Le p’tit coin de paradis peu à peu de transforme en enfer !! Bon, enfer, j’exagère un peu, mais quand même, un revirement à ce point-là, c’est pénible et on en a marre! 

Il est donc temps de vous dévoiler l’autre face de ce que l’imaginaire populaire met sur le mot « croisière » !

Après notre virée à la crique de Villamarina, comme la météo annonçait encore des conditions diaboliques (vent de force 7 à 8, rafales à plus de 40 noeuds, pluie violente, orage avec éclairs et j’en passe) nous décidons de reporter la traversée sur Naples de quelques jours et de nous abriter au port de la Maddalena.

Nos petits suisses, plus rusés que nous, s’y rendent en tout début d’après-midi, jouant les fourmis, et nous, jouant les cigales, profitons encore un peu du soleil et de la mer turquoise… Mal nous en a pris, nous nous trouvâmes fort dépourvus quand la bise fut venue. En effet, les premières grosses rafales arrivèrent en même temps que nous au port et nous avons fait un accostage absolument affreux : tours et demi-tours pour éviter de justesse de fracasser Speranza et un autre voilier, perte de la gaffe dans les eaux profondes du port, hurlements de part et d’autre, bref, des vrais marins d’eau douce, déconfits et dépités.

Nous passons donc les 3 jours suivants sous la pluie et dans la tempête, le vent hurlant dans les haubancs et les embruns poissant nos vêtements.

Comme il est impossible de naviguer, nous prenons un ferry pour aller en Sardaigne visiter le port et le village de Palau : le village n’a rien d’extraordinaire mais dieu qu’il est bon d’être sur un bateau sans avoir à barrer, hisser les voiles, choquer le génois,  border la grand voile  et garder le cap tout en même temps !

Cette longue pause inopinée nous permet aussi, hum quelle joie, de pratiquer quelques joyeuses activités telles  que  faire la lessive , le ménage et la déclaration d'impots !! On ne peut quand même pas passer notre vie au bar !

Heureusement, nous sommes dans l’ile de Garibaldi et il veille sur nous !