GRENADE

Nous sommes au mouillage de Tyrell Bay sur l'île de Carriacou dans les Grenadines et, en ce jeudi 1er juin 2017, 35 miles nautiques nous séparent de la Marina du Phare Bleu sur l'île de Grenade. Aujourd'hui, je suis cap'taine et, sur proposition de Max, nous passons du côté Atlantique. La Marina du Phare Bleu se situe au sud de l'île. La météo n'annonce pas plus de 15 noeuds de vent, et, si nous passons  côté caraïbe, nous risquons d'être déventés par l'île.  Mais tout d'abord, beaucoup de rochers à éviter entre Le sud  de l'île de Carriacou et le nord de Grenade. Je dois également me détourner d'une zone volcanique, le volcan étant en activité. Sur les eaux Grenadines, 2 volcans sous-marins sont en activité, dont l'un trés important, côté Carraïbe, oblige à un détour d'un minimum de 3 miles nautiques. Une fois passé ce bout de route, la navigation devient pépère. Nos amis Ulrich et Silvia nous attendent à la Marina du Phare Bleu et nous avons hâte de les retrouver. Quand à Bruno et Marie-Hélène ainsi que Jean-Pierre et Julie, tout ce petit monde se rend également sur Grenade mais à la Marina de St Georges, la capitale où nous aurons l'occasion de les rencontrer.

L'arrivée, à la Marina du phare bleu, est par contre plutôt anxiogène ! Le canal d'accés n'est pas balisé comme le prévoit notre guide papier ! Je me fie donc à la couleur de l'eau en surveillant de près le sondeur. Je n'en mène pas large comme on dit ! Après quelques ronds dans l'eau stressants, le temps que Max installe les pare-battages, nous voilà amarrés.  Grand ouf de soulagement !

En cette fin de saison touristique, la marina est quasi déserte. Elle est petite et ravissante. Elle tient son nom du bateau-phare installé dans la marina. Ce bateau-phare a servi de 1900 à 1970 de phare en Suède puis de musée à Stockholm avant de venir "couler" des vieux jours à la marina du Phare Bleu. Des sanitaires individuels y sont installés, un bar/resto, une salle de musique, un salon/ bibliothéque avec CD et DVD etc... C'est inattendu, original et vraiment sympathique comme décor. ci-contre le salon/bibliothèque où l'on peut voir la lentille du bateau-phare.

L'ensemble de la marina est très bien entretenue, agréablement agencée avec des espaces verts  fleuris.  

Le soir au restaurant, Sylvia et Ulrich nous racontent leur mésaventure. Ils se sont échoués à l'entrée de la marina. Une seconde d'inattention et ils se sont retrouvés sur les récifs coralliens, poussés par les vagues. Ils ont cru leur bateau perdu. L'ouvrier de la marina est venu les secourir en prenant une drisse qu'il a  frappé sur son bateau moteur.   Leur bateau bi-safran, un Garcia, tout alu  n'a eu que quelques égratignures sur la coque et un safran à réparer. La même avarie serait arrivée sur un bateau polyester comme le nôtre, les dégâts auraient été beaucoup plus importants.

Le lendemain, c'est le marché à St Georges. Pour y arriver, nous prenons d'abord  les  dingys que nous laissons au bout de 20mn sur un ponton. Puis, nous prenons les transports en commun. Ulrich et Sylvia sont nos guides.    un bus dans les rues de la capitale Silvia, Ulrich et Max

Soirée musique sur le bateau-phare ce même jour. Un petit groupe de musiciens égayent  la soirée  par leurs mélodies quand arrive un jeune homme qui, sous le sourire des musiciens en place, prend le micro et nous fait un récital reggae. Il s'agit de Mister KILLA que je découvre. C'est un chanteur reggae professionnel, natif de l'île de Grenade. Il joue habituellement devant des salles de 20 000 personnes et là, nous sommes tout juste  une vingtaine. Je suis subjuguée par le personnage ! Quel talent  Je vous laisse le découvrir avec cette petite vidéo

Il doit jouer prochainement au Canada à Montréal.  N'hésitez pas à aller le voir !

Le vent souffle fort et "Légende du Val" est bien secoué malgré les renforts en amarres que nous avons mis. Un  taquet du bateau est même en train de s'arracher ! Nous lui enlevons les amarres qui le ficellaient perpendiculairement et nous nous apercevons que notre bateau se comporte mieux. Max réparera le taquet le lendemain pendant que de mon côté je nettoierai la coque.

Puis, c'est le départ de Silvia. Elle retourne en suisse pour 15 jours. Lorsqu'elle reviendra nous serons partis. Lors de notre 1ère rencontre de l'autre côté de l'Atlantique, Silvia et Ulrich devaient, tout comme nous, passer le canal de Panama et naviguer dans le Pacifique. Aujourd'hui, ils se donnent le temps de bien visiter cette partie du monde. Ils souhaitent remonter jusqu'en Jamaïque et delà  prendront leur décision. Les USA les attirent également. Le Pacifique, pour eux, ce sera peut-être en 2019.

Pour la dernière soirée ensemble, tous les 4, nous allons à "West Indies", un bar/resto avec musique. C'est le chauffeur du bar qui  collecte les clients. Dans le mini bus, des odeurs de la ville que nous traversons, flottent.  Certaines sont très nauséabondes  alors que d'autres sont une véritable invitation à  venir autour de la table.  A travers cette bonne odeur de cuisine, j'imagine un intérieur très accueillant  et des personnes chaleureuses ! 

Dans certains quartiers des maisons sur pilotis, construites avec des  bouts de bois et de la tôle en guise de toit,  tiennent debout par miracle. Elles donnent l'impression qu'au moindre coup de vent la construction sera par terre. D'autres, dans les quartiers chics que nous traversons,  ont une bonne assisse.  

Le bar est étonnant. L'entrée  luxuriante fait place a un grand espace où sont installées de grandes tables en bois rectangulaires et une estrade pour les mucisiens. D'emblée on s'y sent bien. Plus à l'intérieur, nous découvrons de grandes cuves de bière en  inox d'au moins 5 m de haut.  Un décor digne d'un film de science-fiction. La clientèle internationale, se compose principalement de navigateurs, amateurs de bière L'ambiance est joyeuse.

Le jeudi nous nous rendons avec un guide aux "seven sisters falls". Ce sont des cascades dans le centre de l'île. Une demie-heure de marche sur un terrain parfois boueux, est nous voici à pied d'oeuvre.Les bâtons de marche sont obligatoires. D'autres cascades, plus hautes sur la falaise sont dificilement accessibles.  La baignade est la bienvenue. L'eau fraîche nous débarrasse de la chaleur qui colle à la peau malgré le temps venteux. Mais, à peine étions nous sortis de l'eau qu'une averse arrive ! Nous nous protégeons sous  un rebord de falaise !

Une installation sportive, à la cime des arbre est installée. Elle me tente bien mais elle est fermée. Peut-être à cause du temps ou bien de la fin de la saison touristique. Nous sommes, en effet, les seuls à profiter des lieux. La végétation est luxuriante. Sur le chemin du retour notre guide nous indique que telle plante est bonne pour soulager les maux d'estomac, que telle autre fait passer le lait etc...joli tronc coloré d'eucalyptus.

Mais, la pluie redouble et notre guide se  sert d'une grande feuille en guise de parapluie. Esuite, nous nous rendons à Grand Etang Lake. Certains sites portent des noms à la française. Ceci est dû au fait que les français ont longtemps été présents dans l'île durant la guerre  contre les anglais. Cet étang est un ancien cratère vieux de 12 000 ans. Nous commençons par le voir sous la brume. Quelques minutes après, il sera pratiquement dégagé.  Il est fort joliement   aménagé. Un héron joue les stars et se laisse photographier. Dans cette partie de l'île, il est possible d'apercevoir des singes. Mais, nous n'en verrons pas. Ni singe ni gorille dans la brume. En cette saison, les fruits sont abondants. Petits ananas Cacaoyer

Un peu de culture vivrière. Et des fleurs

C'est notre dernière sortie avant longtemps avec Ulrich. Nous partons demain pour l'île de Bonaire. C'est l'une des difficultés d'un tour du monde. Nous lions vite amitiés, nous vivons des moments forts et nous ne reverrons peut-être jamais les personnes. Mais, grâce à la technologie nous gardons contact et toujours l'espoir de se revoir un jour.