blog 9 arrivée à STORNOWAY

blog 9 arrivée à STORNOWAY

Posté par : Michel
03 June 2014 à 19h
Last updated 30 December 2014 à 17h
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9 – Blog

 

Samedi 31 mai 2014. Toujours le même jour, nous avons appareillé de  TOBERMORY (allez donc sur Google earth pour y voir plus clair) pour gratter vers le Nord. Une fumée blanche est sortie du carré après que Tor eût fini par pointer magistralement un lieu du doigt sur la carte (papier, pas électronique) rappelant que si lui-même était déjà passé par là, ses ancêtres, les vikings, avaient déjà pris possession de ces terres éparpillées dont la Norvège a, par la suite, été indûment dépouillée dans des conditions qui restent pour le moins obscures dans le détail (les russes ont bien vendu l’Alaska pour un verre de Vodka). Le vent, tant attendu (mais pas trop fort si possible), était aux abonnés absents et le diesel a vaillamment assumé son travail de propulsion pour nous faire cheminer dans l’entrelacs des bras de mer qui séparent ces centaines d’îles (je ne répèterai pas trop souvent qu’il faut aller sur Google pour visualiser nos zones de transit).

Patatras, vers les 18 heures 34 minutes et 17,67 secondes, nous avons été croisés par le WAVERLEY, streamer à roues à aubes des années 1800, qui nous a immédiatement fait plonger dans une faille de l’espace temps. Il était évident qu’il lui fallait faire appel à Achille Rutabaga (dont on ne vous rappelle pas qu’il est le détective au cerveau le plus brillant de ce siècle) pour solutionner une nouvelle énigme à bord de ce navire à la demande expresse de son commandant. En fait, le coffre-fort du bord avait été fracturé et tous les objets et valeurs avaient disparu au grand dam du commissaire du bord qui se désolait de son incurie. Nous avons donc laissé Achille le temps de son enquête dont nous ne manquerons pas de vous rendre compte et sommes retournés dans notre temps.

Ayant poursuivi notre route vers « Island of Skye » dont la pointe Sud se situe par 57°00,944’N et 006°01,120W (c’est pour vous aider dans vos navigations virtuelles sur Google Earth) nous avons finalement opté pour un mouillage par 57°02,162’N et 005°43,497’W (vous noterez la précision) sur une étrange bouée qui, dans un passé certainement très lointain portait un feux de signalisation mais manifestement laissée à l’abandon depuis des lustres (lustre-feux, subtil non ?).

Dimanche 1er juin 2014. Dès le lever, Tor et Denis ont fait les malins et ont pris un bain dans une eau à 12,5°. D’accord, il n’y ont pas passé la matinée mais ont en profité pour prendre une douche ; il était temps ! Ensuite, après une solide petit-déjeuner avec pain grillé et tutti quanti, l’appareillage s’est fait sans encombre pour un petit trajet d’une dizaine de Milles afin de nous placer en bonne position pour la renverse du courant vers 16 heures (courant pouvant atteindre 8 nœuds dans un sens et dans l’autre ; regardez sur la carte et vous noterez l’étroitesse relative du passage à KYLE RHEA. Dans le passage le plus resserré, nous avons été accueillis par de forts remous et notre vitesse fond est passée à 11 nœuds (ça décoiffe). Toute une famille de phoques nous a regardé avec beaucoup de curiosité en s’ébattant avec malice autour du bateau. Un minuscule ferry faisait la jonction entre les deux îles transportant des passagers transis que nous avons très aimablement salués. Pendant une petite heure nous naviguions presque bord à bord avec un voilier anglais avant de prendre une route WNW pour passer entre les îles Longay, Scalpay puis Skye et Raasay (c’est pour vous faire enrager en cherchant sur Google). L’AIS nous ayant alerté de l’arrivée imminente derrière une île d’un bateau remorquant et d’un voilier accolé nous avions accru notre vigilance au niveau 10 sur 10 (parce qu’il n’y a pas de vigilance plus élevée, forcément !). Quel n’a pas été notre étonnement de voir déboucher d’un cap un simple bateau de pêche suivi par …… un gigantesque bateau de travail annoncé comme voilier inconnu. Ces écossais font vraiment n’importe quoi pour se rendre intéressants (n’est-il pas ?). Enfin, en soirée, bien arrosés par une pluie qui fait honneur à la réputation du pays et poussés par une jolie brise de Sud, nous avons rejoint un havre de paix dans l’île de Rona et avons mouillé sur ancre et fond de vase par 57°32,310N et 005°59’299W (voir photos pour autant que je puisse les faire avaler par un site).

Lundi 2 juin 2014. Il fallait bien faire un petit tour à terre. L’anse avait un ponton flottant auquel était amarré un bateau de pêche. Légèrement en hauteur, un mignonne maisonnette toute blanche regardait le plan d’eau par des fenêtres parées d’adorables rideaux. Devant elle, paissait une trentaine de moutons qui sont caractérisés par une tête noire, des poils désespérément longs et des cornes tarabiscotées. Il en a coûté une Livre par personne pour descendre à terre. Eussions-nous voulu nous amarrer au ponton, il aurait fallu se saigner de 15 Livres par nuit. A terre, après avoir suivi une piste sur 500 mètres, un panneau nous a invité à suivre un sentier pour rejoindre la fameuse « cave church » qui nous n’avons jamais trouvée. Par contre, la longue ballade sur le sentier à la végétation rase avait rapidement pris les allures de fourmis se déplaçant sur une éponge totalement imprégnée d’eau. Josiane, abusivement conseillée par l’un d’entre nous, n’ayant que les chaussures de sport, s’était instantanément transformée en absorbeur d’eau par capillarité. Mais n’oublions surtout pas de vous parler de la tourbe et des marécages omniprésents ; c’est noir, mouillé, collant et difficile à nettoyer.

Le soir, Eric et Denis, plein de courage, voire de témérité, se sont engagés dans une partie de pêche avec l’annexe. L’opération a été fructueuse, il ont ramené un lieu noir (non, ce n’est pas un endroit sombre mais un poisson qui porte ce nom !) concernant lequel, pour des raisons de confidentialité, je ne peux vous indiquer la taille.

Mardi 3 juin 2014. Appareillage à 9 heures pour une route vers le Nord à destination de STORNOWAY avec pour objectif d’y faire des vivres frais et de faire laver du linge (dernière escale en Écosse).  Au ponton à 17 heures.

je suis béate d'admiration devant la prose au combien évocatrice de l'auteur(trice?)qui sait nous faire imaginer vos pérégrinations dignes de Sherlock Holmes et Hemingway réunis ! Continuez, nous attendons les prochains rebondissements. Amitié Sophie

Comme ce doit être difficile de devoir à la fois voir le pays du whisky s'éloigner et se contenter d'un lieu noir...... Ici nous nous régalons toujours de l'excellent lieu jaune de Porstall (3kg...il faut bien l'avouer....) et mieux encore la température de l'eau remonte ( certes, lentement... Très lentement ...) Belle aventure que vous vivez là! Remplissez vous bien les yeux et l'esprit afin qu'on puisse également en profiter, à votre retour, un soir d'hiver au coin d'un bon feu. Bon vent Éric et Hélène

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