São Vicente et Santo Antão
2 août 2013 - Nous passons quelques jours sur São Vicente. Spip est amarré au ponton de la seule marina du Cap vert dans la grande baie de Mindelo. À cette époque de l´année il y a peu de voiliers : ils arriveront fin octobre pour y faire la dernière étape avant la traversée de l´Atlantique. Nous y rencontrons cependant Patrice (de Bénodet) qui a navigué avec l´ami Éric et qui rentre quelques mois en France. Nous profitons du confort de la marina pour nettoyer le bateau et avitailler avant l´arrivée de Cédric et Guéna qui embarquent pour une quinzaine de jours. C´est l´occasion de nos premiers contacts avec les Cap Verdiens qui s´avèrent être des gens très chaleureux et souriants. Mindelo, seconde ville du Cap Vert avec ses 50000 habitants, concentre 70% de la population de cette île particulièrement aride. Il y subsiste quelques maisons datant de la colonisation portugaise et son marché au poisson est très actif. Nous n´avons cependant pas osé tester la résistance de nos estomacs en goûtant le poisson séché au soleil sur la plage...
Pour acclimater en douceur nos hôtes, nous prenons le ferry qui relie en une heure Mindelo à Porto Novo sur l´île de Santo Antão, la plus au nord et la plus à l´ouest de l´archipel. Un « aluguer » (taxi collectif) nous permet de découvrir le centre de l´île en empruntant, jusqu´à Ribeira Grande, une des deux routes qui la traversent.
De là, après avoir goûté la cuisine locale, nous partons à pied vers le petit port de Ponta do Sol. Nous y admirons la dextérité des pêcheurs qui se jouent de la houle pour entrer dans le minuscule abri où ils peuvent débarquer leurs prises journalières et, après un dîner agrémenter de musique locale, y passons la nuit dans une petit pension avant de partir tôt le lendemain matin pour une belle randonnée de cinq heures le long de la côte. Après ce curieux HLM à cochons (avec vue sur mer !), de fabuleux paysage nous attendent. Une petite route pavée nous conduit à un premier village à partir duquel elle se transforme en chemin non carrossable qui longe la côte, parfois à flanc de falaises, en desservant trois ou quatre villages où l´électricité arrive depuis peu. Les paysans y vivent de quelques cultures : maïs, canne à sucre et légumes locaux (manioc, patate douce...) ; élèvent quelques poules et des chèvres sans compter les ânes qui servent au transport.
Au prix de siècles d´efforts de mise en terrasse, d´un ingénieux système d´irrigation, ils ont gagné sur la montagne des parcelles de terre. À coup de bêche, ils viennent de planter des graines de maïs en espérant l´arrivée prochaine de la pluie, donnant ainsi aux champs cet étonnant aspect de peau de girafe !
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Arrivés bien fatigués mais ravis à Cruzinha de Garça, nous repartons en aluguer pour reprendre le ferry et rejoindre le bord, non sans faire une halte chez un producteur pour acheter un peu de rhum en prévision des apéros à venir... Et la route de retour n´est pas moins surprenante : on se croirait presque dans les Alpes !
Le 10 août, profitant d´une météo clémente, après une petite traversée, agrémentée de dauphins, nous allons mouiller devant Tarrafal , minuscule village à la pointe sud ouest de Santo Antão d´où nous repartons deux jours après pour aller mouiller dans la baie de San Pedro au sud-ouest de São Vicente. Prochaine étape : Santa Luzia.
Pascal avait presque trouvé mais c'est Domi qui encore une fois a trouvé la bonne réponse : c'est à partir du Cap Vert que, venant des Canaries, deux portugais se sont élancés pour réaliser la première traversée aérienne de l'Atlantique sud en 1922.
Qui sait comment dit-on rhum en Cap Verdiens (un nom bien de chez nous...) ?
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