Horta et Pico. hortensias et cachalots

Horta et Pico. hortensias et cachalots

Posté par : Gérard
26 August 2016 à 21h
Last updated 26 August 2016 à 22h
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Quelques jours de repos et Pierre nous quitte pour retrouver la vie parisienne et se préparer à son nouveau job. Arnaud attend impatiemment Anne qui vient profiter de notre escale pour découvrir en partie les Açores  ; nous avons trouvé un petit bistrot – Le café Silva - derrière le trop célèbre « Chez Peter » pour suivre les matchs de l'Euro. Nous passons aussi une agréable soirée à écouter des chanteurs de fado venus de toutes les îles de l'archipel. Le 26 juin nous quittons Horta pour Madalena, sur l'île de Pico. Spip amarré au quai entre deux bateaux de pêche, nous assistons à une procession maritime comme on peut en voir encore en Bretagne  : une statue de la vierge, accompagnée du clergé local est embarquée sur un bateau et accompagnée de toutes les embarcations du coin fait un tour en mer pour y jeter une couronne de fleurs à la mémoire des marins disparus. Et à la fin tout le monde se retrouve à la buvette  !

Le manque de vent nous contraint à rejoindre au moteur Lajes de Pico sur la côte sud de l'île. Mais cela nous permet de longer de près la côte où nichent de petits villages au pied des versants escarpés du volcan qui domine l'île. Nous goûtons cet agréable paysage de pâturages, de forêts et de vignes. Celles-ci sont protégées par de petits murets en pierre de lave qui constituent un extraordinaire assemblage de petits enclos classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Nous mouillons juste à l'entrée du chenal qui conduit au petit port maintenant protégé par une longue digue. Un très intéressant musée rappelle la place qu'occupa ici la chasse au cachalot jusqu'à son interdiction en 1984. Film montrant une chasse, très belles photos de chasseurs, baleinière, harpons et autres ustensiles utilisés lors de la chasse, sont bien mis en valeur dans d’anciennes remises de bateaux. On peut aussi y admirer une belle collection de scrimshaw, ces gravures ou sculptures sur des dents de cachalot que réalisaient les pêcheurs locaux. Un peu plus loin sur la côte, l'usine de transformation et sa grande cheminée est elle aussi devenue un musée mais rappelle l'importance économique de cette activité aujourd'hui remplacée par l'observation des cétacés.

Les visiteurs ont remplacé les chasseurs et, lorsque nous repasserons à Lajes avec Catherine et Milou, nous aurons l’occasion de rencontrer dans la vigie de Queimada, la seule de l'archipel à avoir deux étages, un des guetteurs qui maintenant surveillent l'océan à l'affût des souffles pour diriger les zodiaques chargées de touristes.

Le 29 juin, c'est la St Pierre à qui est dédiée la chapelle construite vers 1460 par les premiers habitants arrivés sur l’île et donc l'occasion d'un curieuse procession dans les rues de Lajes avec des enfants costumés et des paniers de pains à l'entrée des maisons, incontournables lancers de pétards  : la signification de tout cela nous a largement échappé...

Nous quittons Pico ,et l'air parfois menaçant de son volcan, pour  Faial où nous retrouvons Katia, arrivée le 1er juillet, le bleu des hortensias, le blanc et noir des maisons, et la montagne qui se perd dans les nuages tandis que les baleinieres s'entrainent pour les prochaines régates de début août.

     

Nous louons une voiture pour faire le tour de l'île à la découverte du volcan de Capelinhos où le phare, en partie enterré dans les laves et les cendres, est devenu un centre culturel qui retrace l’histoire de la dernière éruption en 1957-58  ; de ces curieuses piscines « naturelles » aménagées dans les rochers faute de plage  ; des haies d'hortensias qui ceinturent les champs  ;  de la vallée de Flamengos et de sa caldeira, point le plus haut de l’île, que nous avons la chance d'admirer hors des nuages. À la pointe Morro de Castelo Branco, nous avons l'occasion rare  de pouvoir observer les puffins qui nichent dans les terriers creusés dans la falaise.

Anne et Arnaud rentrent en France et nous trouvons la pièce nécessaire à la remise en état de l'enrouleur. Blanc comme un Mac, 78mètres de long, Vénus, le yacht à moteur de Steve Jobs, décédé avant son lancement, fait escale une journée dans le port pour refaire le plein de gas-oil  : on n'ose pas imaginer le montant de la facture  !!! Nous vivons une soirée mémorable « Chez Silva » à l'occasion de la finale de la coupe d'Europe. Pour nous consoler de la défaite française, Katia et moi sommes invités à une soirée grillade de poissons chez Sonia et Paulo puis à une feijoada (sorte de cassoulet portugais de porc et de haricots rouges) dans le bar de nos nouveaux amis.

Le 14 juillet, nous reprenons la mer tous les deux pour aller chercher Catherine et Milou à Punta Delgada sur l'île de Sao Miguel. Mais quelques heures après notre départ, un bruit bizarre en provenance du moteur nous inquiète et nous décidons de revenir à Horta où il sera plus facile de faire les éventuelles réparations nécessaires. Bien nous en a pris car l'origine de ce bruit s'avère plus difficile que nous ne l'imaginions. Aidé par Jean-Pierre, mécano belge installé ici depuis 15 ans et aujourd’hui à la retraite, nous changeons la courroie de distribution. Elle en avait bien besoin mais le bruit persiste. L'alternateur ? On le fait réviser mais rien ne change... Reste la pompe à eau qui, en effet, après démontage s'avère mal en point. Faire venir une pompe neuve de Lisbonne, la remonter : nous n'aurons plus le temps de rallier Punta Delgada. Catherine et Milou doivent prendre l'avion pour nous rejoindre à Horta et nous renonçons aussi à notre visite à Santa Marta, l'île la plus sud de l'archipel.

C'est finalement le 28 juillet que tout étant en ordre, nous pouvons enfin larguer les amarres avec nos deux nouveaux équipiers.

 

 

Le jeu : pourquoi les Açoriens chassaient-ils les cachalots et pas les autres cétacés que l'on trouve aussi dans ces parages ?

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