Floride
Album correspondant: Floride 2013.
Départ de La Havane a 9 heures. Très vite nous sommes dans le Gulf Stream et il est assez fort car nous avançons a 9 nœuds. Mais le vent est contre le courant et génère une mer assez mauvaise et très désordonnée. Les paquets de mer rentrent dans le cokpit, je me fais tremper plusieurs fois et Tove reste prudemment a l'intérieur. Cela dure 6 heures, jusqu'à ce que le vent tourne et que nous sortions de la veine principale du courant et que nous mettions un peu de Nord dans notre Est.
La nuit arrive et on file vite. On longe les keys, ce chapelet d'iles qui prolonge la pointe Sud de la Floride.
On arrivera en vue de Miami en début d' après midi. Tao est la depuis 3 heures et Maclow depuis 6.
Ils sont plus gros et plus longs donc vont plus vite.
Le changement avec Cuba est saisissant. Nous mouillons a coté de Miami Beach, dans le bras de mer qui sépare Miami de Miami Beach. Il y a des gratte ciels partout, le soir tout est abondamment illuminé. Miami Beach est le paradis de la jet set internationale. Jamais vu autant de Ferrari et autres Porshe. Le soir sur Océan Drive , la célèbre avenue qui longe la plage c'est un défilé incessant de belle bagnoles, belles filles et beaux mâles. La frime a tout va.
Ça faisait quatre mois que Tove n'avait pas vu de boutiques et la carte bleue chauffe un max. Idem pour ses copines Marie Claude et Michèle.
On retrouve aussi avec plaisir des supermarchés bien fournis, mais on regrette les marchés Cubains pour les fruits et légumes. Ici les tomates n'ont plus aucun goût.
On a un problème avec les autorité. L'immigration nous laisse rentrer pas on arrive pas a obtenir de Cruisit Permit pour le bateau car on arrive de Cuba. Embargo oblige. Ce Cruisit Permit est une autorisation de naviguer dans les eaux US,donnée pour un an. Nos deux bateaux copains avaient la leur encore valide mais la notre avait epiré durant notre séjour a Cuba. Le seul truc qu'ils nous proposent est d'aller aux douanes a chaque arrêt qu'on fera en remontant jusqu'à Jacksonville ou on doit laisser le bateau , en payant chaque fois 74 $. On fait intervenir le consulat mais rien n'y fait.
Nous sommes mouillés au milieux de plusieurs petits ilots avec de somptueuses maisons qui ont toutes le yacht devant la pelouse. Mais on débarque très vite en annexe tout prés du centre ville.
Miami est aussi le plus grand port a paquebots du monde. Il est courant d'en voir 5 a quai. Aavec des milliers de personnes qui embarquent ou débarquent.
On passera 12 jours a Miami Beach et c'est une très bonne escale.
Départ pour Fort Lauderdale a 20 Mn de la. Tao et Maclow par la mer car le premier pont est trop bas pour leur mat ett nous par les waterways qu' on retrouve avec plaisir.
Mais on se fait peur avec ce premier pont. On a re mesuré le mat,ça doit passer. Mais c'est toujours impressionnant. Il y a de la marée, environ 80 Cm et pour savoir exactement la hauteur sous le tablier, il y a une échelle de hauteur sur le coté du pont. Nous on passe a 56 pieds.
A mi route on s'échoue dans un passage très étroit. Ça arrive très souvent a cet endroit et tout de suite deux bateaux viennent pour nous porter assistance, mais pour 100$. J'avais pris une assurance l'année dernière a une compagnie nommée Boat Us. Ils ont, le long des waterways, des bateaux assistance pour ce genre de problèmes qui sont assez fréquents. J'essaye de me sortir seul de ce mauvais pas mais impossible donc je fais appel a eux et hop ils me sortent du pétrin (comme disait mon boulanger) très rapidement car j'étais a a peine deux mètres du chenal.
On mouille a Lake Sylvia en plein cœur de Fort Lauderdale. Ici c'est la Mecque de la plaisance aux States. La ville est composées de plein de canaux sur lesquelles donnent une fois de plus des maisons somptueuse avec des bateaux encore plus somptueux. Et plein de marinas pour abriter ces super yachts. Et tout pour réparer ces palaces flottants. La ville est connue pour son salon nautique, le plus important au monde. Le prix des maisons sur ces petites iles: entre 5 et 15 millions de dollar.
Et nous, sur le Pjuske, juste devant en train de faire griller d'énormes steaks au barbecue du bord.
Le second soir, retour tardif du bar. J'ai un feu a éclat sur le moteur de l'annexe. On croise la police maritime et tout de suite gyrophare et sirène. Notre annexe n'est pas immatriculée alors qu'aux USA c'est obligatoire. Je fais valoir que notre voilier est soumis aux lois Françaises et que pour nous l'annexe est liée au bateau. Bon, mais alors ils veulent voir le Cruisit Permit et les passeports mais ils sont a bord. Et selon la loi de la Floride il nous manque aussi des gilets de sauvetage, des feux de navigation blanc vert rouge et des sifflets. Résultat, ils viennent au bateau et nous dressent un avertissement écrit, poliment mais fermement. Le lendemain on installe tout ça a bord de l'annexe.
Encore heureux qu'ils ne nous ont pas fait souffler dans le ballon.
Cette fois les filles restent sages coté dépense, quoique, mais Jean Jacques, Jean et moi on s'en donne a cœur joie. Il y a tout pour les bateaux ici. Et sur un voilier qui voyage il manque toujours un truc.
Grosse dépense pour moi, j' ai acheté une annexe a fond rigide en polyester. Les boudins sont plus gros que l' ancienne, on sera moins mouillés, elle est en Hypalon qui est beaucoup plus résistant que le PVC et le fond rigide permet de la tirer sur la plage sans dégâts.
Tao et Maclow partent le samedi de Pâques vers le Nord par l'ICW et nous on attend le mercredi suivant pour aller a Palm Beach mais par la mer.
Nous arrivons a Palm Beach aprés une nav facile de 40 Mn au portant depuis Fort Lauderdale.
On a pêché le matin une dorade coryphène et une carangue. La coryphene a été comme d' hab découpée en deux, une partie pour le soir au four ou au BBQ, et l autre partie a la tahitienne,cuite au citron puis mangée avec de l huile d'olive etc etc, en navigation.
Sauf que une heure après avoir mouillé vers 15H j'ai été pris de vomissements et Tove une heure après moi. Pour elle ça a duré deux heures et moi quatre , mais très dur plus diarrhée pour moi. Vomissements toutes les dix minutes, bref pas rigolo du tout.
C'est passé en début de nuit et maintenant ça va mieux mais les deux poissons sont passés a la mer sans que on y retouche. Et les lignes n'iront plus a la mer de la saison.
Palm Beach est donnée pour la ville la plus riche des USA. Ici l'argent n'est pas tapageur comme a Miami Beach ou a Fort Lauderdale bien que les marinas soient pleines de super méga yachts. C'est plutôt style rue du Faubourg Saint Honoré, place Vendôme ou XVIeme a Paris, hyper riche mais discret.
On restera une semaine a Palm Beach. Visite de la maison de Flager, milliardaire Américain su début du XXeme siècle, copain de Rockfeller. C'est lui qui a crée la Floride en construisant des hôtels luxueux, dont beaucoup existent toujours et une ligne de chemin de fer pour les relier.
On visite aussi Le Breaker, plus grand palace de Palm Beach et différence notoire avec chez nous ici on nous laisse rentrer partout, on nous guide avec sourire et gentillesse.
Un après midi le ciel s'obscurcit vite fait, ça tonne et ça éclaire. On arrive au bateau plein pot mais la pluie nous prend sur l'annexe. Une heure après le temps se calme, mais au mouillage de Lake Worth, au Nord a seulement 7 miles ça a été l'apocalypse. 50 nœuds de vent, des annexes retournés avec moteur a l'eau et des bateaux qui dérapent. Comme quoi des fois il faut un peu de bol.
De Palm Beach on va vers l'entrée de la St John River, notre destination finale a 240 miles, ce qui veut dire deux nuits en mer.
Tout va bien pendant 190 miles qu on couvre a 6 nœuds de moyenne, mais le vent tombe et on fera les 50 derniers au moteur. Suite a notre expérience avec la dorade, les lignes ne verront pas l'eau.
A 5 heures du matin, de nuit donc on rentre dans la passe et on attaque la remontée de la St John River jusqu'à Jacksonvile. On y sera a 9 heures.
ON se pose au ponton municipal, gratuit, en plein centre ville. A midi repas en haut du plus haut building de la ville, celui de la Bank of América, au 42eme étage. Repas très moyen mais la vue est incroyable.
Deux jours après on couvre au moteur, vent de face, les derniers 20 miles de l'année pour arriver a Green Cove Springs et a sa célèbre marina que nous retrouvons avec plaisir.
Nous avons loué une voiture pour 3 jours pour faire les courses en vue de l'hivernage du bateau. Qui en fait pour nous est un estivage. Le Dimanche après midi il passe un énorme orage, une fois de plus.
On a profité du weekend pour rincer les voiles et nettoyer le pont. Le bateau sort le mardi et ensuite c'est la course aux échelles et aux échafaudages.
La fin de semaine se passe en nettoyage pour Tove, y compris la coque, et en bricolage pour moi: pompe a eau du moteur, presse étoupe a changer et vannes et passe coque des wc a changer.
On reloue une voiture pour le weekend mais une fois de plus on passe deux jours en courses diverses pour le bateau et on a pas le temps de faire du tourisme. C'est pas grave car il a plu trois jours consécutifs, du style crachin qui s'infiltre partout.
Le bateau devient humide avec ce temps et heureusement que les deux derniers jours le temps est splendide et tout sèche bien.
On achète a des voisins Québéquois deux vélos pliables qui sont quasiment neufs. On en aura besoin l'année prochaine lors de notre remontée vers New York.
On organise un dernier apéro Franco/ Québecquois pas a bord, mais devant le bateau. On finit nos dernières bouteilles. On était une quinzaine quand même.
Le Mercredi 24/04 on couvre le bateau et direction Miami via Orlando ou on doit déposer un copain.
Le lendemain avion pour l'Europe.
Bilan de la saison: 2600 miles nautiques, 100 miles de plus que l'année dernière entre Trinidad et la Floride, pas d'ennuis majeurs, pas de navigations trop dures, bref que du bonheur et on est prêts a remettre ça l'année prochaine.
Retour au bateau le 24/02/2014 pour un aller retour a New York sur huit mois. On passera donc une partie de l'hiver en France ce qui ne nous était pas arrivé depuis 7 ans.
Je sais que le temps va vous paraître très long sans lire ce blog passionnant pendant 9 mois, mais songez que pour nous aussi ça va être long de rester tout ce temps loin du Pjuske.
Bon vent a tous.
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