Caroline du Nord

Posté par : Pierre
15 May 2014 à 14h
Last updated 11 December 2014 à 15h
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Album de photo correspondant : Nord Caroline


Donc le Vendredi 11/04 nous levons l'ancre après un coup de fil à Emil. C'est son anniversaire.
Nous sommes à West End l'extrémité Ouest de Grand Bahamas.
Cap au Nord, mais nous avons prévu plusieurs arrivées possibles entre la Floride au plus court et la Caroline du Nord au plus loin car nous n'avons pas envie de passer le Cap Atteras, de mauvaise réputation.
Le vent est de 15 à 18 nœuds d'Est, mais rapidement dans le Gulf Stream, que nous devons couper, cela lève une mer très désordonnée et on est brassé dans tous les sens. Mais on avance à 9 nœuds ce qui est rapide pour nous.
Dans l’après midi décision est prise de sortir du Gulf Stream vers l'Ouest pour être moins secoués la nuit.
Effectivement ça se calme, nous ne restons plus au milieu mais sur le bord du courant et nous marchons encore à 7 nœuds.
Samedi matin le vent tombe en fin de matinée et c'est la risée Perkins qui prend le relais toujours cap au Nord.
Nous apercevons au loin beaucoup de bateaux à la pêche sportive. Pourtant nous sommes à 60 miles des côtes. En fait ils sont à la limite exacte du courant, cela se voit très bien à la différence des eaux: calme d'un coté et agité de l'autre. Ils font de grands aller retour le long de cette fracture.
Le vent revient le soir et nous décidons de continuer jusqu'à Wilmington en Caroline du Nord qui est un port ou nous pourrons faire notre entée aux USA.
Nous voyons des dauphins mais ils ne restent pas.
Dimanche dans la journée, petits vents , on se traîne un peu puis ça revient dans le quart de Tove qui fait de 20 heures à minuit. Elle est bien secouée par un vent de 18 nœuds. Pour mon quart de minuit à 7 heures le vent est revenu à 13 nœuds mais il y a eu un peu de pluie.
La température de l'eau est passée de 27 à 18,5 degrés !!
Le lendemain à midi on rentre dans la Cap Fears River à l 'étale de marée basse.
C'est comme notre Gironde, il vaut mieux rentrer avec la marée.
On mouille juste avant Wilmington à coté du chenal ou il passe d’énormes cargos.Le vent est monté, un front froid arrive demain, donc vent contre courant ça lève un clapot assez dur et à la renverse le Pjuske tourne et vire dans tout les sens. Bref mauvaise nuit.
On accoste au quai municipal le lendemain matin. Nous sommes seul au quai et on le restera durant trois jours. La douane et l'immigration passent à bord et nous donnent notre sésame : un beau Cruising Permit valable un an pour le bateau et pour nous une autorisation de 6 mois.
La ville est très jolie, le front de mer est composé de vieux entrepôts en brique tous rénovés et transformés en boutiques ou restos, et en arrière de très belles maisons en bois très bien conservées.
Mais il fait très froid et le vent du Nord est assez fort. On ferme tout la nuit.
Nous faisons aussi de belles balades en vélo, vers l' arrière de la ville car comme partout ici, les villes sont très étendues et les commerces sont à l'extérieur. On en profite pour acheter une carte tel  afin d'avoir accès à internet partout.
Cap au Nord le 17 a 17 heures a la marée pour descendre la rivière. On suit le chenal, et une demi heure après on a un porte container à l’arrière et un vraquier devant. Et bien ils vont se croiser pile a notre niveau, nous obligeant à vraiment sortir du chenal.
On mouillera à Carolina Beach, bon mouillage.
Le lendemain grosse étape de 55miles (sur l'ICW c'est des miles terrestres et non nautiques ) avec trois ponts qui ouvrent à heure fixe. Le premier, nous arrivons avec 10mn de retard et bien on attend ¾ d'heure.
Pour le reste tout se passe bien car, malins, nous suivons un voilier américain toute la journée.
Mouillage très protégé à Mile Hammock Bay La nuit le vent se lève et il pleut toute la nuit.
Au matin pareil. Nous sommes au milieu de marais, très isolés, beaucoup d'oiseaux, au calme à part le vent qui souffle fort. Trois bateaux partent, trois restent dont Pjuske.
Cela va durer trois jours, Samedi, Dimanche et Lundi de Pâques. Pluie et vent sans arrêts, donc pour nous c'est cuisine, bouquins, films et sudoku. Cela se calme le Lundi midi et on peut sortir sans se faire arroser.
Le Mardi direction Beaufort en une étape. C'est une jolie ville du Sud avec encore beaucoup de vielles maisons en bois avec véranda et totes biens entretenues.
Le mouillage est devant la ville , en plein courant car nous sommes prés de l' océan. Mais pas de vent durant trois jours donc le Pjuske tourne lentement au gré des marées. Par vent fort ce mouillage est assez sportif. Nous faisons de belles balades en vélo et on se régale de clams pas chers du tout ici.
Entre l'océan et la ville il y a une île qui est un parc national. Très sableuse, il y a des milliers de crabes qui filent a vos pieds comme des fourmis et plein de chevaux sauvages. On y accède en anexe et on peut se promener , mais sans sortir des chemins balisés.
Il fait toujours un peu froid et nous décidons de trouver une marina pas trop chère pour laisser le Pjuske et de louer une voiture pour aller de balader dans les Appalaches en attendant le mois de Mai.
Il faut dire que les plats pays que nous traversons depuis Floride donnent envie de voir quelques reliefs. Après avoir trouvé une petite marina sympa et surtout pas chère (merci Rod que nous recommandons vivement à contacter à Beaufort) nous voilà partis pour un parcours de 1600 km.
Première destination Roanoke, le plus au nord des Appalaces que nous visiterons. Et pendant trois jours nous allons plonger dans un univers très différent de celui des côtes. D'une part il y a la route purement touristique de Blue Ridge Parkway qui est la route préférée des americains. Elle a étée crée dans les année 30 et elle fait 750 km de long en suivant les Appalaches, avec des nombreux belvédères au dessus de forêts et de lacs, ainsi que de multiples possibilités de randonnées entre cascades, torrents, maisons de pionniers, de vieux moulins, pâtures fermés par des barrières en bois croisées, des ponts de pierre etc ( circulation commerciale ou professionnelle interdite).Elle suit les crêtes ou nous ne rencontrons que des motards ce week-end (trop tôt dans la saison beaucoup de visitors Centers et parks sont encore fermés).
Les jours suivants nous alternerons les parcours sur les crêtes avec des plongées dans les vallons finalement plus habités et fréquentés, mais ça reste une région très agricole et assez modeste. Les moyens financiers ne manquent pas pour développer routes, sites et autres parcs nationaux, tout est très bien entretenu, aussi par des bénévoles qui par exemple peuvent adopter un highway : ils s'engagent ainsi à entretenir la propreté sur les bas côtés sur par ex. 1 mile. Toujours ça de moins pour la D.D.E.
Nous ferons 2 superbes randonnées avant que le temps ne se gâte. Les brouillard épais en altitude nous chassent plus bas et finalement la pluie nous limite à circuler en voiture. Nous passerons une dernière nuit dans un hôtel parfait sauf qu'il manque des lampes en état de fonctionnement. Voulant rapidement en réclamer à la gérante Tove s'entrave en oubliant une grande marche sur le trottoir et s'écroule au pied d'un véhicule garé. Le chauffeur prends tout en main pour aider et prévenir la direction. Plus de peur que de mal, mais la marche est compromise pendant quelques jours. Avec le temps qui ne se décide pas à s'arranger nous décidons de retourner vers Raleigh ou des amis américains, Ed et Amy, rencontrés il y a 2 ans aux Bahamas nous attendent. Ils habitent un petit paradis dans les bois avec une mare dans laquelle il y a une île accessible par un ponton sur lequel se chauffent 3 serpents !!! Inoffensifs, nous espérons avoir bien compris. Nous sommes logés dans une petite cabane en bois avec tout le confort. Eux mêmes logent dans un début de château fort en cours de construction : Ed est passionné de châteaux forts et ça donne quelque chose d'étonnant au milieu de la forêt.
Nous passons 2 jours à explorer les musées de Raleigh en particulier sur l'histoire de la Caroline du Nord et la guerre de Sécession. Musée des beaux Arts et Histoire naturelle et scientifique ainsi que le Capitole. La ville en elle même ne présente pas d'intérêt particulier n'ayant pas de centre historique comme beaucoup de villes américaines d'ailleurs.
Vendredi soir retour sur le Pjuske qui a essuyé quelques coups de vents sans dégâts.
Au retour, encore le problème le pire pour le marin : chiottes en panne. La pompe n'aspire plus. C'est rare, en général c'est bouché a la sortie. Bref je démonte tout et après lui avoir ouvert le cœur, je trouve un malheureux poisson assez idiot pour se faire aspirer par la pompe de WC. Une première en 18 ans.
Nous passons le week-end en ville car il y a des animations autour des vieux bateaux en bois. Dont un concours tout simple : deux personnes avec leurs outils, on leur donne le même bois à tous et ils doivent construire une barque en quatre heures. Étonnant, les premiers ont fini après deux heures.
Puis avec ces barques il y a une course de relais a la rame avec des enfants et des adultes. Deux ont coulé mais les autres ont navigué impec.
Ici tout tourne autour de ces vieux bateaux de pêche. Il y a un beau musée qui relate l'histoire de la pêche dans ce secteur et qui a une partie construction ancienne a l'identique.
Cap au Nord. Nous quittons Beaufort le Dimanche 4/05/2014 toujours par les waterways. Premier mouillage a Bear Creek dans une belle rivière, puis le lendemain devant la petite ville de Belhaven.
La nous sommes accueillis en débarquant avec l 'anexe par une gentille cinquantenaire qui nous offre un petit sac avec quelques cadeaux sympas : de l'eau minérale du coin, des bons de réduction aux commerces du coin et différentes babioles. Elle nous propose de nous emmener au supermarché en voiture car c'est loin, nous déclinons donc elle nous emmène a la bibliothèque locale car nous avons besoin de wifi . Bref belle hospitalité. Sauf que la ville est très Américaine, c'est a dire que il n'y a rien dans le centre a part deux rues très larges qui se croisent a angle droit. Pas de centre ville.
Les commerces sont très loin.
Le lendemain matin c'est le guindeau qui fait des siennes. Le guindeau sert a remonter l'ancre. Il est toujours trempé par les embruns bien qu'étant dans la baille a mouillage. Il faut dire que dans les waterways les fonds sont très vaseux. Quand tu remontes l'ancre tu en mets partout. Sur le pont, sur la chaîne et sur toi. Et tu rinces ça a grand coup de seau d'eau. Bref je démonte tout, je recoupe les parties oxydées des câbles je remonte et ça repart. Pas pour longtemps car dans quatre jours a Norfolk je dois tout recommencer, mettre des câbles neufs que j'avais a bord et nettoyer les charbons du moteur électrique ce qui pour moi est le maximum que je connaisse sur ce genre de truc.
Tant que nous sommes dans les pannes,Tove opère a cœur ouvert notre gazinière dont la porte du four refuse de rester fermée. Opération réussie.
Départ de Belhaven donc. Entre Beaufort et Norfolk les waterways suivent des rivières puis quand il manque de fond, généralement il y a un canal, mais pas comme notre canal du midi, plus large mais il faut quand même avoir l’œil ouvert il n'est pas rare de voir des vieux troncs dans l'eau sur les bords.
Et quand on sort du canal on redescend une rivière, puis on traverse un sound, vaste étendue d'eau avec peu de fond avant d' embouquer la rivière suivante et ainsi de suite.
En quittant Belhaven ,donc on a le canal le plus long du parcours, 22 Miles soit 35 KM. Il faut trois heures et demi pour le parcourir.
On naviguera donc cinq jours au milieu de nulle part dans une nature sauvage, avec beaucoup d'arbres, beaucoup d'oiseaux, des mouillages isolés avant d'arriver a Norfolk en Virginie.
Seule ombre au tableau, nous avons acheté une crab box, c'est a dire une nasse a crabe dans laquelle tu mets soit du poulet soit un appât quelconque et le crabe rentre et ne peux plus sortir. Tu poses ça le soir au mouillage. Nous on a rien pris . On va essayer de décongeler le poulet avant de le mettre dans la nasse. Ici c'est le plat principal, il paraît qu'il y en a partout. Il y a des restos spécialisés. On espère avoir plus de chance dans la baie de Chesapeake ou il en a plein paraît il.
Pour en finir avec les Waterways, voici l'équipement indispensable pour naviguer la dessus : il faut des lunettes de soleil, une casquette et de la crème solaire car le soleil cogne. Puis a portée de main les deux guides indispensable : Skipper Bob qui donne tous les mouillages, les ponts avec leurs hauteurs ou leurs heures d'ouverture, les éventuels dangers mile par mile;car les waterways sont marqués du mile zéro a Norfolk au mile1243 a Key West tout au bout de la Floride et l'Intracoastal watreway Chartbook qui contient toutes les cartes détaillées. J'ai aussi une Samsung Galaxy 3 avec les cartes Navionics qui sont parfaites. Pour les vieux comme moi penser aux lunettes. Ne pas oublier les jumelles, l'appareil photo et ce qui pour moi est indispensable : la télécommande du pilote automatique. Je dirige le bateau ou que je sois dessus : a l'avant, sur la jupe arrière ou bien calé dans le cockpit. Bref l'arme fatale. Et pour finir une petite bière bien fraîche.
Le Jeudi 8/05/2014 nous franchissons l'écluse qui sépare les eaux de l'Albermale Sound de la baie de Chesapeake. Nous sommes a 8 miles de Norfolk. Fin des Waterways. Nous avons quitté dans la journée la Caroline du Nord et sommes entrés en Virginie.

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