Brava
Un bon vent portant, nous permet de nous contenter du génois pour parcourir les quelques milles qui nous séparent de Brava. En début d'après-midi de ce 19 septembre nous mouillons notre ancre et, avec l'aide d'Alberto, portons deux bouts à terre dans le petit port de Furna, récemment aménagé pour recevoir à quai les ferry en provenance de Fogo et les petits cargos qui ravitaillent l'île. À l'autre extrémité, lespêcheurs continuent de tirer leurs barques sur la plage au retour de leur journée au large des îlots voisins. La nouvelle de l'arrivée d'un voilier se répand rapidement et c'est à la nage que les enfants viennent nous rendre visite.
Très montagneuse, c'est la plus petite des îles habitées de l'archipel qu'Alberto se fait un plaisir de nous faire découvrir. Perchée à 520 m au-dessus de la mer, Vila Nova Sintra, capitale de l'île, souvent perdue dans le brouillard, est une petite ville tranquille, très fleurie. Quelques belles maisons coloniales à deux étages ont été réhabilitées souvent par des émigrants revenus au pays. Au XIXe siècle, des conditions de vie trop difficiles ont conduit beaucoup de marins à embarquer sur les baleiniers puis à s'établir aux USA. Selon le prof de français du lycée (les jeunes cap-verdiens apprennent le français et l'anglais de la sixième à la terminale !), un flot régulier d'émigration subsiste encore de nos jours, faute d'un développement économique suffisant.
Une nouvelle route - l'ancienne comptait 99 virages ! - nous permet de monter en aluguer pour profiter de la fraîcheur et nous approvisionner en produit frais dans les quelques commerces et le boulanger est très fier de nous montrer le four où il cuit un des meilleurs pains que nous ayons mangé au Cap-Vert.
Il nous faut aussi découvrir la campagne de cette île tempérée. Guidés par Alberto, nous descendons à pied par un petit sentier qui chemine dans un paysage sauvage mais verdoyant vers la belle anse de Faja de Agua sur la côte ouest de l'île. Quelques petites fermes et des villages en partie abandonnés jalonnent le chemin au milieu de quelques champs encore cultivés mais ou la maïs a remplacé la canne à sucre comme en témoigne cette vieille presse en pierre utilisée pour extraire le jus de canne.
La route du retour de ce petit village est souvent bordée de magnifiques hibiscus qui servent de haies mais nous y admirons aussi de majestueux baobabs et un spécimen impressionnant de dragonnier, cet arbre devenu rare qui peut vivre pus de mille ans et dont la sève rouge, comme le sang d'un dragon, servait jadis de colorant.
Beaucoup de gens rencontrés nous interrogent : « est-ce que le bateau est arrivé ? » Tous attendent avec impatience le cargo qui, trois fois par an, achemine les colis expédiés par les émigrés. Il arrivera le lendemain de notre balade. Pour l'accostage, pas de remorqueur : le capitaine est à la manœuvre et une barque de pêche permet de porter les amarres à terre ! Son déchargement est aussi une source de revenu pour les quelques hommes embauchés comme dockers pour l'occasion.
À l'aube du 24 septembre nous faisons nos adieux à Alberto et relevons l'ancre : cap au nord pour rallier Mindelo.
Le jeu
Alors, vous séchez ? Toujours pas de réponse à la question précédente. Alors un indice : cette construction reste vitale pour les îliens...
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