J'aime pas ta mer!

Posté par : François
27 August 2013 à 11h
Last updated 27 November 2014 à 09h
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J'aime pas ta mer! La méditerranée, la grande bleue, si belle, si attirante sur les photos, devient vite une vacharde, agitée, désordonnée, capable de devenir hostile à quiconque voudrait y passer des moments agréables lorsque "Mademoiselle" a décidé d'être capricieuse. Dans ces conditions il faut être un peu maso pour vouloir naviguer en père peinard. Ce fut pourtant notre lot lorsque nous décidons de quitter Port Mahon à Minorque après un coup de mistral pour traverser vers la Sardaigne avec un vent favorable ce qui n'est pas souvent le cas. Un vent, force 4, de nord, nous a permis de maintenir 7 kts de moyenne pendant les 10 premières heures avant de mollir pendant la nuit. Ce petit vent sympa aurait pu nous donner l'occasion d'une agréable navigation si, conjugué à l'état de la mer, nous n'avions pas eu à subir une mer chaotique, hachée, désordonnée, remuante et surtout nous bousculant sans cesse. L'état de cette mer provoqué par le mistral, plus au nord les 2 ou 3 jours précedents, était sans rapport avec ce petit force 4 plein de bonne volonté pour nous faire avancer dans la bonne direction à vitesse convenable. Alors oui, j'aime pas ta mer. Celle dont tu me vantes les qualités et les vertus oubliant ses façons peu convenables de se comporter. Est-ce que l'atlantique ferait cela? Evidenment non, une belle houle bien longue, bien établie mais pas des secousses rythmées par des vagues répétées à quelques secondes d'intervalles, obligeant l'équipage à se cramponer sans cesse, à contrecarrer les mouvements du bateau par des efforts inutiles en temps normal. Et surtout de solliciter l'estomac à faire très vite des grimaces, des hauts le coeur, des nausées qui ne vont pas avec ce décor là. On n'est pas venu ici pour se faire du mal. Le lendemain, le vent nous abondonnant mais les vagues toujours présentes, nous décidons de mettre en route les moteurs pour abréger les soufrances en évitant une deuxième nuit en mer. Pourtant la lune était belle, le ciel et les étoiles aussi, nous étions seuls au monde, pas un bateau à l'horizon. Outre les inévitables et nombreux débris, plastiques en tout genre, nous avons vu 3 tortues à la surface de l'eau, dont une, malheureusement prisonnière, ses pattes arrières étant entravées par des filaments de plastique, nous assisterons impuissants à ce triste spectacle d'une victime innocente de l'inconsience humaine. Décidément non je n'aime pas ta mer! Nous finirons notre route en compagnie d'un petit oiseau visiblement épuisé par un trop long voyage au dessus des flots, venu trouver refuge sur le pont de notre bateau, nous éviterons de l'approcher afin de lui garantir un repos salutaire. Après 2 bonnes heures d'un repos réparateur, notre oiseau s'est envolé, contraint par la nature à continuer son épuisant voyage. Merci d'être venu nous donner un moment agréable.Bonne chance à lui! Notre arrivée en Sardaigne se fera de nuit, nous ne distinguerons qu'au dernier moment la côte basse de cette île engluée dans une brume de chaleur. Nous passons l'île "Mal di Ventre" et ses cailloux pour nous engager au sud du "Capo Mannu" dans une baie inconnue pour nous qui délivrera ses secrets le lendemain à notre réveil. Nous découvrons la plage devant laquelle nous avons jeté l'ancre la veille au soir, avec ses touristes, ses petites maisons, ses bateaux, montrant une vie de vacances ordinaire. En débarquant avec l'annexe, notre surprise devient plus grande lorsque l'on parcourt le village "San Vero Milis".Venant des Baléares, la transition est franche. Les rues sont en terre battue, les maisons ne sont pas terminées, la maçonnerie est rudimentaire pour certaines d'entre elles bien que d'autres maisons simples soient coquettes et bien entretenues. Nous cherchons en vain une poubelle, les déchets sont un peu partout, nous nous contenterons de déposer notre sac à coté d'une corbeille débordante depuis semble-t-il quelques temps déjà. Cela sent un peu l'Afrique, mais cela nous rappelle aussi le Portugal que nous avions aimé. Par la simplicité, par la gentillesse, par un certain bonheur de prendre la vie comme elle est, se contentant de peu et construisant avec des moyens limités de quoi passer ici, sur cette plage, des moments agréables nous nous sentons bien parmi ces personnes qui cherchent à nous parler, à nous aider. Nous trouvons notre bonheur chez les commerçants, fruits et légumes du pays, pain, viandes... et bar-restaurant où nous goûtons la cuisine locale. Ici, ce n'est pas misérable ni pauvre, c'est simple tout bonnement. La crise mondiale, on ne la connait pas car on n'a jamais été riche et ce n'est pas ici que l'on parlera de décroissance! Alors on a des plaisirs simples. Sur l'eau, un vieux dériveur avec ses voiles usées rouillées navigue et donne du plaisir à son équipage qui vient nous saluer, des zodiacs avec des moteurs hors du temps partent pour une partie de pèche en mer et des pédalos emmènent parents et enfants. Voila un autre monde sur la même planète que la nôtre, où nos petites misères qui prennent parfois des proportions importantes semblent bien ridicules. Notre route nous conduira demain vers le nord de la Sardaigne, vers la Maddalena et la Costa Smeralda où de riches milliardaires se sont , dans les années 60, construits des villas, des hotels pour en faire leur terrain de jeu envié dans le monde entier nous dit la brochure touristique...

Location

Salut Capitaine François ! Tu me rappelles une traversée Calvi Nice ou le NGV avait mis 2 h 30 de plus. Plus de vaisselle dans les armoires sans parler des toilettes qui débordaient, les vagues passaient par dessus le navire empèchant aux rares téméraires qui avaient embarqués de voir l'horizon.

Quel écrivain tu fais ! Sincèrement je m'y croyais , l'impression d'être avec vous ,étais très forte . Bravo , continue à nous faire partager vos voyages .Profitez vous êtes encore jeunes .

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