Nous voilà repartis  le 21 mai 2014 vers les Açores 72h après notre arrivée  aux Bermudes, fenêtre météo oblige.

Dans le chenal de sortie, nous avions la consigne de recontacter,  par VHF,  le bureau des douanes qui procède à un nouvel interrogatoire concernant  les caractéristiques du bateau et de l’équipage, et ce ½ h après notre passage dans le même  bureau. Tout cela pour la sécurité des navigateurs ?

Nous sommes une dizaine de voiliers à prendre la mer ce matin là. Nous croisons donc des voiliers. Certains nous laissent sur place,

  tandis que nous montrons notre tableau arrière à d’autres !

Notre stratégie a consisté à naviguer en marge des dépressions qui passent au nord mais sans descendre trop au sud pour ne pas entrer dans la « pétole » (absence de vent).

Pour cela, nous avons ainsi envisagé une dizaine de routes différentes entre le 33ème et le 38ème parallèle, que nous réactualisions chaque jour en fonction des données météo du matin.

Voici un exemple de routage  le 29 mai  (soit à 8 j  de mer) par le logiciel « weather 4D pro »  sur iPad, qui nous indique entre autres le cap à suivre, la vitesse estimée, et les voiles sollicitées (rouge = génois, jaune = gennaker, noir = moteur) en fonction du vent rencontré sur une route théorique proposée.

Les fichiers météo sont importés par internet via le téléphone iridium.

 Nous avons finalement opté pour une route Est Sud-Est pendant 6 jours environ avant de faire un cap plus nord, (le point bleu est notre position le 29/5)

Les conditions de navigation ont donc été assez variables, allant du grand bleu et chaud

A des passages ventés qui faisaient passer les vagues sur le pont

Et des passages pluvieux qui dessalaient bien le bateau

Et l’équipage.

Voici d’ailleurs la penderie toute neuve en fonction, après les douches salées et douces.

 La 1ère nuit a eu raison de la drisse de gennaker ( en rouge) ; Nous avons récupéré la voile intacte dans l’eau ;

Puis, quand le temps a été favorable, l’ascension dans le mat pour repasser la drisse, a mis en évidence également

l’usure prononcée de la drisse de génois (en noir) qui avait pourtant été vérifiée avant de partir.

Nous n’avons pourtant pas, à notre connaissance, d’animal à grandes oreilles à bord  qui rongeraient les bouts ou nous porteraient malheur !… (pour ceux qui connaissent les superstitions du skipper-capitaine).

Nous avons donc affalé le génois et raccourci la drisse.

Concernant la vie à bord, nous avons fait germer des lentilles pour avoir des légumes « verts » frais. C’est très bon en salade quand les germes ont 5 cm de hauteur.

Bernard a brillamment soufflé  la bougie  du 1er anniversaire en mer en maitrisant les effets de la gite

Mais n’a pas résisté à la chute du café et de l’Ipad  lors du passage d'une vague (vive le boitier étanche et anti choc).

Enfin, la pêche a été concluante grâce à un leurre très « tendance » (bouts de sac en plastique blanc qui cachent l'hameçon, donnant à l’ensemble un leurre de petit calamar (Merci François-Xavier),

Et grâce, peut-être  et sûrement, au poulpe fétiche offert le jour même.

Même au milieu de nulle part, nous avons croisé de très près des cargos,

heureusement repérés bien avant grâce à l’AIS (automatic identification system). On connait ainsi le nom du navire, la distance et le délai pour attendre le point le plus proche. Le « Denak »  à la vitesse de 11,4 N (SOG) venait de nous croiser à 0,46 m. (CPA= closest point of approch)

Nous avons été accompagnés les deux derniers jours par des dauphins

Très joueurs.

Et avons profité du soleil  et de la bonne brise tout en optimisant le réglage du gennaker.

Grâce au régime de hautes pressions (1025 hPA) qui authentifie notre arrivée dans l’anticyclone des Açores. (du jamais vu en 9 mois).

Dernière soirée  en mer avec un vrai crépuscule,

Et dernière acrobatie sans filet pour dégager la drisse de grand voile coincée devant le feu de hune. (celle-là même qui sert à s'assurer quand on monte dans le mât).

L’ile de Flores est en vue au matin du 1er juin après 1750 miles et 10 jours de navigation,

Et nous avons jeté l’ancre 3 h plus tard à Lajes, petite baie abritant une toute petite marina récente très accueillante.

C'est toujours un superbe moment de retrouver la terre après plusieurs jours de navigation (vive le GPS).

La suite avec la visite de Flores.

9 juin 2014