De Sao Nicolau à Santa Luzia puis Sao Vicente

De Sao Nicolau à Santa Luzia puis Sao Vicente

Posté par : PIERRE
22 November 2016 à 00h
Last updated 12 December 2016 à 11h
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De Sao Nicolau à Santa Luzia puis Mindelo

Bonjour , nous avons quitté Sao Nicolau Tarafal le 10 novembre.

En effet le port porte bien son nom et la dernière nuit nous avons subi des rafales descendant de la montagne à 30/40 nœuds qui ont chahuté fortement le bateau qui partait en travers et tirait fort en bout de course sur le davier .Le mouillage a tenu mais on a très peu dormi.

Ayant bien visité l’île, on décide de partir pour Santa Lucia navigation sans histoire mais dans un vent soutenu de 25 à 45 nœuds et une mer forte. A l’arrivée rafales puissantes sous le vent de l ‘ ile 25 à 45 nœuds, deux autres bateaux au mouillage , les ancres tiendront mais là encore pas beaucoup dormi avec les embardées dans les rafales , et du coup on ne peut pas débarquer en annexe à cause du vent et des rouleaux au bord. Dommage car l’ile est une réserve naturelle et elle a l’air magnifique et déserte. On y  a vu un bateau de Sea Sheperd . Peut-être qu’il surveillait les zones de pêche ?

Le lendemain matin départ à la fraiche pour aller à Mindelo sur l’île de  Sao Vicente.

Le vent est toujours assez fort NNE 30 35 nœuds, on essaye de passer par le nord de Sao Vicente en remontant au vent mais la mer est  très formée dans le chenal et des creux de 4 à 5 mètres nous malmènent, on décide d’ abandonner l’ option nord et on abat en grand, super , la vitesse est très bonne et la mer est plus facile à négocier 

 

 

Mais ce répit on va bientôt le payer , dés le sud de l’île l’effet venturi d’ accélération du vent sur les falaises de l’île nous envoie le turbo ,le vent moyen est de 30 nœuds , dans les rafales il monte à 40 puis à 50 nœuds pendant plus de 4 heures on va galérer pour étaler ça ;  grand voile à 3 ris +tourmentin  le bateau se couche parfois violemment et  loffe , la mer est blanche et fume à la surface on enlève la grand voile à 3 ris , reste le génois roulé + petit qu’ un tourmentin mais pour corser le tout le vent est très irrégulier et on passe de 10 nœuds à 30 ou de 20 à 50 voir 56 à plusieurs reprises.

J’ ai du mettre à sec de toile plusieurs fois en voyant débouler les tornades de fumées blanche de l eau pulvérisée et entrainée par la force du vent. Et comme ça ne s’arrêtait pas on commençait à dériver doucement vers le large ou les rafales restaient aussi fortes .

Pas d’autre solution que de renvoyer de la toile pour gagner au vent  , le moteur ne peut pas nous aider car le bateau gite à 30/ 40 degrés et à ces angles la lubrification moteur ne se fait plus. On va donc manœuvrer en permanence, dérouler un peu de voile d avant , enrouler en voyant les plus fortes risées se rapprocher, galère, mais à force de manœuvrer et parfois de mettre le moteur dans les molles  (rares) on progresse quand même au prés vers la pointe suivante ou c’est à nouveau la cata , 52 nœuds, le bateau gite   sous la puissance des rafales mais on progresse, et ça me conforte sur la confiance que j' ai dans les capacités marines du Kelt 39 qui avec sa dérive sabre profonde et lestée nous permet de remonter au prés dans ces conditions difficiles.  il faut qu’ on y arrive sinon la prochaine escale c’ est les Antilles !! On commence à fatiguer  mais le vent à la dernière pointe est  orienté plus dans l’axe pour nous alors on va  solliciter le moteur et progresser doucement face au vent pour terminer les 6 milles restants. Peu avant Mindelo , nouvel effet venturi dans le chenal entre Sao Vicente et l île de Santo Antao , la mer ressemble au raz de Sein dans ses mauvais jours .

Péniblement on se rapproche de la baie et on y rentre avec toujours 35 à 40 nœuds et des rafales, sympa pour mouiller, on ne prend pas de risques et on mouille derrière les autres sur un fond heureusement de sable de très bonne tenue et par 5 mètres d’ eau .On est très content d’ avoir terminé notre navigation sans casse, heureusement que mes voiles sont neuves pour résister à cette furie de vent. Le vent ne mollit pas et à 22h00 ça rafale toujours dur dans le mouillage. On est resté à bord se reposer et on ira à terre demain  matin.

Moralité, il vaut mieux aborder les îles par le nord étant donné que les vents sont de nord- est le plus souvent. quitte à remonter  fortement au vent au début, pour éviter les renforcements sous le vent des reliefs et à l’ ouvert  des vallées.  D’ autre part en allant visiter Santa Lucia on s’est un peu piégé car il était difficile de rejoindre Mindelo tant par le nord que par le sud dans des conditions de vent moyen déjà fortes au départ.(30 nœuds en moyenne, les gribs  annonçaient 20 nœuds)

 L’autre solution étant d’ attendre des jours meilleurs avec un vent plus faible .Mais  l’ idéal est encore  d’ avoir un bateau prêt à toutes les conditions avec un gréement et des voiles en bon état pour garder la capacité à remonter au vent dans des conditions très fortes.

Le lendemain à Mindelo le mouillage est très agité avec toujours 30 noeuds de vent et de la houle qui arrive à rentrer. Nous ne sommes pas seuls une partie des bateaux de l ARC,  80 environ sont en escale avant leur départ en Transat, une course/rallye. Ils sont à la marina, malheureusement pour eux car le ressac est si violent que leurs amarres cassent , les bateaux avancent et reculent en prenant de l’ élan, sur plus d’ un mètre voir 2 pour les plus gros. Les taquets essayent de résister aux stops violents en bout de course , les équipages sont a l’ arrière à régler les pare battages entre le quai et le cul du bateau , les passerelles arrière décapitent les bornes électriques de quai, les pontons lâchent par endroit, les marineiros se mettent à 4 pour accueillir et amarrer les nouveaux arrivants, notre ami Jacques a abimé l’ arrière de son bateau en butant le ponton avec le ressac , nous même visiteurs à pied sur le ponton avons du mal à rester debout parfois tellement ca bouge, les  skippers n’ ont pas dormi la nuit dernière. Finalement nous sommes mieux au mouillage ,on roule un peu mais aucun mouvement violent, le bateau tire juste sur son ancre sans heurt.

Parmi les bateaux de l ARC il y a eu des avaries dues aux conditions de mer et de vent pour rejoindre Mindelo, voiles déchirées , bout dehors arrachés , hublots de survie de catamaran endommagés etc…

On a aussi vu arriver Tanguy de la Motte, sur son bateau Initiative Cœur.  Il est venu se réfugier dans la baie de Mindelo dans l’espoir de réparer son mât endommagé sur le Vendée Globe.  On est nombreux sur nos petites annexes à aller le voir de loin et l’encourager. Malheureusement,  devant l’ ampleur de l’ avarie il sera contraint à l’ abandon. Tanguy coure pour une association Initiative Cœur qui prend en charge les frais d’opération du cœur d’enfants défavorisés. Le meilleur soutien à lui apporter est d’aller sur sa page Facebook .

A chaque like les sponsors versent 2 euros à l’association.

Pour les navigateurs :

La marina est moderne mais mal abritée du ressac, bonnes amarres  et protections  type tuyaux, amortisseurs, ressorts conseillés. Il vaut mieux ne pas y aller si les conditions sont fortes ,et rester au mouillage plutôt tranquille lui. Il y a un petit shipchandler , un bar et restauration. L’ entrée est gardée et il faut une carte pour accéder au ponton , donc pas de problème d’ insécurité.  Le prix pour 11.50 m environ 30 euros , eau 2 euros les 100 litres, wifi payant, douches payantes à la consommation d’ eau. C’est un bon endroit pour laisser son bateau si on veut aller randonner quelques jours à Santo Antao.

Le mouillage est grand, gratuit, bien abrité. Le débarquement des annexes à la plage n’est plus pratiqué.les annexes débarquent à la marina qui demande 4 euros par jour, mais dans la pratique on n’a payé qu’ une fois sur une dizaine de débarquements. Pas d’accès aux douches si on est au mouillage.

Mindelo, la capitale culturelle du Cap Vert est une très jolie ville. Il y a de belles maisons colorées, des anciennes demeures coloniales, des petites rues pavées, des beaux marchés bien achalandés pour faire le plein de provisions avant la traversée. Contrairement à ce qu’on avait pu lire c’est une ville très sécurisée. On s’y ballade tranquillement. Il y a de la musique dans presque tous les bars et restaurants du centre. On a fait une petite escapade au Nord Est de l’île jusqu’à Baia das  Gatas.Il y a des piscines naturelles et un ou deux petits restaurants de poissons.

Le but de notre escale à Mindelo était aussi de laisser le bateau 2 jours à la marina pour aller randonner sur l’île de Santo Antao qui lui fait face. Santo Antao est le paradis des randonneurs. C’est une île au relief accidenté avec des paysages grandioses. La route qui traverse l’île du sud au nord est un bon moyen de découvrir ces paysages extraordinaires si on n’a pas le temps ou les moyens de randonner. Le nord Est de l’île est particulièrement beau car c’est celui qui reçoit le plus de précipitations. Dans les vallées la végétation est luxuriante : bananiers, papayers, caféiers, arbre à pin, goyaviers….C’est bien de rester dormir sur l’île. Il y a de nombreux BnB ; guest houses et on a apprécié le confort d’un hébergement à terre. Attention il faut de bonnes chaussures de randonnées, une petite laine  et un Kway car parfois on marche dans les nuages.

 

 

 

 

 

Notre escale au Cap vert se termine. C’est un pays magnifique qui mérite d’y consacrer du temps. En 3 semaines on  a visité 5 îles. Il en reste 5 autres pour la prochaine fois !  Les capverdiens sont très accueillants et soucieux de donner une belle image de leur pays. C’est un pays jeune, l’indépendance ne date que de 1975 et jeune aussi par sa population  35% des capverdiens ont moins de 15 ans. Au niveau des paysages les contrastes sont saisissants.  Certaines îles sont désertiques, les plus à l’est. D’autres très vertes, plus au nord et à l’ouest. Mon coup de cœur c’est Santo Antao pour la spectaculaire beauté de ses paysages. Le tourisme se développe au Cap Vert. On a vu des resorts au sud de Sal pas très jolis. D’autres îles comme Santo Antao et Sao Nicolau misent plus sur le tourisme vert : randonnées et petites structures d’hébergement. Les paquebots font escales au Cap Vert. On en a vu 5 ou 6 depuis que nous sommes ici. C’est plutôt bon signe pour l’économie et pour l’emploi. On espère vous avoir donné envie d’y venir : Bem vindo in Cabo Verde.

Location

suis ton parcours bravo même si ça vente a plus pour la suite F.

Est ce que vous êtes allés le soir sur la place en haut de la ville où les gens tournenten papotant?

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