurs des Dalmates, ainsi que leur ferveur, vu le nombre d’églises ou de monastères au bord de l’eau !

 

Notre périple nous a permis également d’apprécier la richesse des paysages des îles, tantôt couvertes de forêts de pins, ou de cèdres, suscitant des moutonnements de la végétation sur les pentes,

de champs d’oliviers jusqu’au bord de l’eau,

tantôt couvertes de maquis odorant, tantôt offrant des paysages plus agricoles, avec des champs de vignes aux sillons dans des sens variés,

tantôt plus arides et brûlées de soleil,

tantôt de simples rochers émergeant sur le bleu de la mer.

La variété des verts des îles, et des bleus ou verts de la mer selon les endroits, la variété des couleurs des roches calcaires, et leurs formes tourmentées, la variété des formes des îles et de leurs reliefs, ont été autant d’occasion d’admirer ce que nous traversions.

 

Ce qui nous a principalement marqués est l’enchevêtrement géographique des îles et presqu’îles nous donnant bien souvent l’impression de naviguer sur des lacs de montagne, plus ou moins immenses. Entre la presqu’île de Pelješac et le continent, la remontée du canal de Ston jusqu’à Broce nous a donné un avant-goût, pensions-nous, du Canada, les cigales et la température en plus !

Nous avons mouillé à Broce et pris l’annexe pour poursuivre le chenal dragué jusqu’à Ston et admirer ses fortifications dévalant la hauteur au-dessus du village pour le protéger.

 

 

 

Partout de petites îles à contourner, vertes, ou arides, accores ou plus dangereuses ; l’entrée entre les îlots pour accéder à Luka Polače, sur l’île de Mljet, était une découverte permanente de criques, écueils, petits quais, anses où mouiller.

 

Au fond de ce dédale, Luka Polače nous a offert un mouillage agréable pour deux jours.

 

Rares ont été les mouillages complètement sauvages : souvent un petit quai, quelques maisons, un petit restaurant, des petites embarcations sur corps-morts.

Nous avons aussi été impressionnés par la diversité des embarcations transportant des touristes ou permettant de voyager d’une île à l’autre : ferries, sortes de caïques, et caraques…

Beaucoup se reconnaissaient facilement de loin au nombre impressionnant de pare battages aux couleurs vives, pendus le long des coques.

 

Nous avons constaté, comme cela nous avait été dit, le peu de vie sous-marine dans les mouillages que nous avons pratiqués. Les plus sauvages avaient quelques oursins, parfois quelques girelles, oblades, castagnoles, et même une étoile de mer, mais pas en grande quantité. Pourtant nous avons trouvé des eaux très claires ; les lieux si divers apportent des couleurs variées à l’eau qui va du bleu clair limpide, au glauque (au sens premier du terme), en passant par le bleu turquoise et le bleu profond.

Néanmoins, les fonds doivent être poissonneux puisque nous avons vu un dauphin faire tranquillement le tour de l’anse Tri Luke, mais c’est bien le seul de tout le périple croate !

Par ailleurs, on nous avait dit également qu’il était difficile de mouiller en Croatie sans devoir payer une taxe. Or pour la partie de Croatie que nous avons visitée, après nous être acquitté du droit de naviguer à l’entrée dans le territoire, cela ne s’est produit que lors de nos mouillages dans les parcs naturels nationaux de Mljet ou de Lastovo. Et encore la taxe de Mljet, à Luka Polače, comprenait la visite des lacs salés à l’intérieur de l’île et du monastère édifié sur une île dans ce lac.

Cette visite a été, elle aussi, un beau moment de découverte. En revanche l’exploration en annexe du fond de l’anse de Luka Polače nous a surpris par le nombre de déchets sur les bords, par le peu de mise en valeur des anciens quais romains que l’on devine encore çà et là, alors que nous étions dans un parc naturel…

 

Enfin ce périple était une découverte de la navigation entre les îles, soumise aux effets des vents thermiques, et aux effets des reliefs nous entourant.

Notre ami Alain, en  régatier confirmé et passionné par la vitesse, analysait le plan d’eau, les nuages, de manière à optimiser notre route, à la recherche du vent le plus favorable, ou de la bonne option à prendre pour naviguer au mieux entre les îles. Après un bord de prés, pour gagner Lastovo, notre point de drisse d’artimon a cédé. Au mouillage, le remplacement du bout usé a été simple.

Nous avons navigué au moteur sur mer d’huile,

sous spi,

au près, toutes voiles arisées, après avoir dû quitter notre mouillage au petit matin…

Une attention de tous les instants pour optimiser la marche du bateau et régler les écoutes au centimètre près !

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