Balade trans-océanique

Balade trans-océanique

Posté par : Gérard
03 February 2014 à 14h
Last updated 20 November 2014 à 09h
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P1040219.JPGNous avons donc quitté Paris le 6 janvier, sous la grisaille hivernale pour retrouver Spip à Mindelo sous le soleil et des températures nettement moins chaudes qu'en octobre. À peine sortis des fêtes de fin d'année, nous assistons aux préparatif de carnaval ! Et nous retrouvons avec plaisir Sébastien et son capitaine,Yann, à bord de leur Ovni que nous pensions partis depuis longtemps vers les Antilles mais qui ont finalement prolongé leur séjour au Cap-Vert.
François, notre équipier suisse nous rejoints quelques jours plus tard mais son bagage a fait une escale un peu plus longue à Casablanca et nous devons patienter jusqu'à son arrivée. Nous mettons à profit ces quelques jours pour dépoussiérer le bateau et vérifier les équipements essentiels à la navigation : gréement et électronique ; changement des filtres à huile et à gas-oil, vidange du moteur ; rangement et mise en place de la couchette de navigation ; et même un petit nettoyage de la coque. Katia se charge de l'intendanDSC02299.JPGce et avitaille le bord pour une traversée maximale d'un mois.
Après une soirée d'adieux helvético-franco-belge convenablement arrosée, le 15 janvier, à 10h45 UTC ( i.e. une heure de moins que l'heure d'hiver en France) nous larguons les amarres. La météo nous annonçant des vents de secteur nord-est de force 4 à 5, nous envoyons tout le génois mais pas la grand-voile. À la sortie du chenal entre les îles. Nous passons babord amure (le vent arrive de la gauche du bateau) et nous ferons toute la traversée sous cette amure.
Nous prenons rapidement le rythme de nos quarts : nous avons choisi de faire 4 heures chacun ce qui laissP1190019.JPGe une plage de 8 heures pour le repos. Katia faisait un quart de 3 heures la nuit pour décaler progressivement les quarts de façon à ce que ça ne soit pas toujours le même qui profite des couchers de soleil ! Au bout de trois jours, le rythme est acquis. La mer n'est pas trop grosse : nous n'aurons pas plus de trois mètres de creux. Mais étant au grand largue (le vent arriveP1040234.JPG dans le trois-quart arrière), nous subissons quand même un roulis qui, s'il n'est pas trop gênant pour dormir, est assez inconfortable pour cuisiner. Les premières nuits, la pleine lune remplace le soleil dès qu'il disparaît derrière l'horizon et rend la veille très agréable vu la douceur des températures nocturnes.

Les jours se succèdent avec des ciels plus ou moins couverts, nous offrants des levers et des couchers de soleil plus ou moins somptueux. Et que dire de certains lever de lune... Le vent ne varie pas beaucoup, ni en intensité, ni en direction, et Spip avale tranquillement, toujours sous génois seul, ses 130 à 140 milles par jour. Tous les deux jours, le téléphone satellite nous permet de récupérer les fichiers météo pour avoir une idée de ce qui nous attend dans les 48 heures suivantes.
Cinq jours après notre départ, nous abordons notre première zone orageuse, un peu après avoir franchi le sixième parallèle. D'immenses éclairs zèbrent l'horizon devant l'étrave et d'énormes roulement de tonnerre P1040251.JPGse font entendre. Finalement nous échappons au gros de l'orage et le vent nous lâche : nous mettons le moteur tandis que des trombes d'eau s'abattent sur le pont. Deux heures après nous renvoyons le génois, réduit en prévision de nouveaux orages et pour éviterP1040288.JPG d'avoir à effectuer cette manœuvre de nuit. Celle-ci sera finalement calme et un gros oiseau de mer (un fou masqué ?) profite du pont pour prendre un peu de repos. Nous venons en fait de rentrer dans le fameux « pot au noir ». Pendant les deux jours suivants gros grains, calmes plats, retours du vent alternent sans cesse. Le vent venant à l'est, nous envoyons la grand-voile pour équilibrer un peu mieux le bateau. Nous laissons à plusieurs dizaines de milles dans l'est les îlots de St Pierre et St Paul situés à plus de 500 milles des côtes brésiliennes et c'est finalement par calme plat et au moteur que nous franchissons l'Équateur juste avant le lever du jour le 23 janvier.P1040326.jpg Les 2/3 de l'équipage étant réfugiés dans les bras de Morphée, nous attendons midi pour fêter l’événement en ouvrant... une boite de... pâté Henaff !
Sitôt la têteP1040340.JPG en bas, le vent passe sud-sud-est en se renforçant et nous voilà au près sous voilure réduite mais heureusement nous poursuivons notre route directe vers le continent sud américain. La demi-lune nous confirme, si besoin était, que nous avons changé d'hémisphère... Nous décidons de passer sous le vent de l'île principale de l'archipel de Fernando de Noronha, situé à 230 millesP1040339.JPG dans le nord ouest de Joao Pessoa, espérant y croiser quelques dauphins car jusque là nous n'avons rencontré que des oiseaux. Le grand large peut vraiment se comparer à un désert, le mouvement des vagues en plus. Nous n'avons aperçu que 4 ou 5 cargos durant toute la traversée. Et pourtant nous en avons pris plein les yeux : les couleurs changeantes de la mer, du gris acier au bleu profond ; les étoiles de la voûte céleste observables à loisir sans aucune pollution lumineuse ; les longs vols planés des rares oiseaux du large ; toutes les P1040329.JPGnuances de gris des nuages de toutes formes dont ces gigantesque strato-cumulus de plusieurs kilomètres de hauteur blancs comme de la crème fraîche ; la mer qui semble fumer et s'aplatit sous la violence de la pluie ; le soleil qui rend presque transparent le sommet des vagues...
Quelques heures de moteur nous sont encore nécessaires pour sortir définitivement du « pot au noir » ; le capitaine profite d'un calme plat pour prendre son premier bain dans l'Atlantique sud (avec plus de 4000m de fond, le reste de l'équipage n'était pas très tenté...). François aperçoit le premier les hauteurs de l'archipel le 25 janvier, journée sans vent qui nous oblige à 18h de moteur sur 24 ! En pêche depuis la veille - l'équipage préférait le corned-beef deP1040346.JPG poulet hallal (Si ! Si ! Ça existe...) d'ailleurs fort bien préparé par François – je ramène à bord un beau poisson à chair rouge dont je me régale en partie grillé et en partie à la tahitienne (cuit dans du citron vert).
Ensuite un vent soutenu au près bon plein, propulse rapidement Spip vers l'arrivée. Un grand pétrolier de 278m de long nous croise sur tribord indiquant que nous approchons de la côte ; Katia aperçoit bientôt les première lueurs des villes littorales.
P1040349.JPGLe 27 janvier au matin, nous empruntons le chenal d'entrée de l'estuaire de Cabedelo où nous mouillons en attendant le courant montant de mi-marée après exactement 12 jours et une heure de navigation babord amure dont 39 heures seulement au moteur.
Une dernière petite heure de moteur et nous accostons au ponton de la marina de Jacaré en musique : un air de samba que diffuse la sono d'un bateau de touristes qui remonte le fleuve. Nous sommes bien au Brésil !P1290029.JPG

Le jeu

Personne n'a trouvé la solution de l'image énigmatique du dernier jeu de 2013

P1030547-v.JPGP1030547-h.jpg

Qu'est-ce ? (Attention : sens caché)

 

Il s'agissait d'une montagne de la baie de Mindelo prise en photo au coucher du soleil

Serez-vous plus perspicaces en 2014 ?

P1040238.JPGLaquelle de ces deux photos est un lever de soleil (l'autre étant un coucher de soleil) et pourquoi ? C'est l'explication qui compte : pas de pile ou face :-)

P1040228.JPG

 

 

 
Photo 1                                                                    Photo 2

Location

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