Premières impressions de gringos

Premières impressions de gringos

Posté par : Gérard
21 February 2014 à 21h
Last updated 20 November 2014 à 09h
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À peine arrivés, nous avons la surprise de voir Alain venir nous saluer. C'est le navigateur solitaire que nous avions rencontré à Mindelo et qui nous avait convaincus de nous rendre au Brésil. Il devait rallier Sao Tomé après avoir fait escale à Jacaré. Mais son bateau, heureusement insubmersible, a pris la foudre qui a fait un beau trou dans sa coque en bois et l'a contraint à revenir pour réparer. Sa connaissance du pays et de la culture brésilienne nous permet de nous familiariser rapidement avec notre nouvel environnement.
Nous sommes dans le Nordeste, l'une des cinq grandes régions du Brésil, pays grand comme seize fois la France... C'est un état fédéral de 26 états, plus l'état fédéral, et nous sommes dans l'un des plus petits et des plus pauvres : le Paraíba dont la capitale, João Pessoa, est à 20 mn en train de la marina. C'est sur ses rivages que débarquèrent les premiers colons portuguais. Le métissage d'européens, d'indiens et d'esclaves noirs a enrichi cette région de folklore et de traditions mêlées de mysticisme pour en faire, selon certains,la plus authentique du Brésil.
Nous empruntons le train à voie unique quand nos voulons nous rendre à João Pessoa. C'est une grande ville de plus de 500000 habitants aux rue colorées où subsistent quelques immeubles aux façades bariolés. Les parcmètres n'existent pas mais dans le centre des agents municipaux perçoivent les droits de stationnement directement auprès de l'automobiliste qui vient de se garer...

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P1040365.JPGTous les samedi, a lieu le sabadinho. Sur une petite place de la ville est installée une scène sur laquelle, à partir de midi et jusque tard dans la nuit, se succèdent des groupes de musique. Le devant de la scène est réservée aux danseurs mais la place, agréablement ombragée même si la température dépasse les 30 degrés, est envahie d'une foule de gens venus en famille, entre amis ou entre copains dans une atmosphère extrêmement bon enfant. Sur le pourtour, quantité de stands permettent de se restaurer de brochettes de viandes grillés, de soupes, de tapioca (galette à la farine de manioc avec une garniture salée ou sucrée) ou encore de feijoada, sorte de cassoulet servi avec du riz et du chou. Les brochettes de fromage grillé sont aussi très appréciées même si nous nous demandons encore commet ils peuvent appeler fromage cette pâte un peu caoutchouteuse ! Pas question de se déshydrater : sodas, bières, cachaça (alcool de canne à sucre) coulent à flot ; sans oublier la fameuse et délicieuse caipirinha : cachaça, citron vert découpé en morceaux et pilé, mélangé avec du sucre en poudre et de la glace pilée et servie dans un grand verre avec deux pailles pour touiller et boire ( vous pouvez essayer en remplaçant la cachaça par du rhum blanc). Mais pas question de prendre sa voiture ensuite : ici c'est tolérance zéro ; 1900 reais d'amende (environ 650 euros) la première fois que vous êtes contrôlé positif, le double et retrait de permis pour un an, la seconde fois !!!

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Dans les rues on croise de nombreux vendeurs à la sauvette comme ce vendeur de jus de canne à sucre ou cet autre qui proposait des salades de fruits. Le marché au légumes est aussi l'occasion de nombreuses découvertes : que de fruits dont nous ignorions même l'existence. Et comment vous décrire le goût d'une mangue ou d'un ananas mûrs à point et regorgeant de jus sucré !!! Je ne vous parle pas des jus de fruits naturels (sucos) de toutes sortes comme le caju, fruit d’où la noix de cajou est extraite, ou la maracuja (fruit de la passion), toujours frais, délicieux, sucré et plein de saveurs...

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P1040457.JPGKatia ayant demandé où on pouvait voir de la capoeira, Francis, l'un des propriétaires de la marina nous a très gentiment organisé une démonstration un vendredi soir lorsque lesP1040424.JPG navigateurs présent se retrouvent autour d'un plat traditionnel brésilien préparé par Julio qui gère le bar. Danse et art de combat, la capoeira a été inventé par les esclaves à qui les colons interdisaient les sports de combat. Elle est accompagné de musique de tambours, tambourins et berimbau : sorte d'arc en bois tendu par un fil de fer sur lequel est fixé une calebasse comme caisse de résonance. Le musicien tient une baguette de bois avec laquelle il frappe la corde dans sa main droite, un petit galet dans la main gauche pour réaliser les accords et rapproche plus ou moins la calebasse de son ventre. Elle est aujourd'hui reconnue - et enseignée - pour sa valeur éducative, artistique et culturelle.
P1040432.JPGNous avons fait un petit périple de quatre jours dans l'intérieur des terres. Au delà de la bande littorale, commence le Sertao, une contrée incultes, au sol pierreux parsemé d'épineux et au climat chaud et sec. Comme nous étions en fin de saison des pluies, les paysages étaient assez verts mais les quelques troupeaux de zébus - qui ici remplacent le bœuf à cause de son adaptation aux périodes de sécheresse – que nous avons aperçus avaient bien du mal à trouver leurs pâtures dans ces étendus recouvertes essentiellement d'une sorte d'acacias. C'était la région des cangaceiros, sortes de bandits de grands chemins en révolte contre les propriétaires terriens et dont certains avaient un côté « Robin des Bois ».


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C'est en car - au Brésil, il est possible de parcourir tout le pays à bord de cars couchettes climatisés très confortables - que nous rallions Campina Grande, puis Areia, Sousa, et Natal avant de revenir à Jacaré traversant une petite partie de cette région où le souvenir de Dom Helder Camara est encore vivace, cet évêque brésilien qui disait « Je nourris un pauvre et l'on me dit que je suis un saint. Je demande pourquoi le pauvre n'a pas de quoi se nourrir et l'on me traite de communiste. ».
Dormant dans les poussadas - petit hôtel au confort simple -, pour nous restaurer, nous avions le choix entre les self-service à prix fixe ; les churascerias, à prix fixe aussi, où les serveurs vous apportent sur la table les viandes grillés où les brochettes tant que vous n'êtes pas rassasiés ; ou encore les comer a kilo où on se sert soi-même avant de poser l'assiette sur la balance pour payer en fonction du poids.

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Voilà quelques échos de nos premiers pas de gringos - terme désignant tout non brésilien - dans ce pays immense où tout semble démesuré mais où nous ne nous sommes, pour l'instant jamais sentis en insécurité (il faut dire que la Policia Militar est omni-présente). Alors que nous sommes loin de maîtriser le portugais tous les gens que nous avons rencontrés s'efforcent toujours d'essayer de nous comprendre et sont de toute façon prêts à se mettre en quatre pour nous dépanner. Quand à leur sens de la fête, nous vous en parlerons la prochaine fois : à João Pessoa ont débuté hier soir les folia de rua, histoire de se chauffer un peu avant les festivités du Carnaval qui débutent cette année le 28 février !!!

Et le jeu...

Bravo Pascal, qui, depuis Magadascar, a été le premier a donner la bonne réponse !
Si vous avez bien lu le blog, nous faisions route babord amure. Donc le génois était sur tribord et, quand on va vers le sud, l'ouest, là où se couche le soleil, se trouve à droite (même dans l'hémisphère sud...). La photo 1 est donc un coucher de soleil et c'est la photo 2 qui est un lever de soleil.
Très facile cette fois : comment s'appelle ce chanteur brésilien qui fût ministre de la culture il y a quelques années ?

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