DESERTA GRANDE

A 10h00 le 3 octobre 2016, le moteur prend sa température et l'on peut lire à son compteur 1880 heures. Nous allons quitter Madère, le joli mouillage de la baie d'Abra. L'ancre est relevée à 10h30 et nous continuons au moteur par manque de vent. Cap au 150° vers l'ile Deserta Grande de l'archipel de Madère. Nous faisons une tentative de code D vers 11h00  mais nous nous traînons à 3,4 noeuds. A 14h00 nous sollicitons à nouveau la mécanique Volvo et à 14h51 sont sommes amarrés sur un des 2 corps mort de Carpa da Lapa de lle de Deserta Grande.

Tout comme les îles Selvagens, il est indispensable d'obtenir une autorisation avant de débarquer sur Deserta Grande, sinon l'accès  est refusé. Le petit archipel de Desertas comprend  3 îles : île Chão,  île Derserta  Grande et l'île Bugio (de gauche à droite sur la photo).

Ce groupe de petites îles a été autrefois la propriété d'une famille anglaise puis a été racheté par le gouvernement de Madère. En 1990 les 3 îles, les rochers jusqu'à une ligne de sonde de 100m sont définis comme zone protégée notamment pour la sauvegarde des phoques moines. Un gardien vit en permanence avec une rotation de 15 jours. Toute forme de plongée, de ramassage de coquillages, de plantes ou de spécimens géologiques est interdite dans la zone protégée. Seul la palme, le masque et le tuba sont tolérés.

L'île Deserta Grande est la seule a posséder  un mouillage autorisé.

Mouillage à  Carpa da Lapa Un autre voilier est également présent, derrière nous.

L'annexe est mise à l'eau et nous mettons pied à terre. Nous cherchons les autorités mais en vain ! Personne ne viendra nous demander nos papiers mais personne non plus pour la visite de l'île !

L'île a subi un éboulement il y a quelques années et l'on ne peut plus accéder au plateau, ce qui a réduit considérablement la visite. Il y a cependant un chemin balisé de quelques centaines de mètres avec des panneaux explicatifs bien pensés.

Nous ne verrons aucune de ces charmantes  bestioles pourtant présentes sur l'île ! Photos des affiches pour le visiteur

Nous pouvons observer des incrustrations  d'olivine dans les éboulies et dans les roches volcaniques. Puis nous cherchons les fameux phoques moines qui font la réputation de l'île. Il y en aurait une quarantaine.

De retour au bateau, une bonne baignade avant l'apéritif ! Beaucoup de beaux poissons dans l'eau, peu farouches, et ... très comestibles ! Mais c'est la réserve intégrale, donc pas de pêche et nous nous régalons d'approcher ces poissons d'aussi près.

Un peu plus tard, juste avant le coucher du soleil, nous apercevons une tête dans l'eau ! Mais oui c'est un phoque et il n'est pas tout seul. Quelques congénères l'accompagnent. Nous finissons la soirée avec les jumelles pour les observer et nous passons la nuit au mouillage.

SELVAGEM GRANDE

Nous sommes le mardi 4 octobre 2016. L'ancre a bien tenu. A 10h08 nous quittons Deserta pour une navigation de 160M soit 1 nuit en mer  avant d'arriver à Selvagem Grande, autre île inhabitée avec le statut d'île protégée.

Au départ, il nous est difficile d'établir les voiles car le vent est très variable avec les effets de l'île. A peine installées à babord voilà qu'il faut les établir à tribord ! Le vent se joue de nous ! Mais, à 11h00 voiles en ciseaux, vent arrière jusqu'à midi. Puis c'est le tour du code D d'être hissé à babord amure. Vitesse 7 noeuds cap au 171°. A 13h35, le vent forcit (5B au NE) et le gennois remplace alors le code D. Nous sommes au 32°06'719" N de lattitude et 016°27'596"W de longitude. La pression atmosphérique est de 1022 millibars ou hecto pascal.

Nous suivons scrupuleusement les consignes de notre guide (Imray) qui préconise de passer par l'est de l'Ile. Pourtant la houle vient de ce coté là. L'ouest est tentant mais sans connaissance du secteur et sans autre guide nous gardons le passage de l'Est.

A 21h00 je prends mon quart de nuit. La nuit est noire. sans flash avec flah

indication du GPS

La mer s'est formée et la nuit est agitée ! Un seul bateau à plusieurs milles pendant mon quart. La pression a légèrement baissé. Elle est à 1020.

A 1h00 je réveille Jean et Brigitte pour la relève. Pendant leur quart, le record de vitesse à 12.2nds  est  enregistré !

Quand au dernier quart, Max réduira la voilure pour ne pas arriver trop tôt. A 9h15 nous ancrons à Salvagem Grande à Baixa de Oeste.

L'anse est petite et assez agitée. La mer brise pas loin. Le fond est fait de dalles rocheuses. On met un orin mais il ne faut pas déraper. Le baro est à 1017.

Petit déjeuner pour tous et fin de nuit pour certains. Sur les coups de 11h00 la police de Selvagem vient nous visiter en zodiac. Elle photographie le bateau sous tous les angles et moi avec ! Demande si nous avons l'intention de débarquer, si nous avons les autorisations, d'appeler sur le 16 avant de prendre l'annexe, de prendre tous les papiers du bateau et nos passeports. C'est un contrôle sérieux !

A 15h15 nous les contactons pour un débarquement à 15h30. C'est OK.

L'arrivée en annexe est assez épique. Les vagues viennent mourir sur une descente de mise à l'eau en formant un creux ! Nous sommes 4 dans l'annexe et donc pas facile d'être rapide à la descente ! Nous embarquons de l'eau par l'arrière ! Nous nous demandons alors tous comment faire pour le réembarquement ! Les gardes et la police nous aident à hisser l'annexe à l'abri de la marée.

C'est l'heure des papiers que nous devons leur laisser.

Jacques, un des gardes de la réserve,  sera notre guide pour la visite de l'ïle. Il nous explique que l'île est  réserve naturelle depuis 1970. Que tous les lapins, moutons, chêvres, qui dévastaient la végétation,  ont été tués et que maintenant c'est le domaine des oiseaux. Il nous montrera et nous expliquera leurs moeurs. Ce sont des cagarras plus communément connus sous le nom de puffin. A cette époque de l'année, les parents se sont envolés et reste au nid leur petit, un  seul adolescent. Celui-ci attend ses plumes, et attend également de perdre sa graisse pour pouvoir  s'envoler. A ce régime là un certain nombre ne survit pas.

Jacques nous présente un puffin.   2 autres puffins dans  leur nid

Dans quasiment chaque trou rocailleux, ou creusé dans la cendre volcanique,  il existe un nid avec un puffin. C'est incroyable le nombre de jeunes qu'il peut y avoir !

Périodiquement, des scientifiques viennent recenser les puffins. Le comptage suit des règles précises, le confort n'est pas oublié (photo ci-dessous) !

Fauteuil en pierre pour le comptage des Puffins aux jumelles

L'île uniquement en matériel volcanique est très rocailleuse   et présente de jolies vues sur la mer.Vue sur le mouillage. Au pied des batiments nous pouvons apercevoir notre annexe juste derrière le zodiac de la police.

Nous découvrons un grand plateau où le vent aime à souffler :

Jacque soulève des pierres plates dans l'espoir de trouver une petite bête mais laquelle ? Il ne parle que portugais. Il est récompensé de ses efforts. Il s'agit d'une variété de geckos : Totalement inoffensif, ce saurien a des sortes de ventouses sous les pattes.

Il est peu farouche et se laisse attraper facilement contrairement au lézard qui se sauve.

un peu de verdure et même un incroyable plant de tomates !

Lichen

Sur l'île, il pleut un peu en décembre et janvier.

De retour au bureau, le guide nous offre un verre d'eau. Quand à la police, elle a bien examiné les papiers et s'est aperçue que c'était aujourd'hui même l'anniversaire de Jean. Elle offre un verre de rouge à tout le groupe ! Sympa la police ! Sur le bateau nous ouvrirons une bouteille de champagne avec un gâteau maison ! Bon anniversaire Jean !

La mise à l'eau de l'annexe se fera avec les guides et la police qui ont l'habitude de ce genre d'exercice. Tout se passera bien.

Nous restons la nuit à ce mouillage avant de partir pour l'archipel des Canaries  sur l'île de Lanzaroté.

Le soir en mer vers Lanzaroté. Nous arriverons en début d'après midi du jour suivant.